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2. APPROCHES ET OUTILS D’UNE DÉMARCHE INTÉGRÉE

2.2 Approche globale d’une démarche intégrée de développement durable

2.2.2 Caractérisation et intégration des parties prenantes

La caractérisation des parties prenantes vise à recenser les acteurs du territoire pour les intégrer à un certain degré et moments dans la démarche de développement durable (MAMROT, 2013j). Ces acteurs peuvent être entre autres les employés, élus, citoyens, représentants de différents groupes et associations, commerçants et entrepreneurs (idem). Leur intégration peut s’effectuer en considérant leurs avis, préoccupations, besoins et savoirs par l’intermédiaire de nombreux processus participatifs, détaillés dans les prochaines lignes (Gauthier et Gagnon, 2013). Le choix du degré de participation et des outils participatifs dépendent notamment du type d’acteurs, de leurs intérêts, des ressources et des besoins de la municipalité selon l'étape de la démarche (MAMROT, 2013j).

Pour débuter, il est essentiel que la municipalité relève les préoccupations, objectifs et motivations envers la démarche des acteurs locaux pouvant être concernés (MAMROT, 2013j). Ce portrait permet de considérer leurs avis potentiels avant la prise de décision et déterminer leur niveau d’implication subséquent selon le type d'acteurs. Puis, la municipalité doit déterminer les moyens de mobilisation et de participation significative des plus intéressés pour les intégrer adéquatement dans la démarche (MAMROT, 2013j). En effet, selon le moyen retenu, il est possible de les faire travailler vers un but commun pour éclairer et supporter l’ensemble de la démarche (idem).

Il importe de souligner que c’est à partir de la consultation des parties prenantes que les enjeux peuvent être relevés adéquatement (Fournier et Dagenais, 2014). Cette détermination des enjeux s’effectue à partir des préoccupations qui font consensus chez la majorité des acteurs et servira à cadrer l’ensemble de la démarche (Pelletier, 2013). Ceci démontre l'importance d’inclure en amont

les acteurs dans l’élaboration de la démarche de développement durable pour assurer qu'elle soit représentative et pertinente au contexte de la collectivité locale.

L'intégration des parties prenantes comporte de nombreux avantages. Elle favorise notamment l’acceptabilité sociale, l'appropriation de la démarche et donne de meilleurs résultats (Gauthier et Gagnon, 2013). La participation significative des acteurs peut justement devenir une forme de démocratie participative. Cette dernière permet de réduire les conflits, de mieux définir les besoins ainsi que les problématiques, de cerner précisément les enjeux, de développer la capacité d’agir de la collectivité et d’apporter des solutions efficaces issues d’une décision commune des interpelés (Slocum et autres, 2006). La participation permet aussi d’économiser temps et ressources en réalisant de meilleures décisions dès le début (Gauthier et Gagnon, 2013). D’ailleurs, elle est une condition essentielle pour arriver à un développement qui est durable par la formulation d’une vision concertée qui favorise sa mise en œuvre (idem). Même si la participation n’est pas un critère incontournable d’une DIDD, ses rôles et avantages améliorent ainsi significativement la qualité de la démarche municipale de développement durable.

Type de participation des parties prenantes

Il est à préciser qu’il existe différents niveaux de participation des parties prenantes dont la topologie varie en fonction des auteurs. Ici, la désignation à quatre niveaux de Gauthier et Gagnon (2013) est retenue. Elle consiste en l’information, la consultation, l’implication et la collaboration (idem). Pour réaliser ces types de participation, la municipalité peut utiliser divers instruments participatifs selon ses ressources, besoins et orientations. Certains des instruments peuvent correspondre à plusieurs niveaux de participation selon l’approche utilisée. Pour chaque type de participation, une brève explication est donnée et des exemples d’instruments participatifs sont relevés dans les prochains paragraphes.

L’information est le plus bas niveau de participation, car elle est unidirectionnelle et elle est une forme d’implication passive des acteurs visés (Gauthier et Gagnon, 2013). Ces derniers sont informés sur un dossier par un média de communication quelconque produit par la municipalité afin qu’il soit en mesure d’en saisir les grandes lignes (idem). Il est entendu par dossier tous les sujets, projets, politiques et démarches du territoire municipal ainsi que des données reliées. L'information communiquée doit leur permettre d'avoir une compréhension adéquate des problèmes, contraintes, opportunités et solutions qui se présentent. Les instruments d’information retrouvés sont les assemblées publiques du conseil municipal, les soirées d’information, les bulletins et autres communiqués (idem).

La consultation est le second niveau de participation qui implique que la communication se réalise dans les deux sens (Gauthier et Gagnon, 2013). Ce dialogue donne l'occasion aux acteurs d’exprimer leurs préoccupations, avis, désirs et questionnements et à la municipalité de comprendre ces éléments (idem). La différence fondamentale entre ce type de participation et les deux prochains est que le processus de consultation est souvent employé lorsqu'un dossier est avancé, où il y a un pouvoir d’influence moindre des parties prenantes dans la finalité du processus (idem). De plus, elles sont souvent consultées pour une question précise et définie (Breux et autres, 2004). L’assemblée publique de consultation, l’audience publique de consultation, la commission consultative, le comité consultatif, le groupe de travail et le café urbain sont des exemples d’instruments de consultation (Breux et autres, 2004; Gauthier et Gagnon, 2013).

L’implication est le troisième niveau de participation qui est aussi une forme de communication entre les acteurs, mais à sens multiple et qui intervient sur l’ensemble du processus d’élaboration et de planification d'un dossier. Ceci permet à la municipalité d’intégrer les points de vue des acteurs dans l'ensemble de la démarche avant la prise de décision. Cette forme de participation interactive est une occasion de dégager de nouvelles idées, de relever de nouveaux problèmes et de renforcer la capacité de la collectivité à passer à l’action. L’implication des acteurs peut se traduire au travers notamment de charrette qui est une forme de groupe de travail et de forum communautaire. (Gauthier et Gagnon, 2013)

La collaboration constitue la forme la plus évoluée de participation. Elle implique un travail en partenariat avec les acteurs, et ce, à toutes les étapes pertinentes du processus. Certains acteurs peuvent devenir des partenaires par leur expertise ou leur créativité particulières en contribuant avec la municipalité à la réalisation d’un dossier. Ainsi, de nouvelles solutions à une problématique et façons de faire peuvent alors se dégager après concertation et être utilisées authentiquement par la municipalité lors de la prise de décision. (Gauthier et Gagnon, 2013)