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La Section des sciences de l'éducation 1

LE DISCOURS SUR LA COLLABORATION ENTRE DISCIPLINES SCIENTIFIQUES

Avec cette seconde partie de l'analyse nous entrons dans le coeur du débat, le discours sur la collaboration entre disciplines scientifiques et sa pertinence en éducation. Les propos des professeurs renseignent sur les types de collaboration identifiés, la modalité retenue pour la Section, les degrés de faisabilité de chaque modalité, le type de facteur d'influence et leurs effets sur la collaboration ainsi que les éventuels glissements de langage. L'analyse catégorielle restructure l'ensemble des énoncés des entretiens et, pour chaque modalité de collaboration discutée, elle met en avant les dimensions abordées et l'articulation des facteurs d'influence. De ce fait chaque entretien fait l'objet d'une mise en forme qui regroupe les indicateurs. Par la suite, l'analyse structurale de chacun de ces entretiens donne lieu à une quantité d'informations. Alors, comme précédemment avec Je discours sur les sciences de l'éducation, je propose une synthèse pour laquelle j'ai retenu les éléments suivants.

1 .- Le type de centration:

Lors des entretiens j'ai constaté que les interviewés optaient soit pour une démonstration épistémologique, soit pour une argumentation de type social pour débattre de la collaboration. Cette centration corres­

pond peut-être à la même orientation discursive observée dans la partie sur les sciences de l'éducation. La centration du discours ne signifie pas que le sujet choisit une voie en négligeant l'autre, mais qu'il y a

primauté des arguments épistémologiques sur les arguments sociaux ou vice-versa. Par prédominance épistémologique j'entends un plus grand nombre d'indicateurs pour les fondements, les fonctions et les facteurs d'influence épistémologiques, alors que la prédominance sociale se traduit par un nombre plus élevé d'indicateurs des fondements et des fonctions sociaux ainsi que des facteurs d'influence institutionnels et structurels. L'existence de ces deux types de centration correspond certainement à l'alternative de présenter la collaboration comme une nécessité épistémologique ou comme une nécessité sociale.

2.- Le iypc de coliaboration déveioppé:

li s'agit de prendre note de la modalité de collaboration qui est la plus discutée par !'interviewé. Quand la disciplinarité est choisie comme option personnelle, j'ai fait figurer simultanément la modalité de collaboration la plus analysée ce qui est le cas pour les sujets No 2, 5 et 7. Pour les sujets No 5 et 7 la centration est différente selon qu'ils parlent de la disciplinarité ou de la collaboration, d'où deux positions possibles.

3.- Le degré de conlcxtualisation:

Quelques interviewés ont exprimé le besoin de contextualiser leur discours en se référant à des exemples proches de leur quotidien.

D'autres, au contraire, ont développé un discours plus théorique en faisant peu référence à des situations concrètes. Cette différence me paraissait intéressante et j'ai introduit la distinction entre une forte contextualisation, où le sujet multiplie les exemples et discute de la

collaboration en relation avec ses exemples, et la faible contextualisa-·

tion qui exprime un discours plus thé01ique (plus épistémologique) sur la collaboration. Dans ce dernier cas les positions sont moins illustrées par des exemples concrets. Le nombre et la nature des indicateurs pour le domaine d'application (théories ou praxis) permettent de dégager l'option de chacun.

4.- La position sur la Section:

Ici je reprends, telle qu'elle apparaît dans l'entretien, la position de

!'interviewé sur la modalité de collaboration en vigueur au sein de la Section. Ces positions appartiennent aux sujets et ne sont pas à assimiler à des jugements de valeur sur la réalité de la pratique.

5.- Le style de justification:

Avec l'analyse des indicateurs des facteurs d'influence j'ai observé trois attitudes possibles lors des entretiens:

a) Le discours est positif, un encouragement à la collaboration. Les arguments pour et contre apparaissent comme une justification de la collaboration, un soutien argumentaire. Dès lors, les interviewés présentent leurs arguments comme les conditions nécessaires, quoique parfois difficiles à réunir, pour valider la concrétisation cl ' un projet de collaboration. Les arguments

épistémologiques sont plutôt favorables à la collaboration, notamment pour l'interdisciplinarité, tandis que les arguments institutionnels et structurels positifs l'emportent sur les arguments négatifs. Dans ce cas j'ai jugé que le style était positif.

b) Le discours est négatif, mais sous la forme de la prudence. Le sujet pense que la collaboration est possible, mais il est circons­

pect quant à sa validité épistémologique. D'autre part il imagine qu'il y existe de nombreux obstacles à surmonter pour la rendre efficace. Cette position se traduit par des arguments épistémolo­

giques en faveur <l'une modalité <le collaburaiiou alors que les arguments institutionnels et structurels sont plutôt défavorables.

Etant donné que cette position n'est pas totalement opposée à la collaboration je l'ai qualifiée de négative circonspecte.

c) Le discours est négatif, mais cette fois-ci le sujet ne croit pas du tout en la collaboration. Il défend la disciplinarité et utilise des arguments pour soutenir sa position. D'une manière générale il y a prédominance des arguments négatifs sur les arguments posiïifs, ei ceci autani pour les argumenis épistémologiques que pour les facteurs institutionnels et structurels. J'ai donc qualifié cette attitude de négative sceptique.

Le tableau suivant présente la sysnthèse des entretiens sur la base de ces critères. Les descriptifs individuels, sous forme de tableaux récapitulatifs des indicateurs, se trouvent en annexe.