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COMMERCIALISATION DES PFNL CONGOLAIS

Section 1 : Les circuits de commercialisation des PFNL

2- Circuit de commercialisation des PFNL

Généralement les producteurs et les commerçants évoluent toujours suivant le schéma:

échange, vente au consommateur final ou par intermédiaires, tant dans l’économie informelle que dans les systèmes formels. Le schéma qui suit décrit les rapports des différents acteurs.

Cette figure reflète les étapes organisationnelles du commerce des PFNL. Dans le secteur informel, les relations et les structures sociaux jouent toujours un rôle déterminant dans le seul but de satisfaire les besoins basiques ; ce secteur dispose comme principaux éléments les échanges ou le troc entre différents groupes impliqués. Dans le secteur formel, le but est de maximiser les besoins, seules les forces du marché interviennent et non les forces sociales, dans ce secteur on parle plutôt de vente et jamais des échanges.

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Entre les deux systèmes, il existe des situations intermédiaires pouvant fonctionner comme dans une économie informelle ou dans une économie formelle.

La filière des PFNL implique une grande variété d’intermédiaires. Les producteurs primaires (ménages ruraux) gagnent typiquement environ la moitié de la valeur ajoutée totale. Dans la chaîne d’approvisionnement des producteurs aux consommateurs finaux de PFNL, jusqu’à six acteurs différents peuvent être identifiés. Les producteurs primaires (1) qui récoltent et transforment les PFNL, habitent généralement les zones rurales et exploitent les ressources sauvages pour leurs besoins propres et pour la vente.

Quelques produits peuvent être vendus directement aux consommateurs au bord de la route, mais le plus souvent, les ruraux vendent aux commerçants locaux. Ces derniers (2) rassemblent le produit à partir de plusieurs producteurs pour les vendre aux marchands itinérants. Les vendeurs itinérants (3), à leur tour, apportent des marchandises de la ville aux marchés hebdomadaires ruraux et de même approvisionnent les marchés urbains en produits sauvages. Ce sont eux qui normalement détiennent une licence délivrée par le service des Eaux et Forêts pour vendre les PFNL, du fait qu’ils transportent les produits le long des routes contrôlées.

Quant ils arrivent dans les grandes villes, les vendeurs itinérants s’appuient sur les intermédiaires urbains (4) qui contrôlent l’information sur la demande, l’approvisionnement et les prix. C’est par leur intermédiaire que les vendeurs itinérants entrent en contact avec les grossistes (5). Ces derniers, à leur tour, distribuent les produits sauvages aux détaillants urbainets (6) pour la vente aux consommateurs. La filière complète est illustrée par les figures 2 et 3. Elles présentent les différents maillons de la filière des PFNL en général depuis la cueillette ou la récolte dans les forêts jusqu’à la commercialisation au détail.

La chaîne d’approvisionnement des PFNL

Collecteurs ou vendeurs locaux (2) Vendeurs locaux (2)

Transformation

Consommation locale Vendeurs itinérants (3)

Intermédiaires urbains (4)

Grossistes urbains (5)

Transformateurs

Autres fabricants

Détaillants (6) Consommateurs urbains

Exportateurs Marchés locaux

Marchés urbains

Marchés internationaux Collecteurs (1)

Collectivités, terroirs et forêts denses

Figure 2 : Schéma général des filières des produits forestiers non ligneux

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Forêts (grimpeurs, cueilleurs,

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Commerçants, Grossistes, Collecteurs, Transporteurs

Villages

Village

(Transformation) faible valeur ajoutée

Dépôts Centres urbains

Points de ravitaillement des transformateurs

Commercialisation

Centresurbains

Centres urbains, artisans- transformateurs Valeur ajoutée plus forte que celle générée par

la transformation au village

Consommation

Figure 3 : Filières des produits forestiers non ligneux et valeur ajoutée

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De ce schéma général, un cas particulier a été noté sur le commerce régulier des feuilles de Gnetum Africanum qui se fait entre l’intérieur du pays et Brazzaville. Il existe une interconnexion de la filière établie entre les vendeuses de ce produit à Brazzaville et celles de l’intérieur du pays qui peut se justifier par la quantité transportée.

Un autre cas qui a attiré notre attention est le marché des PFNL végétaux artisanaux. Ce marché est particulièrement actif dans les différentes villes visitées, surtout très florissant à Brazzaville et à Pointe Noire. Les produits remarquables sont des meubles divers (chaises, buffets, fauteuils et canapés, meubles à étagères, paniers ou corbeilles) fabriqués à base de rotins.

L’industrie artisanale de fabrication des meubles à rotins avec ses dix huit ateliers à Brazzaville et à Pointe Noire a utilisé environ 112 tonnes de cannes (3m de long) au mois de mai 2007 achetés auprès des marchands en provenance des forêts du nord du pays, de Mayombe (Sud du Congo).

L’exportation des PFNL congolais qui se réalise exclusivement par les privés individualisés, car il n’existe ou presque pas une société d’Etat ou service spécialisé chargé de collecter ou d’acheter ces produits et de les exporter. Cette exportation se fait parfois ou souvent de façon frauduleuse. C’est le cas des PFNL exportés généralement à partir de l’intérieur du pays, le long des frontières avec les autres pays et également vers les grands marchés étrangers (Europe principalement).

Toutefois, il a été signalé une exportation de certains PFNL qui se fait de façon régulière et nécessite l’obtention et la détention par l’exportateur d’un certain nombre de documents légaux délivrés par les services des Ministères ayant l’Environnement et la Santé dans leurs attributions.

Notons enfin qu’aucune structure organisationnelle et professionnelle (association ou coopérative) du marché des PFNL n’a été observée dans les villes visitées, à l’exception des regroupements familiaux composés principalement par des femmes qui exercent le commerce des feuilles de Gnetum entre les villes intérieures du pays et la ville capitale de Brazzaville.

Quand on parle d’exploitation forestière, on pense généralement au bois. C’est le cas au Congo où l’exploitation forestière contrôlée par l’état, met l’accent sur les produits contingentés : charbon de bois, bois artisanal (15 à 45 cm de diamètre), bois d’œuvre (+ de 45 cm) de diamètre et bois de service (tiges de bambou, lattes de rônier, piquets, poteaux, perches etc.). Or, la forêt produit bien plus que du bois. En effet, les Produits forestiers non ligneux (PFNL) qui comprennent les fruits, les huiles, le miel, la paille, ainsi que diverses sources pour la pharmacopée et des médicaments dits modernes sont aussi des richesses de la forêt.

Par ailleurs, la forêt permet le développement de certains services comme la chasse et offre aussi le cadre idéal pour une nouvelle forme de tourisme (écotourisme) qui constitue une source de devise importante.

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Section 2 : Etat de la production actuelle des PFNL