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CONCLUSION : LES FORMES D’ORGANISATION DU DÉBAT ET LEURS EFFETS DANS LE PROCESSUS DE DÉCISION

CE QUE DÉBATTRE VEUT DIRE

CONCLUSION : LES FORMES D’ORGANISATION DU DÉBAT ET LEURS EFFETS DANS LE PROCESSUS DE DÉCISION

Jean-Michel FOURNIAU INRETS-DEST

L’exercice demandé par le programme CDE consistant à tirer du travail réalisé des « acquis en termes de transfert » est loin d’être anodin. En effet, ces « acquis » sont à transférer dans le champ politique, tant celui de l’activité politique au sens le plus général que celui de la mise en œuvre de politiques publiques particulières où les « méthodes » et « recommandations » peuvent prendre sens. Le passage demandé de l’analytique vers le normatif soulève de fortes questions épistémologiques et axiologiques. S’engager dans ce travail normatif présuppose de disposer d’une représentation de l’activité politique ou des politiques publiques mises en œuvre, objets qui ne sont pas nécessairement ceux du travail analytique. Par exemple, pour notre travail, il nous faudrait pour le moins nous situer dans le débat engagé entre différents chercheurs en science politique sur l’existence d’une « politique publique de la concertation » dont témoignerait l’institutionnalisation du débat public, pour produire des « recommandations en termes de mise en place et de suivi » en rapport avec cette politique publique, si elle existe. Mais ce n’est pas notre objet d’analyse. Passer de l’analyse à la recommandation mobilise également, sur le plan axiologique, un ensemble de pré-notions qu’il est souvent difficile d’expliciter tant elles relèvent, en fait, d’une « idéologie spontanée des savants », en particulier quand le travail touche aux questions de la démocratie, à celles de l’agir politique. Nous n’avons fait, pour notre part, que mettre en exergue quelques citations pour désigner des points d’accroche de notre réflexion. Or ceux-ci et, par conséquent, le choix dans notre travail d’un parti pris analytique, ne se prêtent pas à une traduction normative. La mésentente, le schéma logique de la protestation sociale que nous empruntons à Jacques Rancière ne sont pas destinés à définir des recommandations de mise en œuvre de politiques publiques, pas plus qu’à fonder un programme politique, fut-il cosmopolitique1. Au contraire ces concepts nous rappellent sans cesse la nécessité de ne pas ignorer « ce petit écart [où] se loge la coopération possible entre recherche de plein air et recherche confinée » (Callon, Lascoumes et Barthe, 2001, p. 135), ni l’écart du sensible à lui-même qu’ouvrent les mises en actes pratiques et discursives de l’égalité, écarts dans lesquels nous avons voulu voir la possibilité d’une expérience politique autant que d’une co-production des savoirs.

1. Les auteurs de Agir dans un monde incertain ont été conduits dans les discussions de leur ouvrage à expliciter une sorte de programme politique prolongeant les conclusions de l’ouvrage sur la représentation des minorités : « Les deux pressions : celle politique au sens traditionnel du terme pour faire avancer la démocratie délibérative, celle socio-technique en faveur de la co-production des savoirs et des identités et de leur discussion conjointe, gagnent pour l’instant à être séparées. Une fois que leur force sera reconnue, elles se mêleront l’une à l’autre pour promouvoir un nouveau régime de démocratie représentative. », « La démocratie dialogique casse-t-elle des briques ? », Cosmopolitiques n° 3 : République cherche démocratie et plus si aff., février 2003, p. 124.

Nous avons néanmoins choisi de laisser ces difficultés réelles de côté — pour ce rapport du moins — et d’adopter dans cette conclusion un registre plus « technocratique », pour tirer de nos observations des débats publics organisés par la CNDP les éléments dune grille d’évaluation. Dotée par la loi sur la « démocratie de proximité » du 27 février 2002 d’un statut et d’un rôle accru, la CNDP devient une institution majeure parmi les dispositifs multiples de participation délibérative (Fung, 2003) dans les politiques publiques. Plusieurs travaux récents proposent d’évaluer la réalité de la « démocratisation de la démocratie » que promettent les nouvelles procédures délibératives (Fung & Wright, 2003 ; Rui, 2004) et discutent des critères pour les départager des procédures consultatives plus classiques (Rowe & Frewer, 2000 ; Boy, 2002 ; Fung, 2003 ; Reber 2003 ; Mermet, 2005), et des règles nécessaires pour « laisser les forums hybrides se développer » (Callon, Lascoumes et Barthe, 2001, p. 210). La CNDP elle-même comme les grands maîtres d’ouvrage entreprennent des réflexions méthodologiques pour asseoir leurs pratiques de conduite des débats publics (C&S Conseils, 2003, CNDP, 2004).

Tous ces travaux cherchent à clarifier, dans une visée opérationnelle ou d’objectivation scientifique, comment qualifier la qualité de la délibération et quels peuvent être ses effets sur la décision.

Pour prendre part à la réflexion en cours, nous soutenons, à l’inverse d’une représentation commune qui voit d’abord dans la délibération un moyen d’apaiser les conflits pour avancer vers le consensus, qu’on ne peut analyser un débat sans le replonger dans le processus de décision qu’il alimente. L’évaluation d’une procédure de débat public en tant que moment du processus décisionnel doit resituer son déroulement dans la complexité des enjeux stratégiques, identitaires et politiques qui l’investissent. Il ne s’agit là pas seulement d’un parti pris analytique qui se refuse à examiner la consultation publique isolément du processus de décision dans lequel elle s’insère (Simard, 2003). En effet, dans la procédure instituée en France depuis 1997, il faut rappeler que la Commission particulière qui organise le débat public n’a pas à donner d’avis sur le projet à l’issue du débat (comme le fait un commissaire enquêteur) mais simplement à en faire le compte rendu. Parce que la loi impose que le débat ne soit pas conclusif, le débat ne porte effet que hors débat, dans la suite du processus de décision. Évaluer le débat dans son lien à la décision ne peut donc se limiter au seul examen de son déroulement (dont rend compte la commission particulière) mais doit également envisager un autre plan qui relie ce déroulement, les modalités d’organisation du débat, le contenu des échanges et les formes d’expression aux effets produits par la suite du processus de décision.

Il nous faut donc distinguer deux plans d’évaluation, aux temporalités distinctes, l’un portant sur la dynamique propre du débat et l’autre sur ce que le débat produit dans le processus de décision, pour tenter de relier les formes d’organisation et de déroulement du débat à sa capacité à produire des effets. Or, si le maître d’ouvrage s’intéresse aux seules conséquences sur le processus de décision du projet mis en débat, l’observateur doit explorer les multiples effets du débat en fonction des enjeux qui ont trouvé à s’y exprimer et des acteurs qui les y ont portés. Sauf à considérer que la tâche des organisateurs du débat serait de « confiner » la délibération sous un « voile d’ignorance », un enjeu électoral, un comportement stratégique, une revendication identitaire forte ne peuvent alors être considérés comme des phénomènes perturbateurs. En retour, la prise en compte de ces phénomènes implique qu’évaluer le déroulement même du débat ne consiste plus à juger de la réalisation ou non d’une

« présupposition de l’entente » par la discussion, mais à déterminer comment le cours du débat infléchit les enjeux, les configurations d’acteurs qui les portent, et le sens commun avec lequel ils les expriment.

Dans cette perspective, nous résumons d’abord les éléments de notre observation des pratiques d’organisation du débat par les commissions particulières, pratiques marquées par leur grande diversité. Nous en tirons ensuite les éléments d’une grille d’évaluation sur les deux plans que nous avons distingués, l’organisation du débat et ce qu’il produit dans le processus de décision.

Finalement, nous proposons de montrer comment s’articulent ces deux plans d’évaluation c’est-à-dire comment la dynamique du débat peut produire effet dans le processus de décision.

I. QU’EST-CE QU’UN « BON » DÉBAT : LA DIVERSITÉ DES EXPÉRIENCES Le débat public instauré par la loi « Barnier » et consolidé par la loi de démocratie de proximité est une procédure ouverte. C’est là sa première originalité par rapport à bien d’autres dispositifs de concertation institués par des textes de protection de l’environnement qui, au contraire, établissent à priori, sur des critères externes de représentativité, la liste des participants.

Procédure ouverte donc, mais dont l’organisation répond nécessairement à des principes de validité par rapport auxquels les participants pourront s’engager dans le débat et juger de son déroulement comme de ses résultats. La CNDP énonce ainsi trois principes d’organisation du débat : principe de transparence ; principe d’équivalence ; principe d’argumentation (CNDP, 2004). Mais, c’est moins l’énoncé de principes qui structure le déroulement d’un débat que les épreuves auxquelles les participants les soumettent dans un « débat sur le débat » toujours intense (Fourniau, 3ème partie). Ces principes font donc l’objet d’une construction, tant dans la préparation du débat qu’au cours de son déroulement, au fur et à mesure que surgissent des litiges sur leur mise en œuvre par les commissions particulières du débat public (CPDP) chargées de l’organisation du débat sur chaque projet particulier. Retracer l’activité des commissions particulières, leurs choix d’organisation de la discussion publique et les controverses qu’ils soulèvent, permet alors d’examiner l’expérience que font tous les acteurs au cours du débat.

L’observation du déroulement des premiers débats publics2 nous a fait souvent rencontrer des disputes sur son organisation, par exemple :

2 La CNDP a été créée par la loi « Barnier » du 2 février 1995. La loi de démocratie de proximité du 27 février 2002 lui a donné le statut d’autorité administrative indépendante et a élargi ses prérogatives. La première CNDP a conduit les six débats suivants :

De novembre 1997 à mars 1998, sur le projet présenté par le port autonome du Havre, dit Port 2000, visant à une restructuration profonde du port. La commission particulière était présidée par Jean-luc Mathieu, conseiller-maître à la Cour des Comptes, membre de la CNDP.

De mars à septembre 1998, sur le projet de ligne EDF à très haute tension entre Boutre (Var) et Carros (Alpes-Maritimes), à travers le parc naturel régional du Verdon. La commission particulière était présidée par Gérard Porcell, alors vice-président du tribunal administratif de Paris.

D’avril à juillet 1999, sur le projet d’autoroute A32 (doublement de l’autoroute A31 entre Toul et la frontière luxembourgeoise). La commission particulière était présidée par Mme Reine-Claude Mader-Saussaye, secrétaire générale de la Confédération du logement et du cadre de vie, membre de la CNDP.

De mars à juin 2000, sur le projet de la branche sud du TGV Rhin-Rhône (ligne ferroviaire nouvelle à usage mixte, voyageurs et marchandises). La commission particulière était présidée par Charles Gosselin, conseiller d’État, membre de la CNDP.

D’octobre 2001 à janvier 2002, sur le projet d’extension du port de Nice. La commission particulière était présidée par Paul Viallate, président de chambre à la Cour administrative de Lyon, membre de la CNDP.

D’octobre 2001 à février 2002, le débat public sur les contournements autoroutier et ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (projet de contournement autoroutier par l’ouest de Lyon et de contournement ferroviaire pour le fret par l’est). La commission particulière était présidée par André Oriol, premier président honoraire de la Cour d’appel de Lyon et président du centre d’arbitrage et de médiation Rhône-Alpes.

- Comment les divers types de réunion garantissent-ils la transparence du débat, l’ouverture des échanges, l’exhaustivité et le pluralisme de l’expression des points de vue ?

- La Lettre du débat est-elle simplement un moyen d’information pédagogique sur le déroulement du débat ou un instrument du débat, qui retrace les arguments échangés ? - Dans les réunions publiques, s’agit-il seulement de répondre aux questions du public, ou

de mettre en débat les divers avis et points de vue exprimés ?

Ces questions, les commissions particulières du débat public (Cpdp) chargées de l’organisation du débat doivent y répondre, tant dans la préparation du débat qu’au cours de son déroulement, au fur et à mesure qu’elles surgissent (voir Blanc, 2005). Évaluer le débat suppose donc d’abord de classer les dimensions les plus significatives de la diversité des pratiques, celles par rapport auxquelles il sera pertinent aux yeux des participants de procéder à l’évaluation.

De manière synthétique, nos travaux sur le « débat sur le débat » permettent de classer les diverses modalités d’organisation repérées en fonction de 5 grandes questions. Celles-ci traduisent les différentes conceptions que peuvent avoir les Cpdp sur les finalités et le but de la participation du public au processus de décision. Nous énonçons ces cinq questions en adoptant toujours la même présentation : nous rappelons d’abord la diversité des choix opérés par les diverses Cpdp ; nous identifions l’alternative qui est au cœur de ces choix.

1. Qui participe ? La question de la représentativité

Dans leurs réponses à cette première question, les commissions particulières concrétisent différentes conceptions du public auquel elles s’adressent.

Des choix diversifiés

• Toucher l’opinion, le grand public

Ce premier choix fut opéré dans le débat sur le TGV Rhin-Rhône par la Cpdp qui a voulu s’adresser prioritairement à une hypothétique « Mme Michu » supposée représenter un public indifférencié.

• Toucher les relais d’opinion

Ce second choix n’a été complètement fait par aucune commission. Mais, dès la préparation du premier débat « Barnier », celui sur le projet Port 2000 au Havre, il avait été prévu que, dans la première partie du débat, les réunions seraient différenciées selon leur public et s’adresseraient séparément aux élus, aux représentants socio-économiques patronaux puis syndicaux, aux pêcheurs, aux associations environnementales. Les dix premières réunions du débat ont été

La première CNDP a, de plus, recommandé la tenue de deux débats dont l’organisation a été confiée au maître d’ouvrage (et non à une commission particulière) : le débat sur le projet du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de conditionnement et d’entreposage de déchets radioactifs à Cadarache qui a eu lieu de septembre à novembre 2001 ; le débat sur un projet de ligne à très haute tension dans le Lot, qui a eu lieu du 4 octobre au 15 décembre 2002.

La nouvelle CNDP mise en place en novembre 2002 a depuis trois ans conduit douze débats avec commission particulière, recommandé douze concertations à des maîtres d’ouvrage, et décidé de l’organisation de dix autres débats avec commission particulière pour 2005-2006, dont deux portent sur des politiques et non sur des projets (déchets nucléaires et transports dans la vallée du Rhône et l’arc languedocien), marquant ainsi un véritable changement d’échelle dans son activité.

organisées sur ce principe, sur invitation d’un public ciblé, avant une série plus classique de réunions publiques générales (7 réunions) ou thématiques (9 réunions). Cette organisation du débat, non systématiquement ouverte à tout le public, a soulevé des objections sur place, reprises ensuite par la CNDP. Les débats suivants n’ont plus réitéré ce type d’organisation.

Dernièrement, plusieurs débats organisés en 2003 ont néanmoins admis ce type de réunion pour un public ciblé mais à condition que le compte rendu en soit public, comme pour les autres réunions.

• Toucher les publics mobilisés

Ce choix d’organisation est le plus courant car c’est finalement le plus simple, quand ce n’est pas, d’une certaine manière, un choix par défaut, les publics mobilisés étant les seuls à participer au débat. Dans un débat comme celui qui a eu lieu sur les contournements autoroutier et ferroviaire de Lyon, le souci de la Cpdp était, par exemple, de ne pas laisser accaparer le débat par les seuls opposants au contournement autoroutier par les collines de l’ouest lyonnais, fortement organisés et participant massivement aux réunions publiques, ou de voir le débat se réduire à un affrontement entre populations de l’ouest et de l’est lyonnais.

Option centrale : Public indifférencié versus public concerné

Finalement, les choix des commissions particulières traduisent les différentes conceptions qu’elles peuvent avoir du public auquel elles s’adressent, de la représentativité qu’elles souhaitent mettre en œuvre. Le président du débat sur le TGV Rhin-Rhône avait une conception très juridique du principe d’équivalence qui signifiait pour lui que rien dans l’organisation du débat ne devait rompre l’égal accès de tous au débat. La mise en œuvre de cette conception de l’égalité consistait à s’adresser à un public indifférencié, toute différenciation du public venant au contraire rompre l’égalité d’accès au débat. Une telle conception s’oppose à toute modalité d’organisation qui cherche, au contraire, à tenir compte des différentes formes de « concernement » (Callon et alii, 2001) et d’engagement dans le débat.

Ces différences de conception renvoient finalement au type de représentativité que l’on souhaite mettre en œuvre, question classique largement rencontrée dans la littérature sur la participation. Loïc Blondiaux (2002) nous rappelle, par exemple, que deux grands types de représentativité peuvent être mis en œuvre :

- représentativité statistique : toucher l’opinion publique, le grand public (Mme Michu et M. Lambda) ; faire en sorte que tous les groupes soient représentés, ou

- représentativité argumentative : faire en sorte que toutes les opinions soient représentées.

Mettre en place des procédures dialogiques suppose donc pour les organisateurs du débat comme pour les maîtres d’ouvrage de reconnaître que la concertation repose sur un principe d’équité : chacun est légitime à y intervenir au nom de la valeur de ses points de vue et pas seulement au nom de son seul statut. Le maître d’ouvrage doit donc travailler avec ses interlocuteurs en fonction de leurs capacités de propositions et d’interpellation plus qu’en fonction des seuls critères classiques (et parfois discrétionnaires) de représentativité. La mise en œuvre de ce principe d’équivalence est objet de mésentente.

2. Dans quel but ? La question de l’ouverture des échanges

La diversité des choix opérés se lit plus particulièrement dans les différences de rédaction des comptes rendus du débat. Les parts relatives consacrées à l’exposé de l’organisation du débat et à l’exposé de son contenu sont en effet très variables, comme la manière de rendre compte du contenu du débat.

Des choix diversifiés

D’abord, il faut rappeler que la commission particulière du débat sur la ligne à très haute tension entre Boutre et Carros avait refusé de faire état du contenu du débat dans son compte rendu. Son introduction le mentionne, sous forme d’un avertissement : « Dans la mesure où le débat public prévu par ces textes ne doit se conclure par aucun avis, même implicite, de la Commission particulière, celle-ci a expressément exclu de présenter une synthèse des opinions émises par les acteurs du débat.

Compte tenu de l’ampleur du sujet débattu, une telle synthèse serait en effet susceptible de schématiser à l’excès les points de vue exprimés et d’en altérer à la fois la richesse et la portée. » Pour la commission, son compte rendu était donc inséparable des annexes reprenant notamment les 16 numéros de La Lettre du débat, soit près de 500 pages très denses.

Cette position purement procédurale a semblé intenable pour les débats publics suivants. Trois grandes modes de synthèse du contenu d’un débat sont alors observables.

• État de l’opinion

Dans la plupart des cas, le compte rendu se contente d’être un exposé thématique du contenu du débat, la hiérarchie adoptée entre les différents thèmes étant celle qui résulte de l’importance plus ou moins grande accordée à ces thèmes dans le déroulement du débat. Par exemple, le compte rendu du débat sur la ligne à très haute tension entre Lyon et Chambéry, projet peu conflictuel, adopte pour chaque grand thème un plan en 3 rubriques : la première (« analyse ») positionne le thème en fonction des questions posées dans le débat ; la seconde (« le débat ») fait état des différentes positions enregistrées, de l’écart entre ces positions ; enfin, « la synthèse » tente de résumer le niveau d’information que le débat a permis d’atteindre sur le sujet, et de dégager ce qui est « de portée générale » dans les interrogations ou les positions du public sur ce thème. Cette dernière rubrique est, bien entendu, à la fois construction d’un état de l’opinion comme référence pour la suite du processus de décision et des éléments d’intérêt général qui devront y être pris en compte. Cette construction est redevable d’analyses en termes

Dans la plupart des cas, le compte rendu se contente d’être un exposé thématique du contenu du débat, la hiérarchie adoptée entre les différents thèmes étant celle qui résulte de l’importance plus ou moins grande accordée à ces thèmes dans le déroulement du débat. Par exemple, le compte rendu du débat sur la ligne à très haute tension entre Lyon et Chambéry, projet peu conflictuel, adopte pour chaque grand thème un plan en 3 rubriques : la première (« analyse ») positionne le thème en fonction des questions posées dans le débat ; la seconde (« le débat ») fait état des différentes positions enregistrées, de l’écart entre ces positions ; enfin, « la synthèse » tente de résumer le niveau d’information que le débat a permis d’atteindre sur le sujet, et de dégager ce qui est « de portée générale » dans les interrogations ou les positions du public sur ce thème. Cette dernière rubrique est, bien entendu, à la fois construction d’un état de l’opinion comme référence pour la suite du processus de décision et des éléments d’intérêt général qui devront y être pris en compte. Cette construction est redevable d’analyses en termes

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