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Un cours en école de danse privée : Institut Koundé Cours de danse debout

Cours, entraînements, free styles, audition

L ES COURS EN SALLE

2. Un cours en école de danse privée : Institut Koundé Cours de danse debout

Mardi 19 décembre 2000 – Paris 20ème ; 19h15 – 20h50 (ik)

J’arrive à l’heure à l’école (danses africaines), installée dans une espèce d’entrepôt. Le cours coûte 90 francs. Je demande un reçu. Une jeune femme m’explique où se trouvent les vestiaires, le studio. Je demande s’il s’agit bien d’un cours débutant. Elle

me dit que les élèves viennent régulièrement, mais que certains ont commencé il y a trois semaines. Je me sens un peu plus en confiance. Je me change et vais

rapidement dans le studio.

Finalement un peu en retard, le cours a déjà commencé quand j’entre dans la salle ; il est 19h20. Gabriel est un jeune homme d’à peine trente ans, d’ascendance africaine, apparemment. J’enchaîne le mouvement : pas en avant en tournant, pivot (twist) et retour. Pied droit pied gauche. Gabriel nous demande d’insister sur le twist. Puis de plier sur les jambes. « Mortel », dit-il doucement, plusieurs fois. Exercice un peu plus compliqué, enchaînement de tours toujours en sautillant : la difficulté réside pour moi dans le fait qu’il faut enchaîner un kick droit avec un kick gauche, seul le sautillement le permet.

Il nous explique alors que la hype date du début des années 90, cela vient du double dutch, où les gens sont tout le temps en train de sautiller. Il imite alors penché en avant, les dutchers sautillants. Puis, moment d’étirement du haut du corps, des jambes et du dos. Apprentissage du lock. Gabriel nous explique que c’est Don Campbell qui a inventé ce geste. Il date de 1972 ; époque où tout le monde dansait disco, il se met à danser en tendant ses bras à gauche à droite, le doigt pointé. Don Campbell a simplement ajouté un geste de blocage, de fermeture (lock) à la fin du mouvement. « lock ».

Il nous explique alors comment on place ses bras à l’horizontale, les avant-bras à la verticale, afin de tracer un carré. On descend ensuite les bras serrés contre le corps et on ouvre brusquement les coudes. Ce sont les coudes qui marquent le mouvement. Nous passons au wrist roll, mouvement du poignet qui vient tourner à la hauteur de l’oreille, se détourne et redescend, main contre la jambe. Le poing est serré d’une manière très particulière, le pouce recouvre les ongles, les phalanges sont serrées, mais un doigt peut passer à l’intérieur du poing. Cette même posture du poing est utilisée lorsqu’on jette le poing, bras relâché sur le côté pour battre la mesure. Gabriel compare ce geste à celui du batteur qui va taper, rebondir sur le charley, pendant ce temps, le pied bat le time clock, ce qui permet de garder le rythme, et de marquer des contretemps avec les bras, les poignets. « Tu dois avoir l’air très décontracté, l’autre doit se dire, ah la la la , il est trop fort, il kiffe trop la musique, tu dois avoir l’air d’être sûr de toi » (côté king of the night très disco, je trouve…). Le lock s’enchaîne avec le pointing, qui doit arrêter le mouvement, comme une photo. « Tu remontes ton bras le long de ton corps et tu pointes, tu montre quelqu’un énergiquement, comme si tu étais en colère. Pour l’instant, il faut être rigide et marquer les arrêts nettement, ensuite, une fois qu’on maîtrise on peut devenir plus fluide, plus souple. » Il enchaîne alors une dizaine de temps. Nous exécutons un petit enchaînement de locking, ou plutôt une succession d’exercices de locking. Time clock, wrist roll, sur place, en marchant, pointing.

Passage à l’étirement des jambes, fente avant, grand écart. Petite chorégraphie pendant le dernier quart d’heure. Mais juste avant, Gabriel nous fait danser comme en soirée, nous enchaînons mouvements qui nous font danser, judicieux avant la chorégraphie. La chorégraphie commence par six temps de up-rock. Suit une glissade au sol terminée par un mouvement où l’on se relève en cambrant, puis petit blocage en isolant les pieds le buste et les bras, puis la tête en tournant. D’abord Gabriel compte, puis pour nous faire sentir la différence entre le up-rock et le passage glissé il marque les temps avec des onomatopées. « Poum poum pa, poum poum pa. Shhh, shhh. Han han han.” Il a déjà utilisé ce procédé pour la hype, en

nous disant qu’il ne fallait pas se reposer sur lui pour les comptes, qu’il fallait s’adapter à la musique, qu’elle ne nous attendait pas. Nous débordons de 5 minutes car Gabriel veut visiblement avancer dans la chorégraphie. Mais le cours de capoeira attend.

Il y a huit personnes dans ce cours. Les élèves ont déjà fait de la danse vu leur souplesse. Ce sont de jeunes adultes, il y a deux hommes, dont un qui bouge assez bien. Le studio fait environ 10 mètres sur 25. Un miroir recouvre entièrement un des murs. Le sol est en parquet. Celui qui semble être le directeur vient regarder le cours au bout d’un moment. En voyant les élèves il s’écrit : « oh jésus », puis nous salue en disant « je vous salue Marie ». 100 % de Blancs, notre allure raide, nos vêtements en rien hip-hop, etc. ?