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Caract´erisation de la crise

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 21-24)

1.2 Faits stylis´es

1.2.1 Caract´erisation de la crise

Fait stylis´e 1

Le taux de change r´eel se d´epr´ecie fortement pendant la crise. Cette d´epr´e-ciation r´eelle provient d’un changement dans le prix relatif des biens non

´echangeables et ´echangeables.

Les ´etudes d’´ev´enements (event studies) de Kaminsky & Reinhart (1999), Tornell & Westermann (2002) et Calvo et al. (2005) montrent que les crises co¨ıncident avec une forte d´epr´eciation r´eelle. Parmi les ´episodes d’arrˆet d’en-tr´ees de capitaux ´etudi´es par Calvo et al. (2004), ceux qui touchent les ´eco-nomies ´emergentes s’accompagnent pour 75 % d’entre eux d’une d´epr´eciation r´eelle de plus de 20 % 6.

Kaminsky & Reinhart (1999) utilisent une mesure traditionnelle du taux de change r´eel, construit comme un taux de change nominal effectif ajust´e par l’indice national et les indices ´etrangers des prix `a la consommation. En revanche, les autres ´etudes cit´ees mesurent le taux de change r´eel comme le prix relatif des biens non ´echangeables par rapport aux biens ´echangeables 7.

6. Les auteurs obtiennent ce r´esultat en excluant l’Afrique du Sud du groupe des ´eco-nomies ´emergentes.

7. Tornell & Westermann (2002) mesurent ce prix relatif par le rapport des prix `a la production sur les prix `a la consommation. Calvo et al. (2004, 2005) utilisent, quant `a eux, le rapport des prix de gros sur les prix `a la consommation.

Faits stylis´es C’est donc la chute de ce prix relatif qui est `a l’origine de la d´epr´eciation r´eelle.

Fait stylis´e 2

L’investissement chute pendant la crise.

Tornell & Westermann (2002) observent une forte chute de l’investisse-ment au mol’investisse-ment des crises, ce qui n’est pas le cas des autres composantes de la demande nationale. Dans l’´etude men´ee par Calvo et al. (2005), l’ef-fondrement de la production s’accompagne ´egalement d’un efl’ef-fondrement de l’investissement 8.

Fait stylis´e 3

Un renversement du compte courant de la balance des paiements se produit pendant la crise.

D’apr`es Calvo et al. (2004), la balance courante augmente en moyenne de 6 %, en points de Produit Int´erieur Brut (PIB), dans une ´economie ´emergente, entre son niveau le plus faible et son niveau le plus ´elev´e, au cours des deux ans qui entourent le d´ebut d’un arrˆet des entr´ees de capitaux. Calvo et al.

(2005) observent ´egalement un renversement du compte courant parall`ele `a l’effondrement de la production. Edwards (2001, section VI.2) montre que les ann´ees de crises de change se situent davantage au voisinage de renversements du compte courant (d´efinis comme une r´eduction du d´eficit courant sup´erieure

`a 3 % du PIB en un an) que les ann´ees sans crise.

Fait stylis´e 4

La production de biens non ´echangeables chute plus vite que celle des biens

´echangeables `a la suite de la crise.

Ce r´esultat provient de Tornell & Westermann (2002). Ces auteurs ob-servent une diminution du rapport entre la production de biens non ´echan-geables et celle des biens ´echan´echan-geables pendant les trois ann´ees qui suivent une crise. Ils d´efinissent le secteur de la construction comme ´etant le secteur des biens non ´echangeables. Quant au secteur des biens ´echangeables, il s’agit

8. Ce fait stylis´e peut ˆetre rapproch´e de l’observation faite par Gourinchas, Vald´es &

Landerretche (2001) que l’investissement a une ´evolution fortement procyclique au cours d’un boom du cr´edit, contrairement `a la consommation et aux d´epenses publiques. Cepen-dant, la majorit´e des booms du cr´edit ne d´ebouchent pas sur une crise de change.

du secteur manufacturier ou de celui des services, le secteur retenu ´etant ce-lui dont le taux de change r´eel sectoriel a la plus petite variance (c’est-`a-dire celui dans lequel la loi du prix unique est la mieux v´erifi´ee). Cette diminution de la taille relative du secteur des biens non ´echangeables pendant la crise est confirm´ee par Tornell, Westermann & Martinez (2004). Dans ce travail, le secteur des biens ´echangeables (non ´echangeables) est celui qui, parmi les trois secteurs de la construction, des services et de l’industrie manufacturi`ere, exporte la plus grande (petite) fraction de sa production.

Indice 100 = 1980

1980 1981 1982 1983 1984 1985

Argentine

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Mexique

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Indon´esie

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Argentine

Br´esil Uruguay Turquie

Fig. 1.1 – ´Evolution du rapport production de biens non ´echangeables/production de biens ´echangeables au cours de diff´erentes crises de balance des paiements. Les quatre graphiques repr´esentent respectivement les crises du cˆone sud, la crise mexi-caine, la crise asiatique et les crises qui ont suivi le d´efaut russe de 1998.

Nous illustrons ces r´esultats par quelques exemples. La figure 1.1 repr´esente l’´evolution de la structure sectorielle au cours de crises bien connues, rassem-bl´ees en quatre grands ensembles. Le secteur des biens ´echangeables regroupe les secteurs agricole et manufacturier ; celui des biens non ´echangeables com-prend le reste de la production industrielle et les services. La taille relative

Faits stylis´es des deux secteurs est mesur´ee `a prix constants9. Les graphiques montrent que la taille relative du secteur des biens non ´echangeables chute `a la suite des diff´erentes crises : apr`es 1981 en Argentine et 1982 au Chili, `a partir de 1994 au Mexique et en Turquie, `a partir de 1997 ou 1998 dans les pays asiatiques, apr`es 1999 au Br´esil (avec une rechute au moment de la crise de 2002) et `a partir de 2001 en Argentine, en Uruguay et en Turquie.

1.2.2 Indications sur les m´ ecanismes ` a l’œuvre dans les

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