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EN PAYS TROPICAUX

VI. COMPOSER UNE

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La période des vacances et des voyages constitue, quelle que soit la saison, un moment privilégié où le pharmacien a un rôle essentiel à jouer en matière de conseils, notamment pour la composition d’une pharmacie de voyage [32].

VI.1 Prévention des problèmes liés au mal des transports

Le mal des transports, ou cinétose, regroupe l’ensemble des troubles provoqués, chez certaines personnes, par un voyage en bateau, en voiture, en train ou en avion [32].

Il est dû à la stimulation inhabituelle de l’appareil vestibulaire dont les labyrinthes renseignent l’individu sur sa position dans l’espace et sur les mouvements qu’il y effectue.

Le mal des transports se caractérise par une sensation de malaise général, une apathie, une pâleur, des sueurs froides, puis par un état nauséeux qui évolue vers des vomissements.

Afin de prévenir la cinétose, quelques conseils ou recommandations peuvent être apportés aux patients :

• voyager sur le pont et non à l’intérieur d’un bateau ; • fermer les yeux ou fixer un point éloigné sur un bateau ; • ne pas lire et ne pas utiliser de jeux vidéo en voiture ;

• choisir une place proche du centre de gravité de l’appareil (place avant dans une voiture ou un autocar, au milieu d’un bateau, entre les ailes d’un avion) ;

• être le pilote du moyen de transport;

• s’abstenir de jeûner et éviter les repas trop lourds et l’alcool [32].

En l’absence d’amélioration des symptômes, des antiémétiques peuvent être proposés[32]. La scopolamine (Scopoderm TTS®), molécule anticholinergique disponible uniquement sur prescription médicale.

Certains antihistaminiques peuvent également être recommandés, parmi lesquels la diphénhydramine (Nautamine®), et le diménhydrinate (Mercalm®)

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La scopolamine et les antihistaminiques sont contre-indiqués en cas de risque de glaucome par fermeture de l’angle et de rétention urinaire, chez les enfants de moins de 15 ans, mais également au cours de la grossesse et de l’allaitement [32].

VI.2 La prise en charge de la fièvre.

Après avoir rappelé l’importance d’une hydratation suffisante, la fièvre pouvant entraîner de fortes déshydratations, il peut être proposé du paracétamol (Efferalgan®, Doliprane®) et de l’ibuprofène (Advil®, Nurofen®, Nureflex®), utilisables chez l’adulte et l’enfant.

L’aspirine ne peut, quant à elle, n’être conseillée que chez les adultes (Aspirine ®, Aspirine Vitamine C®).

Enfin, afin de suivre régulièrement les valeurs de température, un thermomètre est indispensable dans une trousse de voyage [32].

VI.3 Protection contre le soleil

Si le soleil a de nombreux effets bénéfiques : il est antidépresseur et accélérateur de la synthèse cutanée de la vitamine D ; et esthétiques comme, l’amélioration de certaines dermatoses comme l’atopie ou le psoriasis, il fait néanmoins courir des risques importants à ceux qui en abusent[33].Les ultraviolets B (UVB) sont à l’origine des coups de soleil qui peuvent parfois entraîner des brûlures graves tandis que les ultraviolets A (UVA) sont cause d’un vieillissement prématuré de la peau et des yeux, et sont à l’origine de nombreux cancers de la peau[33].Une exposition prolongée au soleil peut également entraîner insolation et coup de chaleur [32].L’atteinte peut être superficielle (érythème rosé) ou plus marquée et virer au rouge vif, les vaisseaux sanguins se dilatant et provoquant des œdèmes et des douleurs. Dans les cas plus graves, une brûlure du second degré avec phlyctènes peut être constatée.

Ainsi, l’application de crèmes préventives est indispensable et ceci, dès le début de l’exposition solaire [32].

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Le choix de l’indice dépend du phototype (tableau VIII) mais aussi des circonstances. Ainsi, la réverbération du soleil sur la neige ou sur la glace étant plus importante que sur le sable, les risques de coups de soleil et de brûlures sont accrus nécessitant l’usage de crèmes solaires d’indice systématiquement élevé. Après toute exposition solaire, l’application d’une crème “après soleil” peut être envisagée (Lait Soleil Biafine®, Capital soleil®, Vichy, Posthélios® La Roche Posay, Solapaisyl®).En cas de brûlures, Osmosoft® et Biafine® peuvent être utilisés en application cutanée [32].

Tableau VIII : Facteur de protection solaire (FPS) selon le phototype et le contexte[32].

Phototype Exposition modérée (vie au grand air en pays tempérés) Plages, expositions extérieures de longue durée (sport, randonnée, etc.) Sports de neige, randonnées sur glaciers, séjours

sous les tropiques

1 FPS 30 ou 50 FPS 50+ FPS 50+

2 FPS 15, 20 ou 25 FPS 30 ou 50 FPS 50+ 3 FPS 6 ou 10 FPS 15, 20 ou 25 FPS 30 ou 50 4 FPS 6 ou 10 FPS 6 ou 10 FPS 15, 20 ou 25

VI.4 Prévention des troubles digestifs

En parallèle du rappel des règles alimentaires de base (alimentation à base de riz bien cuit, de carottes cuites, de compotes de pommes et de bananes mûres), le traitement des gastro-entérites comporte toujours une réhydratation par voie orale (eau, sucre et sel), en particulier chez les nourrissons et les enfants [32].

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Celle-ci sera, en général, accompagnée de la prise d’un antiseptique intestinal (Bactérix®, Diafuryl®, Ediston®), d’un antidiarrhéique (Diarétyl®, Imodium®, Imodium lingual®, Indiaral®) et d’un anti spasmodique en cas de douleurs abdominales (Spasfon®) [32].

VI.5 Prévention des affections respiratoires

En cas de toux grasse, il est préférable de favoriser l’expectoration en facilitant l’expulsion des sécrétions grâce à des mucolytiques, fluidifiants des sécrétions bronchiques[32].

Différents sirops à base de carbocistéine, destinés à l’adulte (Broncoclar®, Carbocistéine Gé®), au nourrisson et à l’enfant (Bronchokod®, Rhinathiol expectorant®) peuvent être délivrés. La toux sèche, qui ne produit aucune sécrétion, est souvent associée à une inflammation importante et des maux de gorge. Particulièrement gênante la nuit, elle peut être calmée par des antitussifs qui agissent directement sur les centres de la toux. Ils sont disponibles sous forme de sirops (Biocalyptol®, Vicks adulte toux sèche miel®, Vicks sirop pectoralv®, Hexapneumine®) et suppositoires (Trophires®)[32].

Le mal de gorge se manifeste par une douleur à la déglutition, ainsi qu’une sensation de brûlure ou de picotements [32].

L’origine infectieuse (angine, rhinopharyngite) est fréquemment observée mais l’irritation de la gorge peut également être due à un air trop sec, à l’inhalation de poussières, de fumée de tabac ou à une mauvaise utilisation de la voix.

L’assèchement de la muqueuse pharyngée augmentant la sensation de brûlure, il sera conseillé de boire beaucoup d’eau et de privilégier les boissons chaudes avec du miel [32].

Enfin, un nettoyage convenable du nez au sérum physiologique (Spray nasal Cooper®) est indispensable [32].Si ces règles d’hygiène simples ne sont pas suffisantes, différents collutoires (Hexaspray®, Collu-Hextril®, Colludol®) ou des pastilles à sucer (Strepsils®, Solutricine®, Hexalyse®) à visée antiseptique peuvent être proposés.

Certaines pastilles à base de flurbiprophène (Strefen®) sont conseillées à partir de l’âge de 12 ans, mais contre-indiquées aux femmes enceintes et aux personnes atteintes d’un ulcère gastroduodénal [32].

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Pour calmer l’écoulement nasal ou venir à bout d’une sensation de nez bouché, des décongestionnants peuvent être utilisés par voie orale, le plus souvent en association avec des antipyrétiques (Actifed rhume®, Humex®, Fervex®), ou encore par voie nasale (Vicks Inhaler®) [32].

Des huiles essentielles (HE), en inhalations, peuvent être prévues dans la trousse de voyage : thym, eucalyptus et lavande.

Elles sont cependant contre-indiquées chez l’enfant de moins de 12 ans et chez les personnes allergiques, ainsi que chez les femmes enceintes.

Enfin, des comprimés effervescents à base d’HE peuvent être utilisés, cependant avec les mêmes règles d’usage que celles citées précédemment (Pérubore®) [32].

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Conclusion :

Face au développement des voyages à l’étranger et notamment dans les pays