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CHAPITRE 1 CONTEXTE DE RECHERCHE

1.4 Les systèmes d’identification et de suivi des médicaments

1.4.2 Les codes-barres

Il s’agit d’une technologie qui permet l’identification automatique des données relatives aux produits. Le code-barres est un code binaire : une séquence de barres vides et pleines disposées dans une configuration parallèle (Dumitru, 2009). L’identification est faite en scannant la séquence de l’étiquette par un lecteur optique. (Finkenzeller, 2003). En effet, ce mode de lecture s’avère plus efficace que la saisie de données manuelles. Par exemple, de façon manuelle, il faut en moyenne 6 secondes pour entrer 12 caractères de données dans une application informatique tandis que la numérisation d'un code-barres de 12 caractères ne prend que 300 millisecondes (Dumitru, 2009). De cette façon, les codes-barres permettent d’améliorer considérablement la productivité et la fiabilité de presque toutes les applications.

Les principaux avantages des codes-barres se retrouvent dans leur faible coût d’implantation et leur large diffusion au niveau de plusieurs secteurs de l’industrie (Langabeer, 2007). Cette technologie est utilisée par plus d’un million d’entreprises, dans plus de 140 pays, et dans plus de 23 industries (voir EPCglobal.org). Par exemple, l’industrie automobile et celle de la vente au détail ont fortement poussé la diffusion de ce code comme le standard (Wailgum, 2006). Cependant, il faut considérer ses désavantages par rapport aux autres technologies de la famille AIDC : (i) besoin de lecture individuelle (un article à la fois), (ii) lecture illisible dans les environnements difficiles, (iii) lecture manuelle, (iv) reprogrammation impossible, (v) courte distance de lecture, (vi) besoin de visibilité pour faire la lecture, (vii) capacité de stockage d’information limitée et (viii), capacité nulle de traitement de données (Fosso Wamba, 2006).

Figure 1-4: Typologies des codes-barres

Il existe divers protocoles de codification ou de symbolisme pour cette technologie : les codes-barres unidimensionnels ou linéaires (1 D), les codes-barres linéaires empilés (1 D*), les codes-barres à deux dimensions (2 D) et les codes-barres à trois dimensions. (3 D). Ceux-ci diffèrent en fonction des contraintes d'utilisation ou de normalisation (Gao et al., 2007). Tandis que les codes-barres à 1D peuvent

stocker une quantité limitée d’information, généralement moins de 40 caractères, les codes-barres à 2D peuvent supporter plus d’information. Dans certains cas, les 2D peuvent porter plus de 2000 caractères (Gao et al., 2007). Cependant, les codes-barres à 2D ont besoin de scanners plus coûteux que ceux utilisés pour les codes-barres à 1D. Les codes-barres à 3D ont plus de capacité d’information car ils utilisent différents codes de couleurs ou les reliefs pour présenter une troisième dimension. Ce dernier type de codes-barres est utilisé dans l’industrie automobile et aéronautique (Kato et al., 2010). La Figure 1-4 présente les quatre différentes typologies des codes-barres.

1.4.2.1 Les applications des codes-barres dans le secteur de la santé

Les codes-barres ont été utilisés depuis plusieurs années dans le secteur de la santé. Les premières applications documentées dans la littérature ou brevetées datent de la fin des années 80s et du début des années 90s : Nold et Williams, 1985; Gombrich, 1990; Weitler et Tizler, 1991; Shamos, 1993. La plupart des solutions se centrent sur l’identification des objets (actifs et fournitures médicaux) et des personnes (personnel et patients). Le secteur de la santé emploie surtout les codes-barres à 1 D. Toutefois, leur utilisation varie en fonction des standards choisis. Certains peuvent employer des caractères, d’autres utilisent des numéros ou bien une combinaison de deux (Dumitru, 2009). Le standard le plus utilisé est le code universel du produit (UPC) pour les transactions commerciales du milieu de la santé. Dans les cas des médicaments, l’UPC possède le préfixe 3 pour représenter qu’il s’agit d’un produit de l’industrie pharmaceutique (Pedersen, 2005). Ensuite, les code-barres présente le numéro national du médicament (NDC) et il finit avec un chiffre de vérification qui permet de valider le NDC (Dumitru, 2009). Un autre standard est le code 39 qui est fortement utilisé dans l’industrie hospitalière. Ce code emploie un caractère de vérification « * » au début et à la fin du code pour permettre leur bonne utilisation (Dumitru, 2009). La taille du code est le principal désavantage de ces code-barres car il n’emploie que neuf barres noires et blanches pour représenter chaque chiffre du code. Le code 128, aussi utilisé dans le milieu de la santé, est une alternative au code 39 et comprime l’information en utilisant des barres plus minces et compactes. GS1 a défini aussi différents standards pour le milieu hospitalier. Le plus utilisé est le standard GS1-128 (soit une variante du code 128) qui permet identifier les fournitures et les actifs qui sont transférés d’une unité à une autre, tels que les fluides intraveineux (Dumitru, 2009). En 2007, GS1 propose une nouvelle variante au code 128, le GS1 DataBar. Cette version a une taille plus petite et donc, peut être utilisée dans des produits avec une superficie réduite tels que les ampoules et les seringues, entre autres. Finalement, GS1 a introduit le standard GS1 DataBar Stacked lequel peut porter des informations additionnelles telles que la date d’expiration et le numéro de lot (Dumitru, 2009).

Toutefois, pour le secteur de la santé, les code-barres à 1D ne peuvent pas enregistrer sur l’étiquette l’information nécessaire pour identifier les produits de façon unitaire (Langebeer, 2007). En effet, le code

à barres linéaires peut porter le numéro universel du produit (UPN, Universal Product Number) mais sa taille et sa capacité ne permettent ni de gérer les objets à l’unité, ni d’enregistrer la date d’expiration, le prix l’origine, l’unité de mesure et d’autres informations qui peuvent être nécessaires pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement des hôpitaux (Schurenberg, 2006).

Les codes-barres 2D se présentent alors comme une solution à cette contrainte de capacité de stockage de données. Les deux versions les plus utilisées dans le milieu de la santé, le Data Matrix et le code Aztec peuvent supporter plus de 128 kbytes (Dumitru, 2009). Ces standards sont employés pour identifier des produits avec une surface réduite. Par exemple, le Data Matrix est utilisé pour contrôler les produits chirurgicaux lors de leur passage au centre de sérialisation. Toutefois, le standard Aztec est plus avantageux que le Data Matrix : (i) plusieurs codes Aztec peuvent être placés de façon adjacente sans avoir d’effets négatifs sur la lecture tandis que les codes Datamatrix ont besoin d’être séparés par des espaces blancs et (ii), si le code Aztec est endommagé, le lecteur peut faire correctement l’interprétation du code tandis que la lecture pour le Data Matrix risque alors d’être incorrecte (Dumitru, 2009).

1.4.2.2 Les applications basées sur les codes-barres pour identifier les médicaments

Étant donné les bénéfices d’identifier des objets avec les codes-barres, les acteurs du secteur de la santé utilisent ce porteur d’information pour réaliser l’identification de médicaments. Nous avons résumé les principales solutions dans le Tableau 1-3.

Tableau 1-3: Exemples d’applications basées sur les codes-barres pour identifier les médicaments

Type de processus Année Solution - (pays) Référence

Chaîne d’ approvisionnement

des médicaments

2006

Eli Lilly a développé un système pour respecter les

réglementations définies par FDA pour suivre les médicaments avec des codes-barres à 2D. (États Unis)

Schuster et al., 2006

2008

Aegate, fournisseur technologique, a développé une

plateforme technologique pour suivre les médicaments avec des codes-barres à 2D. (Belgique)

Basta, 2008

2009

EFPIA a conduit un projet pilote pour évaluer l’efficacité

du système de vérification au point de dispensation avec les codes-barres à 2D (Data Matrix). (Suisse)

Bonser et al., 2010; EFPIA, 2010;

2009

Quelques pays européens ont développé une législation pour identifier les médicaments au niveau de l’unité avec les codes-barres à 2D (Data Matrix). (Allemagne,

Espagne, France, Italie et Turquie)

Bobée, 2009

Fonction logistique 2010

Faisant partie du projet SARDM, la plupart des hôpitaux dans la région de Montréal ont implanté, des équipements automatisés pour la préparation et distributions de médicaments en utilisant des codes- barres à 1D. (Québec, Canada)

Tableau 1-3: Exemples d’applications basées sur les codes-barres pour identifier les médicaments (suite et fin)

Type de processus Année Solution - (pays) Référence

2009

L’Hôpital Ste-Justine à Montréal a développé un système

technologique basé sur les codes-barres à 1D pour valider les ordonnances, les statuts de préparation de doses et le contenant-contenu avant de distribuer les médicaments aux unités de soins. (Québec, Canada)

Bussières et Lebel, 2009

Administration de médicaments

2000

Le système de Soins de Santé de l’Est de Kansas et le

Centre Médical de Colmery-O’Neil ont implanté le

système d’administration de doses basé sur les codes- barres (BCMA) dans l’unité d’urgence et de soins intensifs. (États Unis)

Wideman, 2005

2010

L’Hôpital Brigham and Women’s a développé un système d’administration de médicaments électronique (eMAR) avec les codes-barres à 1D. Ce système permet de diminuer de l’ordre de 27% les erreurs de médication.

(États Unis)

Ohashi et al., 2010