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DES ARTICLES DEXA FOY

21 CATECHISMUS GENEVENSIS. 22 Père, pour exposer pleinement la volunté d'iceluy

35 LE CATECHISME DE GENEVE. 36

L ' E N F A N T .

Non. Car il a diet le contraire. C'est qu'il sera près de nous iusque à la fin (Matth. 28, 20).

LE MINISTRE.

Est-ce de presence corporelle qu'il demeure avec nous?

L ' E N F A N T .

Non. Car c'est autre chose de son corps, qui a esté esleué en haut (Luc 24, 51; Act. 1, 9): et de sa vertu, laquelle est par tout espandue.

LE MINISTRE.

[fol. 16] Comment entens-tu qu'il est assis à la dextre de Dieu son Père?

L'ENFANT.

C'est qu'il a receu la Seigneurie du Ciel et de la terre: afin de régir et gouverner tout (Matth.

28, 18).

LE MINISTRE.

Mais que signifie la dextre, et ceste assiete, dont il est parlé?

L'ENFANT.

C'est une similitude tirée des princes terriens, qui font seoir à leur costé dextre ceux qu'ilz or-donnent Lieutenans, pour gouverner en leur nom.

LE MINISTRE.

Tu n'entens donc sinon ce que dit sainctPaul.

C'est, qu'il a esté constitué Chef de l'Eglise (Ephes.

1, 11), et exalté dessus toute principauté, et qu'il a receu un Nom par dessus tout nom (Phil. 2, 9).

De là viendra iuger les vifz et les morts. Qui est à dire, qu'il apparoistra une fois du ciel en Iu-gement: ainsi qu'on l'y a veu monter (Act. 1, 11).

LE MINISTRE.

Puis que le Iugement sera en la fin du siècle, comment dis-tu que les uns vivront lors, et les autres seront mortz: veu qu'il est ordonné à tous hommes de mourir une fois (Hebr. 9, 27) ?

L'ENFANT.

Sainct Paul respond à ceste question: disant, que ceux qui seront lors survivans, seront subite-ment changez: afin que leur corruption soit abolie, et que leur corps soit renouvelé, pour estre incor-ruptible (1 Cor. 15, 52; 1 Thess. 4, 17).

' LE MINISTRE.

Tu entens donc que ceste mutation leur sera comme une mort, pource qu'elle abolira leur premiere nature, pour les faire ressusciter en autre estât.

PUER.

Minime. Contra enim recepit, se nobiscum fore usque ad finem saeculi.

MINISTER.

Quod autem nobiscum habitat, idne de corporis praesentia intelligendum?

PUER.

Non. Alia enim ratio est corporis, quod in coelum receptum est: alia virtutis, quae ubique est diffusa.

MINISTER.

Quo sensu eum dicis sedere ad patris dexteram?

PUER.

Haec verba significant, patrem illi coeli et ter-rae imperium contulisse, ut omnia gubernet.

MINISTER.

Quid autem tibi significat dextera, et quid haec sessio?

PUER.

[fol. 22] Similitudo est a principibus sumpta, qui ad dexteram suam collocare soient, quibus vices suas commendant.

MINISTER.

Non ergo aliud intelligis, quam quod tradit Paulus: nempe, constitutum esse Christum caput ecclesiae, et supra omnes prineipatus evectum, no-men adeptum esse, quod sit supra omne nono-men.

PDER.

Ita ut dicis.

MINISTER.

Transeamus ad alia.

PUER.

Inde venturus est ad iudicandum vivos et mor-tuos. Quorum verborum sensus est, palam e coelo venturum ad iudicandum orbem, sicut ascendere visuB est.

MINISTER.

Quum iudicii dies futurus non sit ante finem saeculi, quomodo tunc ex hominibus fore aliquos superstites dicis, quandoquidem omnibus constitu-tum est semel mori?

PUER.

Hanc quaestionem solvit Paulus, quum eos, qui tunc supererunt, subita mutatione innovatum iri tradit: ut abolita carnis corruptione induant incor-ruptionem.

MINISTER.

Tu ergo hanc mutationem mortis instar illis fore intelligis: quod primae naturae futura sit abo-litio, et alterius novae initium.

1) Le 13. dimanche. — Christ nostre luge et Advocat.

37 OATECHISMÜS GENEYENSIS. 38 C'est cela.

LBNFANT.

LE MINISTRE.

Nous revient-il quelque consolation de ce que IESUS CHRIST doit une fois venir iuger le monde?

LENFANT.

[fol. 17] Ouy, singulière. Car nous sommes cer-tains qu'il n'apparoistra sinon en noBtre salut.

LE MINISTRE.

Nous ne devons pas donc craindre le dernier Iugement, pour l'avoir en horreur.

L'ENFANT.

Non-pas: puis qu'il ne nous faudra venir de-vant autre iuge, que celuy mesme qui est nostre Advocat, et a prins nostre cause en main pour la défendre.

LE MINISTRE. ' )

Tenons à la troisiesme partie.

L'ENFANT.

C'est la Foy au sainct Esprit.

LE MINISTRE.

A quoy nous profite-elle?

L'ENFANT.

A ce que nous recongnoissions que comme Dieu nous a racheté et sauvé en IESUS CHRIST,2) aussi il nous fait par son sainct Esprit participans de ceste redemption, et du salut.8)

LE MINISTRE.

Comment cela?

L'ENFANT.

Comme le sang de Iesus Christ est nostre la-vement: aussi faut-il que le sainct Esprit en ar-rouse noz consciences, à ce qu'elles soyent lavées (1 Pierre 1, 19; 1 Iehan 1, 7).

LE MINISTRE.

Il faut encore declaration*) plus certaine.

L'ENFANT.

C'est à dire que le sainct Esprit habitant en noz cueurs, nous fait sentir la vertu de nostre Seig-neur Iesus (Rom. 5, 5). Car il nous illumine pour nous faire congnoistre ses graces: il les seelle et imprime en noz âmes, et leur donne lieu en nous (Ephes. 1, 13). Il nous régénère et fait nouvelles creatures (Tit. 3, 5): tellement que par son moyen nous recevons tous lès biens et dons, qui nous sont offers en Iesus Christ.

LH MINISTEE.6)

Que s'ensuit-il?

L'ENFANT.

La quatriesme partie: où il est diet, que nous croyons l'Eglise catholique.

Sic sentio.

MINISTER.

An aliquod inde gaudium recipiunt nostrae conscientiae, quod Christus semel futurus sit mundi iudex?

PÜEE.

Recipiunt et quidem singulare. Certo enim non nisi in salutem nostram venturum scimus.

MINISTER.

[fol. 23] Non ergo reformidare nos convenit hoc iudicium, ut nobis horrorem incutiat.

PUER.

Minime vero: quando non nisi ad eius iudicis tribunal stabimus, qui patronus quoque noster6) est, quique nos in fidem clientelamque suam suscepit.

MINISTER.

Yeniamus iam ad tertiam partem.

PUER.

Ea est de fide in spiritum sanctum.

MINISTER.

Quid vero nobis confert?

PUER.

Nempe hue spectat, ut noverimus, Deum, sicuti nos per filium redemit et servavit, ita per spiritual facere nos huius redemptionis ac salutis compotes.

Quomodo?

PDER.

Quemadmodum purgationem habemus in Christi sanguine, sic eo aspergi conscientias nostras 7) neoesse est, ut abluantur.

Hoc clariori etiamnum expositione indiget.

PUER.

Intelligo spiritum De,i, dum in cordibus nos-tris habitat, efficere ut Christi virtutem sentiamus.

Nam ut Christi bénéficia mente concipiamus, hoc fit-'^iri^as sancti illuminatione : eius persuasione fit, -ut cordibus nostris obsignentur. Denique, so-lus ipse dat illis in nobis locum. Régénérât nos, facitque ut simus novae creaturae. Proinde, quae-cunque nobis offeruntur in Christo dona, ea Spiri-tus virtute recipimus.

MINISTER. '

Pergamus.

Sequitur quarta pars, in qua confitemur credere unam sanctam ecclesiam catholicam. nos

1) Le 14. Dimanche. — La 3. partie. Du sainct Esprit et de ses graces. 2) par Iesus Christ 1548 suiv.

3) et salut 1561. 4) D faut declaration 1548. Il faut à ceci declaration 1553 suiv. 5) Le 15. dimanche.

— La quatriesme partie qui est de l'Eglise. — Que c'est qu'Eglise. — Fruict de la mort de Christ. — Catholique. — La com-munion des fidèles.

6) noster om. Ed. Bezae et quae earn sequuntur. 7) Edd. nonnullae addunt: per spiritum sanctum.

3*

39 L E CATECHISME D E G E N E V E . 40

LE MINISTRE.

Qu'est-ce que l'Eglise catholique?

L'ENFANT.

[fol. 18] C'est la compagnie des fidèles que Dieu a ordonné et eleu à la vie éternelle.

LE MINISTRE.

Est-il nécessaire de croire cest article?

L'ENFANT.

Ouy bien, si nous ne voulons faire la mort de Iesus Christ oysive, et tout ce qui a desia esté

re-cité: car le fruict qui en procède, est l'Eglise.

LE MINISTRE.

Tu dis donc, que iusques à ceste heure, il a esté parlé de la cause et du fondement de salut, entant que Dieu nous a receu en dilection, par le moyen de Iesus Christ, et conformé1), en nous ceste grace par son sain.ct Esprit. Mais que maintenant est demonstré l'effect et l'accomplissement de tout cela, pour en donner meilleure certitude.

L'ENFANT.

Il est ainsi.

LE MINISTRE.

E n quel sens nommes-tu l'Eglise saincte?

L'ENFANT.

Pource que ceux que Dieu a eleu, il les ius-tifie et purifie à saincteté et innocence (Rom. 8, 29), pour faire en eux reluire sa gloire. E t ainsi Iesus Christ ayant rachepté son Eglise, l'a sanctifiée, afin qu'elle fust glorieuse, et sans macule (Ephes.

5, 25).

LE MINISTRE.

Que veut dire ce mot catholique ou univer-selle?

L'ENFANT.

C'est pour signifier, que comme il n'y a qu'un Chef des fidèles: aussi tous doyvent estre unis en un corps. Tellement qu'il n'y a pas plusieurs Egli-ses, mais une seule, laquelle est espandue par tout le monde (Eph. 4, 3; 1 Cor. 12, 12. 27).

LE MINISTRE.

E t ce qui s'ensuit de la Communion des Sainctz qu'emporte-il?

L'ENFANT.

Cela est adiousté pour mieux exprimer l'unité qui est entre les membres de l'Eglise. E t aussi par cela nous est donné à entendre, que tout ce que nostre Seigneur faict de bien à son Eglise, est pour le profit et salut de chacun fidèle: pource que tous ont communion ensemble.

LE MINISTRE.2)

[fol. 19] Mais ceste saincteté que tu attribues à l'Eglise, est-elle maintenant parfaicte?

1) conferme 1548. 1553. 1561. 1562. 1563. 2) mission des péchez. — Kemission des péchez n'est sinon en 1';

MINISTER.

[fol. 24] Quid est ecclesia?

PUER.

Corpus ac societas fidelium, quos Deus ad vi-tam aeternam praedestinavit.

MINISTER.

Estne hoc etiam caput creditu necessarium?

PUER.

Imo vero: nisi facere velimus otiosam Christi mortem, et pro nihilo ducere quidquid hactenus re-latum est. Hic enim unus est omnium eflectus, ut sit ecclesia.

MINISTER.

De causa ergo salutis fuisse hactenus tractatum, eiusque fundamentum ostensum intelligis, quum ex-poneres, Christi meritis et intercessione, nos fuisse in amorem a Deo receptos: et hanc gratiam Spi-ritus virtute in nobis confirmari. Nunc vero expli-cari horum omnium effectum, quo certior ex re ipsa fides constet.

PUER.

Ita res habet.

MINISTER.

Porro ecclesiam quo sensu nommas sanctam?

PUER.

Quia scilicet quoscunque elegit Deus, eos ius-tificat, reformatque in sanctitatem ac vitae inno-centiam, quo in Ulis reluceat sua gloria. Atque id est quod vult Paulus, quum admonet, Christum, ecclesiam quam redemit, sanctificasse, ut sit gloriosa puraque ab omni macula.

MINISTER.

Quid sibi vult epitheton catholicae vol univer-salis?

PUER.

Eo docemur, sicut unum est fidelium omnium caput, ita omnes in unum corpus coalescere opor-tere, ut una sit ecclesia per totum orbem diffusa, non plures.

MINISTER.

Quid autem valet illud, quod continuo [fol. 25]

de sanctorum communione additur?

PUER.

Ad exprimendam clarius, quae inter ecclesiae ' membra est, unitatem, hoc positum est. Simul in-dicatur, quidquid beneficiorum largitur Deus eccle-siae, in commune omnium bonum spectare: quum inter se omnes communionem habeant.

MINISTER.

Verum, estne haec, quam ecclesiae tribuis, sanc-titas iam perfecta?

Le 16. dimanche. — L'Eglise encore imparfaicte. — De la

re-41 CATECHISMUS G E N E V E N S I S . 42

L'ENFANT.

Non pas, cependant qu'elle bataille en ce monde.

Car il y a tousiours des reliques d'imperfection, les-quelles ne seront iamais ostées, iusqu'à ce qu'elle soit plainement conioincte à son Chef Iesus Christ duquel elle est sanctifiée.

LE MINISTRE.

E t ceste Eglise ne se peut elle autrement con-gnoistre qu'en la croyant?

L'ENFANT.

Il y a bien Eglise de Dieu visible, selon qu'il nous a donné les enseignes pour la congnoistre:

mais il est icy parlé proprement de la compaignie de ceux que Dieu a eleu pour les sauver: laquelle ne se peut pas pleinement voir à l'œil.

LE MINISTRE.

Que s'ensuit-il?

L'ENFANT.

l e croy la remission des péchez.

LE MINISTRE.

Qu'entens-tu par ce mot de remission?

L'ENFANT.

Que DD3U par sa bonté gratuite remet et quitte à seB fidèles leurs fautes: tellement qu'elles ne vien-nent point en compte devant son iugement, pour les en punir.

LE MINISTRE.

De cela il s'ensuit que nous ne méritons pas par satisfactions, que Dieu nous pardonne.

L'ENFANT.

Voire. Car le Seigneur Iesus a faict le paye-ment, et en a porté la peine. De nostre part nous ne pouvons apporter aucune recompense: mais faut que recevions par la pure libéralité de Dieu, par-don de tous noz mesfaictz.

LE MINISTRE.

Pourquoy metz-tu cest article après l'Eglise?

L'ENFANT.

Pource que nul n'obtient pardon de ses péchez, que premièrement il ne soit incorporé au peuple de Dieu, et persevere en unité et communion avec le corps de C H R I S T : et ainsi qu'il soit [fol. 20] vray membre de l'Eglise.

LE MINISTRE.

Ainsi hors de l'Eglise il n'y a que damnation et mort.

L'ENFANT.

Il est certain. Car tous ceux qui se séparent de la communauté des fidèles, pour faire secte à part, ne doyvent espérer salut, cependant qu'ilz sont en division.

LE MLNISTSE. *)

Que s'ensuit-il?

PUER.

Nondum: quamdiu scilicet in hoc mundo mi-litât. Laborat enim semper infirmitatibus: nec un-quam vitiorum reliquiis penitus purgabitur, donec Christo, suo capiti, a quo sanctificatur, ad plenum adhaereat.

MINISTER.

Potestne autem haec ecclesia aliter cognosci, quam quum fide creditur?

PUER.

Est quidem et visibilis Dei ecclesia, quam no-bis certis indiciis notisque descripsit: sed hic pro-prie de eorum congregatione agitur, quos arcana sua electione adoptavit in salutem. E a autem nec cernitur perpetuo oculis, nec signis dignoscitur.

MINISTER.

Quid deinde sequitur?

PUEB.

Credo remissionem peccatorum.

MINISTER.

Quid tibi remissionis verbum significat?

PUER.

Deum gratuita sua bonitate ignoscere ac con-donare peccata fideMbus, ne in iudicium vocentur, aut exigatur de illis poena.

MINISTER.

Hinc sequitur, nos satisfactionibus propriis ne-quaquam promereri quam a Domino peccatorum veniam obtinemus.

PUER.

[fol. 26] Verum. Unus enim Christus, poenam solvendo, satisfactione defunctus est. Quantum ad nos, nihil nobis compensationis suppetit, quod Deo afferamus :2) sed ex mera eius liberafitate, gratuitum hoc beneficium recipimus.

MINISTER.

Cur peccatorum remissionem subnectis ecclesiae?

PUER.

Quia eam nemo consequitur, quin et coadunatus fuerit ante populo Dei, et unitatem cum Christi corpore perseveranter ad finem usque colat: eoque modo testatum faciat, verum se esse ecclesiae mem-brum.

MINISTER.

Hac ratione constituis, extra ecclesiam non nisi damnationem et exitium esse.

PUER.

Omnino. Qui enim discessionem faciunt a Christi corpore, factionibusque scindunt eius uni-tatem, Lis spes omnis salutis praecisa est, quantis-per manent8) in eiusmodi dissidio.

MINISTER.

Récita quod superest.

1) Le 17. dimanche. — La resurrection.

2) Sic princeps. Praeferendum tarnen videtur quod hàbent aliae nonnullae •• offeramus. 3) Beza correxit: maneant.