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Equilibres dans l’exemple C

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 104-0)

Chapitre 5 153

3.5 Equilibres dans l’exemple C

x 1 0

π 1 0,069

p1 0,185 0,177

p2 0,177 0,400

V 0,00349 -0,915

R 1,00 14,5

ξl 0,0674 0,00956

ξs 0,989 0,00621

d 0,126 0,173

e1 0,967 0,915

Cette situation ne signifie pas pour autant que l’existence d’une contrainte de liquidit´e soit une condition superflue. Ainsi, la figure 3.4 montre bien que la valeur nette du projet devient n´egative lorsque ξl(x) < ξ+ et non lorsque ξs(x)< ξ+. En effet, c’est parce qu’il existe une contrainte de liquidit´e lorsque x est petit que la firme peut ne pas ˆetre solvable au moment du choc. L’exis-tence d’une contrainte de liquidit´e potentielle, en limitant la probabilit´e de r´eussite du projet, entraˆıne un taux d’int´erˆet ´elev´e qui est `a l’origine du risque d’insolvabilit´e.

Examinons cela de plus pr`es. Le seuil de solvabilit´e s’´ecritξs =p2ak−Rd.

Toutes choses ´egales par ailleurs, une augmentation du taux de rendement R fait diminuer ce seuil. Si cette diminution est suffisante, la probabilit´e de r´eussite du projet diminue ´egalement, ce qui justifie le taux de rendement R

´elev´e. C’est ce qui se produit dans notre exemple. Nous avons choisi une probabilit´e q tr`es faible, de sorte que le taux de rendement R = 1/q est tr`es

´elev´e et le seuil de solvabilit´e ξs tr`es petit, non seulement plus petit que ξ+, mais aussi plus petit que ξl.

Cependant, le comportement d’optimisation de l’entrepreneur interdit que le taux de rendement soit ´elev´e si un taux plus faible est compatible avec la contrainte de participation des cr´eanciers (3.12). Dans notre exemple, c’est l’existence d’une contrainte de liquidit´e ξl < ξ+, lorsque la proportion x est petite, qui impose une borne inf´erieure au taux de rendement R : R ≥ 1/q.

En l’absence d’une contrainte de liquidit´e (une situation que l’on obtient en faisant tendre λ vers +∞), on auraitR = 1 et ξs> ξ+ pour toutx 14.

Mˆeme si le risque d’illiquidit´e n’est que potentiel, c’est donc lui qui permet au risque d’insolvabilit´e d’ˆetre pr´epond´erant dans l’´equilibre de crise L 15.

3.5.3 Une infinit´ e d’autres exemples d’´ equilibres mul-tiples

Nous allons `a pr´esent montrer que les exemples A et B ne sont pas des cas isol´es et qu’il est possible de construire une infinit´e d’autres exemples sur le mˆeme mod`ele.

Chacun de ces exemples doit v´erifier les conditions suivantes.

0≤ξ (3.13)

ξ ≤ξcL (3.14)

ξcL< ξ+ (3.15)

ξ+≤ξcH (3.16)

∀x, λe1 ≥(1 +ηp1)k (3.17)

VH ≥0 (3.18)

VL<0 (3.19)

Les conditions (3.13)-(3.16) assurent que la probabilit´e de continuation du projet est ´egale `a 1 dans l’´etat H et `a q dans l’´etat L.

14. Par exemple, pourλ→ ∞etx= 0, on trouveξs= 2,3> ξ+= 0,02.

15. Cet exemple d´ecrit un type de situation exceptionnel, qu’une modification du mod`ele permettrait d’´eliminer. En s’inspirant de Aghion et al. (2005), on pourrait supposer qu’en cas de r´eussite, un projet d’investissement produise p2ak+ξk au lieu de p2ak. Dans ce cas, le projet est solvable au moment du choc d`es lors quep2ak > Rd. Le choc de liquidit´e devient alors un choc de liquidit´e pur et le seuil de continuationξcest toujours ´egal au seuil de liquidit´eξl. Cette hypoth`ese alternative simplifie grandement le mod`ele. Par exemple, le taux de rendement s’´ecrit simplementR= 1/Fl) et devient une fonction explicite dex, de mˆeme queπ= 1/R. La valeur du projet devientV =(1 +ηp1)k+Fl)p2ak. L’´equilibre de crise correspond alors toujours `a une situation d’illiquidit´e potentielle future.

Les ´equilibres du mod`ele On a alors

pH1 = δ

σ+ (a−η)k , pL1 = δ σ+ak , pH2 = δ

σ+ak , pL2 = δ σ ,

RH = 1, RL = 1

q ,

(3.20)

et

VH =−(1 +ηpH1 )k+pH2 ak− qξ+ (1−q)ξ+ k , VL=−(1 +ηpL1)k+q(pL2ak−ξk).

La condition (3.17) stipule que chaque entrepreneur peut toujours financer l’investissement initial, quelle que soit la strat´egie des autres entrepreneurs.

La condition (3.18) assure l’existence de l’´equilibre H dans lequel tous les entrepreneurs investissent et la condition (3.19) assure l’existence de l’´equilibre Ldans lequel aucun entrepreneur n’investit.

En prenant comme donn´ees les fonctions (3.20) d´efinissant les prix, nous montrons qu’il existe un ensemble infini de valeurs des param`etres du mod`ele satisfaisant les conditions (3.13)-(3.19). Pour cela, nous avons besoin du lemme suivant.

Lemme 3.1. Quels que soient δ, σ,k, η strictement positifs etbN1 , bT1 positifs satisfaisant l’hypoth`ese 3.2 et l’in´egalit´e δ > bT1, il existe un r´eel positif amin

et une fonction a7→λmax(a) avec λmax(a)>max 1,(1+ηpeLL1)k 1

tels que :

∀a > amin,∀λ ∈ ] max 1,(1+ηpeLL1)k 1

, λmax(a)[, l’hypoth`ese 3.1 est v´erifi´ee et les in´egalit´es suivantes sont satisfaites :

ξLl ≥0, (3.21)

ξlL< ξsH, (3.22) ξlL≤pH2 a−(1 +ηpH1 ), (3.23) pL2ak > ξLl k , (3.24) (1 +ηpL1)k−eL1

pL2ak−ξlLk < 1 +ηpL1

pL2a . (3.25)

D´emonstration. Voir l’annexe C.1.

Ce lemme permet de d´emontrer la proposition suivante.

Proposition 3.2.

Quels que soient δ, σ, k, η strictement positifs et bN1 , bT1 positifs satisfai-sant l’hypoth`ese 3.2 et l’in´egalit´e δ > bT1, on peut choisir successivement a, λ, q, ξ+ et ξ dans des intervalles non vides tels que l’hypoth`ese 3.1 et les conditions (3.13)-(3.19) soient v´erifi´ees.

D´emonstration. On applique le lemme 3.1.

– D’apr`es l’in´egalit´e (3.21), on a ξlL≥0, et d’apr`es l’hypoth`ese 3.1,ξlL est une fonction croissante de p1, ce qui nous assure que la condition (3.17) est satisfaite.

– L’in´egalit´e (3.25) permet de choisir q dans l’intervalle (non vide) 16 (1 +ηpL1)k−eL1

pL2ak−ξlLk ,1 +ηpL1 pL2a

0,1

. – Pour tout q dans cet intervalle, on a :

ξlL< ξsL, [q >borne inf´erieure et (3.24)]

qpL2a <1 +ηpL1 . [q <borne sup´erieure du 1er intervalle]

La premi`ere de ces deux in´egalit´es implique que ξLc = ξlL. La seconde implique que VL <0, ce qui valide la condition (3.19).

– D’apr`es l’in´egalit´e (3.22), on a ξlL< ξHs et d’apr`es l’hypoth`ese 3.1, on a ξlL< ξlH, ce dont on d´eduit que ξcLlL< ξcH.

On a donc 0 ≤ ξcL < ξcH et l’on peut alors choisir ξ ∈ ]ξcL−ε, ξcL] et ξ+∈]ξcL, ξcL+ε[.

Pour ε assez petit, on a `a la fois

+ (1−q)ξ+≤pH2 a−(1 +ηpH1 ), d’apr`es (3.23), ce qui satisfait la condition (3.18), et

0≤ξ≤ξcL< ξ+ < ξcH, ce qui v´erifie les conditions (3.13)-(3.16).

16. L’intervalle est non vide parce que 1+ηp

L 1

pL2a ]0,1[. En effet, pL2a > pH2a1 +ηpH1 >

1 +ηpL1. L’in´egalit´e centrale vient de (3.21) et (3.23).

Les ´equilibres du mod`ele L’int´erˆet de cette proposition 3.2 ne r´eside pas tant dans le r´esultat17 que dans sa d´emonstration. Celle-ci propose en effet une m´ethode explicite pour construire des ´equilibres multiples et fournit ainsi des conditions suffisantes pour obtenir une situation de crise auto-r´ealisatrice. L’examen des contraintes que doivent satisfaire les param`etres du mod`ele permet d’´eclairer les condi-tions de possibilit´e d’une telle crise. On obtient en particulier deux r´esultats : – Les dettes initiales en biens T (bT1) et en biens N (bN1 ) ne sont pas born´ees inf´erieurement. Une crise auto-r´ealisatrice peut se produire dans une

´economie tr`es peu endett´ee, voire sans aucun endettement initial, et ce, qu’il s’agisse d’une dette libell´ee en monnaie nationale (biens N) ou en devises (biens T).

– Le multiplicateur financierλdoit ˆetre suffisamment faible. `A la limite, il peut ˆetre infiniment proche de 1. Une crise auto-r´ealisatrice ne n´ecessite pas un multiplicateur financier ´elev´e, c’est-`a-dire une faible contrainte d’endettement, et peut se produire dans une ´economie dont le syst`eme financier est tr`es peu d´evelopp´e.

Ces deux r´esultats diff`erent de ceux qui ont ´et´e obtenus dans plusieurs mod`eles r´ecents de crise de balance des paiements reposant sur des effets de bilan. Ils marquent ainsi le contraste entre le m´ecanisme de crise que nous

´etudions ici et ceux que ces mod`eles ont utilis´es. D’une part, les mod`eles de Krugman (1999), Schneider & Tornell (2004) et Aghion et al. (2004a) pro-duisent des situations d’´equilibres multiples lorsque la contrainte d’endette-ment est suffisamd’endette-ment faible, c’est-`a-dire lorsque le multiplicateur financierλ est suffisamment ´elev´e18. D’autre part, ils n´ecessitent l’existence d’une dette en devises suffisamment importante 19.

Cette diff´erence provient de l’hypoth`ese d’indivisibilit´e des projets d’inves-tissement. En effet, si les entrepreneurs pouvaient modifier l’´echelle du projet, ils pourraient en diminuer la taille en cas de d´epr´eciation r´eelle, de mani`ere

`a conserver une liquidit´e suffisante pour pouvoir continuer le projet en cas de choc. D’une part, la diminution de l’investissement serait alors d’autant plus grande que le multiplicateur financier λ est grand. D’autre part, un ´equilibre

17. La continuit´e des fonctions consid´er´ees par rapport aux param`etres exog`enes, et l’exis-tence d’un exemple au moins d’´equilibres multiples, suffisent, en effet, `a montrer qu’il en existe une infinit´e.

18. De mˆeme, le mod`ele d’Aghion et al. (2004b) produit des cycles endog`enes pour un multiplicateur financier suffisamment ´elev´e, mais qui reste cependant inf´erieur `a un certain seuil.

19. C’est aussi le cas du mod`ele d´evelopp´e dans le chapitre 4.

de crise dans lequel les entrepreneurs n’investissent pas ne pourrait exister que lorsque ces entrepreneurs font d´efaut, ce qui n´ecessite l’existence d’une dette initiale en biens ´echangeables non nulle.

Au contraire, avec des projets de taille fixe, les entrepreneurs cessent d’in-vestir d`es que leurs fonds propres ne permettent plus d’assurer une probabilit´e de succ`es suffisante. Pour un taux de change r´eel donn´e, cette situation est d’autant plus susceptible de se produire que la contrainte d’endettement est forte, c’est-`a-dire que le multiplicateur financier λest petit. Il peut alors exis-ter un ´equilibre de crise dans lequel les entrepreneurs n’investissent pas sans pour autant faire d´efaut. Si l’existence d’une dette en devises rend plus pro-bable une situation d’´equilibres multiples 20, elle n’en est pas pour autant une condition n´ecessaire.

3.6 Conclusion

Nous avons construit un mod`ele de crise de balance des paiements auto-r´ealisatrice fond´e sur l’incertitude qui caract´erise les projets d’investissement.

L’existence d’une contrainte d’endettement limite la capacit´e des entrepre-neurs `a poursuivre les projets d’investissement entam´es. La possibilit´e que des projets soient abandonn´es en raison de l’illiquidit´e des entrepreneurs consti-tue une source de compl´ementarit´e strat´egique. Lorsqu’une proportion ´elev´ee d’entrepreneurs d´ecide d’investir, la demande de biens non ´echangeables est forte, ce qui provoque une appr´eciation r´eelle, am´eliore la liquidit´e des entre-preneurs et rend l’investissement plus profitable en leur permettant de faire face `a des chocs ´eventuels. Nous construisons plusieurs exemples dans lesquels cette compl´ementarit´e strat´egique produit deux ´equilibres stables, que nous assimilons `a une situation de crise et `a une p´eriode normale. Nous g´en´eralisons ce r´esultat en montrant que de tels exemples peuvent ˆetre produits dans un sous-ensemble ouvert de l’espace des param`etres du mod`ele.

La comparaison de l’´equilibre de crise et de l’´equilibre correspondant `a une p´eriode normale permet de caract´eriser la crise de balance des paiements produite par ce mod`ele. La crise consiste en une d´epr´eciation r´eelle et en un arrˆet de l’investissement dans le secteur producteur de biens non ´echangeables.

La d´epr´eciation r´eelle provoque une chute de l’investissement parce qu’elle

20. Ainsi, dans notre exemple B sans dette initiale, l’existence d’un ´equilibre de crise n´ecessite une contrainte d’endettement beaucoup plus forte que dans l’exemple A avec dette initiale en biens T.

Conclusion augmente le risque d’abandon des projets d’investissement, ce qui entraˆıne une diminution de leur valeur nette, et parce que ces projets sont indivisibles.

Les entrepreneurs pr´ef`erent alors investir leurs fonds propres sur les march´es financiers internationaux, ce qui valide la d´epr´eciation r´eelle.

Ce mod`ele se distingue de la litt´erature existante sur les crises financi`eres auto-r´ealisatrices dans les ´economies ´emergentes par trois aspects. Premi`ere-ment, le m´ecanisme de crise repose sur la d´ecision des entrepreneurs de ne pas investir, et non pas sur le resserrement d’une contrainte d’endettement qui les empˆecherait d’investir. Ce mod`ele est donc compatible avec la forte reprise de l’investissement observ´ee lors des sorties de crise, qui ne semble ˆetre financ´ee ni par le cr´edit national ni par de nouveaux flux de capitaux ´etrangers, et qui sugg`ere que la chute de l’investissement pendant la crise n’est due que partiellement `a une chute des sources de financement (fait stylis´e 5).

Une seconde diff´erence du mod`ele avec la litt´erature existante concerne l’intensit´e de la contrainte d’endettement. Dans la litt´erature existante, les crises auto-r´ealisatrices ne sont possibles que si la contrainte d’endettement est suffisamment faible. Nous n’avons pas besoin de faire une telle hypoth`ese.

Au contraire, l’existence d’une forte contrainte d’endettement est une des conditions suffisantes que nous avons identifi´ees pour que le risque d’illiquidit´e cr´ee une situation de crise auto-r´ealisatrice. Alors que les mod`eles utilis´es par la litt´erature existante s’appliquent `a des ´economies dont le niveau de d´eveloppement financier est interm´ediaire, notre mod`ele peut s’appliquer `a des ´economies financi`erement peu d´evelopp´ees.

Enfin, alors que l’existence de currency mismatches dans les bilans a ´et´e soulign´ee par de nombreux auteurs comme un facteur de premi`ere importance dans les crises de balance des paiements, nous montrons qu’il n’en constitue pas une condition n´ecessaire. Ce point nous permet de souligner la distinction qui existe entreeffets de bilan etcurrency mismatches. Uncurrency mismatch d´esigne le fait d’avoir des dettes et des actifs dans des devises diff´erentes. Une variation du taux de change a alors un impact imm´ediat sur la valeur nette des firmes, de sorte qu’un currency mismatch implique des effets de bilan.

Cependant, les effets de bilan sont possibles ind´ependamment de la devise dans laquelle est libell´ee la dette. Dans notre mod`ele, l’effet de bilan provient de ce que les firmes qui produisent des biens non ´echangeables sont oblig´ees d’utiliser des biens ´echangeables comme capital productif.

Quel est, dans ce mod`ele, l’effet de la structure sectorielle sur la possibilit´e de crises auto-r´ealisatrices ? La structure sectorielle est mod´elis´ee de mani`ere

relativement sch´ematique dans ce chapitre. Elle peut ˆetre d´ecrite par les trois param`etres exog`enes k, σ et δ. En supposant que le ratio k/σ est constant, ce qui revient `a supposer une structure inchang´ee `a l’int´erieur du secteur N, la structure sectorielle de l’´economie peut alors ˆetre repr´esent´ee par le ra-tio δ/k. Si la taille du secteur T est suffisamment importante par rapport `a celle du secteur N, c’est-`a-dire si le ratio δ/k est assez grand, l’´equilibre de crise disparaˆıt dans les exemples que nous avons consid´er´es. D’apr`es l’´equa-tion (3.6), l’augmental’´equa-tion de δ/k provoque en effet une augmentation du prix relatif p1, ce qui d´eplace vers le haut la courbeξc(x) (repr´esent´ee par exemple sur le panneau (a) de la figure 3.3). Lorsque cette augmentation est suffisante, la probabilit´e de continuation est toujours ´egale `a 1 et la valeur nette des projets est toujours strictement positive.

Le chapitre suivant d´eveloppe cette id´ee en mod´elisant explicitement deux secteurs N et T et en endog´en´eisant la structure sectorielle, qui peut alors varier le long d’une trajectoire dynamique en fonction des d´ecisions d’inves-tissement prises par les entrepreneurs des deux secteurs.

Chapter 4

Financial fragility in the long run: firm’s balance sheets and the sectoral structure

Summary of the chapter

This chapter builds an overlapping generation model of a two-sector small open economy in order to study the evolution of the sectoral structure and its impact on financial fragility. Firms in the economy are subject to a borrowing constraint. We also assume that there is a currency mismatch in the balance sheets of the non-tradable sector. Under these two assumptions, multiple within-period equilibria associated with different real exchange rates and investment levels may arise, making self-fulfilling balance-of-payments crises possible. The within-period crisis equilibrium exists when the non-tradable sector is large enough compared to the tradable sector and sufficiently leveraged.

The chapter studies the dynamics of the relative size and the leverage of the non-tradable sector. It shows that their evolution leads to a financially fragile state in economies sufficiently opened to external finance and in times of high international liquidity.

4.1 Introduction

The opening of developing economies to international finance in the last three decades has led in a number of cases to balance-of-payments crises. The South-ern Cone crises at the beginning of the nineteen-eighties, the Mexican crisis of 1994, the Asian crises of 1997, and the Argentine crisis of 2001 all took place after the capital account had been liberalized. The literature dedicated to the empirical analysis of these events (Kaminsky & Reinhart 1999, Tornell &

Westermann 2002, Calvo et al. 2004, among others) has identified a consistent set of stylized facts: the balance-of-payments crises go together with a real depreciation, a sharp drop of investment, and a current-account reversal (cf.

the stylized facts 1, 2, and 3 described in chapter 1). Financial factors play a crucial role, and a lot of these currency crises were coupled with banking crises.

As we have seen with stylized fact 7, some authors have also pointed to the role played by sectoral factors in these crisis episodes. Tornell & Westermann (2002) show that the relative size of the non-tradable sector usually increases before twin crises in middle-income countries. Calvo et al. (2004) find that the probability of a sudden stop is higher in economies where the absorption of tradable goods is small compared to the pre-crisis current-account deficit, a proxy for the size of a possible sudden stop. The rationale behind these findings is that any shock resulting in a lower demand for non-tradable goods has to be accommodated by a real depreciation in the short run. When the demand for non-tradable goods stemming from the tradable sector is large compared to the size of the non-tradable sector, it acts as a stabilizing buffer, so that the real exchange rate needed to close the gap is not very depreciated.

Schneider & Tornell’s (2004) model provides, in the context of a boom-bust cycle, a first account of the way sectoral factors matter. They show that self-fulfilling balance-of-payments crises can happen when the non-tradable sector grows sufficiently during a lending boom.

This chapter builds a model of a small open economy in order to study the relationship between the sectoral structure and the fragility to financial crises.

We study how the relative sizes of the tradable and non-tradable sectors evolve in the long run and how this affects the possibility of self-fulfilling balance-of-payments crises. As the sectoral structure does not adapt immediately to changes in the financial environment, this model can be used to assess the medium- and long-run effects of financial opening.

Introduction The model has an overlapping generation structure. It builds on Schneider

& Tornell’s (2004) model of financial crises in open economies, and extends it in several directions. First of all, we are interested in the allocation of capital across the tradable and non-tradable sectors. Therefore, we explicitly model those two sectors. They are introduced in the model in a symmetric way, and any difference between them arises endogenously. We also use weaker technological assumptions: production functions are concave and there is a finite desired level of investment. As a result, borrowing constraints need not bind in the equilibrium. Finally, we consider an infinite number of periods and study both transitory dynamics and stationary equilibrium paths. As our results on financial fragility are valid on stationary equilibrium paths, the model enables us to assess the long-run effect of capital account liberalization independently of boom-bust cycles induced by transitory shocks.1

The model produces multiple within-period equilibria, including a crisis equilibrium with a real depreciation and defaults in the non-tradable sector.

The crisis equilibrium exists when (a) the debt repayments of firms producing non-tradable goods are high enough relative to their cash-flow and (b) the non-tradable sector is large enough relative to the tradable sector. Financial fragility thus depends on both afinancial factor, the firm-level financial struc-ture within the non-tradable sector, and a real factor, the sectoral structure of the whole economy. Both factors evolve along equilibrium paths. Starting

The crisis equilibrium exists when (a) the debt repayments of firms producing non-tradable goods are high enough relative to their cash-flow and (b) the non-tradable sector is large enough relative to the tradable sector. Financial fragility thus depends on both afinancial factor, the firm-level financial struc-ture within the non-tradable sector, and a real factor, the sectoral structure of the whole economy. Both factors evolve along equilibrium paths. Starting

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