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Nous arrivons au terme de ce travail. Ce travail nous a permis de présenter l’entreprise SWISS TXT et les techniques de production des sous-titres destinés aux sourds et aux malentendants, notamment le respeaking.

Nous avons vu que, grâce à l’utilisation de la reconnaissance de la parole, il était possible de sous-titrer plus rapidement certaines émissions, particulièrement celles diffusées en direct et pour lesquelles aucun sous-titre ne peut être préparé à l’avance.

Le chapitre dédié à la technologie qu’est la reconnaissance vocale nous a permis d’en expliquer son fonctionnement et ses possibilités d’utilisation. Le lecteur aura compris qu’il s’agit d’un domaine en pleine expansion et que de nouvelles avancées verront prochainement le jour, notamment grâce à la puissance de calcul des machines qui croît toujours plus.

Nous sommes ensuite arrivé au cœur de notre étude avec le chapitre dédié au respeaking. Cette technique de sous-titrage est nouvelle et peu connue du public ; il était donc essentiel d’en définir tous les aspects afin que le lecteur se rende compte qu’il s’agit d’une discipline complexe dans laquelle de nombreux paramètres entrent en jeu.

Dans la partie pratique, nous avons axé nos tests sur la comparaison de sous-titres réalisés par des respeakers débutants et par des respeakers avancés. Notre objectif était de pouvoir établir une classification des erreurs et des techniques de respeaking, puis d’analyser les sous-titres réalisés lors des tests afin de voir quelles différences l’on pouvait observer entre des respeakers expérimentés et des respeakers débutants.

Dans le premier test, nous nous sommes aperçu que la différence se faisait surtout au niveau du nombre de mots dictés, ainsi que sur le nombre d’omissions, et que les deux sont liés. En effet, les respeakers avancés ont commis moins d’omissions car ils sont expérimentés et ils ont développé cette faculté de pouvoir parler tout en écoutant, le tout en gardant les informations essentielles du discours.

Nous nous sommes donc interrogé sur des méthodes que les respeakers débutants pourraient suivre afin de développer le plus vite possible cette faculté. Cela nous a conduit à des recommandations, qui prennent en compte toutes les étapes du processus de respeaking, c’est-à-dire avant, pendant et après. Ces recommandations s’appuient notamment sur un entraînement régulier du respeaker débutant sur des vidéos et par une auto-analyse de ses sous-titres, afin de voir quel type d’erreur revient le plus fréquemment

et comment il peut y remédier. Par exemple, s’il s’aperçoit qu’il fait beaucoup de fautes de reconnaissance, il pourra modifier certaines données de son profil ou veiller à bien adapter certains mots ou expressions pour s’assurer qu’ils passent de façon correcte lors de son respeaking.

Nous avons également donné des idées d’exercices qui permettraient aux respeakers débutants de faire davantage de synthèses et de reformulations, ce qui rendrait leurs sous-titres plus complets. Les idées d’exercices que nous avons données amèneraient aussi les respeakers débutants à mieux comprendre le fonctionnement de Dragon et donc à éviter certaines tournures de phrases complexes dans les phrases qu’ils dictent.

L’objectif de notre second test était de mesurer l’impact du stress des conditions du direct sur un respeaker débutant, en le comparant à un respeaker expérimenté. En nous appuyant sur notre classification des erreurs, nous avons relevé que le respeaker débutant avait commis beaucoup d’omissions lors de son respeaking direct, causant ainsi une grosse perte d’informations. Mais en entraînement, nous avons constaté une nette amélioration de ses résultats. Il était très positif de noter cette progression, et nous nous sommes demandé comment un respeaker débutant pouvait progresser dans les conditions du direct.

Il semble que l’expérience joue un grand rôle. En effet, en effectuant le même test et les mêmes analyses chez un respeaker expérimenté, nous n’avons relevé quasiment aucune faute grave, et la courbe de ses résultats en direct, puis en entraînement n’a presque pas varié.

Pour réduire le stress que certains respeakers débutants peuvent éprouver avant un direct et produire des sous-titres de la meilleure qualité possible, les recommandations auxquelles nous sommes arrivé pour le premier test sont également valables, mais le respeaker débutant devra essayer de comprendre d’où vient ce stress. En étant conscient de cela, il pourra ainsi adapter ses entraînements et sa préparation avant les directs. Si le stress vient du fait de ne pas connaître le sujet, il faudra que le respeaker s’aide du plus d’informations possible, afin de se sentir rassuré avant de faire son direct. S’il a peur de commettre de grosses fautes de reconnaissance vocale et de rendre ses sous-titres incompréhensibles, il pourra s’aider de la chaîne test de la RTS, sur laquelle il est possible de se brancher pour diffuser les sous-titres à l’écran. C’est une méthode parmi d’autres pour s’habituer à voir ses sous-titres diffusés, et accepter qu’il y ait des fautes.

En effet, le respeaking est une discipline complexe qui repose sur le bon fonctionnement du système de reconnaissance vocale utilisé, lequel peut être sujet à des pannes ou à des bugs difficiles à identifier.

Bien sûr, l’utilité des recommandations auxquelles nous sommes arrivé ne peut être vérifiable qu’à partir de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il était donc techniquement difficile d’attendre qu’un respeaker débutant arrive, puis de le suivre sur plusieurs mois afin de voir si les recommandations permettaient de voir une évolution rapide dans le résultat de ses sous-titres.

Toutefois, il pourrait s’agir de pistes pour de futures recherches. Est-ce que des recommandations sont vraiment utiles pour les respeakers débutants ? Ou bien est-ce que l’expérience est le seul critère qui permet vraiment de produire de meilleurs sous-titres ? Est-ce que des outils pourraient être développés pour aider les respeakers à réduire les fautes de reconnaissance vocale et ainsi leur faire gagner du temps pour se concentrer sur le contenu ?

Avec cette étude, nous espérons avoir donné un nouvel angle de vue à la discipline qu’est le respeaking et avoir mis en évidence les différences qui existent entre des respeakers qui débutent et des respeakers expérimentés.

Nous espérons également que ce travail pourra donner des idées pour de futures recherches dans le domaine du sous-titrage vocal, dans le but de pouvoir rendre la télévision plus accessible aux sourds et aux malentendants.