• Aucun résultat trouvé

4 CONTEXTE DE L’ÉTUDE

4.1 L E CERN

Fondé en 1954, le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire2, est l’un des centres de recherche scientifique les plus reconnus dans le monde. Situé à Genève, à la frontière franco-suisse, il accueille des centaines de chercheurs, ingénieurs, techniciens et scientifiques venant de différents pays et qui œuvrent dans des domaines variés.

Aujourd’hui, le CERN a entrepris de sonder les mystères de la naissance de l’Univers grâce à son Grand collisionneur de hadrons (LHC), un gigantesque accélérateur de particules qui va permettre de repousser un peu plus loin les limites de la connaissance.

4.1.1 La physique des particules

La physique des particules est une discipline de la physique qui étudie l’infiniment petit, notamment pour comprendre l’infiniment grand. L’Univers, tel que nous le connaissons, s’est formé à partir des plus petits constituants de la matière connus à ce jour : les particules élémentaires. Ces particules sont décrites par la théorie du Modèle standard, reproduit ci-dessous3 :

En violet, ce sont les quarks (up, charm, top, down, strange et bottom), les éléments les plus petits découverts jusqu’à présent. En vert, les leptons qui, avec les quarks, forment la famille des fermions. Les trois colonnes (I, II et III) divisent les fermions en trois autres familles de particules, appelées « générations » qui se distinguent par la masse de leurs éléments, toujours plus

2 D’après le site web public du CERN, le 22.06.2011 : http://public.web.cern.ch/public/fr/About/About-fr.html.

3 Schéma proposé par le site web de Wikipedia, le 12.08.2011 : http://en.wikipedia.org/wiki/Standard_Model.

9 grande selon la génération. Enfin, les particules en rouge, les bosons, sont des particules de champ, qui correspondent aux éléments porteurs des quatre forces fondamentales (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle). Grâce à ce modèle, les physiciens sont parvenus à expliquer toutes les forces qui gouvernent notre univers, sauf la force gravitationnelle, pourtant la plus familière de toutes. En effet, la force gravitationnelle, ou simplement « la gravité », a été définie par la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein, qui, pour des raisons mathématiques, ne peut être prise en compte dans la théorie du Modèle standard. De plus, ce modèle repose sur l’existence d’une particule dite

« fictive » qu’est le « boson de Higgs ». Cette particule a été proposée dans les années 1960 par les physiciens Robert Brout, François Englert et Peter Higgs ; elle n’existe que sous la forme d’hypothèse et n’a pu être observée de façon expérimentale, mais elle permettrait de confirmer le Modèle standard et d’ouvrir la voie à une unification des quatre forces. Cette unification aboutirait à ce que les physiciens nomment la « théorie du tout », une théorie universelle qui intégrerait la gravité dans le Modèle standard et permettrait de décrire l’ensemble des interactions fondamentales. C’est pourquoi le boson de Higgs fait aujourd’hui l’objet d’une traque sans relâche de la part des physiciens qui, au CERN, tentent de le découvrir à l’aide d’un accélérateur de particules : le Grand collisionneur de hadrons.

4.1.2 Le LHC

Construit à environ 100 mètres sous terre, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN constitue le plus grand instrument de mesure du monde. Avec son anneau de près de 27 kilomètres de circonférence, ses quatre grandes expériences (ATLAS, CMS, ALICE et LHCb) et ses quelques 9300 aimants refroidis à une température de -271° Celsius à l’hélium superfluide, le LHC représente des années d’efforts et de collaboration de la part de toute la communauté du CERN et des scientifiques du monde entier. Son but : recréer les conditions du Big Bang pour pouvoir comprendre les touts premiers instants de la naissance de l’Univers. Pour cela, des faisceaux de particules, les hadrons (des protons et des ions de plomb) sont injectés dans l’accélérateur et circulent à l’intérieur de celui-ci, dans un sens comme dans l’autre, jusqu’à atteindre des vitesses proches de celle de la lumière. D’énormes aimants servent à diriger les faisceaux de sorte qu’au moment voulu les particules entrent en collision les unes avec les autres dans les différentes expériences.

Cela permettra par la suite d’analyser les réactions et les trajectoires des collisions et ainsi, peut-être, de résoudre les mystères de l’apparition de la matière.

10 Conçu dans les années 1980 puis approuvé en 1994 par le Conseil du CERN, le projet LHC arrive enfin à son terme en 2008 et le démarrage effectué le 10 septembre de la même année est une réussite. Toutefois, un incident technique survient le 19 septembre et met fin à l’exploitation de l’accélérateur. Une connexion à l’intérieur d’un aimant a « surchauffé », ce qui a entraîné un dégagement de chaleur important et une élévation soudaine de la température dans la machine, provoquant la destruction de certaines pièces de l’accélérateur. Une longue période de réparations et de contrôles commence alors et la date de redémarrage de l’accélérateur doit être plusieurs fois repoussée. Une année plus tard, à la fin du mois d’octobre 2009, les premiers tests dans les différents secteurs du LHC se concrétisent et, le 20 novembre, les faisceaux de particules circulent à nouveau dans la machine. Les premières collisions, à basse énergie, s’effectuent déjà trois jours plus tard, mais les physiciens doivent encore patienter quelques mois avant de pouvoir exploiter pleinement le LHC et ses expériences. En effet, l’accélérateur doit s’arrêter le 16 décembre afin de tester les faisceaux à des énergies plus élevées puis de préparer la machine à supporter ces très hautes énergies, notamment du point de vue de son système électrique, dont la défaillance a été à l’origine de l’incident de 2008. Après une phase de mise en service à des énergies toujours plus élevées, le 30 mars 2010, à 13h06, les premiers faisceaux entrent en collision à l’énergie maximum d’exploitation du LHC, 7 TeV (téraélectronvolts). C’est ainsi que le programme de physique est lancé pour une période d’exploitation initiale de 18 à 24 mois, qui sera ensuite prolongée d’une année.

4.1.3 Le Bulletin du CERN, une stratégie de communication interne

Afin de pouvoir communiquer avec ses collaborateurs, le CERN publie un journal bilingue (anglais et français), le Bulletin. Ce bimensuel contient des articles relevant de divers domaines et est diffusé sous forme imprimée au sein de l’Organisation, mais une version électronique est également disponible sur le site web public du CERN4. Le plus souvent traduit de l’anglais vers le français, le Bulletin est un journal interne destiné avant tout aux

« Cernois », et dont le but premier est d’informer les membres du personnel du CERN de ce qui se passe au sein de l’Organisation. Il semble que le Bulletin aurait un deuxième but, plus discret mais néanmoins important : rassembler et motiver son personnel autour de ses grands projets, et plus particulièrement, depuis une vingtaine d’années, le LHC. En effet, le

4 Page web du Bulletin du CERN, le 04.05.2011 :

http://cdsweb.cern.ch/journal/CERNBulletin/2011/18/News%20Articles/?ln=fr.

11 Dictionnaire encyclopédique des sciences de l’information et de la communication nous donne la définition suivante de la communication interne :

Communication dans les organisations destinée à obtenir l’adhésion des membres aux objectifs de celle-ci. Elle s’inscrit donc dans une logique de mobilisation et de motivation du personnel.5

Il est donc capital pour le bon fonctionnement d’une institution et pour l’amélioration de son efficacité que son personnel reste motivé, surtout lorsqu’elle traverse des périodes de crise ; des employés informés, soudés et motivés contribuent ainsi à la réussite de l’institution. Le Bulletin, publié dans les deux langues officielles du CERN, doit atteindre ces objectifs afin que tous les collaborateurs de l’Organisation prennent conscience de leur importance dans les projets de leur laboratoire.

À la fin de l’année 2008, Rolf-Dieter Heuer prenait la place de Robert Aymar en tant que directeur général du CERN. Marqué par un démarrage prometteur de l’accélérateur, Rolf Heuer s’est alors donné pour priorité de mener une campagne de communication efficace et transparente sur le projet LHC au sein de l’Organisation et l’une de ses contributions a été d’instaurer dans le Bulletin une rubrique spécialement consacrée aux événements d’actualité concernant l’accélérateur de particules : Dernières nouvelles du LHC. Les articles de cette rubrique rendent compte des avancées effectuées autour de l’accélérateur, depuis l’année 2009 jusqu’à aujourd’hui.