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Anne et son Baptême

Anne n’en croyait pas ses yeux. Elle était enfin installée dans une maison où il y avait de la vie; elle l’appelait maison, même si c’était un appartement d’une pièce et de-mie; elle pourrait recevoir – selon ses moyens de maintenant – des invités, ses amis les plus précieux. Ah! Quelle belle vie! Ici sous le toit de sa petite maison, Anne se sentait en sécurité pour se départir de sa richesse. Mais comment?

– Je sais, je vais mettre ma fortune au service des plus démunis, pensa-t-elle, en créant une fondation et en distribuant des fonds selon les besoins analysés. Je pourrai enfin vivre libérée de tout lien financier. Je devrai gagner mon pain à la sueur de mon front. Et si je ne me trouve pas de travail, il y aura toujours cette pension de 1400 $ par mois. Même si c’est dur. Non, je me débarrasse de tout.

Et elle mit toute sa fortune dans une fondation dont elle était la gérante seulement, elle n’était plus la propriétaire des fonds. Elle ne pouvait se donner ne serait-ce qu’un dollar de plus que sa pension, les constitutions de la fondation le lui interdisaient. Mais c’est elle qui décidait où allaient les fonds.

Elle se considérait maintenant comme une femme simple qui aimait la simplicité volontaire et avait de très bonnes amies. Au fait, cela faisait longtemps qu’elle ne les avait pas vues. Il faudrait remédier à cela en organisant un souper; et les soupers lui manquaient.

– Je vais téléphoner.

La compagnie de téléphone avait coupé la ligne pour non-paiement de compte. Cela ne la découragea pas. Elle marcha jusque chez Martin et lui dit qu’elle s’ennuyait des soupers d’autrefois, du temps jadis, dit-elle en riant. Martin comprit qu’il était temps d’organiser pour demain soir un souper pour tous, tous signifiant toujours les mêmes: Claire, Mireille, Anne, Huguette, Claude et lui-même. Donc Martin appela Mireille et, Claire qui demeurait chez Anne, Anne qui était au courant du souper, et Huguette qui avertirait son mari Claude qu’il y avait un souper demain soir.

Le souper avait lieu chez Martin, le plus proche de tous. Claire avait accepté de venir au souper pour se ressourcer, car Martin et Claude seraient de la soirée. Les es-poirs étaient gonflés à bloc pour tous. Claire arriva une heure avant le souper tellement

informée pour pouvoir parler avec elle. Huguette s’était fait faire une robe par Mireille et elle la porterait ce soir. Claire avait mis la robe que Mireille avait fabriquée. Anne était vêtue d’un jeans bleu et d’un chandail en laine.

– Quel sera le thème de ce soir? clama Anne à tous les autres, comme une trompette. Martin intervint et leur suggéra pour commencer de prendre le thème suivant: – Qu’est-ce que le Baptême m’a apporté dans ma vie?

Tous approuvèrent le thème, spécialement Anne qui y trouverait matière à ré-flexion.

– Il m’a ouverte à l’Esprit Saint, m’a faite enfant de Dieu, membre de l’Église et m’a lavée du péché originel, dit Huguette.

– Et qu'est-ce que le péché originel? demanda Mireille.

– C’est le péché de désobéissance de nos premiers parents, Adam et Ève. On l’appelle originel, parce que c’est le premier péché qui a été commis et il est à l’origine de tous les péchés; il fut vécu par Adam et Ève; c’est aussi la première offense faite à Dieu, répon-dit Claude.

– Pour répondre à la question sur le Baptême, il a fait de moi un membre de l’Église, et m’a ouverte à l’Esprit Saint moi aussi, et il m’a lavée du péché originel, dit Claire.

– Il m’a ouverte aux sacrements qui furent institués par le Christ et qui sont donnés par l’Église, il m’a infusée la foi, l’espérance et la charité dans l’âme, rajouta Huguette. – Il m’a invité aux fruits de l’Esprit, et comme le dit Huguette, il m’a lavé du péché ori-ginel, dit Claude.

– Il m’a fait naître dans l’Esprit Saint, lavé du péché originel, dit Martin. Il me fait entrer dans le Royaume des Cieux. Puis il ajouta: dans le renouvellement de nos promesses du Baptême, nous renonçons à Satan et à ses œuvres; alors il nous donne la force de le faire.

Mireille, toujours fidèle à ses bonnes habitudes de poser des questions fondamen-tales, demanda:

– Qu’est-ce qu'un membre de l’Église?

– L’Église est le Corps du Christ, et chacun des fidèles est un membre de ce Corps du Christ, et le Christ est la Tête de l’Église.

– Que j’aimerais être baptisée, dit soudainement Anne!

– C’est une très bonne idée, Anne! remarqua Claude. Et tous de lui souhaiter la bienve-nue dans l’Église catholique.

– Nous verrons à cela demain. J’appellerai au presbytère pour que tu prennes rendez-vous avec un prêtre et que tu sois baptisée; mais il te faudra suivre la catéchèse du bap-tême auparavant! ajouta Martin.

– Mais j’ai déjà un rendez-vous de fixer avec un prêtre, dit Anne.

– Si vous voulez, nous allons prendre la série de petits pains sur l’Évangile et choisir en tirant au hasard ce dont Dieu veut que nous parlions, reprit Martin.

Martin se leva et alla chercher le coffret des petits pains de la Parole de Dieu et demanda à Anne d’en piger un; elle pigea:

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. » Mt 11, 28.

– Est-ce qu’il y a un brave qui veut commencer à partager sur cette Parole de Jésus? Mireille se risqua en levant la main, comme lorsqu’elle était enfant – ce qui était très beau.

– C’est Jésus qui parle et nous demande de venir à lui quand on a de la peine dans le cœur et que l’on plie sous le fardeau et il nous soulagera.

– Le fardeau, est-ce que ce ne sont pas nos péchés? Quand on croule sous le poids de nos offenses faites à Dieu, on va trouver Jésus et il nous soulage de nos péchés à travers le prêtre qui donne le sacrement du Pardon, se risqua Claire.

sée comme vous l’êtes, c’est pour cela que je veux aller vers Jésus en me faisant bapti-ser, le plus vite possible.

– Si tu veux venir avec moi, Anne, nous irons voir un prêtre pour qu’il voie à te donner une formation en catéchèse afin que tu saches à quoi tu t’engages en te faisant baptiser, suggéra Martin.

– À quoi est-ce que je m’engage? demanda Anne.

– Eh bien! Tu t’engages à suivre le Christ, tu t’engages à renoncer à Satan et à ses œuvres.

– Qu’est-ce que Satan? demanda Anne qui ne voulait que s’informer. – Y a-t-il quelqu’un pour répondre à Anne? demanda Martin.

– Lucifer était un ange créé bon par Dieu, mais un jour cet ange refusa de servir Dieu, en disant: « Je ne servirai pas! » Alors Dieu l’a puni d’un châtiment éternel. Depuis ce temps, celui-ci appelé le diable, qui est appelé aussi Satan, cherche à enlever toutes les âmes qu’il peut à Dieu, répondit Claire. Puis elle ajouta:

– C’est le mal!

– Il a été vaincu par Jésus, mais il reste encore des adeptes du mal… dit Mireille.

Et la conversation débuta et se poursuivit, jusqu’à tard dans la soirée avec d’autres sujets de conversation que les sujets religieux, qui étaient toujours les bienvenus.

« Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant: "Ces gens-là sont des serviteurs du Dieu Très-Haut; ils vous annoncent la voie du salut." » Ac 16, 17