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Distinguer le mensonge et percevoir le non‐dit dans un terrain difficile

a. Le trafic de drogue comme délit pardonnable : l’influence de la hiérarchisation des délits et crimes dans la perception et les relations entre détenues.

S’il existe chez les délinquants « socioculturels » une hiérarchie du crime qui confère aux détenus un statut plus ou moins prestigieux au sein des prisons pour hommes (Pérez Guadalupe 2000b), j’ai montré au cours du chapitre 4 que la présence de ce type de délinquantes est mineure à Chorrillos I. Aussi, dans le chapitre 5, j’ai indiqué comment le phénomène de surpopulation carcérale empêchait la répartition des détenues par pavillon en fonction de leur situation juridique ou du type de délit ou de crime qu’elles ont commis. De fait, l’ensemble des détenues, outre les personnes âgées et quelques récidivistes, partagent les mêmes espaces d’habitation, de récréation et de travail, quel que soit le motif de leur incarcération. Peut-on alors imaginer cette prison comme un espace social où aucune frontière basée sur le type de crime commis ne diviserait les détenues ?

La prison Chorrillos I abrite 68 % de femmes accusées ou condamnées pour trafic de drogue à diverses échelles, de la promotion du trafic de drogue au trafic sous forme aggravée, en passant par la microproduction et la microcommercialisation. L’analyse du discours des femmes rencontrées souligne à quel point le trafic de drogue est un délit commun qui ne provoque ni prestige ni honte particulière pour les acteurs. À la question : « pourquoi êtes-vous ici ? », la réponse « pour TID92 » apparaît comme logique pour une majorité de détenues. Comme le souligne Cunha dans le cas du Portugal, la variété des délits étant mineure, la majorité estime être là « pour drogue » (Cunha 2001/2). En effet, des entretiens effectués en 2007 et 2011, 71 % des femmes rencontrées ont déclaré être incarcérées pour TID, un pourcentage à l’image de l’ensemble de la population carcérale de cet établissement. Le trafic de drogue étant un fait ancien et très répandu dans le pays, il constitue depuis longtemps (1984) une activité légalement sanctionnée, mais banalisée au sein de la population carcérale.

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TID = Tráfico Ilícito de Drogas, Trafic illicite de drogues. Dans leur discours, les détenues ne font pas la distinction qui existe légalement entre microcommercialisation, microproduction, promotion du trafic de drogue et trafic en lui-même.

Il ne constitue pas, de fait, un motif de discrimination particulière entre les détenues. C’est pour cette raison qu’il sert souvent de masque pour certaines détenues péruviennes la quasi totalité des étrangères étant incarcérée pour trafic de drogue. En effet, s’il paraît aisé de confesser un vol, un détournement de fonds ou une extorsion, il est plus difficile d’évoquer un kidnapping et encore moins un homicide, a fortiori face à l’enquêteur extérieur inconnu que je représentais au début de mes enquêtes. Ce sont précisément les femmes coupables d’homicides ou de kidnapping qui prétendent être en prison pour trafic de drogue – alors que j’ai su par la suite, de leur propre bouche ou de celle d’autres détenues, quel était le véritable motif de leur incarcération. Celles qui se cachent derrière ce prétexte se déculpabilisent vis-à-vis d’elles-mêmes et se préservent du déshonneur induit par un crime de sang, l’homicide étant « en effet globalement le seul crime qui institue désormais une frontière tangible entre les détenues, pouvant constituer un instrument de déqualification » (Cunha 2001/2 : 84). Elles se protègent également de leurs codétenues qui, pouvant les juger dangereuses, pourraient les maintenir à l’écart (Pérez Guadalupe 2000a : 215). Or, comme l’observe Cunha dans le cas portugais, à Chorrillos I l’homicide « n’est pas très présent en tant que tel dans la sociabilité quotidienne » (Cunha 2001/2 : 84).

D’après mes observations et l’enquête menée en 2011, dans laquelle sont recensées les sources de discrimination, aucune femme de Chorrillos I n’est particulièrement tenue à part par ses codétenues pour le délit ou le crime qu’elle aurait commis. Dans un espace aussi réduit que celui de la prison, le motif d’incarcération est rapidement connu et répandu parmi les femmes, d’autant plus que celles-ci ont accès à la télévision et à la presse « chicha » qui, comme je l’ai démontré dans le chapitre 1, n’hésite pas à ressasser les conditions de réalisation des crimes de sang et à divulguer l’identité du criminel. En mars 2009, alors que je rendais visite à une détenue avec qui j’avais conservé de bonnes relations et maintenu le contact depuis l’enquête de 2007, celle-ci me racontait, au sujet d’une femme récemment incarcérée : « Tu vois cette femme là-bas, elle a tué son mari, elle en avait marre, il la battait tout le temps. Mais je sais pas si c’est vrai, hein, c’est ce qu’on dit. » De même, lors d’une visite que je lui ai rendue en 2012, Bronwyn me racontait à quel point elle trouvait étrange le comportement de la femme avec qui elle partageait sa cellule. Condamnée pour « pédophilie » selon les mots de Bronwyn, cette femme émettrait de drôles de sons et marmonnerait des insultes entre ses dents en permanence, probablement victime du syndrome de Gilles de la Tourette. Mais ne seraient-ce pas les médias et l’imaginaire développé en partie par ce biais vis-à-vis des criminelles qui auraient influencé la perception qu’a Bronwyn de sa codétenue ? Ces deux témoignages nous permettent d’avoir une idée de l’importance des commérages

dans un espace limité de cohabitation permanente. Le regard des détenues vis-à-vis des femmes accusées d’homicide est chargé de curiosité et de crainte dans les premiers temps de l’incarcération, mais la suspicion a tendance à se dissiper soit une fois que le crime a été publiquement reconnu et assumé par la coupable, soit simplement au fil du temps, lorsque la cohabitation se révèle pacifique. Quoique mineure, la crainte de l’agression physique existe, même si elle se limite à l’espace de la cellule – le seul espace de cohabitation où les détenues se retrouvent confinées durant la nuit - et à un cercle social restreint aux quelques femmes accusées ou condamnées pour homicide. En 2012, celles-ci ne représentaient que 3 % de la population de Chorrillos I, soit à peine plus d’une trentaine de femmes (INPE 2012b : 29). Finalement, s’il peut exister une première appréhension envers les femmes accusées d’homicide, l’ensemble des détenues cohabite de manière relativement paisible, quel que soit le motif de leur présence derrière les barreaux. Ce climat de cohabitation pacifique résulte également du fait que le centre de détention Chorrillos I est une prison dite de Mínima

seguridad, de faible sécurité, les délinquantes ou criminelles jugées dangereuses ou

problématiques étant recluses dans la prison de haute sécurité Chorrillos II.

b. De la consommation d’alcool au sein de la prison.

Connaître le mode de préparation et de consommation de l’alcool dans la prison s’est révélé une tâche relativement aisée, bien que l’interdiction de consommer des boissons alcoolisées rende le sujet délicat à aborder. Plusieurs détenues ont évoqué le fait qu’elles consomment de la chicha, soit pour oublier leurs conditions de détention, soit lors d’occasions particulières comme les fêtes d’anniversaire ou de fin d’année. Au Pérou, la chicha désigne deux boissons préparées à base de maïs, la première étant non alcoolisée et fruitée, la seconde résultant d’une fermentation et contenant, elle, un degré minime d’alcool. La chicha canera (« chicha de la prison »), préparée par technique de fermentation, peut rappeler le mode de préparation de la chicha traditionnelle. Cependant on imagine aisément que les conditions de détention et l’accès restreint à certains produits ne permettent pas une préparation identique à celle de l’extérieur. Dans un entretien mené en 2007, Elena me révélait la recette de la chicha

« La chicha, on vous a parlé de la chicha ? Regarde, avec le Frugos93 à la pêche, tu le laisses tourner, que [la brique] gonfle. Et quand c’est gonflé tu bois ça et houlà… c’est mortel ! Ouais ! […] Tu mets du pain, des petits morceaux de fruit pour que ça fermente avant, tu bois ça et c’est parti ! Faites-le, vous verrez. C’est bien plus économique que d’acheter du vin ou du whisky [elle rit] ! C’est trop con, ouais c’est comme ça. C’est comme ça la vie ici. »94

Elena avait 23 ans au moment de notre rencontre. Sa nationalité espagnole et son jeune âge ont sans doute constitué un atout dans la relation de confiance qui s’est tissée entre nous, une relation qui a permis l’émission d’un discours libre et franc de sa part. L’alcool sous ses formes industrielles ainsi que d’autres produits interdits pénètrent également dans la prison par le biais des gardiennes, un sujet que je développerai dans le chapitre 8.

c. Consommation de drogue et réseaux trafiquants au sein de la prison.

Question de méthode

Lors d’un entretien mené avec un épicier qui travaille dans les environs immédiats de la prison, celui-ci mentionne des « mouvements illicites » qu’il impute à la directrice :

« La directrice c’est un peu mon ennemie, pourquoi ? Parce qu’elle sait que je connais tous les mouvements illicites qu’elle fait à l’intérieur. Mais moi je m’en fous ! Je m’en fous. C’est SON problème, c’est SA putain de vie. »95

Lorsque je lui demande à quoi il se réfère précisément, il me répond clairement et succinctement : « trafic de drogue ». Pourtant, la conversation se poursuit sur le thème de supposés détournements de fonds de la part de la directrice. Le thème du trafic de drogue est extrêmement délicat à aborder, car une accusation de ce type est considérée comme bien plus grave que d’autres délits courants, la condamnation populaire et judiciaire étant bien plus considérable pour les cas de trafic de drogue que pour d’autres délits.

Afin de percer les réseaux trafiquants qui existent dans la prison, j’ai eu besoin de soulever la question de la consommation de drogue avec les détenues. Comme il fallait s’y       

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Jus de fruit industriel vendu en brique de carton.

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Entretien réalisé en octobre 2007.

attendre, les réponses ont souvent été négatives. Lors de mon premier travail de terrain, en 2007, j’avais ressenti le mensonge à plusieurs reprises lorsque j’abordais ce sujet avec les détenues. Je me souviens particulièrement d’une femme avec qui j’avais réalisé un entretien dans les escaliers du pavillon C, pendant la soirée. Elle m’affirmait alors ne pas consommer de drogue alors que son regard et son discours hésitant et parfois incohérent laissaient deviner qu’elle était sous l’emprise de la drogue au moment de l’entretien, ce qui m’a été confirmé par les détenues de son pavillon que j’ai rencontrées le même soir. Finalement, c’est avec de jeunes détenues étrangères, en 2007, que les discussions sur la drogue se sont révélées le plus fructueuses, l’âge et l’origine ethnique ayant certainement permis de créer un climat de confiance pour aborder le sujet. En revanche, lors des entretiens effectués en 2011, étant donné que je connaissais davantage le sujet ainsi que les réseaux trafiquants de la prison, également sans doute parce qu’avec le temps j’avais acquis une certaine aisance dans mon rapport aux femmes détenues et à l’environnement carcéral, il m’a semblé que l’intégralité des enquêtées, Péruviennes et étrangères, ont répondu de manière sincère aux questions relatives à la consommation de drogue, avant et pendant l’incarcération. Aussi, depuis 2007 j’ai maintenu le contact avec une Hollandaise, ancienne toxicomane qui consomme toujours sporadiquement de la drogue à l’intérieur de la prison, et qui se trouve toujours détenue à Chorrillos I aujourd’hui. La confiance qui s’est établie entre nous au fil du temps m’a permis de connaître les détails de certaines transactions humaines et économiques ainsi que les modalités de consommation des différentes drogues en prison. Enfin, la régularité de mes visites entre 2009 et 2012 a constitué un atout clé dans le processus de compilation d’informations sur ce sujet.

La confiance entre l’enquêteur et l’enquêté constitue un facteur clé pour aborder le sujet, car au trafic et à la consommation de drogue sont liées des menaces de condamnations pénales96 et de transfert vers des prisons de province. Ceci explique sans aucun doute pourquoi les détenues, au moment de mes premiers entretiens, manifestaient une certaine

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Après avoir consulté l’INPE au sujet du processus pénal qu’encourent les détenus pour trafic de drogue au sein de la prison, il s’avère que l’article 368-D du code pénal condamne la possession d’armes à feu, d’armes blanches, d’explosifs, de matériaux asphyxiants, toxiques, entre autres, de la part des détenus. Dans les textes, tout détenu qui serait surpris en possession d’une quantité de drogue supérieure à celle autorisée pour la consommation personnelle (quantité variable selon le type de drogue) devrait être poursuivi pour trafic de drogue. Or, les rapports quotidiens émis par chaque établissement pénitentiaire du pays ne mentionnent que des saisies de quelques grammes de

marihuana, pâte base de cocaïne ou chlorhydrate de cocaïne, ce qui n’implique aucune ouverture de procédure judiciaire. Aucune mention n’est jamais faite de saisie de grandes quantités de drogues, ce qui ne laisse pas de surprendre au regard des quantités qui sont a priori distribuées et consommées dans les prisons chaque jour, comme nous le verrons dans la suite de l’analyse.

méfiance à mon égard. Cette difficulté d’accès à certaines données est inhérente au sujet de la drogue, car, à l’opposé, il m’a toujours été relativement aisé de connaître les mécanismes d’entrée d’autres produits interdits comme les parfums, les insecticides ou encore les chaussures à hauts talons.

La récréation des réseaux hiérarchisés de vente de drogue

J’ai rencontré Julie Jean pour la première fois début octobre 2007 et notre premier entretien fut très bref et peu constructif pour mon travail. Cette Canadienne, alors âgée de 27 ans, avait observé mes allées et venues dans la prison et est revenue vers moi pour discuter en français. Peu à peu, une relation particulière s’est tissée entre nous et elle a fini par me raconter de nombreuses anecdotes sur sa vie, notamment celles liées à son addiction et au trafic de drogue, activité dans laquelle est était impliquée depuis de nombreuses années : « J’ai consommé, du speed, tous les jours. Speed, ecstasy, cocaïne, free base, mushrooms, opium, tout ce que je pouvais, je l’ingérais. »97 À la fin du mois d’octobre, Julie a été placée en quartier d’isolement par la direction de l’établissement après qu’il ait été établi qu’elle se trouvait à la tête de l’organisation du trafic de drogue dans la prison. Elle n’avait pas été placée dans les cellules de mitard, mais au rez-de-chaussée du pavillon initialement réservé aux visites intimes. Étant donné que j’avais passé plus d’un mois à effectuer des observations et des entretiens, et comme elle connaissait la relation particulière – notamment linguistique, mais également affective - qui nous liait, la directrice m’a donné le droit de rendre visite à Julie dans le petit patio qui jouxtait sa cellule. L’entrée de ce patio était surveillée par une gardienne, mais nos échanges demeuraient d’autant plus libres que l’usage de la langue française constituait une protection contre les oreilles indiscrètes. Julie m’a alors confié ses sentiments les plus intimes, et particulièrement ceux liés au sevrage qu’impliquait son isolement. Des déclarations comme « Y’a pas personne qui sait ça sauf moi pis toi, pis ta machine [mon enregistreur] » démontrent à quel niveau de confiance nous étions parvenues.

Lorsque Julie a été placée en cellule d’isolement, j’en ai été informée par la directrice de la prison qui m’a clairement dit que l’adoption de cette mesure avait pour but de trouver une solution à l’addiction de Julie et au trafic de drogue qu’elle menait dans l’établissement. J’ai alors demandé franchement à Julie comment s’organisait ce trafic. D’après elle, la cocaïne entrait dans la prison par le biais de visiteurs péruviens, amis ou membres de la famille

       97 Entretien réalisé en novembre 2007.

d’autres détenues qui les avait mis en contact. Les jours de visite, plusieurs femmes pénétraient dans la prison avec la drogue cachée dans le vagin. À aucun moment Julie n’a mentionné le fait que des visiteurs masculins aient pu faire entrer de la drogue dans la prison pour son compte. Une fois extraite du vagin, dans les toilettes réservées aux visiteurs – lieu non surveillé pour raison d’intimité, la drogue était récupérée par des intermédiaires, soit les détenues qui recevaient la visite des trafiquants venus de l’extérieur, puis centralisée vers la cellule de Julie. Dès lors, la distribution passait essentiellement par une jeune femme péruvienne à qui Julie avait délégué la répartition d’après les commandes passées plusieurs jours avant les visites. Aucune des consommatrices ne s’adressait directement à Julie, mais c’était elle qui gérait autant les quantités et la division des paquets venus de l’extérieur que les fonds qui circulaient. En qualité d’organisatrice, elle reproduisait donc le rôle d’une gérante qui délègue les activités à risque – la distribution – et à qui profitent les bénéfices économiques les plus importants.

Une fois placée en cellule d’isolement, malgré les tentatives de l’équipe administrative, Julie continuait de consommer de la drogue :

« Ça m’a dérangée hier [quand j’en ai pris], je me suis fait mal pis j’me suis détruit pis, j’me gèle [je prends de la cocaïne] pis j’sens plus rien partout là. J’me gèle parce que j’me gèle. J’me gèle parce que j’ai l’habitude de m’geler. Ça fait 17 ans qu’j’me gèle. Tu sais c’est pas facile, j’me gelais tous les jours sauf que j’me suis pas gelée quand j’étais enceinte de mes enfants. Quand j’ai su que j’étais enceinte, du jour au lendemain j’ai été capable d’arrêter. Aujourd’hui j’ai plus rien dans moi qui me donne une force, il faut que j’l’a fasse toute seule. […] Aujourd’hui tu penses pas comme quand t’étais un enfant, pis tu veux plus vivre la vie, tu l’as toute vue là. T’as vu les femmes, t’as vu les hommes, t’as eu des enfants, t’a consommé de la drogue, t’as négocié, t’as voyagé, t’as eu des chambres, t’as eu des maisons, t’as eu tes jobs, t’es sortie dans les clubs, t’as tout fait ça. Tout en gelant, oui c’est vrai, t’as été en prison, t’es en prison encore, c’est quoi qu’tu veux de plus ? Ta mort ? »98

Julie avait pourtant accepté d’être isolée, consciente que cela représentait pour elle d’une part l’opportunité d’arrêter de consommer, et d’autre part le moyen de ne pas aggraver sa situation judiciaire. La réalité s’est révélée très différente :

       98 Entretien réalisé en novembre 2007.

Julie : « Y’en a pas de moment pour arrêter, y’a pas de moment précis pour arrêter. Tu veux ton dernier gros trip, ton dernier smash, ton dernier fuck up, tu veux tout ça, mais ça vient pas le dernier moment précis. Si j’attends toujours le bon moment, le dernier bon trip, t’es toujours dans le bon trip, pas vrai ? […]

Moi : Mais tu regrettes d’avoir dit oui [pour être isolée et tenter d’arrêter de consommer] ? Julie : Je regrette pas, mais j’pensais pas que c’est quelque chose qu’allait marcher. J’ai demandé avant : ‘Ça va affecter ma sentence ?’99, ‘ça c’est sûr, ça va affecter ta sentence’. Toutes les gens [du conseil pénitentiaire] étaient là avec leurs gros yeux : ‘Oui, tu es prête ?’, ‘Oui madame, je suis prête !’».

L’isolement n’étant finalement que très partiel, à cause de l’infrastructure-même de l’établissement, et le réseau trafiquant étant très bien organisé, la drogue continuait de circuler