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Les catégories à inscription peinte Les céramiques peintes de Rhénanie

1.4.2.3 Les inscriptions peintes ornementales

1.4.2.3.1 Les catégories à inscription peinte Les céramiques peintes de Rhénanie

-septentrionale et de la Westphalie sont

produites entre les Ier et IVe siècles (Liesen 1999, 793-798). Aucun atelier n’a été pour l’instant fouillé. Les concentrations de mobilier et la distribution de ces cruches et parfois gobelets indiquent que les centres artisanaux sont situés dans les environs de l’agglomération de Cologne (ibid. : 791 et fig.11)518.

Ces poteries cuites en mode A possèdent généralement uniquement des bandes, des croisillons ou des points faits à la peintures rouge (ibid. : fig.1-10). Quelques individus présentent aussi des motifs végétaux stylisés. Les pièces avec des inscriptions peintes sont rares (3 individus ; ibid. : 791). Il s’agit alors d’invitations à boire (Fig.111) ou à profiter de la vie.

Le travail de B. Liesen a démontré que cette catégorie était peu diffusée. Les occurrences sont limitées à la région colonaise, le long du Rhin et de ses affluents (ibid. : 791 et fig.11).

Les céramiques métallescentes de Rhénanie méridionale et du Palatinat sont

-apparues entre la seconde moitié du IIe siècle et le début du IIIe siècle519. Constituant l’évolution des céramiques engobées des Ier et IIe siècles, elles sont produites dans de nombreux ateliers, notamment ceux situés à Cologne, à Karden, à Rheinzabern, à Rimbourg, à Soller, à Trèves, etc. La production de ces poteries cuites en mode A et à engobe grèsé (noir), avec souvent des reflets métallescents, disparaît dans la seconde moitié du IVe siècle, lorsque les ateliers trévires ferment ou changent de répertoire520.

Les décors sur ces vases peuvent correspondre à des guillochis, des dépressions sur la panse, ainsi qu’associés aux précédents, des inscriptions et des motifs géométriques et/ou végétaux peints. Les ornements à la peinture apparaissent à Rheinzabern et se développent de manière importante à Trèves (Fig.112). D’ailleurs, les inscriptions peintes caractérisent presque exclusivement les productions des ateliers trévires, fonctionnant lors et après le deuxième tiers du IIIe siècle (en dernier lieu Küntz 1997). En effet, cette technique pourrait

518

A relever que je n’ai trouvé aucune attestation d’inscription peinte sur les groupes de production similaires et contemporains de la région de Karden, de Speicher ou de Trèves (Rh.-P.).

519

Symonds 1992, 46-53 ; Küntz 1997, 9 et Abb.35 ; Vilvorder 1999, 75 et 95-100 ; Brulet et al. 2010, 355, 364.

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Ainsi, le tesson métallescent avec une inscription fragmentaire (]V[), identifié à Rouen (76) dans un contexte du dernier quart du IVe siècle (Adrian 2006a, fig.7, 4736-12) et peut-être celui de Caudebec-lès-Elbeuf (76 ; ibid. : 332 et note 26) seraient résiduels, s’ils sont trévires.

Fig.111 : Un exemple de cruche peinte du secteur de Cologne (Rh.-N.-W.) avec une incitation à la boisson et plus précisément à consommer du vinum, du vin (Liesen 1999, Fig.4, 4). Echelle 1/3.

avoir aussi été utilisée de manière très limitée à Treis-Karden521, à près de 70 km plus au Nord, puisqu’un gobelet avec l’inscription (peinte ?522) FVTVTORES a été mis au jour au milieu de rebuts de céramiques métallescentes locales, « conformes » au répertoire trévire (Vilvorder 1999, 101). Malheureusement, les installations de Treis-Karden, qui fonctionneraient entre le milieu du Ier siècle et le IVe siècle, d’après les données de surface, ne sont pas fouillées, ce qui empêche de définir la phase à laquelle appartient cette ornementation et si elle a été bien réalisée sur place (ibid. : 100).

Les inscriptions sont toutes réalisées semble-t-il avec une peinture blanche (un lait de chaux ; Fig.112). Quand il y a une surcuisson, la couleur de celle-ci s’assombrit et s’approche du gris. Les marques de l’Antiquité tardive se détachent des productions antérieures par des tracés plus gauches et des textes moins élaborés (Brulet et al. 2010, 364). Cependant, les thèmes abordés demeurent les mêmes, des incitations à la boisson, BIBE ou BIBITE523 et à profiter de la vie (Küntz 1997, 65-77 et 97-101). Elles comprennent souvent le mot VIVAS, VIVA, VIVE ou VIV, comme certaines acclamations envers des personnages publics plus ou moins importants. Dans les autres cas, elles correspondent à des dédicaces religieuses avec généralement le mot DEO, dieu (ibid. : 65, 69 et 102-107)524.

Les 260 céramiques portant de telles « peintures » et avérées de l’Antiquité

tardive525 sont fréquemment des gobelets, mais des cruches et quelques bols et coupes en

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Gilles 1994, 121 ; Vilvorder 1999, 101 ; notice site 1732-A. Des inscriptions peintes similaires, à caractère sexuel, sont attestées jusqu’aux années 300/355 (Küntz 1997, 254).

522 Un doute persiste sur la nature de cette inscription car F. Vilvorder (1999, 101) indique juste une « inscription FVTVTORES ». Or les inscriptions sur métallescentes peuvent être faites de deux manière : soit à la peinture, soit en relief (voir infra les métallescentes d’Argonne ou Chenet 1941, 28 et 86).

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Pour un exemple autre que ceux recensés par S. Küntz (1997, 96), voir le gobelet du milieu du IVe siècle, découvert à Saint-Ouen-du-Breuil (76) avec l’inscription B.I.B.Ʌ.M.V.S (Gonzales et al. 2006, fig.2, 11) où il est clairement fait mention de la boisson / BIB[E]A. A relever que cinq marques similaires ont été identifiées par S. Küntz (deux sont datées de 300-310/355 ; Küntz1997, 95 et 253) ainsi qu’une marque AMEBIBE (datée 280-310/315 ; ibid.). On peut sans doute ajouter à cette liste l’exemplaire incomplet ]IV[ trouvé au Parc Saint-Georges à Lyon (Silvino 2007, fig.18, 2).

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Pour l’exemple et pour les années 280 à 355, il s’agit notamment des inscriptions : DE(ae) DIAN(a)EE V(otvm) S(olvit) L(ibens) M(erito) (en cursif) ; DEO LEN(o) S..D(ono) D(edit) ; …NVS D(ono dedit) ; …SATI…IOVA(nvcaro)…[N]ATALI : SV…ED…BE…AT…ST…HIC… ; …OIND… (= …O IN H(OREM) ) ; IOM (associé à une branche / palme) ; DEO [R]EGI CVPITI […] D(ono) D(edit) ; DEO I(n) VICTTO M(ithrae) DONO DEDIT (associé à une feuille) ; D E O I [NVICTO], etc (Küntz 1997, 102-107 et Gaidon-Bunuel et al. 2006, 157, fig.16, 115 et note 87).

Fig.112 : Quelques exemples de gobelets de la région trévire avec des inscriptions peintes (Rh.-P. ; Küntz 1997, Fig.59 et 61). Sans échelle.

portent aussi (ibid. : Fig.33 à 71 ; Fig.112). Rapporté à l’ensemble des métallescentes rhénanes, ces individus ne constituent qu’une infime part de la production. Néanmoins, ils ont été diffusés sur plusieurs centaines de kilomètres, au Nord d’une ligne passant de Paris (75) à Lochau (Autriche), avec même quelques exemplaires outre-Manche526. Les plus fortes concentrations se trouvent le long du couloir rhénan.

Les céramiques métallescentes d’Argonne sont peu documentées car « l’approche

-de la production [….] reste à ce jour très générale » (Brulet et al. 2010, 360)527. Les fouilles sur les ateliers sont limitées (des sondages), peu nombreuses et généralement anciennes. Les métallescentes argonnaises apparaissent lors du IIIe siècle, dans la lignée des céramiques engobées, produites à partir du IIe siècle dans la même région et dans les mêmes ateliers (ceux des Allieux sur la commune du Vauquois (55) ; ceux d’Avocourt 3 sur la commune éponyme et ceux de Lavoye, là encore sur la commune éponyme (55)). Comme à Trèves, les exemplaires les plus tardifs appartiennent à la seconde moitié du IVe siècle. Signalons d’ailleurs que si ces deux groupes partagent des engobes grésés noirs, avec des reflets métallescents, les vases argonnais se différencient à partir du IIIe siècle par une cuisson en mode B (Bocquet 1999, 206) et donc par des pâtes grises.

L’ornementation des métallescentes argonnaises est variée : guillochis, incisions obliques et dépressions sur la panse, décors à la barbotine avant l’application de l’engobe, décors peints, comme des motifs géométriques, végétaux ou des inscriptions, sur l’engobe. Ces dernières, généralement de couleur brun-noires ou parfois blanches, seraient uniquement attestées sur des gobelets (Fig.113).

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Ce chiffre résulte de la synthèse de S. Küntz de 1997. Il faudrait l’augmenter des découvertes récentes, mais peut-être aussi de certains des 280 individus que la chercheuse date entre 280 et 315 (ibid. : 265).

526

Principalement Küntz 1997 et plus particulièrement les p.107 à 118 et Abb./fig.49-50 ; mais aussi Desbat et Vilvorder 2002. Pour des sites avec quelques occurrences, Adrian 2006a, 76 et fig.7, 4736-12 ; Gaidon-Bunuel et al. 2006, 157 et notes 86 et 87 ; Gonzales et al. 2006, fig.2, 11 ; Brulet et al. 2010, 366.

527

Voir aussi Symonds 1992 ; Feller et Brulet dir. 1998 ; 2003 ; Vilvorder 1999, 87-92 ; Bocquet 1999, 184-206 ; Gazenbeek et Van der Leeuw 2003 surtout les p.304-305 ; Brulet et al. 2010, 349-350 et 360-363.

Fig.113 : Quelques tessons de métallescentes avec des inscriptions peintes provenant des Allieux (Vauquois, 55) et présentés par G. Chenet en 1941 (fig.30, 35 et Pl.XVII, 335a, 335b et 337). Echelle 1/3.

L’étude des inscriptions se base principalement sur les travaux limités entrepris par G. Chenet avant 1941 (p.84-88). En effet, les opérations qui leur ont succédé, des années 1980 à 2000, n’ont pas permis d’analyser des dépotoirs d’ateliers avec des individus présentant de tels décors. D’ailleurs, les fouilles ne concernaient pas les ateliers du groupement des Allieux, sur la commune du Vauquois (55), la seule zone où est pour l’instant attestée cette technique ornementale (en dernier lieu Brulet et al. 2010, 363)528. En outre, l’atelier ou les sites qui ont réalisé ces décors n’est ou ne sont connu(s) que par une quinzaine de tessons peints (Fig.113). Le manque de données sur les inscriptions peintes argonnaises pourrait aussi s’expliquer par leur non reconnaissance en contextes d’utilisation ou secondaires, puisque l’essentiel des références pour ces décors sur métallescentes des IIIe et IVe siècles concernent la production rhénane529. Un retour sur le mobilier collecté et la fouille des ateliers aux Allieux seraient ainsi nécessaires pour mieux aborder ces marques.

Définir leur registre est difficile puisqu’aucune n’est conservée dans son intégralité

(Fig.113). Seules quelques lettres ont été retrouvées, sans que l’on ne puisse restituer de

mots530. On ne peut donc que supposer que les thèmes abordés étaient similaires à ceux traités par les artisans trévires. Ainsi les fragments BI[, ]IB, BES pourraient renvoyer au mot BIBITE, boisson (cf. supra).

L’aire de diffusion de ces décors, qui ornent semble-t-il uniquement des gobelets, est inconnue. Elle doit sans doute correspondre (en partie ?) à celle des métallescentes sans inscription, qui sont exportées au moins jusqu’à Boulogne et à Tongres (en dernier lieu, Brulet et al. 2010, 363).

Les sigillées en Argonne sont produites dès la première moitié du IIe siècle et plus

-précisément semble-t-il à partir du deuxième quart de ce siècle531. De très nombreux ateliers, isolés ou constituant généralement des groupements d’artisans, vont se former. Les plus

528

Il est surprenant à ce propos que M. Gazenbeek et S. Van der Leeuw (2003) n’évoquent aucun individu métallescent argonnais avec une inscription peinte dans leur article de synthèse sur la production céramique en Argonne entre le Ier et la première moitié du Ve siècle.

Je n’ai pas retenu la localisation à Lavoye fixée par F. Vilvorder à la fin des années 1990, d’autant plus que l’auteur ne donne aucun argument pour étayer ses propos (Vilvorder. In Feller et Brulet dir. 1998, 269). D’autre part un an après cette étude, F. Vilvorder (1999, 91-92) ne donne plus cette précision dans son article de synthèse. Dans la publication de 1998, il s’agirait soit d’une confusion entre les décors peints et la barbotine, soit d’une lecture trop rapide du travail de G. Chenet de 1941 sur les céramiques de type 355, forme qui a livré le plus grand nombre de tessons peints en Argonne.

En effet, rappelons que les décors peints et ceux à la barbotine sont deux techniques ornementales bien distinctes : la première est constituée d’un lait argileux fin, avec généralement des pigments, peint sur l’engobe ; l’autre est une solution argileuse, sans pigment, épaisse, permettant d’obtenir un décor en relief et appliquée avant l’engobage. F. Vilvorder aurait peut-être mal interprétée l’inscription à la barbotine ]OBIBIT[, découverte sur une métallescente provenant d’un contexte d’atelier du IVe siècle, installé au centre de l’agglomération de Lavoye (champs 791-792-793 ; Chenet 1941, 28 et 85-86, et fig.8). A ce sujet cette pièce constitue un unicum d’un point de vue technique, mais en revanche, le thème qu’elle aborde est courant dans les inscriptions ornementales sur céramique : il s’agit d’une incitation à la boisson (BIBITE).

Dans la deuxième hypothèse d’interprétation de lecture de F. Vilvorder, la confusion proviendrait du fait que G. Chenet indique tout d’abord que la forme 335 (ibid. : 84-85) peut présenter des inscriptions peintes, puis deux paragraphes plus loin, que le groupement de Lavoye (55) a livré un très grand nombre de ces profils. Toutefois, G. Chenet précise que Lavoye ne compte que des décors à la barbotine (rinceaux, scènes de chasses ou oiseaux variés). En outre, neuf paragraphes plus loin, il affirme, sans équivoque, que seules les installations des Allieux ont livré des tessons avec des inscriptions peintes (ibid. : 86).

529

Dans l’attente d’analyses physico-chimiques, les photos des pâtes argonnaises et trévires présentées par R. Brulet et al.

2010 (361 et 364) pourraient permettre de confirmer ou de rectifier certaines identifications, sans oublier que les premières sont cuites en mode A et les secondes en mode B.

530

Chenet 1941, 87-88, fig.30, 35 et Pl.XVII : ]ʎmR[I ou P ou R, BI[ et ]IB, BES, DA, ]E[, ]L[, LE OA, OI, P.

531

importants sont ceux d’Avocourt 3, des Allieux et de Lavoye. Cette catégorie, cuite en mode C, connaît un succès important, puisqu’elle perdure au plus tard jusqu’au début du VIe siècle.

Sa production est rythmée par l’adoption de différentes techniques ornementales, qui séduisent de très nombreux consommateurs. En effet, les sigillées lisses sont accompagnées entre le IIe et le IIIe siècle par des vases moulés, puis à partir du IVe siècle, ceux-ci sont remplacés par des exemplaires décorés à la molette. D’autre part, s’il existe dès le début des ateliers argonnais des ornements aux guillochis, des incisions et des reliefs d’applique, les décors peints532 ne caractérisent que certaines poteries tardives. Ces ornements à la peinture rouge, « sombre » ou blanche se composent de motifs géométriques, végétaux ou encore d’inscriptions peintes (Fig.114).

Ces dernières sont tout aussi mal appréhendées que celles présentes sur les métallescentes argonnaises, puisque c’est encore le travail de G. Chenet de 1941 (24, 87-88 et 94-98, fig.6 et 34 et Pl.XVII, XX et XXI) qui les documente le mieux. Les travaux récents ne concernent généralement que des sites non producteurs, où fréquemment un seul individu décoré de cette manière est recensé (voir infra les références autres que Chenet 1941).

Trois zones de production réalisant des sigillées avec des inscriptions peintes ont été identifiées : le groupement des Allieux (55)533, celui de Lavoye (55)534 et enfin celui

532

Je n’ai pas tenu compte de la distinction entre les inscriptions faites à la « barbotine » blanche et celles réalisées à la peinture blanche évoquée dans la note 29 de l’article de M.-A. Gaidon-Bunuel et al. (2006, 147) ou dans l’ouvrage de R. Brulet et al. 2010 (p.225), pour les mêmes raisons que celles évoquées dans la note 528.

533

Chenet 1941, 87-88 et 94-98 ; Vilvorder. In Feller et Brulet dir. 1998, 369.

534

Chenet 1941, 24 (?) ; Vilvorder. In Feller et Brulet dir. 1998, 369.

Fig.114 : Les sigillées avec des marques peintes issues des fouilles sur les ateliers argonnais. Les profils complets proviennent du groupement des Allieux (Vauquois, 55), tandis que le bord simple est de Lavoye (Chenet 1941, 24, 87-88 et 94-98, fig.6 et 34 et Pl.XVII, XX et XXI). Echelle 1/3.

d’Avocourt 3 (55)535

. Le mieux documenté est celui des Allieux, avec au moins une quinzaine de tessons à inscription (Fig.114)536. Le corpus de références sur les ateliers est ainsi peu étoffé, d’autant plus qu’aucune inscription n’a semble-t-il été trouvée entière. Seules quelques lettres sont à chaque fois découvertes537 et aucun mot n’est restituable, sauf DɅ, donner.

En revanche, certains tessons provenant de contextes d’utilisation ou secondaires sont mieux conservés et permettent de retrouver les sujets évoqués. Ces derniers sont identiques à ceux observés sur les métallescentes trévires. Il s’agit d’invitations à la boisson (Fig.115538) et de dédicaces religieuses, sans doute en l’honneur de Mithra (Gaidon-Bunuel et al. 2006, 141539). Toutefois, comme sur les ateliers, certaines inscriptions trop fragmentaires, restent mystérieuses540.

L’aire de diffusion des gobelets et des cruches à légende est assez vaste. On les retrouve de Kaiseraugst jusqu’à Rouen, soit dans un rayon d’environ 280 km depuis les ateliers. Toutefois, elles sont loin d’égaler la distance parcourue par les attestations les plus lointaines de sigillées d’Argonne simplement décorées à la molette541

.

Les céramiques à engobe rouge non grèsé dans la région de Lezoux sont produites

-tout au long des cinq premiers siècles de notre ère. Si, au Ier siècle, ces poteries sont assez nombreuses, elles sont fortement concurrencées par les sigillées entre les IIe et IIIe siècles. Néanmoins, elles connaissent un regain d’intérêt à partir du IIIe siècle car la production de sigillées décline. Le phénomène s’accentue durant le IVe siècle, car les ateliers de Lezoux ne réalisent plus de cuisson en mode C542.

Les motifs se composent, selon les sous-groupes de production, de guillochis et/ou de décors en relief obtenus par moulage. A ce jour, un seul vase, une coupe à bord en bourrelet

535

Feller et Brulet dir. 2003, 383 et fig.57, 90, forme 343/345 ; Brulet et al. 2010, 229, forme Chenet 335.

536

Chenet 1941, 87-88 et 94-98, fig.34 et Pl.XVII, 336a et b ; XVIII, 343a’XX et XXI : C[, ]OII[ (?), NIT[, ]ICO[, ]Iiin[ suivie d’une lettre illisible, ]E[, ]IR[, ]DɅ[, ]O[, ]ER[, ]A[ précédé d’un O ou d’un D et deux fragments illisibles.

537

Ibid. : 88 et fig.39 ; Feller et Brulet dir. 2003, Fig.57, 90 ; Brulet et al. 2010, 219.

538

Chenet 1941, 98, fig.34 et Pl.XX, 645b avec l’inscription REPLEMIIO[ que l’on peut traduire par « remplit moi » (REPLE ME) et que l’on retrouve souvent sur les métallescentes trévires (Küntz 1997, 96, 100 et 25) ; Sellès et col. 2005, 308 et fig.5 avec l’inscription DɅMISCE, que l’on peut traduire par « donne-moi » (DA MI) et « mélange » (MISCE) ; Ammann et al. 2009, 222-223 et fig.6a, 10 avec l’inscription ESCIPE ME MAN[SION ?] PLENAM écrite sur une cruche à deux anses et à épaule carénée de la première moitié du IVe siècle, trouvée à Kaiseraugst (Suisse) et où l’artisan fait parler la céramique ou exprime un souhait du client, en indiquant que la cruche contient beaucoup de nourriture (du vin ?) et qu’elle souhaite demeurer pleine. Ce genre d’inscription se retrouve sur les métallescentes trévires (Küntz 1997, 98, 252 et 254).

539

Cette inscription sur deux lignes, provenant de Septeuil (78) est incomplète : première ligne : T O I [N ou V] V I avec l’amorce d’un C ou d’un O ; deuxième ligne : Y III (Gaidon-Bunuel et al. 2006, 141 et fig., 33). Néanmoins, le contexte de découverte, un mithraeum, les comparaisons possibles avec la métallescente avec inscription peinte l’accompagnant (ibid. : 157 et fig.16, 115) et d’autres mieux documentées présentées par S. Küntz (1997) confirment qu’il s’agit bien d’une dédicace religieuse.

540

Adrian 2006a, fig.6, 4733-3 et Zagermann 2009,235 et fig.5, n°314 ; etc.

541

Van Ossel 1997c, 221-223 ; Ayala 1998, 230 ; Bonifay et al. 1998, 366 ; Bonifay et Raynaud dir. 2007, 95 ; Brulet et al.

2010, 226-227 ; Gamberini 2010 ; Gruat et al. 2011, fig.394 (et 407 ?) ; Bonnet et al. 2013 fig.70 ; Chabert 2014b, 282-284.

542

Vertet et al. 1971, 133-134 ; Bet et Vertet 1985, 28 ; Bet 1985, 47 ; Picon 1989, 32 ; Chabert 2014b, 290-293.

Fig.115 : La sigillée à inscription peinte de la deuxième moitié du IVe siècle de la fouille DH Implenia à Kaiseraugst (Argovie, Suisse ; Ammann et al. 2009, fig.6a, 10). Echelle 1/3.