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1. MISE EN CONTEXTE

1.3 Contexte rural

1.3.3 Cadre de la Politique nationale de la ruralité

Pour encadrer le secteur rural dans sa mobilisation en faveur de son développement, le gouvernement du Québec s’est doté en 2002 d’une première Politique nationale de la ruralité (MAMROT, 2013h). Actuellement, la troisième Politique, la PNR3, relève d’une importance particulière au sein des territoires ruraux afin de poursuivre les efforts entrepris depuis (Solidarité rurale du Québec, 2014; MAMROT, 2013h). Malgré le fait que les écarts entre les milieux ruraux et urbains diminuent, certains demeurent encore, d’où la mise en place de nouvelles mesures pour les rétrécir (MAMROT, 2013h).

La PNR3 mise sur une approche intersectorielle dans chacune des MRC pour favoriser les synergies et la cohérence des interventions dans les communautés rurales. En effet, c’est par l’intermédiaire d’une MRC qu’un pacte rural doit être établi en concertation avec les intervenants sectoriels et citoyens pour définir les priorités d’actions qui doivent inclure des actions communautaires et en économies sociales. Ce document est un contrat entre la MRC et le Gouvernement qui vise notamment à préciser les critères pour financer des projets de développement rural locaux et régionaux. D’ailleurs, une enveloppe budgétaire de 340 millions de dollars est prévue en dix ans. Une priorité est également accordée pour les projets s’effectuant dans des municipalités à revitaliser. L’approche avec le comité de suivi est bonifiée en incluant un représentant jeunesse de la société civile ainsi qu’un représentant de la Direction régionale du MAMROT afin d’améliorer la participation citoyenne. (MAMROT, 2013h)

Une nouveauté importante de la PNR3 est la mise en place des « pactes plus » qui visent à appuyer les projets sur le long terme et la réflexion stratégique de la communauté rurale. Ces pactes visent à intégrer une vision territoriale issue d’un exercice de mobilisation et de concertation intersectorielle et favoriser des projets novateurs qui intègrent les principes de développement durable du Gouvernement. Leurs domaines d’interventions sont aussi variés que la gouvernance, l’énergie, le développement des fonctions et ressources territoriales, les services, la santé et la qualité de vie, les technologies numériques, le transport, la culture, les loisirs et la vie communautaire, les nouveaux arrivants, les jeunes et les ainés ainsi que la protection et mise en valeur de l’environnement. C’est la MRC qui est visée dans leur mise en œuvre selon des principes de gestion adéquats. (MAMROT, 2013h)

Le développement des municipalités rurales est aussi soutenu par des agents de développement rural financés conjointement par le gouvernement et les MRC. Ces spécialistes ont pour fonction d’accompagner les communautés rurales dans leur essor en mettant en œuvre la Politique. Puisque chaque communauté rurale a une situation particulière, le rôle spécifique des agents est déterminé selon les besoins de la MRC au travers du pacte rural. Le Gouvernement a choisi d’octroyer davantage d’agents aux municipalités à revitaliser afin d’accroitre leur vitalité économique de façon prioritaire. (MAMROT, 2013h)

D’autre part, le Gouvernement mise également sur la formation des intervenants, dont les agents, élus et employés municipaux, par l’intermédiaire de formations, rencontres, séminaires et autres formes visant une plus grande accessibilité. De plus, il prévoit la création d'outils, le partage accru de l’expertise entre certains intervenants ainsi que le développement et le transfert de connaissances en matière d’interventions et de nouvelles approches. (MAMROT, 2013h)

Finalement, le Comité des partenaires a pour mission de mettre en œuvre la PNR3 et d’assurer le suivi de la situation rurale tout en fournissant des conseils au ministre responsable de la ruralité. Ce comité est constitué de membres issus de groupes centraux dans la ruralité, telles l’Association des centres locaux de développement du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, la Solidarité rurale du Québec et l’Union des municipalités du Québec. De plus, le parlementaire rattaché au dossier de la jeunesse peut prendre part à ce comité qui est présidé par le ministre responsable de la ruralité. Il est à noter que la Solidarité rurale du Québec est une instance-conseil pour le Gouvernement qui est constituée d’organismes nationaux, de particuliers et de membres « du monde des affaires ». (MAMROT, 2013h)

En fin de compte, le monde rural n’est pas statique, il poursuit son développement (Jean et autres, 2009). Encadré par des mesures législatives, politiques et stratégiques tangibles, le milieu rural se restructure. De nouvelles pratiques sont expérimentées par une mobilisation accrue des communautés rurales dans les domaines économiques traditionnels, telles l’agriculture et la foresterie, mais également dans l’aménagement du territoire et la diversification économique en utilisant la culture comme levier (Jean et autres, 2009). Les raisons qui provoquent cette nécessité de changement sont nombreuses.

« Qu’elles soient impulsées par la mondialisation, par les nouvelles demandes urbaines, le volontarisme gouvernemental, le virage environnemental ou l’action mobilisatrice des ruraux eux-mêmes, ces formes émergentes vont toutes dans le même sens, soit une revitalisation des communautés rurales contribuant au développement territorial durable de toute la société. » (Jean et autre, 2009, p.53)

Ces défis modernes rencontrés par le secteur rural conjugués à ceux issus de leur parcours impliquent qu’ils soient relevés de façon durable par un mécanisme structuré et adaptable qui évite de créer de nouveaux problèmes. Ainsi, c’est à cette problématique que les prochains chapitres répondront.