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4. STRATÉGIE D’INTERVENTION

4.3 Pistes de solutions aux obstacles et contraintes

4.3.7 Développement de partenariats

Le développement de partenariats avec les acteurs de la collectivité est central dans la DIDD, surtout pour celle de portée territoriale. Une municipalité rurale aux prises avec des obstacles et contraintes difficiles à relever, tel le manque de ressources, peut créer des partenariats avec les municipalités voisines, la MRC, les organismes locaux et les autres acteurs territoriaux. Ceci contribue à faciliter certaines étapes de la démarche et à la mettre en œuvre efficacement. Néanmoins, la majorité des types de partenariats proposés dans les prochaines lignes s’adresse aux municipalités rurales qui sont moyennement avancées.

Dans le cas d’un manque de ressources très important, une démarche supralocale ou multi municipalités peut être initialement entreprise. En combinant les ressources de chaque municipalité, il est plus aisé de surmonter les contraintes de nature financière et humaine en diminuant les couts et en partageant les ressources humaines. Ce partenariat peut être utilisé pour réaliser les premières étapes de la démarche, mais également pour mettre en œuvre des actions supralocales. Ceci peut même permettre la réalisation d'actions qui n’auraient pu être concrétisées autrement. Il est recommandé que les municipalités participantes aient des caractéristiques les plus similaires possible pour faciliter la démarche. En effet, les municipalités rurales doivent s’associer qu’avec celles rurales et, de préférence, avec celles ayant un contexte similaire. L’application de ce moyen nécessite un travail collaboratif et l’appui politique de plusieurs conseils, ce qui peut constituer un obstacle. Lorsque les contraintes à l’adoption d’une démarche chapeautée individuellement sont relevées, les municipalités peuvent alors l’adapter à leurs spécificités pour en favoriser le succès.

C’est dans cette optique que les municipalités de Buckland, St-Léon-de-Standon, St-Nazaire et St- Philémon, considérées comme des municipalités à revitaliser dans la MRC de Bellechasse, ont entrepris une démarche territoriale de développement durable. Cette initiative de gouvernance territoriale partagée, nommée la Contrée en montagnes de Bellechasse, a décidé de se lancer dans une démarche pour coordonner leurs efforts issus des pactes ruraux et améliorer leur situation autour d’une vision commune du développement. En mettant en commun les ressources de chacune et en utilisant leurs forces et opportunités de développement, ces quatre municipalités à revitaliser ont réussi à produire un plan de développement durable, le premier dans cette MRC. (Lepine et Boudreau, 2012)

Le partage des ressources peut également s’effectuer pour une démarche propre à une municipalité. Comme mentionnée précédemment, l’embauche d’une personne dédiée à la DIDD peut être difficile à réaliser pour certaines petites municipalités rurales par les contraintes financières qu’elles possèdent. En créant un partenariat avec les municipalités voisines, il est alors possible d’engager une personne qui peut travailler à temps partiel dans chacune. Cette ressource peut alors permettre de faire progresser la démarche simultanément dans plusieurs municipalités et d’utiliser ce qui est fait dans l’une pour accélérer celle des autres. Il peut être même envisagé que certaines étapes soient effectuées conjointement si le contexte s’y prête. Néanmoins, cette solution demande de bonnes relations entre les municipalités et l'établissement d'une entente de partage des couts et du temps pour prévenir les conflits.

Dans le même ordre d’idée, un partenariat avec la MRC peut être établi tant pour l’embauche d’une ressource spécialisée, pour fournir un service de développement durable, que pour la réalisation d’actions de portée supralocale. D’ailleurs, leur collaboration peut permettre de répondre plus aisément aux enjeux supralocaux de développement durable. La MRC peut notamment mettre en réseau les acteurs et initiatives, fournir une expertise, permettre une coordination intermunicipale, permettre aux municipalités d’intégrer une considération supralocale dans leur démarche et favoriser la réalisation d'actions conjointes. Ce moyen est recommandé pour les municipalités avancées.

Lorsque des organismes locaux, des regroupements ou toutes autres associations sont présents sur le territoire et œuvre à l’améliorer, la municipalité peut utiliser cette force. Selon la nature de leurs activités et désirs à s’impliquer, la création d’un partenariat peut s’effectuer pour toutes les étapes de la DIDD. Par exemple, ces acteurs peuvent notamment fournir des données, participer à l’élaboration de la démarche, se charger d’un volet spécifique dans la mise en œuvre et aider la

municipalité dans ses communications. C’est dans cette optique que la municipalité de Sainte- Béatrix est soutenue par le Centre local de services communautaires et le CLD de sa région pour les aspects logistiques (Municipalité de Sainte-Béatrix, 2012).

Parallèlement à ces types de partenariats, la municipalité peut arrimer sa démarche avec celle de la MRC ou de la CRÉ afin de partager les ressources, d’éviter de dédoubler certaines étapes tout en permettant une cohérence territoriale. En la coordonnant dès le départ avec celle des autres, elle peut utiliser ce qui est effectué pour réduire sa charge de travail tout en bénéficiant d’une expertise. La DIDD de la municipalité peut alors en être facilitée et optimisée.

Finalement, le développement de partenariat peut aussi s’effectuer avec des acteurs spécialisés, tels les entreprises, les universités et les instances gouvernementales. En fait, ces partenaires peuvent fournir une expertise précise dans la démarche. Ils peuvent aussi participer aux comités, fournir un support informationnel pour accroitre les capacités internes et externes, commenter la démarche ou réaliser des actions spécialisées. Ce moyen est recommandé pour les municipalités avancées.