• Aucun résultat trouvé

est un thème qu’il a interrogé à de multiples reprises. En effet, les textes qui lui sont consacrés s’échelonnent de 1905 avec les Trois essais jusqu’à 1932, date de la parution de son article « La féminité ». Les essais de conceptualisations freudiennes ont été menés dans un contexte précis, que l’auteur n’omet pas de pointer : « Nous devons toutefois prendre garde, en l’occurrence, à ne pas sous-estimer l’influence des organisations sociales […]. Tout cela est encore très loin d’être clarifié. » (Freud, 1933, p.149).

Freud approche les rives de la féminité non pas dans l'essence de celle-ci mais dans son accès : « la singularité de la psychanalyse veut qu’elle ne vise pas à décrire ce qu’est la femme _ ce

27

serait une mission qu’elle ne parviendrait guère à remplir _ mais étudie ce qu’elle devient lorsque la femme se développe à partir de l’enfant et de sa disposition bisexuelle » (Ibid.,

p.150). Et la féminité, au même titre qu’Ève qui est créée à partir de la matière de l’homme dans la Genèse, se développe de manière indirecte, étayée sur l’itinéraire masculin. De nombreuses critiques ont été adressées à Freud sur ce point.1

Dans la théorie freudienne, le développement de la féminité émerge à la suite d’un long cheminement faisant intervenir des changements d’investissement de zones érogènes et d’objets dans une intrication complexe. Freud relève d’ailleurs que comparativement à la situation du petit garçon « l’évolution qui mène la petite fille au statut de femme normale est la

plus difficile et la plus compliquée des deux […]. » (Ibid., p.151).

A-1- Le changement de zone érogène et le changement d’objet

Dans les deux sexes, le développement psychosexuel s’appuie jusqu’à la puberté sur un monisme sexuel. Fille et garçon partagent un itinéraire commun des stades précoces et une bisexualité psychique commune, la petite fille est un petit homme.

Au stade phallique, les zones érogènes principales sont le clitoris et le pénis, le clitoris étant considéré comme équivalent du pénis. Les deux enfants partagent un même objet d’amour, la mère. Elle est celle par qui le plaisir sexuel advient, notamment des premières sensations génitales lors des soins. Au stade phallique, Freud rappelle que la petite fille désire, par l’activité onanique, mettre un enfant au monde pour sa mère ou alors lui en faire un. Le père, quant à lui, est envisagé comme un rival gênant. Or, les expériences infantiles de la petite fille et notamment la vue du pénis, vont déconstruire cette théorie de l’équivalence des sexes et ouvrir le chemin de la féminité. Cette découverte sera à l’origine de différents changements narcissique et objectal.

28

A-1-1- Changement de zone érogène

Premièrement, cette découverte va venir modifier le rapport de la petite fille à son sexe. Le clitoris, qui était investi dans une activité onanique et appréhendé comme un pénis miniature lors de la phase phallique, est alors considéré comme inférieur et cède sa sensibilité au vagin. De cette conviction de l’asymétrie du clitoris vis-à-vis du pénis, émergera un sentiment d’atteinte narcissique majeure : « un sentiment d’infériorité s’installe, tout comme une

cicatrice, chez la femme qui reconnait sa blessure narcissique » (Freud, 1925, p.128). D’autre

part, l’abandon de la masturbation clitoridienne entraine un renoncement d’une part d’activité. Ainsi, l’activité laisse place à la passivité et le détournement de la fille de sa mère au profit de son père s’effectue à l’aide de motions pulsionnelles passives. Freud écrit alors : « Vous

reconnaissez qu’une telle poussée de développement, qui écarte du chemin l’activité phallique, aplanit le terrain pour la féminité. Si trop de choses ne se perdent pas alors par refoulement, cette féminité peut s’instaurer normalement. » (Freud, 1933, p.167).

A-1-2- Le changement d’objet

Deuxièmement, au niveau objectal, la découverte de la différence des sexes va venir transformer la relation tendre de la petite fille vis-à-vis de sa mère. L’hostilité et la haine teintent alors la relation à la mère œdipienne responsable de sa blessure: « la petite fille rend sa mère

responsable de son manque de pénis et ne lui pardonne pas ce désavantage.» (Ibid.). Le manque

de pénis étant conçu, non pas comme n’ayant jamais été, mais comme ayant été coupé, enlevé suite à une punition. De ce constat, va émerger l’envie du pénis et son affect sous-jacent : la jalousie pour qui pourrait en jouir.

A-2- Voie de réparation : le désir œdipien d’avoir un enfant

Afin de réparer cette blessure, la petite fille se tourne vers son père et glisse « le long d’une

équation symbolique, du pénis à l’enfant » (Freud, 1923b, p.121). Le désir d’obtenir un enfant,

ayant une valeur de présent, est le point culminant du complexe d’Œdipe chez la fille. Ce désir d’enfant œdipien ne doit pas être confondu avec le désir d’enfant de la petite fille dans la phase

29

phallique. Rappelons que, au stade phallique, la petite fille désire, par l’activité onanique, mettre un enfant au monde pour sa mère ou alors lui en faire un. Freud précise que ce désir n’a aucun lien avec la féminité. Il servait exclusivement à l’identification à la mère dans l’objectif de remplacer la passivité par l’activité : « Ce n’est qu’avec l’apparition du désir du pénis que

l’enfant-poupée devient un enfant du père et à partir de ce moment-là, le but du désir féminin le plus fort » (Freud, 1933, p171). Selon Freud, lorsque plus tard, la fille devenue grande, mettra

au monde un enfant, ce sera pour elle un accomplissement, d’autant plus si l’enfant est un garçon, qui porte avec lui le pénis désiré. Ainsi, c’est par le complexe de castration que la petite fille entre dans l’Œdipe.

Cette double tâche, changement de zone érogène et d’objet, est considérée par Freud comme condition essentielle au développement de la féminité : « C'est ainsi que la reconnaissance

d'une différence anatomique entre les sexes écarte la petite fille de la masculinité et de l'onanisme masculin et la met sur de nouvelles voies qui conduisent au développement de la féminité » (Freud, 1925, p.130).

A-3- Identifications à la mère dans le développement psychosexuel de la femme

Dans son article « La féminité » (1932), Freud, revient sur la place de l’identification de la petite fille à la mère et son importance dans le développement psychosexuel féminin. L’identification à la mère est composée de deux identifications. La première a lieu lors de la période préœdipienne, reposant sur un attachement tendre à la mère, prise comme modèle. Cette phase d’attachement à la mère préœdipienne est, selon Freud, décisive dans le développement psychosexuel de la petite fille. Puis, au cours de la période œdipienne, la relation se transforme, se teinte de pulsions hostiles comme nous l’avons vu précédemment. Durant cette phase, la mère n’est plus un objet d’attachement tendre, mais elle est aussi considérée comme rivale qu’il faut éliminer et remplacer auprès du père. Selon Freud, les deux types d’identifications vont se poursuivre tout au long du développement psycho-sexuel de la femme.

30

A-3-1- L’accès à la féminité : itinéraire de déceptions ?

On comprend que, dans la théorie freudienne, l’accès à la féminité se construit à travers une série de déceptions. Car, après avoir découvert qu’elle n’a pas de pénis et donc qu’elle n’est pas à l’égal de l’homme, la petite fille constate dans un second temps, que sa mère n’est pas uniquement responsable de ne pas lui avoir donné le pénis, elle en est tout autant dépourvue. Apparaissent alors de nouvelles pulsions hostiles s’ajoutant à des plus anciennes, datant de la période préœdipienne. Ces anciennes pulsions sont dues à des expériences d’insatisfaction : « Sevrage trop hâtif, insatisfaction d'un besoin illimité d'amour, obligation de partager l'amour

maternel avec ses frères et sœurs, interdit de la masturbation venant après l'excitation des zones érogènes par la mère, et surtout le fait d'être née fille, c'est-à-dire dépourvue de l'organe sexuel phallique.» (Irigaray, 1974, p.56). Le reproche le plus ancien n’est pas lié à la réalité mais plus

à l’avidité insatiable de l’enfant. Il concerne la frustration de ne pas avoir été suffisamment nourri : la mère a donné trop peu de lait, ce qui est interprété comme un manque d’amour. L’enfant ne se consolerait jamais de la perte du sein maternel. Freud dresse alors le portrait d’un petit être avide et jaloux porteur d’un amour sans mesure, revendiquant l’exclusivité, ne se contentant pas de fragments. L’amour qui est porté écrit Freud : « a un second caractère: c’est

un amour proprement sans but, incapable d’une pleine satisfaction et pour cette raison, il est essentiellement condamné à se terminer par une déception et à faire place à une attitude hostile » (Freud, 1931, p.120). En résulterait une ambivalence considérable dans l'attachement

de la fille à sa mère.

À cette même époque, Freud s’interroge sur les raisons qui poussent la petite fille à se détourner de sa mère alors que le petit garçon, qui vit les mêmes expériences de frustration, ne s’en détourne pas.

A-4- Les relations pré-œdipiennes mère-fille

Freud émet l’idée que la relation à la mère préœdipienne est amenée à sombrer parce qu’elle est le premier objet d’amour, très investi, puissant, et que comme tout objet de fort investissement, cette relation est teintée d’une forte ambivalence : « outre le puissant amour, on

trouve toujours une puissante tendance à l’agression, et plus l’enfant aime son objet avec passion, plus il est sensible aux déceptions et aux frustrations provenant de l’objet en

31

question. » (Freud, 1933, p.163). Mais, si la petite fille se détourne de la mère, à la différence

du petit garçon qui conserve la mère comme premier objet d’amour c’est parce que « la petite

fille rend sa mère responsable de son manque de pénis et ne lui pardonne pas ce désavantage.»

(Ibid, p.167). Le garçon trouve un exutoire dans l’objet de son père, l’ambivalence étant déplacée sur lui.

Retenons ici l’importance du lien préœdipien qui lie la petite fille à sa mère, lien appréhendé plus tardivement chez Freud (1931), grâce notamment aux travaux des femmes psychanalystes tel que Ruth Mack Brunswick, Jeanne Lampl de Groot et Hélène Deutsch. Il écrit : « Bref, nous acquérons la conviction que l’on ne peut pas comprendre la femme si on ne tient pas compte de cette phase du lien préœdipien à la mère ». (Ibid., p.163) et « l’épanouissement de la féminité reste exposé à la perturbation qu’entraînent les phénomènes résiduels de la période masculine antérieure. » (Ibid., p.175). Freud évoque la difficulté d’investiguer cette période du fait de l’inexorable refoulement qui pèse sur elle. Il utilise d’ailleurs le parallèle de la découverte de la civilisation minéo-mycénienne, plus ancienne mais découverte après celle des grecs, pour rendre compte de l’antériorité de la relation mère-fille vis-à-vis du complexe d’Œdipe et donc de son importance dans la compréhension de celui-ci. Selon Freud, les relations libidinales entre la petite fille et sa mère sont très variées, du fait qu’elles passent par les trois stades de la sexualité infantile, elles sont colorées par les caractéristiques de ces différentes phases et s’expriment par des souhaits oraux, sadique-anaux et phalliques. Ces souhaits sont ambivalents, leur nature est aussi bien tendre qu’hostile et agressive et représentent aussi bien des motions actives et passives. Freud, comme nous l’avons vu précédemment, fait l’hypothèse que l’impact de cette phase préœdipienne est plus important chez la fille que chez le garçon. Mais, de cette phase première de l’organisation libidinale féminine, il insiste sur les aspects négatifs voire problématiques, comme cités plus haut. De ce premier amour, la petite fille gardera une trace inconsciente, qui aura des répercussions sur son choix d’objet d’amour adulte. Selon Freud, la femme transférera souvent sur son partenaire masculin sa relation primitive à sa mère. Suggérant d’ailleurs que la levée de refoulement de l’ambivalence préœdipienne de la petite fille vis-à-vis de sa mère pourra perturber la relation conjugale de conflits quasiment insolubles.

En 1923, Freud expose ses hypothèses sur les modalités de résolution du conflit Œdipien dans l’article « La disparition du complexe Œdipe ». Chez le garçon elle est sans ombre, elle s’opère sous la menace de la castration. Un choix doit être fait entre désir œdipien à l’encontre de sa mère et l’intérêt narcissique porté à son pénis menacé. Cela amènera le Moi à se détourner de

32

son premier objet d’amour et objet d’amour œdipien : la mère. À noter, que cette opération sera la cause de l’émergence du Surmoi. À l’inverse, en ce qui concerne la fille, Freud ne cachera pas sa difficulté à conceptualiser le processus du déclin du complexe d’Œdipe, évoquant le fait que le matériel devient de façon incompréhensible « plus obscur et plus lacunaire » (Freud, 1923b, p.121). Selon Freud, le complexe d’Œdipe de la petite fille a une durée indéterminée et elle n’en sort pas de manière complète, notamment par le fait que la fille pourra nourrir très longtemps, jusqu’à l’âge adulte, ce désir d’obtenir un pénis : « L'espoir d'obtenir un jour, malgré tout, un pénis et ainsi de devenir semblable aux hommes peut se maintenir jusqu'à une époque incroyablement tardive et devenir le motif d'actes étranges qui sans cela seraient incompréhensibles. » (Freud, 1925, p.97). C’est, toujours selon Freud, à cet endroit que se branche le complexe de masculinité chez la femme. Celui-ci pourrait être à l’origine de « […] grandes difficultés dans son développement régulier, si elle ne réussit pas à le surmonter rapidement. » (Ibid.). La fille qui garde de façon acharnée l’espoir de recevoir un pénis, la maintient dans une position active, évite la poussée de passivité qui introduit la féminité normale, et dans une version extrême de la masculinité favoriserait une homosexualité manifeste. Au complexe de masculinité s’ajoutent deux autres directions : l’une menant à l’inhibition sexuelle ou à la névrose et la dernière, à la féminité normale. L’inhibition sexuelle s’origine du sentiment d’humiliation de la fille liée à l’envie du pénis. Ce sentiment conduit celle-ci à renoncer et à refouler la masturbation clitoridienne et une bonne part de ses aspirations sexuelles en général. Enfin, la troisième direction : la féminité normale. La petite fille pour cela doit délaisser l’objet maternel pour se tourner vers le père, ce qui la mènera ultérieurement vers le choix d’objet définitif.

Enfin, il est important de souligner que Freud admet que la pré-histoire du complexe d’Œdipe n’est pas parfaitement claire, que les pulsions liées au complexe d’Œdipe ne sont pas exclusivement hostiles et agressives envers le parent du même sexe. Il évoque la possibilité que de manière concomitante, l’enfant puisse avoir ses pulsions hostiles vis-à-vis du parent de sexe opposé et des pulsions tendres vis-à-vis du parent de même sexe.

A-5- Et la femme adulte ?

Concernant la suite du développement de la femme et des conséquences sur la vie adulte, alors même que Freud écrit : « Il n’est pas dans mon intention de suivre le reste du comportement de

33

la féminité à travers la puberté et jusqu’à la période de la maturité. Les éléments de compréhension que nous avons acquis seraient du reste insuffisants pour cela. » (Freud, 1933, p.175), il formule néanmoins des hypothèses quelques pages plus loin. Ces hypothèses sont toujours en lien avec le manque et l’envie du pénis, sorte de séquelles (puisque majoritairement négatives et dépréciatives) et expliqueraient la nature de la femme et l’origine de difficultés relationnelles, notamment conjugales. Dans l’ordre, il attribue à la femme adulte « une mesure supérieure de narcissisme, qui influence encore son choix d’objet, si bien qu’être aimée constitue pour la femme un besoin plus puissant qu’aimer. » (Ibid. p.177), une disposition à la vanité physique et à la pudeur, un faible sens de la justice, un intérêt social plus faible, une capacité réduite à sublimer les instincts, parfois affublée de rigidité et d’immutabilité psychiques. D’autre part, les relations infantiles vont tout autant impacter les relations de la devenue femme. Selon Freud, le choix d’objet sera influencé par « l’idéal narcissique de l’homme que la petite fille avait souhaité devenir » (Ibid. p.178) et si la relation œdipienne perdure, le choix d’objet sera sur le modèle du père. Si le détournement de choix d’objet a bien été effectué, c'est-à-dire de la mère au père, cela garantit un mariage heureux. Et si le mariage devient malheureux, cela serait dû à un retour de l’hostilité de la relation affective ambivalente à la mère. « L’hostilité résiduelle succède au lien positif et s’empare du nouvel objet. L’époux, qui avait dans un premier temps hérité du père, reprend aussi avec le temps, l’héritage maternel. Il peut donc facilement arriver que la seconde moitié de la vie d’une femme soit emplie par le combat contre son mari, de la même manière que la première moitié, plus courte, l’avait été par la rébellion contre sa mère » (Ibid. p.179). Freud poursuit ses développements, en abordant la maternité, qui constitue, selon lui, une menace dans l’équilibre du couple conjugal. « Sous le coup de sa propre maternité, une identification avec la mère de la jeune femme peut avoir lieu, alors même que la jeune femme s’était insurgée jusqu’à son mariage, et emportée à son profit toute libido disponible, de telle sorte que la contrainte de répétition reproduira le mariage malheureux des parents. » (Ibid.). D’autre part, Freud avance que le sexe de l’enfant comblera différemment la femme : « Seule la relation avec le fils apporte à la mère une satisfaction illimitée : c’est, d’une manière générale, la plus parfaite et la plus dénuée d’ambivalence de toutes les relations humaines. » (Ibid.). L’enfant garçon permettrait à la femme de restaurer son narcissisme, blessé depuis si longtemps.

Pourtant on se souvient du portrait très positif de la petite fille dressé par Freud quelques lignes avant : « Il semble qu'à âge égal la fillette soit plus intelligente, plus vive que le garçonnet,

34

mieux disposée aussi à l'égard du monde extérieur et qu'elle subisse, en même temps, de plus forts investissements d’objet » (Ibid. p.152).

A-6- Synthèse : le devenir femme dans la théorie freudienne

Malgré l’aspect lacunaire et controversé de la théorie freudienne de la féminité, relevons les points importants de celle-ci. Premièrement, le développement de la féminité dans la théorie freudienne s’articule autour de l’envie du pénis. Envie qui expose la petite fille à la déception et à l’émergence de nouvelles pulsions hostiles (Agressivité, envie, jalousie, haine) vis-à-vis des deux sexes, et plus spécifiquement vis-à-vis de la mère, agent majeur de déception. Retenons l’existence d’un lien exclusif, passionné et intense de la fille à sa mère de la pré- histoire du complexe de castration et du complexe d’Œdipe. Ce lien, qui doit être rompu, représente pour Freud le moment organisateur du développement vers la féminité.

35

III] Devenir mère : désirs d’enfant, grossesse, accouchement et post-partum

L’accès à la parentalité s’origine dans un désir/des désirs singuliers qui échappent en grande partie au sujet. « Que le désir d’enfant devienne analysable, il ne résiste guère à l’unité. C’est

même, à l’inverse, la multiplicité de ses figures, des fantasmes qui en soutiennent l’accomplissement comme des entraves qui en empêchent la réalisation, qui est remarquable »

(André, 2009, p.12). Comme l’indique cette citation, il n’existe pas un seul désir, mais plusieurs désirs qui sont associés à différents objets. Les désirs d’enfant, dans leurs complexités, renvoient, d’une part, à la réalité psychique de chaque sujet et, d’autre part, à un ensemble de