• Aucun résultat trouvé

Section 2 : Les différents PFNL récoltés d’origine végétale

4- Classification de principaux PFNL selon leur utilisation et valeur marchande

• la pêche purement traditionnelle qui se pratique avec des outils fabriqués localement avec des matériaux locaux. Il s’agit notamment de différentes sortes de nasses, de javelots, pièges-poissons, paniers pour écopage, etc. Elle se fait également par l’empoisonnement des cours d’eau en utilisant des plantes ichtyotoxiques et l’assèchement des étangs ou des ruisseaux pendant la saison sèche (écopage).

Ecologiquement, cette forme de pêche présente une menace de la ressource halieutique, car elle capture ou tue toutes les espèces de poissons de l’écosystème aquatique. La situation la plus dramatique est celle de l’usage des plantes ichtyotoxiques qui tue tous les individus présents, voire même les alevins et qui pollue considérablement l’environnement ;

• la pêche semi-moderne qui se fait par des engins de pêche importés tels que les filets, les hameçons (pêche à la ligne). Cette forme de pêche présente moins de menaces pour la ressource, ni pour l’écosystème. Par ailleurs, l’utilisation abusive de certains types de filets accélère l’appauvrissement en ressources halieutiques des eaux douces.

Chez les riverains du fleuve Congo, par exemple, la pêche aux filets «Mutshaka» et

«Muteku », tous deux à grosses mailles qui capturent tous les gros individus, surtout les femelles à l’âge de ponte, compromet le renouvellement des populations de poisson.

L’usage des filets à mailles fines est décrié par les autorités car ils sont considérés comme une catastrophe, ils empêchent en effet les alevins de s’échapper. La rentabilité de cet engin de pêche est très élevée pour les quelques pêcheurs clandestins qui s’y adonnent au détriment des nombreux petits pêcheurs qui n’ont pas les moyens de se le procurer.

4- Classification de principaux PFNL selon leur utilisation et valeur marchande

Les PFNL présentent une grande diversité de produits utiles d’origine végétale et animale.

Ces produits peuvent être classifiés selon :

- la partie des plantes exploitées (fruits, noix, écorces, feuilles, graines, racines, tubercules, sèves, huiles) ;

- la classe animale (gibier, insectes, produits apicoles, poissons, oiseaux, reptiles) ; - les systèmes de production (collecte des plantes spontanées versus leur mise en

culture chasse versus l’élevage des animaux) ;

- et le lieu de collecte et leur statut juridique (forêts naturels du domaine forestier permanent, espaces agricoles du domaine forestier non permanent).

La classification de principaux PFNL a été faite en affectant des astérisques aux différents paramètres retenus. Ce mode de sélection a déjà été utilisé par Walter (2001)1 pour classifier les espèces clés des PFNL et pour montrer l’importance de quelques PFNL dans les sous-régions africaines.

1 Walter S. 2001 : Les produits forestiers non ligneux en Afrique : Un aperçu régional et national. Projet GCP/INT//679/E.C. « Collecte et analyse des données pour l’aménagement durable des forêts dans les pays ACP ».

66

L’examen du tableau 2 montre que parmi tous ces produits, c’est le Gnetum qui se place en tête de liste suivi du rotin puis des Marantacées. Ces trois produits mobilisent un nombre relativement élevé de personnes à différents maillons de la chaîne depuis la cueillette en forêt jusqu’à la vente aux détails sur les marchés, en passant par le transport.

Ces trois produits sont aussi intensément exploités et courent le risque d’une disparition. Il s’avère donc nécessaire, non seulement de les protéger et de les contingenter mais aussi d’envisager leur domestication en y consacrant tous les moyens qu’il faut pour y parvenir. En effet, dans les ateliers de transformation de rotin et lianes, à Brazzaville et Pointe-Noire, les ruptures durent une semaine ou plus. C’est pourquoi, d’autres vanniers n’hésitent pas à aller en forêt pour s’approvisionner.

Tableau 2 : Principaux PFNL selon leur utilisation et importance économique

Espèces

Intensité de la demande par rapport à l’offre

Intensité d’exploitation

Potentiel commercial

Nécessité de la conservation

in situ

Nécessité

de domestication Total Ordre

Koko (Gnetum africanum et Gnetum bucchholzianum)

*** *** *** *** *** 15 1er

Rotin et lianes *** *** ** *** ** 13 2e

Safou *** *** ** * 9 4e

Marantacées ** *** ** * ** 10 3e

Aframomum ** ** ** * ** 9 4e

Grewia * ** * *** * 8 7e

Noix de palme *** ** ** * * 9 4e

Cola * * * * 4 8e

Source : Notre enquête

67

Tableau 3 : Disponibilité de quelques PFNL en République du Congo pendant l’année

Ainsi qu’il ressort des tableaux 3, le Gnetum africanum (à petites feuilles) et Gnetum bucchholzianum (à feuilles plus grandes) occupe le premier rang qu’il s’agisse de sa consommation que de sa disponibilité sur le marché pendant tout l’année. Il est suivi du rotin (lianes) et enfin les feuilles de Marantacées arrivent en troisième position. Notre étude va donc s’appesantir sur ces trois produits compte tenu de leur importance aussi bien dans la consommation des ménages que de leur disponibilité pendant toute l’année sur le marché congolais.

Actuellement, les lieux de récolte du rotin et lianes sont si loin que les professionnels spécialisés dans la récolte et les vanniers parlent d’une « véritable expédition » quand il s’agit d’aller prélever ces produits. La demande est nettement supérieure à l’offre qu’on va jusqu’à couper les lianes et rotin jeunes, reconnaissables par la couleur verte de l’écorce alors que les produits verts ne conviennent pas pour les divers travaux de transformation.

68

On devrait donc interdire de les couper. Et selon Peters (2000)1, l’exploitation durable des ressources nécessite :

a) des inventaires de la ressource sur pied, b) des estimations de la productivité,

c) le contrôle de la régénération des espèces et d) une évaluation de la demande présente et future.

Ces principes devraient s’appliquer surtout au Gnetum, au rotin et lianes. Quant aux Marantacées, l’offre semble supérieure à la demande. Nous avons constaté des pertes dues aux invendus. . Il serait également bon pour ce produit de limiter les quantités transportées et commercialisées d’autant plus que tout ce qui est transporté n’est pas acheté sur les marchés au détail.

Quant aux noix de palme, c’est un produit très consommé et vendu dans toutes les localités visitées. C’est le quatrième produit après le Gnetum qui est permanent (tableau 3) sur les marchés et employant beaucoup de vendeuses. L’enquête a été réalisée en saison sèche au moment où la production de noix de palme diminue considérablement. Durant cette période, la totalité des noix proposées à la vente est achetée et la vendeuse réalise les meilleures ventes en comparaison aux ventes effectuées durant la saison des pluies où l’offre dépasse largement la demande.

Dans l’immédiat, le palmier à huile, n’est pas menacé de disparition, c’est pourquoi, les

« noix de palme » ne viennent qu’en quatrième position malgré le nombre élevé d’acteurs dans la filière et de gain relativement important généré par la vente des noix de palme (tableau 2). En ce qui concerne le safou, fruit du safoutier très apprécié des consommateurs, c’est un produit saisonnier présent sur les marchés de janvier à avril dans la partie sud du pays et de juillet à octobre dans la partie nord. Ces deux atouts pourraient être mis à profit pour mettre à la disposition des consommateurs le safou durant une période plus étendu dans les grands centres urbains de Brazzaville et Pointe-Noire.

Cette opportunité est déjà mise en œuvre pour les grands centres en important le safou du Cameroun qui arrive à maturité à la même période que dans le département de la Sangha qui a pour Chef-lieu, Ouesso. Pour les trois autres produits, Grewia, Aframomum melegueta et Cola, ils sont présents dans beaucoup de marchés visités. Le Grewia est saisonnier et les deux autres sont presque permanents. La disponibilité de quelques produits forestiers non ligneux est indiquée dans le tableau3. Certains sont saisonniers et d’autres sont proposés à la vente sur les marchés de façon permanente.

1 Peters Ch. M. 2000: Recherche écologique en vue d’une exploitation durable des produits forestiers non ligneux (PFNL) : Généralités. In : Recherches actuelles et perspectives pour la conservation et. le développement ; éd. T.C.H. Sunderland, L. E. Clark et P. Vantomme; Réunion internationale d’experts sur les produits forestiers non ligneux en Afrique centrale tenue à Limbé, Cameroun du 10 au 15 mai 1998, pp. 21-37.

FAO, Rome, 2000.

69

5- Quantification des productions commercialisées des principaux