• Aucun résultat trouvé

Denis RANQUE

Dans le document Actes du colloque (Page 55-68)

Président de Thales

53

3

La société de la connaissance

3

54

Résumé

Élie COHEN, directeur de recherche au CNRS, professeur à l’IEP et membre du Conseil d’analyse économique, dresse le constat d’échec de la stratégie de Lisbonne, qui reposait pourtant sur un postulat correct : la nécessité de doter l’Europe d’une stratégie de croissance, en agissant sur plusieurs paramètres (accroître l’offre de travail, accélérer les gains de productivité et promouvoir des réformes structurelles).

Si le bilan de la stratégie de Lisbonne est globalement négatif, Élie COHEN convient que des réflexions ont germé, par exemple au travers des pôles de compétitivité (qui souffrent néanmoins d’un éparpillement des ressources) ou en matière de réformes structurelles. Ce constat plaide en faveur d’un nouveau Lisbonne, d’autant plus que la perspective du maintien à un niveau élevé du prix des matières premières énergétiques et agricoles devrait conduire à une disparition des dispositifs européens de soutien des prix. Le budget de l’Union, réformé, pourrait alors être centré sur les véritables priorités européennes :

• permettre aux petites entreprises de croître et d’innover ;

• mettre sur pied quelques grands programmes technologiques ;

• promouvoir une meilleure maîtrise de l’énergie ;

• développer des effets de coordination et d’agglomération, dans la logique des pôles de compétitivité.

S’il existe cette convergence sur les objectifs et même sur les objets sur lesquels centrer l’intervention, un « vrai Lisbonne » devient plus aisément envisageable et les échecs passés, qui sont avérés, ne préjugent pas nécessairement des résultats futurs.

Denis RANQUE, président de Thales, partage l’analyse selon laquelle la stratégie de Lisbonne a surtout été pénalisée par l’absence de moyens alignés sur les objectifs. Faire de l’Europe la première société mondiale de la connaissance demeure un objectif pertinent. En revanche, le sentiment d’urgence ne semble pas encore suffisamment répandu : le navire fait eau de toutes parts et, au niveau actuel du dollar, des pans entiers de l’industrie européenne vont souffrir.

Il existe tout de même des raisons d’espérer. Dans le triangle entre recherche, formation supérieure (essentiellement publique) et industrie, les relations nécessaires ont singulièrement évolué. On ne trouve plus, dans l’Université française, le sentiment selon lequel le lien avec le monde économique est, par nature, néfaste. À l’inverse, on retrouve, dans l’industrie française et

55

européenne, un sentiment croissant selon lequel il faut savoir s’appuyer sur des collaborations avec des laboratoires universitaires ou de grandes écoles.

Nous assistons aussi à une structuration de ces évolutions, principalement autour des pôles de compétitivité, dont le succès, en France, a dépassé les espoirs du gouvernement. D’une façon générale, les frontières se déplacent et se diluent : les grandes écoles se sont mises de façon importante à la recherche et se sont de plus en plus liées à l’Université, notamment au travers de laboratoires communs ou de doctorats communs.

Enfin Denis RANQUE, place un très grand espoir dans les mesures annoncées récemment concernant le crédit impôt-recherche, dans l’objectif de soutenir et de développer l’activité de R&D en Europe.

Jacqueline TAMMENOMS BAKKER, directrice générale du ministère des Transports (Pays-Bas), explique que les Pays-Bas abordent la problématique de la société de la connaissance avec un sentiment de grande urgence. Comme c’est le cas en France, le gouvernement néerlandais a déclaré que le renforcement de la connaissance, à tous les niveaux, était une priorité et que l’innovation devait être stimulée dans l’industrie et les services. Ce constat fait l’objet d’un large consensus, à droite et à gauche, sur l’échiquier politique national. Le gouvernement a adopté, sur cette base, un ensemble de mesures présentant de grandes similarités avec le dispositif décrit par Élie COHEN. Il s’agit par exemple d’aides ciblées, sur le même principe que les pôles de compétitivité français, concernant des thèmes imposés par les pouvoirs publics. Il s’agit aussi d’aides tournées vers les PME. Un programme visant à améliorer la compétitivité du pays a également été lancé à l’initiative de la plate-forme de l’innovation, qui contribue de façon importante, autour du Premier ministre et des dirigeants des grandes entreprises, au resserrement des liens entre le monde de la recherche et le monde industriel.

Dans le domaine des transports et de la logistique, le projet le plus important porte sur la mise en place d’un système de paiement pour l’utilisation des infrastructures du réseau routier. Des efforts importants sont également déployés pour sensibiliser l’industrie à l’importance de l’efficacité logistique et rendre ce secteur attractif pour les jeunes talents. Dans la perspective de la présidence française de l’Union, en 2008, Jacqueline TAMMENOMS BAKKER souhaite qu’une impulsion forte soit donnée au projet de ciel unique en Europe.

Le grand projet technologique SESAR, qui assure la base technologique du ciel unique, entrera également dans une phase critique. Enfin les initiatives lancées dans le cadre du plan d’action pour la logistique et le transport de marchandises doivent être poursuivies, en particulier à travers la notion de « corridor vert ».

La société de la connaissance

3

Marc PAOLONI

Nous allons engager un débat sur un sujet évoqué de façon un peu sévère par Jean-Pierre JOUYET, à travers son message écrit : la société de la connaissance, selon la stratégie adoptée en 2000 à Lisbonne. Révisée et suivie au fil des ans jusqu’en 2006, cette stratégie a donné lieu à des instruments qui ont été peu à peu adaptés, au fur et à mesure que l’on se rendait compte qu’elle ne portait pas tous les fruits qui en étaient attendus. La stratégie de Lisbonne devait s’appuyer sur deux piliers.

Le premier de ces piliers était un programme de travail sur la formation et l’éducation, avec un accent particulier sur l’enseignement supérieur. Dans ce domaine, même si les États membres ont avancé, en termes de coopération, il demeure un problème de financement et d’investissement.

Le second pilier était la création d’un espace européen de la recherche, principalement dans le cadre du 7eprogramme, cadre, recherche et développement.

Il devait s’appuyer sur trois éléments :

1. un marché intérieur de la recherche, afin de favoriser la mobilité des chercheurs ;

2. la restructuration du tissu européen de la recherche, à travers une meilleure coordination entre les établissements et les universités ;

3. le développement d’une politique européenne incluant, dans tous les secteurs, le souci de développer la recherche, l’innovation et le développement de compétences- volet non encore réalisé à ce jour.

Élie COHEN est un économiste bien connu, auteur de nombreux rapports et études dont je ne pourrais dresser la liste ici, tant elle est longue. Il a écrit que la stratégie de Lisbonne n’avait pas totalement réussi.

Nous sommes à trois ans de l’échéance de 2010. Est-ce la méthode, monsieur COHEN, qui a fait défaut ? Les engagements n’ont-ils pas été tenus ? Étaient-ils trop ambitieux ?

56

Élie COHEN

La stratégie de Lisbonne : une bonne idée vite pervertie

Il y a deux lectures de la stratégie de Lisbonne. On peut y voir la plus parfaite illustration de ce que l’Europe fait de moins bien : une proclamation sonore d’objectifs inatteignables suivie de comptes rendus réguliers de l’incapacité à les atteindre.

La stratégie de Lisbonne visait en effet à créer en Europe l’économie de la connais-sance la plus compétitive du monde, à favoriser l’innovation, à moderniser le modèle social européen, à créer un modèle macroéconomique plus efficace, etc., comme si ces objectifs n’étaient pas partiellement contradictoires, comme si l’on pouvait se dispenser de hiérarchiser, d’arbitrer.

La liste de ces objectifs est désespérante par la taille et les nombreux bilans qui ont été réalisés sont assez largement négatifs.

Cela dit, j’ai décidé d’adopter un autre point de vue et de vous montrer la fécondité de l’agenda de Lisbonne. Lorsque celui-ci est adopté, en mars 2000, l’Europe prend à nouveau conscience du gap technologique qui s’est creusé avec les États-Unis. La révolution de l’Internet est alors à son apogée.

Les gourous de l’Internet annoncent la disparition de l’ancienne économie au profit de la nouvelle. L’Europe prend alors conscience du fait que la croissance potentielle européenne est plus faible que la croissance américaine.

Surtout, elle se rend compte d’une inversion de tendance : alors que l’Europe a rattrapé les États-Unis de 1945 à 1985 avec moins de chômage et des gains de productivité accélérés, les tendances commencent à s’inverser dans ces différents domaines à compter de 1985.

Une véritable réflexion stratégique est alors menée et trouve sa conclusion à Lisbonne. Pour l’essentiel, l’Europe découvre qu’elle s’est davantage préoc-cupée de son intégration que de croissance. La première avancée de Lisbonne a consisté à affirmer que l’Europe devait se doter d’une stratégie de croissance.

Pour ce faire, il convenait d’utiliser simultanément plusieurs leviers. Il fallait d’abord accroître l’offre de travail afin d’élever le taux d’emploi. Il fallait également accélérer les gains de productivité, ce qui passait par un effort significatif en matière d’investissement dans le capital humain, dans les nouvelles technologies, ainsi qu’en R&D. La seconde avancée de Lisbonne réside dans la prise de conscience que la croissance, dépend aussi de la réforme structurelle.

On estime donc qu’il est indispensable de débloquer un certain nombre de situations, ce qui fait de la réforme structurelle une composante essentielle d’une stratégie de croissance, au même titre qu’une politique macroéconomique adaptée.

Cela constitue une percée. Pourtant, cela n’a pas fonctionné. Pourquoi ? La première raison réside dans la pluralité des objectifs : on ne trouve dans

57

58

La société de la connaissance

aucun document européen un objectif simple et clairement identifiable avec les moyens pour l’atteindre. Les objectifs sont divers. C’est pourquoi les objectifs de la stratégie de Lisbonne se sont accompagnés de toute une série d’autres objectifs, sur le développement durable, sur l’égalité des sexes, etc. On se retrouve ainsi avec une collection d’objectifs qui ne peuvent pas être hiérarchisés. En d’autres termes, le problème de l’objectif à atteindre a été laissé en suspens. Cela n’aurait pas été très grave si l’Europe avait été l’acteur de référence de la stratégie de Lisbonne. Hélas ! la Commission européenne n’a aucune compétence directe sur des sujets aussi essentiels que l’enseignement supérieur ou la réforme des modèles sociaux. De ce fait, la Commission européenne a inventé la « MOC », ou méthode ouverte de coordination. Puisqu’il faudra articuler des initiatives européennes en faible nombre et des initiatives nationales, une méthode nouvelle de coordination doit en effet être inventée.

Ce modèle fondé sur une liste d’objectifs non hiérarchisés relevant des autorités nationales ne marche pas. Le pari qui est fait est celui du name and shame. En publiant régulièrement les performances des uns et des autres, on crée une concurrence par émulation.

La crise économique qui se dessine à compter de 2001 et 2002 va révéler l’inadéquation du modèle « Lisbonne 1 ».

Les objectifs de la stratégie de Lisbonne sont différés et la publication des performances, sur les 150 indicateurs qu’elle répertorie, paraît vite dérisoire au regard du creusement de l’écart entre l’Europe et les États-Unis.

Il est alors décidé de réinventer la stratégie de Lisbonne. L’échec de la stratégie de « Lisbonne 1 » est rapidement attribué à un trop grand nombre d’objectifs. En outre, des missions avaient été confiées à la Commission européenne alors qu’elle ne dispose pas de moyens. C’est pourquoi il a été décidé de renvoyer aux États la mise en œuvre, selon la méthode d’ « appropriation nationale », de cette stratégie.

Je n’aurai pas la cruauté de rappeler ce qui était écrit dans le programme français de 2005. Mais, là aussi, l’idée d’appropriation nationale était intéressante et je souhaite m’y attarder quelques instants.

En effet, pour entrer dans l’économie de la connaissance, il ne suffit pas d’investir dans la recherche et l’enseignement supérieur : il faut coordonner ces investissements avec des réformes structurelles pour rendre les marchés (du travail, des capitaux, etc.) plus fluides, dans chaque pays.

Si chaque pays ne se dote pas d’un agenda propre de réformes structurelles, en l’articulant avec une stratégie de dynamisation de l’emploi, de la R&D et de l’enseignement supérieur, cela ne sert à rien. Dans le même temps, l’Europe décide de produire un effort particulier dans les domaines de la R&D et de l’enseignement supérieur, à travers le PCRD (qui prévoit une augmentation significative du budget de la recherche) mais aussi à travers deux institutions importantes par leur effet d’incitation, si ce n’est par leurs moyens financiers.

3

59

La première est l’European Research Council, excellente initiative qui permet à la Commission européenne de financer des projets de recherche sur de stricts critères d’excellence, à partir d’une évaluation par les pairs. La seconde de ces institutions est le projet Barroso de création d’un Institut européen de technologie, sur le modèle du MIT américain. Un tel projet peut sembler ridicule. Il s’agit néanmoins d’un petit pas et nous avons vu que la réforme allemande de l’enseignement supérieur illustrait l’effet positivement contagieux de ce type de logique.

Pour un Lisbonne 3

Finalement, le bilan de la stratégie de Lisbonne 2 est globalement négatif, mais force est de constater que des réflexions ont germé. Ce qui doit plaider en faveur de Lisbonne 3. La conjoncture me paraît favorable. La flambée des matières premières énergétiques, minières et agricoles nous fournit en effet une opportunité. Les dispositifs européens de soutien des prix devraient assez rapidement disparaître car je crois que le prix des matières premières est appelé à rester durablement élevé. Dans un tel contexte, nous pourrons redéployer une grande partie des budgets aujourd’hui consacrés à l’agriculture. Après avoir élaboré le traité de Lisbonne, nous allons ainsi pouvoir lui donner une suite à travers la réforme du budget européen. Le nouveau budget pourrait alors être centré sur les véritables priorités européennes, dans un cadre redéfini. La méthode actuelle, qui consiste à adopter le budget européen à partir de calculs incroyablement complexes, sur une base nationale, ne peut perdurer longtemps. Le budget européen devrait pouvoir baisser autour de 1 % du PIB, voire au-dessous, et être mieux centré sur les priorités de l’Union : climat, énergie, R&D, enseignement supérieur, bref, tout ce qui doit nous porter vers une économie de la connaissance. Par ailleurs, un large accord se dessine aujourd’hui sur ce qu’il convient de faire, notamment en matière de recherche et développement, et même en termes de compétitivité. Un rapport qui paraîtra prochainement fera le point sur l’évolution des aides publiques. Dans le cadre de la politique de la concurrence, l’Union européenne a veillé, souvent de façon soupçonneuse, aux aides publiques ayant un effet de distorsion de la concurrence.

Or ce rapport montre que nous assistons, partout en Europe, à une baisse des aides publiques. Par ailleurs, la comparaison entre l’Europe, les États-Unis et le Japon montre que les aides européennes ont eu une finalité sociale (pour l’accompagnement de restructurations, comme dans le cas des chantiers navals), plutôt que des objectifs tournés vers l’innovation ou la compétitivité.

Cela démontre qu’il n’y a pas eu d’investissement massif, à travers des aides publiques, pour distordre la concurrence. Enfin ce rapport met en évidence une convergence des politiques d’aides publiques partout en Europe, et même aux États-Unis et au Japon, sur plusieurs thèmes :

60

La société de la connaissance

• les PME ;

• la R&D ;

• les économies d’énergie ;

• le développement régional, au travers de logiques de clusters, notamment.

D’une part il s’agit, au fond, de permettre aux petites entreprises de croître et d’innover en trouvant les financements nécessaires. D’autre part cela vise à autoriser ces PME innovantes à accéder aux marchés des grands programmes technologiques publics. Le but est de développer la coordination sur une base territoriale afin de bénéficier des effets d’agglomération, dans la logique des pôles de compétitivité.

Cette politique d’aides publiques cherche, enfin, une meilleure maîtrise de l’énergie. S’il existe cette convergence sur les objectifs et même sur les objets sur lesquels centrer l’intervention, un Lisbonne 3 devient plus aisément envisageable et les échecs passés, qui sont avérés, ne préjugent pas nécessairement des résultats futurs.

Marc PAOLONI

Il semble que les entreprises sous-estiment leur intégration en Europe, notamment vis-à-vis du monde de l’enseignement et des universités.

Inversement, le monde de l’enseignement supérieur et le monde universitaire semblent parfois témoigner d’une certaine résistance à l’égard du monde économique. Cela laisse penser que le modèle de la société de la connaissance reste largement à construire. Aux États-Unis, le secteur privé investit beaucoup plus que son homologue européen dans l’enseignement supérieur et l’Université.

Monsieur RANQUE, voyez-vous là une différence culturelle ?

Denis RANQUE

Je voudrais d’abord dire un mot de la stratégie de Lisbonne. Je partage tout à fait l’analyse d’Élie COHEN : il faut faire la part des choses et ne pas voir que le verre à moitié vide. La stratégie de Lisbonne a surtout été pénalisée par l’absence de moyens alignés sur les objectifs. Faire de l’Europe la première société mondiale de la connaissance demeure un objectif pertinent. Nous n’avons d’ailleurs pas le choix, face à la montée du prix des matières premières et des économies en développement. Par ailleurs, souvenons-nous qu’il y a encore trois ou quatre ans les responsables politiques parlaient volontiers d’une société postindustrielle, dans laquelle seuls les services à haute valeur ajoutée et éventuellement l’industrie high-tech ne seraient pas délocalisés. Nous voyons aujourd’hui que

3

61

les produits représentent encore 80 % de nos exportations. Nous ne sommes donc pas près de nous passer d’une exportation de biens et nous avons besoin de conserver une base industrielle en Europe. L’importance de ce constat est aujourd’hui perçue et les discours ont sensiblement évolué depuis deux à trois ans.

En revanche, le sentiment d’urgence ne semble pas encore suffisamment répandu. J’ai parfois l’impression que l’on déplace des transats sur le pont du Titanic, comme le disent nos amis anglophones. Le navire fait eau de toutes parts et, au niveau actuel du dollar, des pans entiers de l’industrie européenne vont souffrir. C’est malheureusement dans l’industrie high-tech que les prix sont exprimés en dollars. J’ai la chance de siéger, au sein du conseil d’administration de Saint-Gobain, à côté d’une chercheuse japonaise qui fait partie du Haut Conseil japonais de la recherche. Cette instance se réunit chaque mois, une journée entière, en présence du Premier ministre du Japon.

En France, les hautes autorités de l’État prêtent une attention probablement plus distante aux recommandations que formulent des organismes de cette nature.

Le Japon semble avoir pris la mesure de ce qu’est la société de la connaissance.

Nous n’en sommes manifestement pas encore là, en France et en Europe. Il existe tout de même des raisons d’espérer. Dans le triangle entre recherche, formation supérieure (essentiellement publique) et industrie, les relations nécessaires ont singulièrement évolué. La prise de conscience est là, d’abord sur le plan culturel. On ne trouve plus, dans l’Université française, le sentiment selon lequel le lien avec le monde économique est, par nature, néfaste. À l’inverse, on retrouve dans l’industrie française et européenne un sentiment croissant selon lequel il faut savoir s’appuyer sur des collaborations avec des laboratoires universitaires ou de grandes écoles.

Nous assistons aussi à une structuration de ces évolutions, principalement autour des pôles de compétitivité, dont le succès, en France, a dépassé les espoirs du gouvernement. Les subsides n’y sont pas étrangers, mais l’effet

Nous assistons aussi à une structuration de ces évolutions, principalement autour des pôles de compétitivité, dont le succès, en France, a dépassé les espoirs du gouvernement. Les subsides n’y sont pas étrangers, mais l’effet

Dans le document Actes du colloque (Page 55-68)