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Créer les conditions pour faire exister la métropole en interne : Maillage et unification

CHAPITRE 1 : TRANSPORTS DE VOYAGEURS

I) Quels sont les enjeux de développement pouvant conférer un caractère métropolitain à

I.2) Créer les conditions pour faire exister la métropole en interne : Maillage et unification

Une bonne liaison entre les agglomérations « crée de la métropole » car elle conditionne les relations et la cohésion de l’ensemble10. Ainsi, qu’en est-il des liaisons entre Orléans, Blois et Tours et comment faire en sorte que la métropole soit vécue comme telle, c’est-à-dire comme un ensemble cohérent et unifié, où il est possible de se rendre d’un point à un autre de l’aire métropolitaine en un temps optimal ?

La question se pose davantage pour les relations entre Orléans et Tours que pour Blois, car celle-ci est située à mi-distance des deux autres agglomérations ligériennes. D’autre part, les infrastructures conditionnant les relations entre les aires urbaines, nous avons fait le choix de hiérarchiser les propos qui suivent selon le type d’infrastructures qui lient Orléans à Tours, et non pas selon les flux.

I.2.1) La liaison TER

a) Une liaison performante entre les 3 villes, situées dans la même région administrative

La liaison ferroviaire entre les trois villes est assurée par deux lignes TER (le TER Orléans– Tours et l’interloire Orléans – Nantes) et une ligne Corail (l’Aqualys Paris-Austerlitz – Tours). Ces lignes positionnent Orléans à environ une heure de Tours et Blois à une demi-heure de chacune des deux villes.

Cette liaison est performante car :

- Orléans et Tours, les deux plus importantes aires urbaines de la Région, génèrent le plus grand nombre de déplacements ;

- Elles sont toutes deux situées dans la même Région administrative, autorité organisatrice en charge des liaisons TER ;

b) Le Val de Loire concentre la plus grande partie des flux interurbains de voyageurs par le fer en Région Centre

Selon la SNCF, en 2004, environ 3 900 voyages par Jour Ouvrable de Base (JOB) ont eu lieu entre l’agglomération d’Orléans et les autres unités urbaines de la région. La structure du réseau dicte l’orientation de ces flux. Ainsi, en l’absence de desserte de l’Est du Loiret et de l’Eure-et-Loir en trajet direct au départ d’Orléans, ce sont les unités urbaines du Val de Loire qui génèrent la plus grande part du trafic ferroviaire régional, avec 2 680 voyages par jour, soit 70% du total. Toujours selon la même source, on compte environ 5 300 déplacements par jour ouvrable au départ de Tours. L’éventail des unités urbaines desservies est plus large qu’à Orléans. L’agglomération tourangelle est en effet au centre d’une étoile ferroviaire où convergent huit lignes (hors ligne à grande vitesse) ouvertes au trafic voyageurs. Néanmoins, la part des déplacements effectués sur l’axe Tours - Orléans est également prépondérante avec 2 600 voyageurs par jour ouvrable, dont 1 085 avec Blois et 842 avec Orléans. Par contraste, l’absence de liaisons ferroviaires directes avec Châteauroux et Chartres limite les échanges ferroviaires entre Tours et ces agglomérations à respectivement 70 et 59 déplacements par JOB.

c) Quelques mesures pouvant contribuer à la « cohésion métropolitaine »

Une politique tarifaire multimodale

Lancé en 1998 dans les agglomérations orléanaise et tourangelle et étendu en 2000 au réseau urbain de Blois, l’abonnement multimodal STARTER permet de voyager sur trois types de réseaux (urbain, interurbain et TER) avec un seul titre de transport et de bénéficier d’une réduction de 15 à 30€ selon le nombre de réseaux concernés par l’abonnement.

Vers la structuration en horaires cadencés

Structurer la liaison TER en horaires cadencés fait partie des projets de restructuration du réseau de la Région. Cela présente deux avantages principaux : augmenter la lisibilité pour l’usager et faciliter ses déplacements d’une part, optimiser l’ensemble des composantes du système ferroviaire (matériel, infrastructures, personnel, gain de capacité et réduction des coûts d’exploitation), d’autre part.

I.2.2) L’A10

a) Une autoroute relie les 3 agglomérations

L’autoroute A10, qui relie Paris à Bordeaux, dessert les agglomérations d’Orléans, Blois et Tours. Ainsi, les meilleurs temps de parcours par la route entre les trois centres des agglomérations sont les suivants11 :

- Orléans – Tours : 1h10 - Orléans – Blois : 0h44 - Tours – Blois : 0h42

L’A10 et l’ancienne RN 152 constituent les deux principaux axes structurants pour l’agglomération blésoise. Toutes deux sont les axes routiers principaux reliant Orléans à Tours. Ainsi, pour Blois, l’accessibilité aux régions limitrophes passe nécessairement par une de ces deux voisines. En dehors de l’aire ligérienne, il semble que l’axe Vendôme-Blois-Romorantin soit un axe structurant.

11

b) Une part encore très largement dominante du transport individuel automobile

Total

En relation avec les aires urbaines de la

Région

En relation avec les aires

urbaines du Val de Loire (de la Région) En relation avec l’agglomération d’Orléans / de Tours Enquête cordon 1998 Déplacements effectués chaque jour en provenance

ou à destination de l’agglomération de Tours 112 000 100% 52 800 47% 24 000 21% 2 700 2,5% Enquête Cordon 2003 Déplacements effectués chaque jour en provenance

ou à destination de l’agglomération d’Orléans 142 000 100% 74 000 52% 30 000 21% 3 350 2,4%

Tableau 2 : Principaux résultats des enquêtes cordons réalisées en 1998 et 2003 respectivement autour de Tours et d’Orléans (source : DRE)

Les principaux résultats des enquêtes cordons réalisées en 1998 et 2003, respectivement autour de Tours et d’Orléans amènent à formuler plusieurs remarques :

- La voiture personnelle occupe une place prépondérante dans les déplacements interurbains, si l’on ramène ces chiffres au nombre de voyages par le fer.

- Orléans et Tours, en proportion, entretiennent autant de relations avec les aires urbaines de la Région Centre et du Val de Loire. Cependant, à Tours, les déplacements au sein de la Région s’effectuent principalement à l’intérieur du département d’Indre-et-Loire et il convient de noter la part importante des déplacements avec Amboise (9 600 / jour).

- Le nombre de déplacements entre les deux agglomérations a augmenté entre 1998 et 2003 mais la part de ces déplacements par rapport au total reste identique.

c) Une saturation prévue en 2020

Il est difficile de concevoir meilleure liaison routière entre les trois agglomérations ligériennes qu’une autoroute. Pourtant, quelques éléments pourraient freiner les relations entre les trois aires urbaines :

- D’une part, l’A10 est une des autoroutes les plus chères de France. Il faut compter 10€ pour effectuer le trajet entre Tours et Orléans. Il convient de se demander comment pourrait naître une « cohésion métropolitaine » dans un espace où les habitants, étudiants, chercheurs, professionnels… doivent payer une telle somme pour se rendre d’un bout à l’autre dans un temps optimal. Aujourd’hui, les autoroutes n’ont pas pour vocation de structurer une métropole.

- D’autre part, le trafic sur l’autoroute A10, et notamment de transit, est en constante augmentation. A ce rythme, les prévisions montrent que des phénomènes de saturation apparaitront au droit des agglomérations dans une quinzaine d’années. La gestion sans anticipation de la tendance actuelle obligerait à programmer de lourds investissements sur le réseau routier, qui iraient à l’encontre des besoins du territoire et des objectifs de développement durable. L’enjeu principal réside donc dans le développement et la promotion des transports collectifs, afin de les rendre fluides et pratiques, et donc compétitifs vis-à-vis de la voiture personnelle.