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Discussion et conclusion de l’étude perceptive

Hypothèse 6 : le hochement de tête des suiveurs durant l’interaction et la perception de

3) Entraînement 3 : Les participants doivent appuyer sur la barre espace si un mot de la catégorie « positif » apparaît à l’écran Ils ne doivent pas appuyer si un mot de la

11.4.4. Lien entre le GNG et l’IFTS-fr

11.4.5.4. Contexte organisationnel

Pour vérifier l’influence du contexte organisationnel sur le GNG, des tests de student ont été calculés entre les participants de la BSPP (n = 42) et les participants venant de l’entreprise où nous avons réalisé l’expérience (n = 58) (cf. tableau 46). Il n’y a aucune différence significative entre les participants pompiers et les participants du milieu industriel. L’hypothèse 7 est confirmée, le contexte organisationnel ne semble pas influencer les résultats à la tâche de Go / No Go. On observe tout de même une différence au niveau des attentes initiales des leaders.

177 Les leaders médicaux semblent attendre plus de conformité de la part de leurs suiveurs que les leaders industriels (cf. tableau 47).

Tableau 46 : test de student entre la BSPP et l’entreprise sur les scores du GNG

M BSPP M entreprise t df P-value d'1 2.13-18 -1.09-18 0 98 n.s. d'2 -4.76-11 -8.41-18 0 98 n.s. d'3 5.60-18 -1.72-11 0 98 n.s. d'4 -2.38-11 6.9-11 0 98 n.s. D1 -0.6 0.51 -1.02 98 n.s. D2 0.34 0.33 0.08 98 n.s.

Tableau 47 : test de student entre la BSPP et l’entreprise sur les scores à l’IFTS-fr

M BSPP M entreprise t df P-value Industrie 7.48 7.19 0.76 98 n.s. Bon citoyen 6.82 7 -0.49 98 n.s. Enthousiasme 8.07 7.64 1.38 98 n.s. Incompétence 2.41 2.96 -1.47 98 n.s. Conformité 5.38 4.71 2.11 98 <.05 Insubordination 2.63 2.15 1.13 98 n.s.

11.5.

Discussion

L’objectif principal de cette étude était de vérifier si les CNV implémentés dans les suiveurs virtuels pouvaient influencer ou non l’activation des IFTs chez les leaders. Un autre objectif, d’ordre méthodologique, était de construire un matériel permettant d’étudier non pas l’activation des IFTs dans un processus réfléchi, mais dans un processus plus impulsif (Smith & DeCoster, 2000 ; Strack & Deutsch, 2004). Cet objectif est lié à la réalité du terrain de notre population cible (i.e., médecin et infirmier de la BSPP) (Hannah et al., 2009). En effet, le secours d’urgence à personne nécessitant le recours à une équipe pré hospitalière est un contexte où les leaders médicaux n’ont souvent pas les ressources cognitives nécessaires pour pouvoir traiter de manière réfléchie les multiples signaux non-verbaux du suiveur durant l’interaction (Fazio, 1990 ; Konst & Van Breukelen, 2005).

Notre première hypothèse était que les suiveurs virtuels présentant des comportements de proactivité devraient activer des IFTs plus positives que les suiveurs virtuels présentant des comportements de passivité. De plus, notre deuxième hypothèse supposait que les suiveurs virtuels présentant des comportements de passivité devraient activer des IFTs plus négatives

178 que les suiveurs virtuels présentant des comportements de proactivité. Les résultats à la tâche de Go / No Go ne permettent pas de valider ces deux hypothèses. En effet, tant pour la sensibilité de réponse que pour les temps de réponse, on ne retrouve pas de différences significatives entre les conditions expérimentales. Encore plus que de simples différences non significatives, l’analyse visuelle des données suggère une indépendance entre les comportements affichés par les suiveurs virtuels et les scores au GNG. Aucune de nos hypothèses n’est confirmée. Ces résultats vont à l’encontre des résultats de nos précédentes études (cf. sections 9 et 10).

Nous pensons que cela pourrait être dû à deux causes : la simplicité de l’interaction dans l’environnement virtuel et la difficulté du GNG.

La cause la plus saillante de cette indépendance entre les comportements du suiveur et des scores au GNG est la simplicité de l’interaction construite pour la tâche de priming. Cette tâche a été mise en place afin de voir si les résultats retrouvés en tâche de perception avec des matériaux soit statiques (i.e., images d’agents virtuels), soit dynamiques (i.e., vidéo d’entraînement d’équipe médicale) étaient effectifs dans une interaction. Toutefois, le scénario construit n’a pas permis, additionné au nombre réduit de participants (moins de 100 participants potentiels à la BSPP), d’aboutir à une tâche suffisamment complexe.

Tout d’abord, parce que la population globale de médecins et infirmiers de la BSPP est restreinte, nous avons dû contrôler beaucoup de paramètres possibles. Ainsi, il n’y avait pas de possibilité d’offrir aux participants plusieurs réponses possibles à une intervention d’un suiveur. Le contraire aurait donné lieu à trop de scénarii possibles, ce que le nombre réduit de participants ne permettait pas. Ainsi, l’interaction était limitée et a contraint nombre de participants à se désengager de l’interaction et à se contenter d’appuyer sur le bouton lorsque c’était nécessaire. Afin d’éviter que les participants se contentent de rester à regarder le suiveur réaliser les actions et appuyer sur le bouton pour continuer, nous avions introduit dans notre scénario un perturbateur censé interrompre les participants et utiliser leurs ressources cognitives. Cependant, la perturbation instaurée restait simple. De plus, il fallait veiller à ce que le participant ne soit pas trop occupé ailleurs et ne se concentre plus sur l’interaction avec le suiveur virtuel. Ainsi, du fait de ces éléments, le scénario proposé restait trop simple à résoudre pour les participants. Cette simplicité n’a pas permis de limiter suffisamment les ressources cognitives des utilisateurs. Ainsi, nous ne pouvons pas être sûrs que les comportements perçus par les participants aient été traités par le processus impulsif (Ho, 2012 ; Tram Quon, 2013). Ainsi, la tâche de priming n’a potentiellement pas fonctionné.

179 Toutefois, la tâche de priming n’est pas seule à devoir être remise en cause. En effet, au vu de l’ensemble des résultats avec les variables contrôlées, nous pensons qu’il est possible que le GNG se soit révélé trop compliqué pour les participants. Afin d’atteindre un taux de réussite suffisant pour être inclus dans nos données traitées (i.e., moins de 10% de réponses en dessous de 300 ms, 60% de bonnes réponses en globale), il était nécessaire aux participants de se concentrer pleinement sur la tâche. Il est de ce fait possible que cette concentration extrême ait amené un contrôle suffisamment fort pour perturber l’accès au traitement de l’information impulsif et non facilité l’observation de potentielles variations dans ce processus (i.e., différences interindividuelles) et donc bruiter nos résultats (Sach, Enge, Strobel & Fleischhauer, 2018).

De plus, le GNG lui-même, en tant qu’outil de recueil du traitement impulsif des IFTs, est à prendre avec précaution. Conformément à la littérature, nous retrouvons peu de liens entre les données explicites récupérées via les questionnaires d’autoévaluation et les données du GNG (Banaji, 2001 ; Ho, 2012 ; Rezaei, 2011 ; Tram Quon, 2013). Ce manque de résultats ne signifie néanmoins pas que le GNG mis en place ne permet pas d’étudier les IFTs. En effet, la validation de matériaux implicites tels le GNG ou l’IAT par la corrélation avec des questionnaires d’auto- évaluation explicites est de plus en plus remise en cause par les auteurs (Banaji, 2001 ; Ho, 2012 ; Rezaei, 2011 ; Tram Quon, 2013). Toutefois, la question reste entière quant à la validation de notre outil GNG pour l’étude de l’activation implicite des IFTs. Si nous avons souhaité éviter d’utiliser l’IAT pour sa simplicité et donc sa falsifiabilité aisée (Tram Quon, 2013), l’utilisation du GNG n’est pas forcément fiable (Ho, 2012 ; Rezaei, 2011). Si les différences interindividuelles testées montrent qu’à l’instar de l’IFTS-fr, le GNG construit ne semble pas être affecté par le sexe, l’âge et le contexte organisationnel des participants, les résultats liés à la romance au leadership restent étonnants. En effet, les résultats vont à l’encontre de l’hypothèse et du ressenti des participants qui nous indiquaient qu’il était pour eux plus simple d’associer le leader aux termes positifs que le suiveur (Meindl, 1995). Nous voyons deux explications possibles à ce résultat.

Tout d’abord, il est possible que les mots utilisés étant théoriquement reliés aux IFTs et donc aux attributs des suiveurs et non des leaders, la différence retrouvée dans les données n’est que le reflet de l’inadéquation des mots à la catégorie leader. Plus particulièrement, si nous comparons les mots des facteurs de l’IFTS-fr avec l’échelle d’ILTs utilisée par Trichas et Schyns (2012), nous remarquons une inadéquation entre les facteurs « positifs » de l’IFTS-fr (i.e., industrie, bon citoyen et enthousiasme) et les facteurs « positifs » de l’échelle d’ILTs (i.e.,

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attractiveness, détermination, charisma et positiveness). Il est donc possible que l’association

soit ici plus longue, car elle ne correspond pas à l’association usuelle faite pour les leaders. À l’inverse, on peut faire des rapprochements (bien que limités) entre le facteur de l’IFTS-fr « insubordination » et les facteurs des ILTs « potency » (i.e., pouvoir affiché) et « tyranny » (i.e., tyrannie). Ainsi, l’association serait plus simple entre l’insubordination18 et la catégorie

leader par rapport aux facteurs positifs. Cependant, cette explication ne fonctionne pas avec tous les facteurs négatifs. Il est plus difficile d’expliquer la relation entre la conformité et la catégorie leader par exemple.

Une autre explication serait que ce résultat (i.e., les suiveurs vus plus positivement que les leaders) serait la conséquence de la tâche de priming et du focus de la recherche sur les suiveurs. Le message d’intérêt pour les suiveurs derrière cette étude, ainsi que l’interaction avec le suiveur, auraient pu primer un ressenti plus positif pour le suiveur, au détriment du leader. Les résultats de cette étude, ainsi que les faiblesses méthodologiques mises en avant dans cette discussion, ne permettent pas de conclure sur l’impact potentiel des CNV sur l’activation des IFTs durant l’interaction. En effet, nous maintenons que le manque de résultat dans cette expérimentation n’est pas une preuve de la non-influence des CNV sur la catégorisation du leader. En effet, nos précédentes études suggèrent que la perception de CNV de dominance et de soumission pourrait influencer la catégorisation explicite du leader. Toutefois, comme la littérature nous le suggère, la taille d’effet de la perception de dominance est toujours bien plus forte pour ces études de perception, par rapport aux études d’interactions écologiques, où les résultats sont bien plus faibles (Hall et al., 2005). Ajouté à cela que nous avons ici tenté de voir non pas l’activation explicite (i.e., IFTS-fr) mais l’activation implicite des IFTs, la combinaison de ces deux méthodes a peut-être rendu le lien à observer trop faible par rapport aux outils utilisés. De ce fait, nous ne pouvons conclure ni sur l’influence des CNV sur les IFTs durant l’interaction ni sur leur non-influence.

Un résultat très intéressant est l’indépendance entre les résultats du GNG et de l’IFTS-fr. Ces résultats sont conformes à la littérature, ce qui s’explique puisque ces deux outils sont sensés mesurer deux traitements de l’information différents (Ho, 2012 ; Tram Quon, 2013). Ce résultat suggère que le GNG que nous avons construit mesure effectivement les IFTs sous un autre

18 Nous parlons ici des items « grossier », « arrogant », « méchant » et non la dénomination

181 traitement de l’information qui l’IFTS-fr, ce qui est un argument pour la validation du GNG. Toutefois, cet argument seul n’est pas suffisant pour pouvoir valider notre outil.

Une piste d’amélioration pour cette recherche dans l’interaction serait la réutilisation du l’IFTS- fr après la tâche de priming. Nous avions pensé à le faire, cependant nous ne pouvions faire passer l’échelle et le GNG après la tâche de priming, car le premier outil aurait potentiellement perturbé l’effet du priming sur le deuxième outil. Cependant, cela pourrait être une piste à envisager, afin de voir l’impact de l’interaction avec le suiveur virtuel sur l’activation explicite des IFTs, bien que cela fasse perdre une information importante sur l’activation implicite des IFTs, qui reste ouverte à investigation. Il est nécessaire de faire d’autres tests avec le GNG construit pour cette expérience, afin de tenter de valider cet outil de mesure de l’activation implicite des IFTs.

Au cours de trois études, nous nous sommes concentrés sur l’influence de la perception de CNV produits par le suiveur sur la catégorisation du leader. Nous avons combiné plusieurs méthodologies afin de pouvoir comparer les résultats entre eux et nous prévenir de biais pouvant advenir si l’on ne se concentre que sur une seule méthode. Concernant les CNV, la première étude a permis d’utiliser un matériel statique avec des agents virtuels. Dans la deuxième étude, nous avons utilisé un matériel dynamique proche du terrain des équipes médicales pré hospitalières. Enfin, cette troisième étude fut l’occasion d’explorer l’influence des CNV non pas dans une tâche de perception, mais dans une tâche d’interaction. Ces trois méthodes ont permis d’observer des CNV sur des agents virtuels et des individus réels, ainsi que de combiner le matériel statique et dynamique. Elles ont également servi à utiliser des outils de mesures explicites et implicites pour les IFTs.

Toutefois, si ces trois études s’intéressent au corps de notre thèse, une autre partie n’a pas encore été explorée : la relation entre catégorisation et comportement de leadership. En effet, la littérature nous indique bien qu’au sein de la chaîne d’actions liées à la catégorisation, le dernier maillon est la réaction du leader à l’évaluation qu’il a réalisée (Fields, 2007 ; Roof, 2014). La dernière étude ouvrira donc sur les conséquences potentielles de la catégorisation sur les comportements de leadership.

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12. Étude par questionnaire : relation entre attentes du leader,