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N’avez-vous pas besoin de Dieu?

Dans le document Martin et les petits pains, Denis Rouleau, ofs (Page 104-109)

Martin se gardait toujours un petit pain dans le pli de son portefeuille au cas où il rencontrerait quelqu’un qu’il estimerait avoir besoin de Dieu. Tout le monde a besoin de Dieu, mais ce n’est pas tout le monde qui veut Le connaître, ne serait-ce qu’à travers sa Parole donnée sur un petit pain. Ne sait-on jamais, au hasard d’une marche qui on peut rencontrer?

Martin se trouva béni du Seigneur pour qu’Il lui permette d’accepter le petit pain que Joseph lui avait donné lors d’une promenade au bord de la rivière L’Assomption par un beau dimanche avant-midi, il n’y a pas si longtemps.

Comme il n’avait rien à faire d’extraordinaire, il décida de marcher en direction de l’Esplanade, le centre-ville de Joliette dans ce qu’il a de plus central. Là il rencontre-rait sûrement des personnes. Peut-être que même, il rencontrerencontre-rait une personne pour lui donner un petit pain qu’il gardait dans le pli de son portefeuille.

Comme les canards ne faisaient que commencer leur migration vers le sud, il ne faisait pas trop froid. Vêtu d’un bon manteau, Martin se sentait à l’abri du vent frisquet qui soufflait d’une voix de basse dans les branches des arbres. C’était dimanche, un so-leil fort, plombant presque directement, réchauffait le fond de l’air bousculé par ce vent du nord. Sur l’Esplanade, quelques personnes seulement prenaient place sur les bancs de la ville.

Martin alla s’asseoir sur un banc, seul. Il ne faisait pas assez froid pour porter des gants aussi, il enleva les siens et les plaça dans la poche de son manteau d’hiver. Des passants traversaient l’Esplanade de part en part. Parmi eux se trouvait George qui re-connut Martin.

– Bonjour, Martin!

– Bonjour, George. Comment vas-tu?

– Je vais bien et toi-même, comment vas-tu? – Je vais bien, merci. Quel bon vent t’amène ici?

– Ah! Je me promenais dans la ville et je suis passé par ici. Quand je t’ai aperçu, je t’ai salué et tu connais le reste. Et toi, que fais-tu par ici?

– Oh! J’essaie de faire la volonté de Dieu de toutes mes forces et je me demande si j’y arrive.

Alors Martin se tut pour laisser mijoter le nom divin dans l’esprit de George. Puis il dit à George:

– George, je te donne un petit pain, attend un peu, il est dans mon portefeuille!

Martin alla chercher son portefeuille dans sa poche arrière. Pendant ce temps, George lui posa la question:

– Qu’est-ce qu'un petit pain?

– Attends de le lire, ça va te plaire.

Il prit son portefeuille de la main gauche et en retira le petit pain de la main droite pour le tendre vers George.

– Tiens, voilà un petit pain! Tu peux le lire… Sur le petit pain était écrit:

« Jésus lui dit: “Va, ta foi t’a sauvé.” Et aussitôt Bartimée recouvra la vue et il cheminait à sa suite. » Mc 10, 52.

– Que veut dire Mc 10, 52?

– Ça veut dire le Livre de Marc, chapitre 10, verset 52; c’est dans la Bible. – Qui est Bartimée?

– C’est un aveugle que Jésus a guéri de sa cécité. – Pourquoi Jésus lui dit-il: « Va, ta foi t’a sauvé. »

alors il se mit à crier: « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi! » et il répète cette de-mande tant de fois que Jésus en passant l’entend. Jésus lui dede-mande ce qu’il veut qu’il fasse pour lui. Et Bartimée de lui répondre: « Rabbouni, que je vois! » Alors Jésus fait la réponse qui est sur le petit pain.

– C’est bien beau cette histoire, mais je n’ai pas la foi de Bartimée, j’aimerais bien l’avoir la foi, mais je ne l’ai pas!

– Si tu veux avoir la foi, tu n’as qu’à dire de ta bouche: « Je crois en Dieu, je crois en Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant et je crois au Saint-Esprit » (Rm 10, 9-10) et tu as la foi, dit Martin pour rassurer George.

– Veux-tu le dire? demanda très doucement Martin.

George hésitait à confesser sa foi en Dieu et Martin respecta cela en se taisant et en espérant qu’il dise les mots qui le sauveraient par la foi en Dieu, au Christ. Puis tout à coup, il entendit:

– Je crois en Dieu, je crois en Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant et je crois au Saint-Esprit!

– Comment se sent-on quand on vient de découvrir que l’on a la foi? demanda Martin. – Je me sens très bien, léger comme l’air; c’est sûrement mon esprit qui a l’avantage, le dessus, répondit George.

– Ah! Ça, c’est un cadeau de Dieu, conclut Martin. – C’est un très beau cadeau, dit George lentement.

– Je comprends que c’est un beau cadeau, répéta Martin. – Martin, j’ai la foi! J’ai la foi! déclara George tout excité.

– Ça va changer ta vie, car tu ne vois plus la vie de la même façon quand tu as la foi. C’est comme si tu étais rassasié et voulais encore manger de la Parole de Dieu qui est douce comme le miel, révéla Martin.

Martin se taisait pour respecter le silence dont George avait besoin pour déguster les délices de sa foi naissante.

– Est-ce que cela t’intéresserait de partager sur la Parole de Dieu dans un groupe de par-tage? Nous sommes six et nous serions sept avec toi si tu acceptes mon offre de faire partie de ce groupe, demanda Martin.

– Qui y a-t-il comme membres dans le groupe? demanda George.

– Il y a trois femmes d’une trentaine d’années, une femme et son mari dans la soixan-taine et moi. À sept, nous serions le nombre idéal, répondit Martin.

– Oui, cela m’intéresse beaucoup pour apprendre la Parole de Dieu, dit George.

– Dans ce cas, veux-tu me donner ton numéro de téléphone pour que je t’appelle quand il y aura rencontre de partage sur l’Évangile? demanda Martin.

– Est-ce que j’ai des choses à amener, je n’ai pas de Bible chez moi? demanda George. – Non, je distribue des feuilles copiées de l’Évangile pour le partage, tu n’as besoin que de ton cœur, de ton esprit, de ton âme et de ton corps! répondit Martin.

– Est-ce que quelqu’un de ton groupe aurait une vieille Bible à me vendre pas trop cher, car sur l’aide sociale on n’est pas riche? confessa George.

– Je m’occupe de te trouver une Bible et un Catéchisme pour pouvoir interpréter correc-tement la Bible. Tu pourras fouiller avantageusement dans les deux livres pour te former par toi-même et pour partager tes découvertes aux autres du groupe. Et je t’en ferai ca-deau dès qu’on se revoit! dit Martin. Puis il ajouta:

– J’ai deux invités pour souper ce soir, veux-tu te joindre à nous, nous serons alors quatre, ce sont deux membres du groupe de partage évangélique. Tu seras en mesure alors de les rencontrer, ils ne sont pas gênants du tout.

– Oui, je veux bien aller souper chez toi. Est-ce que j’amène quelque chose à manger? demanda George.

ro de téléphone.

– Moi, je m’en vais préparer le souper si tu veux venir m’aider, il y aurait des légumes à préparer, demanda Martin.

« Je te rends grâce, Seigneur, de tout mon cœur, tu as en-tendu les paroles de ma bouche. Je te chante en présence des anges. » Ps 138, 1

Dans le document Martin et les petits pains, Denis Rouleau, ofs (Page 104-109)