• Aucun résultat trouvé

Dates : les jeudi 16 et vendredi 17 janvier 2003 Lieu : Université Marne-la-Vallée

Quelles peuvent-être les conséquences sur le fonctionnement de nos économies du fait de vivre ou non en démocratie ? Dit autrement, peut-on se passer au sein de la théorie économique de penser la démocratie ? En regardant vers le passé, les tentatives de prise en compte du phénomène démocratique sont nombreuses mais souvent parcellaires. De plus, les approches de la démocratie les plus complètes sont très marquées par le contexte historique et/ou idéologiques. Ainsi, l’élection d’Hitler en Allemagne conduit Schumpeter à douter fortement de l’intérêt de la démocratie. La défense d’un libéralisme radical marque de même les développements de l’école américaine du public choice.

Des grandes considérations sur l’intérêt de la démocratie comme organisation sociale, il semble que l’on soit passé actuellement à des approches qui explorent l’impact de la démocratie sur des segments particuliers de l’économie. Au sein du courant, baptisé de “ nouvelle ” économie politique (new political economy), on trouve toute une série d’études sur l’influence du phénomène démocratique sur la politique macro économique, sur le cycle économique, sur la croissance, le niveau des salaires, la répartition des ressources, etc. L’émergence de la notion de

“ gouvernance ” semble (re)-mettre sur le devant de la scène la question de la démocratie comme facteur de développement.

L’histoire tumultueuse des relations entre économie et démocratie a donc connu des avatars multiples, dont seule une partie est évoquée ici. C’est pourquoi il nous semble intéressant de provoquer une rencontre sur ces questions pour tenter de faire le point un demi siècle après Schumpeter.

Le lien entre démocratie et développement

De nombreux auteurs – Sen, Barro, Hirschman entre autres- ont porté leur attention sur les relations entre développement économique et démocratie. Le moins que l’on puisse dire est que ces travaux sont loin de conclure de manière concordantes. Dans cette exercice de comparaison entre systèmes nationaux, il nous semble intéressant de mobiliser le point de vue “ régulationniste ” qui a mis au cœur de son programme la question des systèmes de régulation dans leur dimension aussi bien économique que politique.

La délibération

L’acte démocratique par excellence, outre le vote, nous semble être la délibération.

On entend par là le fait de réunir un certain nombre de personnes en vue de proposer, discuter, protester, d’influer sur le cours des choses. Les exemples à tout les échelons de la décision, aussi bien économique que politique, sont nombreux.

Le champ couvert dépasse donc la question de la démocratie pour aborder le rôle des dynamiques spécifiques induites par le recours à la délibération. L’importance de la dimension temporelle dans ces processus nous semble mériter une attention accrue. François Perroux ne notait-il pas, en introduction de son ouvrage sur l’économie du XXème siècle, que le caractère fondamentale de nos économie est d’être discuté ? Les travaux qui ont suivi les analyses de Boltanski et Thévenot autour des économies de la grandeur, ne nous invitent-ils pas également à approfondir cette question de la délibération ?

Les projets d’aménagements

Les projets d’aménagements (canaux, routes, lignes haute tension, etc) nous semble avoir un statut particulier dans la théorie économique. En effet, la lignée des ingénieurs-économistes a fortement mobilisé la théorie économique jusqu’à en extraire des modalités pratique d’action. Cette longue tradition, qui s’ouvre avec Jules Dupuit et trouve ses prolongements contemporains dans les méthodes d’évaluation contingente, nous paraît très représentative d’inclure dans la théorie économique, et la pratique qui en découle, la question de l’acceptabilité des décisions. En lien avec la partie précédente, il est intéressant de noter que les réflexions actuelles au sein de ce courant de pensée abordent explicitement la question du débat public et, partant, celle de la délibération.

Légitimité et acceptabilité des décisions économiques

Il est notable que la littérature économique regorge, explicitement ou non, de recommandations sur ce que pourraient être de “ bonnes ” décisions économiques.

Cette abondance nous semble contraster fortement avec la rareté des travaux qui traitent de la question de l’acceptabilité sociale des décisions. En d’autres termes, peut-on au sein de la théorie économique penser le devenir politique des décisions économiques ? Cette question fut abordée en son temps par des auteurs tels que Pareto ou Stakelberg (entre autres). Elle nous paraît remise sur l’agenda avec les développements autour de la notion de gouvernance.

La nouvelle économie politique

L’appellation de “ nouvelle ” ne fait ici que qu’accréditer l’idée d’un resurgissement de questions anciennes. Le lien entre cycle économique et cycle politique notamment trouve de nouveaux développement tandis que les analyse plus anciennes, on pense à Simiand par exemple, demeurent encore dans l’oubli. Là encore, la tendance actuelle nous semble à mettre au crédit de tentatives qui ont émaillés l’analyse économique de penser le politique conjointement avec les phénomènes économiques.

DÉBAT, DÉLIBÉRATION, DÉMOCRATIE.

QU’A-T-ON APPRIS SUR LE RAPPORT ENTRE

ÉCONOMIE ET DÉMOCRATIE DEPUIS SCHUMPETER ?

JEUDI 16 JANVIER 2003

Session 1 – 10h 13h : Évaluation et débat public : complémentarité ou substituabilité ?

Les économistes ont depuis longtemps recherché les moyens d’asseoir la décision publique sur le calcul économique. Des méthodes d’évaluation de type “ coût avantage ” s’appliquent désormais dans différents domaines de la décision publique (aménagement, santé, environnement,…). Or, dans ces mêmes domaines nous assistons actuellement à une montée en puissance de procédures qui instaurent une phase de délibération avec le public. L’articulation de ces deux approches soulève nombre de questions qui paraissent représentatives des difficultés de l’analyse économique à rendre compte des procédures de débat public.

Bruno Faivre d’Arcier (Université Lyon II) : L’analyse en termes de surplus Yves Crozet (directeur du Laboratoire d’économie des transports) : Les justifications du calcul économique

Olivier Godard (Laboratoire d’économétrie de l’École polytechnique) : Autour des conflits à dimension environnementale - Evaluation et coordination dans un monde complexe

Président Jean-Michel Fourniau (directeur de recherche à ,l’INRETS) 13h-14h30 Déjeuner

Session 2 - 14h30-17h30 : La démocratie vue par les économistes. Revue de quelques courants de pensée.

La théorie économique aborde la question de la démocratie à de multiples reprises, d’ailleurs souvent marquées par un contexte historique précis (la révolution française, la mise en place des régimes communistes, l’arrivée au pouvoir des partis fascistes, la transition dans les pays de l’Est, etc). Périodiquement sollicitée sur ces questions, la théorie économique a produit une série d’analyses dont il est intéressant de pointer les forces et les faiblesses.

Jean-François Laslier (Laboratoire d’économétrie de l’École polytechnique) : L’apport des théories du choix social à l’analyse de la démocratie

Odile Lakomski et Stéphane Longuet (Université de Picardie) : Schumpeter et la démocratie : la fin d’un mythe

Alain Marciano (Université de Reims, Gréqam) : De Hayek à Sen Président : Michel Rosier, Cahiers d’économie politique

VENDREDI 17 JANVIER 2002

Session 3 - 10h-13h : Développement et démocratie : retour sur une vieille question à la lumière d’expériences récentes

De nombreux auteurs - Sen, Barro, Hirschman entre autres - ont porté leur attention sur les relations entre développement économique et démocratie. Le moins que l’on puisse dire est que ces travaux sont loin de conclure de manière concordante. Cette question qui traverse l’histoire de l’analyse économique revient sur le devant de la scène à la faveur des débats entraînés par la transition en cours dans les pays de l’Est.

Jacques Sapir (EHESS) : L’économie est-elle une anti-politique ?

Guillaume Cheikbossian (Grémaq, Toulouse) : (Sous)-Développement Institutionnel, anarchie, crime et trappes de pauvreté dans les Sociétés Post-Communistes

Président : Guillaume Hollard, Université de Marne-la-Vallée 13h-14h30 Déjeuner

Session 4 - 14h30-17h30 : Argumentation et débat : vers un modèle économique ?

Un des principaux obstacles à la prise en compte des questions d’argumentation et de débat dans la théorie économique semble être l’absence d’un modèle de la délibération.

Ce problème avait été abordé en son temps par Pareto et mentionné par d’autres auteurs.

Il semble intéressant de passer en revue les difficultés spécifiques soulevées par la prise en compte des questions d’argumentation, ainsi que d’explorer quelques pistes de recherche actuelles sur cette question.

Alban Bouvier (Gémas, Paris V) : La dimension cognitive et épistémique dans les débats publics. Réflexions sur quelques prolongements possibles de la Théorie du Choix Rationnel à partir d’un exemple

Francis Chateauraynaud (GSPM-EHESS) : Invention argumentative et débat public. Regard sociologique sur l’origine des bons arguments

Guillaume Hollard (Université de Marne-la-Vallée) : Un modèle de débat Président :

Outline

Documents relatifs