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Les contextes locaux des deux recherches

1.2. La ville de Bethoncourt

5. R ECHERCHES LIEES AU PLURILINGUISME EN MATERNELLE DANS L ’ACADEMIE

5.1. Les contextes locaux des deux recherches

Si nous nous sommes appuyée sur les recherches de ces enseignants, c’est dans l’idée de nous inspirer de leurs résultats pour nos propres travaux, et de nous inscrire dans leur continuité. Les réseaux d’éducation prioritaire des collègues présentent des similitudes par rapport à celui de Bethoncourt mais les différences peuvent également être source de

63 Bilinguisme en maternelle : http://bilem.ac-besancon.fr/1183-2/ consulté le 25 juin 2019. Le site BILEM est le premier site français consacré à l'accueil des élèves allophones en école maternelle ainsi qu’à la didactique du français comme langue seconde en cycle 1 et, de manière générale, au développement du langage oral dans les contextes fortement plurilingues.

questionnements. Il est nécessaire de décrire dans un premier temps les différents contextes professionnels des recherches.

Simonin est enseignante de maternelle dans la circonscription de Besançon 1, regroupant les écoles du quartier de Planoise, en REP + également. Quant à Gillot, il est conseiller pédagogique dans la circonscription de Montbéliard 2 qui regroupe des écoles de Montbéliard dont celle située dans le quartier de la Petite Hollande considéré REP +.

5.1.1. REP+ Diderot

Besançon compte, en 2010, 116 466 habitants (INSEE 2016 publié en 2020) dont 19764 immigrés (INSEE, 2016, publié en 2019). L’école maternelle Cologne est située dans le quartier de Planoise à Besançon. Ce quartier périphérique de la ville recense 20000 habitants, soit environ 20 % de la population de la ville. Planoise est constitué de deux secteurs, l’un daté des années 50, l’autre des années 1980, l’école étant située dans la partie la plus ancienne.

L’école appartient au réseau d’éducation prioritaire du collège Diderot classé en REP+. Ce réseau regroupe 8 écoles maternelles et 4 élémentaires (DSDEN Doubs). C’est une école de 3 classes au moment de la recherche et de 4 actuellement : toute petite section (TPS)/petite section (PS), moyenne section (MS)/ grande section (GS) et PS/MS/GS. Les enseignants s’entendent bien et participent tous aux activités d’éveil aux langues et à l’accueil des parents dans les classes. Cette dynamique d’école permet d’avoir une politique éducative et linguistique commune (comme l’accueil des parents, entretiens parents). Dans cette école se côtoient une vingtaine de langues différentes et seulement 10 % élèves environ chaque année sont francophones. Dans le quartier, les parents sont majoritairement issus de l’immigration. Peu de représentants de la 2ème et 3ème génération y sont présents. Les élèves sont donc d’origines très variées avec également une forte communauté des Départements d’Outre-Mer, environ 1/3 (mahoraise et guyanaise).

Simonin est enseignante à l’école maternelle Cologne à Besançon depuis 2012 . Depuis l’obtention de son Master 2 à l’université de Besançon, elle est en deuxième année de thèse de doctorat en sciences du langage (dir. Canut et Thamin). Son sujet porte sur « Le rôle de la langue première dans l’apprentissage du français à l’école maternelle ». Ayant enseigné avec les enfants des familles itinérantes et de voyageurs, elle connaît l’importance de travailler avec les parents pour le bien des élèves. Depuis son arrivée à l’école, elle a contribué à la création de nombreuses démarches et de nombreux supports pédagogiques.

Ces contributions aident les élèves et leurs parents à se retrouver dans le système scolaire et à s’y épanouir en prenant en compte leurs langues notamment. Son ambition est de créer « un environnement stimulant, riche, motivant, où les élèves puissent être acteurs dans la construction de leurs apprentissages » (Simonin, 2018 : 105). Elle a contribué en 2010 à un numéro spécial des Cahiers Pédagogiques portant sur l’apprentissage de la lecture aux élèves ROMS, tsiganes, et voyageurs (2010). Elle met en évidence les difficultés de l’apprentissage de la lecture, pour les élèves issus de familles itinérantes ou de voyageurs, entre le décodage et la compréhension. Elle a coécrit également un article portant sur la recherche collaborative en maternelle et la socialisation plurilingue (Thamin et Simonin, 2018), proposant une réflexion sur le lien entre les chercheurs et les enseignants, acteurs sur le terrain, autour des questions d’éducation langagière plurilingue d’élèves bilingues émergents.

5.1.2. Quartier de la petite Hollande de la ville de Montbéliard

Comme nous allons le voir pour le contexte de Bethoncourt, le pays de Montbéliard, a un contexte migratoire particulier. Proche de Bethoncourt (4 km), la ville de Montbéliard est située dans l’Est de la France au Nord de la Franche-Comté. Elle possède 25521 habitants (INSEE 2014) et 14 % de population immigrée. Le quartier de la Petite Hollande est composé de 22,1% de population immigrée. Ce quartier a été construit dans les mêmes circonstances que celui de Champvallon, à la demande de la famille Peugeot, pour faire face au manque de logement pour les travailleurs immigrés de l’usine.

La ville s’est fortement développée avec le dynamisme des usines Peugeot dont les effectifs locaux passent de 11321 salariés en1947 à 40000 en 1978.

La circonscription de Montbéliard 2 regroupe des écoles urbaines, et des écoles rurales et semi-rurales. Toutes les écoles ne sont pas situées à Montbéliard.

Les écoles du REP + appartiennent au réseau du collège Lou Blazer. Elles sont au nombre de 9 classes (6 écoles maternelles et 3 écoles élémentaires). Ces écoles accueillent de nombreux enfants issus de familles migrantes (Gillot, 2016 : 6) et certains ne parlent pas ou peu le français. Les langues parlées sont très diverses, comme à Besançon et à la différence de Bethoncourt. Les principaux pays d’origines des élèves sont l’Algérie, le Maroc, la Turquie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie. La plupart des élèves ont des difficultés scolaires, notamment sur l’apprentissage de la lecture. Du point de vue économique, comme la ville de Bethoncourt, le quartier de la Petite Hollande, accueille des familles dont les revenus sont très souvent en dessous du seuil de pauvreté (1 ménage sur 3).

5.2. Des problématiques différentes mais des cadres théoriques proches