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Ce qui influence le choix du métier d’enseignant

CHAPITRE V. MOTIVATIONS, CHOIX ET REPRÉSENTATIONS

1. Le choix du métier

1.3. Ce qui influence le choix du métier d’enseignant

1.3.1. Les enseignants

Tableau 1.5. Influence des professeurs dans le choix du métier d’enseignant

Influence des professeurs N %

Oui 91 53,5

Non 79 46,5

Total 170 100

Tableau 1.6. Influence des professeurs dans le choix du métier d’enseignant

selon la discipline des futurs enseignants

Influence des

professeurs

Pas d’influence des professeurs

Total Discipline des futurs

enseignants Ν % Ν % Ν % Lettres 43 64,2 24 35,8 67 100 EPS 9 29 22 71 31 100 Sciences physiques 39 54,2 33 45,8 72 100 Total 91 53,5 79 46,5 170100

Examiner l’influence des individus dans l’orientation vers le métier d’enseignement nous permettra de compléter notre analyse en ce qui concerne l’accès au métier. Plus spécifiquement, l’influence de professeurs au collège et au lycée semble avoir une grande importance (pour 53,5% de la population, voir tableau 1.5.). Il semble que la plupart des enseignants aient été influencés dans leur choix par d’autres enseignants.

Toutefois, il est plus significatif d’examiner sa corrélation avec la discipline où les écarts19 sont plus visibles (voir tableau 1.6.). Plus spécifiquement, les futurs professeurs de lettres ont été majoritairement influencés dans cette décision par leurs

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professeurs (64,2%). Ce qui signifie que les futurs enseignants de lettres entretenaient une communication plus étroite avec leurs professeurs lorsqu’ils étaient élèves. Ce qui pourrait être lié à l’amour de la discipline éprouvé plus particulièrement par les candidats en lettres. Viennent ensuite les candidats en sciences physiques, avec un taux plus modéré (54,2%). En revanche, il est surprenant que la majorité des candidats en EPS nous aient déclaré ne pas avoir été influencés par leurs professeurs (71%), ainsi que le confirment la plupart de nos données qualitatives : « Non, pas vraiment,

j’avais des souvenirs particuliers qui m’ont amené à suivre ce métier, pas vraiment des profs » (Fabien, 24 ans, étudiant en STAPS). Par conséquent, nos données

montrent que la plus forte influence provient des professeurs du secondaire, à l’exception du cas des candidats en EPS. Le taux le plus élevé en ce qui concerne ces derniers est l’influence de leur famille (38,7%).

1.3.2. La famille

Ensuite, les parents, et plus généralement la famille, semblent influencer les jeunes enseignants dans une proportion plus modérée (35,9% de la population) que leurs professeurs de collège et de lycée. La plupart des candidats des trois disciplines déclarent ne pas avoir été influencés par leur famille dans le choix du métier (lettres : 65,7%, EPS : 61,3%, sciences physiques : 63,9%)20. En revanche, les résultats des entretiens révèlent une certaine influence, non seulement des professeurs mais également des parents (ainsi que des grands-parents !) :

« J’avais un prof au niveau du bac qui m’a vraiment encouragée à passer le concours, il m’a aidée à travailler sur les éditions des librairies, il m’a donné envie de faire ce métier. Mon grand père aussi était prof de biologie et ma grand-mère institutrice de maternelle. C’étaient les origines aussi » (Lucie, 25 ans, PLC2 de

lettres modernes).

« Depuis toujours, ma mère admirait les profs, et moi, quand j’étais petite ; je voulais devenir prof. Après, au collège et au lycée, je voulais devenir enseignante de plus en

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plus grâce aux profs des lettres classiques » (Hélène, 24 ans, PLC2 de lettres

classiques).

« Mes parents m’ont toujours poussée à passer le concours pour être fonctionnaire surtout. Ils m’ont toujours encouragée à faire ce métier. Ils m’ont dit que c’était bon pour moi, etc. » (Juliette, 23 ans, étudiante en lettres modernes).

« C’est la culture du sport par mes parents, et voilà c’étaient des choses que je

connaissais et que j’ai appréciés » (Johanne, 27 ans, étudiante en STAPS).

Nos données quantitatives nous amènent à la conclusion que les jeunes générations préfèrent accepter une certaine influence de la part des professeurs plus que de leurs parents. Cependant, en combinant l’entretien avec les recherches récentes, nous constatons que certains étaient entourés de professeurs dans leur famille et que cette présence a joué un rôle essentiel. L’influence des professeurs et des parents est significative, comme le souligne aussi Baumard21 dans son étude sur les nouveaux enseignants (2009 : 36). Elle considère les parents et les professeurs comme les deux « vecteurs » les plus fréquents de ce goût pour le métier d’enseignant. Plus spécifiquement, les parents-enseignants sont ceux qui recommanderaient le métier à leurs enfants. Selon elle, le taux de parents-enseignants dans le second degré qui inciterait leurs enfants à opter pour la même voie est de 48%. C’est la raison pour laquelle les enfants des parents enseignants (au moins un parent enseignant) sont surreprésentés au sein des nouvelles générations (voir aussi, plus haut, pour les parents). Esquieu fait notamment observer pour les enseignants du second degré que 16% ont un parent enseignant et 9% un grand-parent . En ce qui concerne le genre, comme l’avait observé Chapoulie (1987 : 69), pour les enfants d’instituteurs et professeurs, ce sont davantage les candidates que les candidats qui sont attirées par le professorat. Dans notre enquête22, les femmes-futures enseignantes étaient issues d’une classe sociale plus aisée que les hommes.

Selon l’analyse de Jellab (2006 : 120), « Le projet de devenir enseignant n’est indépendant ni de sa socialisation familiale, ni de sa socialisation scolaire, ni encore des types d’interaction construits entre le sens parental associé à l’école et à la

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Maryline Baumard est journaliste. Elle a longtemps collaboré au Monde de l’Education.

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manière dont celle-ci pense l’univers familial de l’élève (futur enseignant). C’est à l’interface d’une histoire familiale23 et d’une socialisation scolaire plus ou moins réussie que prend sens le souhait de devenir enseignant, socialisation qui laisse entrevoir la place accordée aux savoirs (scolaires) et à l’identification de soi, en tant que sujet, à ces savoirs ».

1.3.3. Le passé amical et scolaire

Ensuite, en ce qui concerne l’influence exercée par les amis, les résultats montrent qu’elle n’est pas importante (12,9%) et l’analyse révèle pour les trois disciplines que les candidats les moins influencés par leurs amis sont les candidats de sciences physiques à un faible taux de 9,7% (lettres : 16,4%, EPS : 12,9%)24.

En revanche, 42,4% des jeunes se sentent affectés par leurs expériences d’élèves dans le choix du métier d’enseignant. Cet impact est plus visible pour les futurs enseignants de lettres (47,8%) que pour les autres (EPS : 35,5%, sciences physiques : 40,3%)25. Nous avons vu en effet que la plupart des participants en lettres avaient une relation très forte avec leurs professeurs à l’école et qu’ils ressentaient un réel amour pour leur discipline. Ce qui signifie que leur expérience scolaire totale a probablement favorisé leur inclination vers le professorat26.

Il semble cependant que les futurs enseignants de notre enquête ne soient pas fortement marqués par leurs expériences d’étudiants dans le choix du métier (28,2%)27, ce qui signifie que leur décision était indépendante de leur expérience universitaire. Par conséquent, notre résultat initial, selon lequel l’âge de 19-25 ans est le plus représentatif pour le choix du métier, semble être indépendant de leur expérience d’étudiants

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Toutefois, Jellab (2006 :240) n’accepte pas totalement l’existence d’une reproduction sociale par rapport aux jeunes enseignants dont l’un des parents est enseignant, dans la mesure où non seulement le contenu des disciplines enseignées est différent d’avant, mais aussi dans la mesure où les réalités professionnelles sont extrêmement différentes de celles des générations anciennes.

24

On n’observe pas d’écarts significatifs : X2 : 1,4, df : 2, p : 0.5 (p>.05).

25

Il n’y a pas non plus à ce niveau d’écarts significatifs: x2 : 1,5, df : 2, p : 0,5 (p>.05).

26

Finalement, une minorité des personnes interrogées (7,1% de la population) déclarent avoir connu une autre influence (hormis les cas mentionnés), par exemple une expérience professionnelle auprès d’adolescents (cours particuliers, pratiques sportives, etc.).

27

En corrélation avec la discipline (comme variable indépendante), il n’y a pas d’écarts significatifs. Les candidats des trois disciplines déclarent généralement ne pas avoir été influencés par leur expérience d’étudiants (lettres : 62,7%, EPS : 74,2%, sciences physiques : 79,2%) : x2 : 4,8, df : 2, p:0,1 (p>.05).

1. 4. Un choix sous pression

La pression d’avoir à effectuer un choix rapide de peur de ne pas trouver d’emploi est un autre paramètre déterminant le choix du métier d’enseignement. Il s’agit de problèmes de précarité et de contraintes socio-économiques liées au chômage. Cette pression est liée aux conditions actuelles et, en particulier, ce sont les parents qui encouragent principalement leurs enfants à faire une carrière dans la fonction publique pour s’assurer la sécurité d’emploi : « C’est difficile de décider en

terminale, j’avais la pression de mes parents aussi, mais mon amour du sport m’a amené à choisir » (Emmanuel, 25 ans, étudiant en STAPS). « Mes parents m’ont toujours poussée à passer le concours pour être fonctionnaire surtout. Ils m’ont toujours encouragée à faire ce métier. Ils m’ont dit que c’était bon pour moi, etc. »

(Juliette, 23 ans, étudiante en lettres modernes). C’est pourquoi un grand nombre d’élèves décident rapidement de devenir enseignants avant le bac afin de faire des études d’enseignement puis de se présenter aux concours de recrutement. De toute façon, le concours est une voie imposée : « J’ai choisi ce métier vers 15-16 ans, parce

que les Français sont très pessimistes sur leur avenir, sur leur carrière professionnelle, donc il faut faire le choix du métier très rapidement, malgré les difficultés des concours. Mais, à l’âge de 16 ans, ils n’ont pas cette vision. Il faut connaître les filières de staps. Donc, moi, j’ai choisi Éducation et motricité qui conduit au concours…» (Maxime, 24 ans, étudiante en STAPS).

La question de la réorientation professionnelle - qui concerne surtout les professeurs de physique-chimie - constitue un paramètre important au cours de la carrière des futurs enseignants, notamment pour ceux qui avaient initialement effectué un parcours d’ingénieur ou d’architecte (voir Benjamin et Michael), et qui ont ensuite changé de voie pour devenir enseignants. Après des études de sciences physiques, il n’est d’ailleurs pas obligatoire de se tourner vers une carrière d’enseignant car il existe d’autres choix professionnels. Cette situation est davantage caractéristique en physique-chimie que dans les autres disciplines. En effet, les études de lettres n’offrent pas beaucoup de débouchés professionnels autres que l’enseignement.

« Il y avait des professeurs au lycée qui m’ont influencé en physique, notamment de la seconde à la terminale, qui m’ont donné envie de faire ce métier. Après, en licence,

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j’avais postulé pour faire architecture, mais ça n’a pas marché, je me suis donc dirigé vers le métier de prof » (Benjamin, 25 ans, PLC2 de physique).

« J’avais un parcours d’ingénieur, puis j’ai commencé, en fait, à donner des cours particuliers mathématiques-physique à l’âge de 24-25 ans, j’ai fait aussi d’autres choses commerciales et j’ai décidé de passer le concours » (Michael, 32 ans, PLC2 de

physique).

D’autres encore ont passé des tests pour savoir quel métier leur conviendrait. Amélie (26 ans, PLC2 de physique) était initialement ingénieure, mais elle a très vite compris que ce métier n’était pas fait pour elle. Elle a alors passé des tests d’orientation, qui ont tous montré qu’elle avait une inclination vers le métier d’enseignement. Amélie a donc fait pleinement confiance aux résultats des tests.

« En fait, le métier d’ingénieure ne me convenait pas. J’étais très jeune et j’avais des capacités intellectuelles. Donc, effectivement, ça ne m’allait pas et j’ai été réorientée. Je me suis inscrite à un test d'orientation de carrière. Il y avait plein de questions devant l’ordinateur et le programme pouvait faire des statistiques pour voir quel métier nous conviendrait le mieux. Moi, j’étais décidée à suivre le métier d’enseignant mais, à partir de ce moment-là, j’ai été sûre de moi. J’ai trouvé. Il m’a dit que ma personnalité correspondait aux situations d’enseignement. C’est tout. C’est compliqué pour les jeunes qui essaient de trouver leur métier ».

Amélie souligne à partir de son exemple que le choix du métier est une question très difficile pour les jeunes d’aujourd’hui, étant donné que les problèmes socio-économiques ne donnent pas à tous l’occasion de connaître leurs véritables possibilités ou de faire ce qu’ils souhaitent réellement.

1.5. Les hésitations à se tourner vers le métier d’enseignant

Nos données relatives à la question de l’hésitation initiale de certains jeunes face au métier d’enseignement pourraient compléter nos résultats sur la question de la vocation. Elles fournissent également des indications sur les représentations que les jeunes ont actuellement de la profession d’enseignant. Plus spécifiquement, dans notre

population, un pourcentage important de participants (soit 44,1%) déclarent avoir hésité à se lancer dans une carrière d’enseignant. Il s’agit de près de la moitié de notre échantillon. Dans cette population, les futurs enseignants en sciences physiques sont moins hésitants (37,5%) que ceux des autres disciplines28 (50,7% hésitent en lettres et 45,2% en EPS). Ces pourcentages pourraient révéler que de nombreux futurs enseignants en sciences physiques se tournent ver le métier comme vers une vocation, sans hésitation. Rappelons que la majorité des participants de sciences physiques (68,1%) estiment que le métier d’enseignement est une vocation et qu’ils ont pour motivation première la transmission des connaissances. En outre, étant donné que le domaine des sciences physiques offre des alternatives professionnelles au professorat, il semble que les candidats en physique-chimie qui décident de suivre une carrière d’enseignant soient plus sûrs pour leur décision et qu’ils soient moins soumis au stress que les autres.

Tableau 1.7. Les raisons d’hésitation selon les futurs enseignants

Les raisons d’hésitation N %

Les difficultés à choisir entre différents métiers 16 21,3 Les problèmes de comportement des élèves 12 16,8

Le bas salaire 11 14,8

La peur de ne pas convenablement tenir son rôle dans la classe 10 13,4

Le niveau d’étude élevé 9 11,2

La mobilité géographique et les conditions difficiles de travail 8 10,1

Le travail fatigant 5 6,6

Le manque de perspectives 4 5,5

Total 75 100

Il est cependant intéressant de préciser quelles sont les raisons de l’hésitation (voir Tableau 1.7.) afin de pouvoir analyser les conceptions du métier des futurs enseignants. Les répondants ont invoqué comme première raison d’hésitation les difficultés à choisir entre différents métiers (21,3%). Durant leurs études universitaires, les étudiants découvrent plusieurs filières et le métier d’enseignement n’est donc pas la seule carrière qui s’offre à eux. Ce qui prouve que les candidats ne

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Chapitre V. Motivations, choix et représentations du métier et de ses évolutions

considéraient pas l’enseignement comme une vocation personnelle. Les répondants mentionnent pour deuxième raison les problèmes de comportement des élèves (16,8%), qui ont un effet dissuasif sur les jeunes29. La troisième raison a trait au bas salaire (14,8%) qui démotive les jeunes à devenir enseignant30. Les raisons d’hésitation suivantes étaient d’importance plus faible : la peur de ne pas convenablement tenir son rôle dans la classe (13,4%), le niveau d’étude élevé (11,2%), la mobilité géographique et les conditions difficiles de travail (10,1%), le travail fatigant (6,6%) et, enfin, le manque de perspectives (5,5%). En fonction du statut de nos répondants, nos résultats montrent que les étudiants ont pour premier motif d’hésitation, à égalité, la faible rémunération (25%) et l’hésitation entre différents métiers (25%). Les stagiaires indiquent aussi comme premier motif l’hésitation entre différents métiers (23,9%) puis ils mentionnent, à égalité, à la deuxième place, le comportement des élèves (17,4%) et la peur de ne pas tenir convenablement leur rôle face à la classe (17,4%). Ce qui signifie qu’en travaillant dans la classe, les stagiaires accordent plus d’importance que les étudiants aux problèmes de gestion des élèves et à la stabilisation de leur rôle en tant qu’enseignants.

Si l’on considère maintenant les résultats en fonction des disciplines, les futurs enseignants en lettres mentionnent pour premier motif d’hésitation le comportement des élèves (35,5%) et pour second motif l’hésitation entre différents métiers (29%) :

« J’hésitais quelquefois, parce que ce n’est pas un métier facile. Ce sont les relations avec les élèves. En fait, je sors de cours chaque fois et je me demande si je suis vraiment fait pour ce métier. Parce que je n’ai pas choisi ce métier par vocation, c’était plus un choix pour le concours. En fait, c’est un métier qui me fait toujours réfléchir sur moi et sur les élèves » (Frédéric, 28 ans, PLC2 de lettres modernes). Il

est intéressant de constater que les jeunes de notre enquête appréhendent la réalité du métier et qu’ils ont conscience des problèmes actuels qui surviennent dans la classe du fait du comportement des élèves (agitation, indifférence, violence, insultes, etc.) :

« J’avais autre chose à faire par mes bagages universitaires. En fait, ce métier est assez difficile et le problème est qu’on a un plan de conception du métier, après, la réalité du métier est tout à fait différente. Il y a beaucoup d’illusions, j’ai hésité pas mal, voilà » (Chloé, 22 ans, étudiante en lettres modernes).

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voir, plus loin, les inconvénients du métier, p. 146.

30

Par ailleurs, la première raison d’hésiter pour les futurs enseignants en EPS est le niveau d’étude élevé et les concours difficiles (38,5%) et la deuxième raison la faible rémunération (23,1%)31. « J’hésitais un peu parce que les possibilités

d’évolution professionnelle sont de plus en plus limitées. Après, c’étaient aussi les difficultés du concours…» (Jean, 25 ans, PLC2 d’EPS). Nous avons mentionné que la

formation des professeurs d’EPS est exceptionnelle et exigeante. Il y a aussi des filières dans le STAPS et donc une confusion dans le choix des débouchés. Bien évidemment, le niveau des études et le bas salaire constituent des problèmes réels dans le métier que les candidats en EPS semblent relativement bien connaître.

Pour les futurs enseignants en sciences physiques, la première raison est l’hésitation entre différents métiers (30,7%) et la deuxième raison est la peur de ne pas convenablement tenir son rôle dans la classe (26,9%). Comme nous l’avons déjà souligné, la première raison concerne les futurs enseignants en sciences physiques, qui ont aussi d’autres possibilités de débouchés. La deuxième raison du manque de confiance en soi est liée notamment à la peur évidente de ne pas réussir à affronter la situation actuelle dans la classe, qui devient de plus en plus difficile. Il s’agit de la représentation du métier aujourd’hui telle que la révèle les candidats eux-mêmes, informés de la réalité des conditions de travail : « c’est l’actualité de la violence, je me suis informé sur la dégradation de qualité de vie des enseignants ». (Rémi, 22 ans, PLC2 de physique). Obin (2005) soutient notamment que les jeunes sont aujourd’hui découragés de suivre un métier qui est souvent présenté même par le cinéma, les médias et les séries télévisées comme un métier difficile, courageux et à risques. D’ailleurs, la peur des élèves difficiles ou violents et la crainte d’être nommé dans un établissement défavorisé démotivent sérieusement les jeunes dans le choix de ce métier.

Dans tous les cas, on estime que les jeunes enseignants de notre enquête, ainsi que le confirment d’autres enquêtes, nous l’avons déjà vu, sont plutôt pragmatiques en ce qui concerne la question de leur carrière. Puis, 44,1% des candidats reconnaissent avoir hésité à choisir ce métier et les trois principales raisons invoquées montrent que les jeunes d’aujourd’hui connaissent bien les difficultés actuelles du métier d’enseignant. Le fait qu’ils choisissent malgré tout la carrière d’enseignant s’explique

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Pour les futurs enseignants en EPS, l’hésitation entre différents métiers concerne un taux relativement faible (15,4%).

Chapitre V. Motivations, choix et représentations du métier et de ses évolutions

probablement par leurs motivations32 initiales pour l’enseignement que nous avons déjà mentionnées, mais aussi par les avantages du métier, que nous allons à présent analyser.