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LE MINISTRE.

A quelle condition donc devons-nous baptiser les petis enfans?

L'ENFANT.

E n signe et tesmoignage qu'ilz sont héritiers de la benediction de Dieu, promise à la generation des fidèles: afin qu'estans venuz en eage, ils re-congnoissent la vérité de leur baptesme, pour en faire leur profit.

LE MINISTEE. ' )

Disons de la Cène. E t premièrement, Quelle est la signification d'icelle?

L'ENFANT.

Nostre Seigneur l'a instituée pour nous as-seurer que par la communication de son corps et de son sang, noz âmes sont nourries en espérance de la vie éternelle.

LE MINISTEE.

Pourquoy est-ce que le Seigneur par le pain nous représente son corps, et par le vin son sang?

L'ENFANT.

Pour signifier que telle propriété qu'a le pain envers noz corps, c'est de les repaistre etsubstenter en ceste vie mortelle: [fol. 63] aussi a son corps envers noz âmes: c'est de les nourrir et vivifier spirituellement. Pareillement, que comme le vin fortifie, refectionne et resiouit l'homme selon le corps: aussi que son sang est nostre ioye, nostre refection, et vertu spirituelle.

LE MINISTRE.

Entens-tu qu'il nous faille communiquer vraye-ment au corps et au sang du Seigneur?

L'ENI'ANT.

l e l'entens ainsi. Car puis que toute la fiance de nostre salut gist en l'obéissance qu'il a rendue à Dieu son père: entant qu'elle nous est imputée, comme si elle estoit nostre, il fault que nous le possédions. Veu que ses biens ne sont pas nostres, sinon que premièrement il se donne à nous.

LE MINISTRE.

Mais ne s'est-il pas donné à nous, quand il s'est exposé à la mort pour nous reconcilier à Dieu son Père, et nous délivrer de damnation?

L'ENFANT.

Si est bien. Mais il ne suffit pas de cela, si-non que nous le recevions, pour sentir en nous le fruict et l'efficace de sa mort et passion.

LE MINISTRE.

L a manière de le recevoir, est-ce point par Eoy?

L'ENFANT.

Ouy. Non seulement en croyant qu'il est mort 1) Le 51. dimanche. — De la Cène. — Christ par Fiance de nostre salut en quoy gist. — Comment nous recevo

2) ut Gallas. et Beza.

MINISTER.

Qua ergo conditione baptizandi sunt infantes?

PUER.

Ut testatum fiat, benedictionis fidelium semini promissae ipsos esse haeredes: quo2) agnita, post-quam adoleverint, baptismi sui veritate, fructum ex eo percipiant, ac proférant.

MINISTER.

Transeamus ad coenam. Ac primo quidem ex te scire velim, quae sit eius significatio.

PUER.

Ideo a Christo instituta est, ut corporis et san-guinis sui communicatione educari in spem vitae aeternae animas nostras nos doceret, idque nobis certum redderet.

MINISTER.

Cur autem pane corpus, vino sanguis Domini figuratur?

PDEE. •

Nempe hinc docemur, quam vim habet panis in nutriendis corporibus, ad sustinendam praesentem vitam, eandem corpori Domini inesse, ad alendas spiritualiter animas. Sicuti vino exhilarantur ho-minum corda, roficiuntur vires, totus homo robora-t u r : .irobora-ta ex Domini sanguine eosdem ab animis nostris usus percipi.

MINISTER.

Ergone corpore Domini et sanguine vescimur?

PUER.

[fol. 77] Ita sentio. Nam quum in eo sita sit tota salütis nostrae fiducia, ut accepta nobis feratur obedientia ipsius, quam patri praestitit, perinde ac si nostra foret: ipsum a nobis possideri necesse est.

Neque enim bona nobis sua aliter communicat, nisi dum se nostrum facit.

MINISTER.

Atqui, nonne tunc se dédit, quum se exposuit in mortem, ut nos a mortis iudicio redemptos patri reconciliaret?

PUER.

Id quidem verum est: sed non satis ost nobis nisi eum nunc recipiamus: quo mortis eius efficacia fructusque ad nos perveniat.

MINISTER.

Recipiendi porro modus an non fide constat?

PUER.

Fateor. Sed hoc simul addo, fieri id, dum non i pain nous représente son corps, et par le vin son sang. —

lesus Christ.

125 CATECHISMUS G-ENEVENSIS. 126 et resuscité pour nous délivrer de la mort éternelle,

et nous acquérir la yie: mais augsi qu'il habite en nous, et est conioinct arec nous en telle union que le chef avec ses membres, afin de nous faire par-t i c i p a i de par-toupar-tes ses graces, en verpar-tu de cespar-te conionction.

LE MINISTRE. *)

Ceste communion ne se fait-elle sinon en la Cène?

L'ENFANT.

Si fait bien. Car nous l'avons par la pre-dication de l'Evangile, comme dit sainct Paul (1 Cor. 1, 21): entant que le Seigneur Iesus nous y promet que nous sommes os de ses os, chair de sa chair (Eph. 5, 30): qu'il est le pain de vie, qui est descendu du Ciel, pour nourrir noz âmes (Iehan 6, 51): que nous sommes un avec luy [fol. 64] comme il est un avec son Père (Iehan 17, 21) et telles choses.

LE MINI6TKE.

Qu'est-ce que nous avons au Sacrement d'ad-vantage, et de quoy nous sert-il plus?

L'ENFANT.

C'est que ceste communion est plus ample-ment conformée en nous, et comme ratifiée. Car combien que Iesus Christ nous soit vrayement com-muniqué, et par le Baptesme, et par l'Evangile, toutesfois ce n'est qu'en partie, non pas pleine-ment.

LE MINISTRE.

Qu'est-ce donc en somme que nous avons par le signe du pain?

L'ENFANT.

C'est que le corps du Seigneur Iesus, entant qu'il a une fois esté offert en sacrifice, pour nous reconcilier à Dieu, nous est maintenant donné pour nous certifier que nous avons part en ceste recon-ciliation.

LH MINISTEM.

Qu'est-ce que nous avons au signe du vin?

L'ENFANT.

Que le Seigneur Iesus nous donne son sang à boire, entant qu'il l'a une fois espandu pour le pris et satisfaction de noz offenses, afin que nous ne doubtions point d'en recevoir le fruict.

LB MINISTRE.

Selon tes responses, la Cène nous renvoyé à la mort et passion de Iesus Christ, afin que nous communiquions à la vertu d'icelle.

solum mortuum credimus, quo nos a morte libera-ret et suscitatum, quo nobis vitam acquirelibera-ret: sed in nobis quoque habitare agnoscimus, nosque illi con-iunctos esse eo unitatis génère, quo membra cum capite suo cohaerent: ut huius unitatis beneficio omnium eius bonorum participes fiamus.

MINISTER.

Num quid hanc communionem per solam coe-nam obtinemus?

PUER.

Imo vero. Nam et per evangelium, teste Paulo, nobis communicatur Christus. E t merito hoc Pau-lus docet: quum illic audiamus, nos carnem esse de carne eius, et ossa ex ossibus: ipsum esse pa-nem vivum, qui e coelo ad nutriendas animas nos-tras, descendit: nos unum esse cum ipso, sicuti cum pâtre unum est: et similia.

Quid amplius ex sacramento consequimur, aut quid praeterea utilitatis nobis confert?

PUER.

[fol. 78] Hoc scilicet, quod ilia, de .qua dixi, communicatio nobis confirmatur et augetur. Ta-metsi enim tum in baptismo, tum in evangelio no-bis exhibetur Christus: eum tarnen non recipimus totum, sed ex parte tantum.

MINISTER.

Quid ergo in symbolo panis habemus?

Corpus Christi, ut semel pro nobis ad nos Deo reconciliandos immolatum fuit, ita nunc quoque no-bis dari: ut certo sciamus, reconciliationem ad nos pertinere.

MINISTER.

Quid in sanguinis2) symbolo?

PUER.

Christum, ut suum sanguinem semel in pecca-torum satisfactionem, pretiumque rederoptionis nos-trae ipsum3) effudit, ita nunc eum nobis bibendum porrigere, ut fructum, qui inde pervenire ad nos debet, sentiamus.

MINISTER.

Secundum has tuas responsiones, sacra Domini coena ad eius mortem nos amandat, ut eius virtuti communicemus.

1) Le 52. dimanche. — Que c'est que nous avons par le signe du pain. — Que c'est que nous avons par le signe du vin. — Que la Cène n'est pas sacrifice. — Christ seul sacrificateur éternel.

2) Sic libri antiguiores omnes. Edd. rece. manuales inde a 1561 et Beza cum suis asseclis scribunt: vini. 3) ipsum om. fere omnes inde a 1550.

127 LE CATECHISME DE GENEVE.

128 Voire. Car lors le sacrifice unique et

perpé-tuel a esté faict pour nostre redemption: pourquoy il ne reste plus sinon que nous en ayons la iouys-sance.

. LE JUNISTEE.

L a Cène donc n'est pas instituée pour faire une oblation du corps de Iesus à Dieu son Père.

L'ENFANT.

Non. Car il n'y a que luy seul à qui appar-tianne cest office, entant qu'il est Sacrificateur éter-nel (Hebr. 5, 5). Mais il nous commande seule-ment de recevoir son corps, et non pas l'offrir (Mattb. 26, 26).

LE MINISTRE. ' )

[fol. 65] Pourquoy est-ce qu'il y a double signe?

L'ENFANT.

Nostre Seigneur l'a faict pour nostre infirmité:

afin de nous donner à congnoistre que non seule-ment il est viande à noz âmes, mais aussi breu-vage: afin que nous cherchions en luy nostre nour-riture pleine et entière, et non ailleurs.

LE MINISTRE.

Tous doyvent-ilz user indifféremment de ce se-cond signe, assavoir du calice?

L'ENFANT.

Ouy: selon le commandement de Iesus Christ, contre lequel il n'est licite de rien attenter.

LE MINISTRE.

Avons-nous en la Cène simplement le tes-moignage des choses dessusdictes, ou si elles y

sont vrayement données?

L'ENFANT.

Entant que Iesus Christ est la vérité, il ne fault doubter que les promesses qu'il fait à la Cène, n'y soyent accomplies: et que ce qu'il y figure, n'y soit vérifié. Ainsi, selon qu'il le promet et repré-sente, ie ne doubte pas qu'il ne nous face partici-pans de sa propre substance, pour nous unir avec soy en une vie.

LE MINISTRE.

Mais comment cela se pent-il faire, veu que le corps de Iesus Christ est au ciel, et nous sommes en ce pèlerinage terrien?

L'ENFANT.

C'est par la vertu incomprehensible de son Esprit, laquelle conioinct bien les choses séparées par distance de lieu.

LE MINISTRE.

Tu n'entens pas donc que le corps soit enclos dedans le pain, ne le sang dedans le calice?

Omnino: tune enim unicum perpetuumque sa-crificium, quod in salutem nostram sufficeret, per-actum est. Proinde nihil restât amplius, nisi ut ipso fruamur.

MINISTER.

Ergo non in hune finem instituta est coena, ut Deo filii sui corpus offeratur.

PUER.

Minime. Solus enim ipse, quum aeternus sit sacerdos, hanc praerogativam habet. Atque hoc sonant eius verba, quum ait: Accipite et mandu-cate. Neque enim ut offeramus corpus suum, sed tantum, ut eo vescamur, illic praecipit.

MINISTER.

Cur duo bus utimur signis?

PUER.

In eo Dominus infirmitati nostrae [fol. 79] con-suluit, quo nos familiarius doceret, se non cibum modo animis nostris, sed potum quoque esse, ne alibi quam in eo solo ullam spiritualis vitae partem quaeramus.

MINISTER.

An utroque uti poraeque omnes absque ex-ceptione debent?

PUER.

Ita fert Christi mandatum: cui ullo modo de-rogare, aliquid contra tentando, summum est nefas.

MINISTER.

Solamne eorum, quae dixisti, beneficiorum sig-nificationem habemus in coena, an illic re ipsa no-bis exhibentur?

PUER.

Quum Dominus noster Christus ipsa sit Veri-t a s , minime dubium esVeri-t, quin promissiones, quas dat illic nobis, simul etiam impleat, et figuris suam addat veritatem. Quamobrem non dubito, quin sic-uti verbis ac signis testatur, ita etiam suae nos substantiao participes faciat, quo in unam cum eo vitam coalescamus.

MINISTER.

Verum, qui hoc fieri potest, quum in coelo sit Christi corpus: nos autem in terra adhuc peregri-nemur?2)

PUER.

Hoc mirifica arcanaque spiritus sui virtute ef-ficit: cui difficile non est sociare, quae locorum in-ter vallo alioqui sunt disiuncta.

MINISTER.

Ergo neé corpus in pane mclusum esse, nee sanguinem in calice imaginaris?

1) Le 53. dimanche. — Double signe pour nostre infirmité. — La vérité est avec la figure. — Iesus Christ en la Cène, et comment. — Que c'est qu'il faut faire pour avoir la vérité du Sacrement, surrection.

2) Antiquiores libri fere omnes habent: peregrinamur. Primus emendavit Gallasius.

Que nous recevons

— Arres de la

re-129 OATEOHISMUS G E N E V E N S I S . 130 Non. Mais aucontraire, pour avoir la vérité

du Sacrement, il nous faut eslevéY noz cueurs en haut au Ciel, où est Iesus Christ en la gloire de son Père, et dont nous l'attendons en nostre re-demption : et non pas le chercher en ces elemens corruptibles.

LE MINISTRE.

Tu entens donc qu'il y a deux choses en ce Sacrement: le pain materiel, et le vin que nous voyons à l'œil, touchons à la [fol. 66] main, et sa-vourons au goust: et Iesus Christ, dont noz âmes sont intérieurement nourries.

L'ENFANT.

Voire. En telle sorte neantmoins que nous y avons mesme tesmoignage, et comme 'une a r r e ' ) de la resurrection de noz corps: entant qu'ilz sont faictz participans du signe de vie.

LE MINISTRE.2)

Quel en doit estre l'usage?

L'ENFANT.

Tel que dit sainct Paul. C'est que l'homme s'esprouve soymesme devant qu'en approcher (1 Cor.

11, 28).

LE MINISTRE.

E n quoy se doit-il esprouver?

L'ENFANT.

Assavoir, s'il est vray membre de Iesus Christ.

LE MINISTRE.

P a r quelz signes le pourra il congnoistre?.

L'ENFANT.

S'il a vraye Eoy et repentance: et s'il aime ses prochains en vraye charité, et n'est point en-taché de haine ne rancune, ne division.

LE MINISTRE.

Mais est il requis'*) d'avoir Foy et charité parfaicte?

-L'ENFANT.

Il faut bien que l'une et l'autre soit entière, et non feincte. Mais d'avoir une telle perfection, à laquelle il n'y ait que redire, cela ne se trouvera pas entre les hommes. Aussi la Cène seroit in-stituée en vain, si nul n'estoit capable de la rece-voir, sinon qu'il fust du tout parfaict.

LE MINISTRE.

L'imperfection donc ne nous empesche point d'en approcher.

L'ENFANT.

Mais au contraire, elle ne nous serviroit do

Nequaquam. Quin potius ita sentio, ut veri-tate potiamur signorum, erigendas esse in coelum mentes, ubi Christus est, et unde eum exspectamus iudicem et redemptorem: in his vero terrenis ele-mentis perperam et frustra quaeri.

MINI8TER.

Ut in summam colligamus quae dixisti: duas in coena res esse asseris: nempe, [fol. 80] panem et vinum, quae oculis cernuntur, attrectantur mani-bus, percipiuntur gustu: deinde Christum, quo in-terius animae nostrae, tanquam proprio suo ali-mento, pascuntur.

PUER.

Verum, et eo quidem usque, ut corporum etiam resurrectio illic nobis, quasi dato pignoro, confir-metur: quum et ipsa vitae symbolo communicent.

MINISTER.

Quis autem rectus erit huius sacramenti ac le-gitimus usus?

PÜER.

Quälern Paulus définit: ut probet se ipsum homo, priusquam eo accédât.

Quidnam in hac probatione inquiret?

PUER.

Num verum sit Christi membrum.

MINISTER.

Quibus ad eius rei notitiam argumentis per-veniet?

PUER.

Si vera sit poenitentia fideque praeditus: si proximos sincero amore prosequatur: si animum ab omni odio malevolentiaque purum habeat.

MINISTER.

Num perfectam in homine tum fidem, tum caritatem exigis?

PUER.

Utramque sane integram et ab omni fuco va-cuam esse convenit. Verum frustra exigatur tam absoluta numeris omnibus perfectio, in qua nihil desideretur, quando tanta nunquam in homine in-veniri poterit.

MINISTER.

Non ergo ab accessu nos arcet imperfectio qua adhuc laboramus.

PDEK.

Quin potius, si perfecti essemus, nullum am-1) un arre 1561 —1566. 2) Le 54. dimanche. — Signe si on est membre de Christ. — Pourquoy on reçoit une seule fois le Baptesme, et la Cène plusieurs fois. 31 est il requis 1545. 1558. 1561 — 1563 . . . . il est requis 1548.

1553. 1559. 1566 suiv.

Caluini opera. Vol. VI. 9 •

131 LE CATECHISME D E G E N E V E . , 132 rien, si nous n'estions imparfaictz. Car c'est une

aide et soulagement de nostre infirmité.

LE MINISTRE.

Ces deux Sacremens ne servent ilz point à autre fin?

L'ENFANT.

Si font, d'autant que ce sont signes et marques de nostre profession.1) C'est à diro, [fol. 67] que par iceux nous protestons que nous sommes du peuple de Dieu, et faisons confession de nostre Chrestienté.

LE MINISTRE.

Que faudroit-il donc iuger d'un homme qui n'en voudroit point user?

L'ENFANT.

Il ne le fauldroit tenir pour Chrestien. Car en ce faisant, il ne se veut point confesser estre tel: et quasi tacitement il desadvoue Iesus Christ.

LE MINISTRE.

Mais suffit-il de recevoir une fois l'un et l'autre?

L'ENFANT.

L e Baptesme n'est ordonné que pour une seule fois, et n'est pas licite de le réitérer. Mais il n'est pas ainsi de la Cène.

LE MINISTRE.

L a raison?

L'ENFANT.

Pource que par le Baptesme Dieu nous in-troduit et reçoit en son Eglise. Apres nous avoir receu, il nous signifie par la Cène, qu'il nous veut continuellement nourrir.

LE M I N I S T R E .2)

A,qui appartient il tant de baptiser, que d'ad-ministrer la Cène?

L'ENFANT.

A ceux qui ont charge publique en l'Eglise, d'enseigner. Car ce sont choses conioinctes que de prescher la Parolle, et distribuer les Sacremens.

LE MINISTRE.

N'en y a il pas certaine probation?

L'ENFANT.

Ouy bien. Car nostre Seigneur donne spéciale-ment la charge à ses Apostres de baptiser, comme de prescher (Matth. 28, 19). E t touchant la Cène,

plius usum inter nos haberet coena: quae suble-vandae nostrae imbecillitati adminiculum esse de-bet ac [fol. 81] imperfectionis subsidium.

MINISTER.

Nullumne praeterea alium finem propositum habent duo haec sacramenta?

PUER.

Sunt etiam professionis nostrae notae et quasi tesserae quaedam. Illorum enim usu fidem apud homines nostram profitemur, et testamur nos unum habere in Christo religionis consensum.

MINISTER.

Si quempiam contingeret eorum usum asper-nari, quo loco habendus esset?

PUER.

Haeo vero obliqua esset Christi abnegatio.

Certe qui talis est, quum se christianum confiteri non dignetur, indignus est, qui inter christianos censeatur.

MINISTER.

Satisne est, in totam vitam utrumque semel récépissé?

PDER.

Usque adeo sufficit unus baptismus, ut repe-tere fas non sit. Coenae autem diversa est ratio.

MINISTER.

Quod est discrimen illud?

PUER.

Per baptismum nos adoptât, et in ecclesiam suam allegit Dominus, ut pro domesticis nos exinde habeafc. Postquam nos adscripsit in numerum suo-rum, per coenam testatur, de nobis continenter alon-dis curam se habere.

MINISTER. ,

Promiscuene ad omnes pertinet tam baptismi quam coenae administratio?

PUER.

Eorum3) quibus mandatum est publicum do-cendi inunus, propriae sunt istae partes. Sunt enim res inter se perpetuo nexu coniunctae, pas-cere ecclesiam salutis doctrina, et sacramenta ad-ministrare.

MINISTER.

[fol. 82] Possisn e mihi scripturae testimonio id comprobare?

PUER.

Baptisandi quidem mandatum Christus pecu-liariter apostolis dédit. I n coenae celebratione exemplum suum iussit nos sequi. Eeferunt autem

1) perfection 1648. ' 2) Le 55. dimanche. — A qui appartient de baptiser, et administrer la Cène.

à qui ne doibt estre baillée. — Pourquoy Iudas a esté receu à la Cène.

3) Nequaquam, sed eorum 1563. 1576 seqq.

— La Cène

133 C A T E C m S M U S G E N E Y E N S I S . 134 il commande que tous la facions à son exemple.

Or il avoit faiet office de Ministre, pour la donner aux autres.

LE MINISTRE.

Mais les Pasteurs qui sont dispensateurs des Sacremens, y doyvent-ilz admettre sans discretion, tous ceux qui s'y présentent?

L'ENFANT.

Touchant du Baptesme, pource qu'auiourdhuy on ne l'administre qu'à petis enfans, il n'est point mestier de discerner. Mais de la Cène, il faut bien que le Ministre regarde de ne la bailler à un homme qu'on congnoist en estre du tout indigne.

Pourquoy? LE MINISTRE.

L ENFANT. ,

Pource que ce seroit polluer et deshonnorer le Sacrement.

LE MINISTRE.

Mais nostre Seigneur y a bien receu Iudas, quelque meschant qu'il fust.

L ENFANT.

Son iniquité estoit encores cachée. E t combien que nostre Seigneur la cogneust, si n'estoit elle pas notoire à tous.

LE MINISTRE.

Que sera ce donc des hypocrites?

L'ENFANT.

L e Ministre ne les peut exclurre, comme in-dignes : mais doit attendre que le Seigneur ait ré-vélé leur meschanceté.

LE MINISTRE.

E t s'il en congnoit quelqu'uns indignes, ou qu'il en soit adverty?

L'ENFANT.

Cela ne suffit point pour les exclurre: sinon

Cela ne suffit point pour les exclurre: sinon