• Aucun résultat trouvé

Le contexte d’émergence de l’UCHOJEUCAM Sa fondation et sa composition

Chapitre 1 Les communautés ecclésiales vivantes en RDC et la difficile intégration

6. L’UCHOJEUCAM Un cas vers des nouvelles sociabilités

6.1 Le contexte d’émergence de l’UCHOJEUCAM Sa fondation et sa composition

L’UCHOJEUCAM regroupe trois chorales des jeunes de trois paroisses de la ville de Matadi : Saint-Joseph-Nzanza, Notre-Dame-de-Fatima et Saint-Sacrement-Belvédère. La ville de Matadi est le chef-lieu de la province du Congo Central, située au sud-ouest de la République démocratique du Congo. C’est aussi le lieu du siège épiscopal du diocèse de Matadi qui s’étend sur une superficie de 31.000 km².

Il est intéressant de signaler ici comment le mouvement des jeunes, dénommé « Bilenge ya Muinda » (BYM) ou jeunes de lumière, avait pris le dessus vers les années 70 et 80 pour conduire la pastorale des jeunes dans les paroisses du diocèse de Matadi. Né dans un contexte de crise, son fondateur, Monseigneur Matondo Kua Nzambi, alors curé à la paroisse saint Pierre de Kinshasa, prit l’initiative d’offrir à la jeunesse kinoise en particulier et indirectement à toute la jeunesse congolaise, un lieu idéal de vie qu’est le Christ en tentant d’intégrer la démarche initiatique africaine dans la manière de former les jeunes à la vie ecclésiale. Vu son expansion, les autorités de Kinshasa ont opté en 1974, pour la formation de tous les jeunes selon l’initiation dans la lumière et la vérité du Christ. Les jeunes entendaient inaugurer un nouveau type d’évangélisation et d’apostolat « des jeunes

par les jeunes eux-mêmes134. »

Le BYM fit son entrée dans le diocèse de Matadi en 1975, par la paroisse Notre Dame de Fatima. En 1979, 16 groupes ont pris le même élan tant bien que mal, répondant au désir des jeunes eux-mêmes. Parmi ces groupes, on note notamment celui de Nzanza et celui de Saint-Sacrement-Belvédère. « En 1985, les échos de diverses paroisses manifestent que

“chez nous aussi cela bouge”135. » Aux débuts des années 80, pour soutenir la pastorale des

jeunes dans la ville de Matadi et donner aux jeunes de différents mouvements d’avoir un lieu de prière commune, chaque paroisse, dans une entente entre les BYM et leur curé, prit l’option d’organiser la messe des jeunes le mercredi soir et l’initiation ou la formation chrétienne dans différents groupes de jeunes, le week-end. La première chorale des jeunes catholiques (CHOJEUCATH) est née en 1988 à Saint-Joseph-Nzanza. L’initiative fut prise par l’abbé Michel Luvibila, alors aumônier des jeunes. Puis quelques années après, la deuxième CHOJEUCATH a vu le jour à Notre-Dame-de-Fatima, puis la troisième à Saint- Sacrement-Belvédère. L’objectif poursuivi était de rendre vivante la messe des jeunes en ayant une chorale paroissiale des jeunes, réunissant différents jeunes évoluant dans différents mouvements d’accompagnement spirituel. Avec le temps, ces chorales ont évolué indépendamment des mouvements d’accompagnement spirituel des jeunes, en adoptant un nouveau statut et en s’ouvrant à tous les jeunes désireux de chanter pour la gloire de Dieu. Il n’y a pas un âge spécifique d’adhésion; on y trouve presque des adolescents et des grands jeunes ayant entre 15, 20 et 25 ans. Avec leur nouveau statut, ces chorales ont mis fin au projet d’animation des messes des jeunes, en restant toutefois au service d’animation paroissiale des grandes célébrations liturgiques, dominicales et des temps forts liturgiques. En dehors de la liturgie, ils organisent des concerts religieux ou ils y sont invités par d’autres. Dans le cadre de leur fraternité, ils animent lors des événements aussi bien heureux que malheureux concernant leurs membres : mariage, deuil, etc.

Il est aussi important de signaler que le moment d’émergence des chorales des jeunes dans la ville de Matadi coïncidait avec le moment du foisonnement des nouveaux mouvements religieux dits « Églises de réveil ». L’influence de ces dernières, leur manière d’animer leurs assemblées, n’a pas tardé à affecter la manière de chanter de certaines chorales catholiques. C’est ainsi qu’en 2007, les trois présidents de CHOJEUCATH, de Saint-

135 Cf. Commission de la Pastorale scolaire et de l’Animation des jeunes, Panorama « Bilenge », diocèse de

Joseph-Nzanza, Notre-Dame-de-Fatima et Saint-Sacrement-Belvédère, ont pris l’initiative de fonder l’Union des chorales des jeunes catholiques de Matadi (UCHOJEUCAM) pour redynamiser et défendre l’authenticité de la manière de chanter propre au diocèse de Matadi, d’une part et de l’autre, promouvoir l’unité des chorales des jeunes, la solidarité et l’amour du prochain. Tout choriste, actif et sans distinction de sexe évoluant dans une des trois chorales est d’office membre de l’Union. Dans ses activités, l’Union reste ouverte à toutes les paroisses de la ville de Matadi.

Concernant sa composition, l’UCHOJEUCAM comprend les choristes, les membres de soutien et les membres d’honneur. Est choriste de l’Union tout jeune servant Dieu par les chants dans une chorale des jeunes catholiques de Matadi. Est membre de soutien de l’Union toute personne qui accepte librement et s’engage à soutenir l’œuvre chrétienne entreprise par ces jeunes choristes dans leur paroisse. Est membre d’honneur toute personne qui, sans tenir compte de sa confession religieuse, accepte librement d’apporter périodiquement et par convenance personnelle, une aide financière à ces jeunes catholiques. L’Union comprend trois organes, notamment l’Assemblée générale, le Comité Directeur et le Comité de soutien. L’Assemblée générale est l’organe suprême regroupant tous les choristes de trois CHOJEUCATH. Le Comité Directeur est l’organe de l’Union ayant pour mission d’exécuter les décisions de cette dernière et d’en rendre compte trimestriellement à l’Assemblée générale. Le Comité de soutien est l’organe mobilisateur des membres de soutien pour soutenir et accompagner les jeunes de l’Union, en s’offrant comme modèles et en faisant chaque fois preuve de bons parents par une assistance aussi bien matérielle que spirituelle.