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Claire et Mireille étudient

Anne était contente de la dernière soirée, elle avait trouvé réponse à ses questions. Claire et Mireille avaient corrigé une façon de voir leur foi qui leur aurait apporté sûre-ment des déceptions.

Claude aussi avait fait la même erreur que Claire et Mireille, quand il était plus jeune dans la foi, en voulant, lui aussi, imiter saint François d’Assise et c’était Henri, un frère mineur, prêtre, qui lui avait dit de chercher à imiter le Christ et de ne pas imiter saint François d’Assise. C’était une personne expérimentée qui l’avait bien guidé et maintenant c’était lui qui devait guider une débutante dans la foi. Heureusement qu’il y a les sacrements de l’Église, pensa-t-il en son for intérieur.

Quant à Martin, il s’aperçut qu’une année de formation ne serait pas superflue à son éducation dans la foi et dans la spiritualité franciscaine. C’est très bon pour l’humilité à acquérir, pensa-t-il en riant de lui-même.

Pour Claire, il n’était plus question d’imiter ses amis dans la foi, si bons les voyait-elle? Mais de « suivre le Christ à la manière et selon l’esprit de saint François d’Assise ». Elle se mettrait à la lecture et à la méditation de l’Évangile, se dit-elle en elle-même. Cette Règle des Franciscains Séculiers avait été approuvée par le Pape Paul VI en 1978, comme le disait Claude.

Et Mireille, elle ne savait plus où elle était rendue. Elle se dit qu’elle recommen-cera à aller à la messe, qu’elle avait abandonnée durant son adolescence. Je pourrai mieux suivre le Christ de cette façon, en allant communier à son Corps et à son Sang par l’hostie consacrée qui contient la présence réelle du Christ. Et je demanderai à Claire si elle veut bien étudier l’Évangile avec moi, pensa-t-elle.

Mireille se rendit ainsi chez Claire, sonna à sa porte. Claire la reçut avec joie. C’était dimanche, jour de repos. Elles se donnèrent des nouvelles l’une de l’autre et Mi-reille demanda:

– Claire, est-ce que l’on pourrait étudier l’Évangile toutes les deux, car seule, j’ai de la difficulté même à le lire?

– Mais pourquoi pas maintenant? La journée s’annonce pluvieuse et j’ai le temps au-jourd’hui, mais je n’ai pas apporté le Nouveau Testament acheté à la Société Saint-Vincent-de-Paul.

– J’ai une Bible de Jérusalem et un Nouveau Testament TOB. Je te le donne, j’en achè-terai un autre plus tard.

– Ah! Merci, Claire.

Puis après quelques minutes passées à feuilleter le Nouveau Testament, à regarder les titres des paragraphes des évangiles, elle demanda à Claire:

– Comment va-t-on faire pour étudier l’Évangile? Moi, je ne le sais pas.

– On fera comme on peut, pas plus, pas moins. Ce ne sera pas parfait, mais au moins on aura essayé de l’étudier. C’est pour cela qu’il vaut mieux faire une prière à l’Esprit Saint afin qu’il nous éclaire sur la Parole de Dieu que nous étudierons, dit Claire en feuilletant l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu.

Elles firent une courte prière à l’Esprit Saint à la demande de Claire. Puis Mireille demanda:

– Comment choisir un paragraphe parmi tous ceux-ci?

– Tiens, je crois que j’en ai un paragraphe qui nous comblera. Le titre est « Le vrai tré-sor. » C’est dans le Livre de l’Évangile selon saint Matthieu, chapitre 6, verset 19. L’as-tu?

Mireille n’ouvrait pas un Nouveau Testament pour la première fois, mais elle était encore lente à trouver l’emplacement d’un livre de la Bible et aussi du Nouveau Testa-ment. Ses premiers exercices dans ce domaine étaient déjà loin dans ses souvenirs. – J’ai trouvé le Livre, Matthieu, dit-elle rayonnant de la joie de l’avoir trouvé.

– Regarde maintenant pour trouver le chapitre 6. Tu vas voir que c’est long au début pour trouver le livre, mais une fois que tu seras familiarisée avec la Bible tu pourras aller consulter n’importe quel verset des 73 livres que contient la Bible. Tu l’as trouvé. Bon! Regarde pour le verset 19 maintenant. Tu l’as. Ça commence par « Ne vous amassez…

set, exprimait sa joie. Veux-tu que je le lise?

Et Mireille lut l’extrait choisi de la Parole de Dieu.

Le vrai trésor: 6, 19-21.

« 19 Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs perforent et cambriolent. 20Mais amassez-vous des trésors dans le ciel: là, point de mite ni de ver qui consume, point de voleurs qui perforent et cambriolent. 21Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »

Ayant fini de le lire, elle leva les yeux vers Claire et lui dit: – Comment faire pour « s’amasser des trésors dans le ciel »?

– Je ne sais pas, Mireille, je ne sais pas! Si l’on fouillait un peu partout dans le Nouveau Testament en commençant par le commencement, qu’en penses-tu? demanda Claire. – Si on commençait à regarder alentour du passage sur « le vrai trésor »: l’une regarde avant et l’autre regarde après, proposa Mireille.

– Ou bien on regarde ensemble dans la même direction? suggéra Claire. – Très bien. On va vers le début toutes les deux! décida Mireille.

– En haut du « vrai trésor », il y a: « jeûner en secret ». Est-ce bon pour s’amasser des trésors dans le ciel? Lisons! ordonna Claire.

Elles lurent l’extrait visé et s’arrêtèrent sur le mot « récompense » puis un peu plus loin sur « et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »

– Tu vois, jeûner en secret, nous donne une récompense de notre Père « qui voit dans le secret ». Mais est-ce le ciel, la récompense? En tout cas, c’est bon de jeûner, avoua Mi-reille, puis elle ajouta:

– Et avant cela, il nous demande de « prier en secret. » Puis avant cela, c’est « faire l’aumône en secret. » Qu’est-ce que c’est vraiment une aumône? As-tu un dictionnaire? – Oui, répondit Claire.

Consultant son dictionnaire, elle arriva au mot désiré:

– C’est ce qu’on donne aux pauvres par charité. Synonyme: obole.

– Jésus dit de la faire en secret, afin de ne pas la faire pour être vu des hommes, sinon pas de récompense auprès de notre Père qui est dans les cieux, déclara Mireille.

– Nous devrions demander à un prêtre ce qu’il nous faut pour aller au ciel? questionna Claire.

– Nous pourrions le demander à Claude, le Franciscain séculier? répondit Mireille. – Oui, cela libérerait le prêtre de questions qui, j’imagine, sont enfantines, dit Claire. – Je ne crois pas qu’il y ait des questions enfantines sur la foi, sinon, elles seraient les meilleures questions à poser, dit Mireille.

– Tu as raison, Mireille, je m’excuse. Tu me pardonnes? demanda Claire d’un ton très doux.

Seigneur, la grâce l'entoure. » Ps 32, 10