• Aucun résultat trouvé

2. ÉTUDE DE CAS N°1. PROMOUVOIR LA QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR

2.3 Campagne de communication

2.3.1 Objectifs et principaux messages

L’objectif général de la campagne consistait à susciter des changements qui mèneraient à une hausse de la qualité de l’air dans les salles de classe des écoles primaires, et amélioreraient la santé des enfants. L’objectif principal était d’obtenir un changement des comportements, qui engendrerait un air intérieur plus propre, pour prévenir le risque pour la santé et ses conséquences négatives associées. Pour y parvenir, la campagne entendait

sensibiliser à ce problème, proposer des changements de comportement réalisables et cibler les responsables politiques pour qu’ils provoquent un changement politique. Cette action faisait partie d’une collaboration dans le cadre du projet InAirQ, dans lequel les partenaires œuvraient ensemble à concevoir des moyens de toucher les élèves, leurs parents, les directeurs d’école, le personnel de maintenance, les décideurs et d’autres encore (ICE, s.d.).

Les messages de la campagne ont été choisis en fonction des travaux préparatoires réalisés précédemment, tels qu’une campagne de suivi. Ils ont été formulés grâce à un dialogue entre les chercheurs scientifiques et l’équipe de communication, qui a aidé à les rédiger dans un langage que le public comprendrait aisément. L’axe de la campagne consistait à communiquer sur les principaux risques associés à une mauvaise qualité de l’air intérieur et à expliquer clairement comment réduire ces risques, grâce à des actions simples et réalisables, tels qu’aérer les salles plus souvent et amener les élèves à porter des chaussures différentes à l’intérieur et à l’extérieur pour éviter la poussière. Les possibles résultats sur la santé, tels qu’un risque d’asthme accru, étaient également décrits. Les messages étaient conçus pour être tangibles pour le public ; par exemple, la mauvaise qualité de l’air intérieur était reliée à certains symptômes respiratoires dans la salle de classe, ce qui permettait aux personnes de faire le lien avec le problème et ce qu’elles ressentaient.

Les résultats issus de la campagne de suivi menée en 2017–2018 dans les cinq pays participant au projet InAirQ ont été utilisés pour affiner les messages de la campagne. L’un des principaux problèmes identifiés était le faible taux d’échange de l’air ; il a donné lieu à un message principal ciblant les enseignants, et comprenant des actions simples, telles qu’aérer fréquemment les salles de classe, susceptibles de créer un environnement plus sain dans l’école. Il en a résulté une campagne de sensibilisation axée sur le changement de comportement des enseignants dans les écoles primaires, comportant des affiches sur le thème « Apprendre dans un air propre est plus facile », qui ont été distribuées dans toutes les écoles primaires.

2.3.2 Publics cibles

L’un des problèmes constatés par l’équipe du projet était que pour améliorer la qualité de l’air intérieur dans les écoles, il fallait nouer une collaboration entre un grand nombre d’acteurs qui d’habitude ne se rencontrent pas ni ne communiquent (des chercheurs, du personnel scolaire, des responsables politiques, des parents, des enseignants, des directeurs d’école). L’un des buts du projet consistait à réunir ces groupes pour les encourager à œuvrer à la réalisation de cette mission commune. En conséquence, la campagne a ciblé des publics spécifiques à côté du grand public – les responsables politiques du gouvernement hongrois (notamment le ministère des Capacités humaines, qui est responsable de la santé et de l’éducation), les enseignants, les cadres scolaires,

les responsables de la maintenance dans les établissements scolaires, les architectes qui conçoivent les bâtiments, et les enfants eux-mêmes.

Décideurs

L’absence de directives ou de réglementation nationale sur la pollution de l’air intérieur a été considérée comme l’un des principaux points à améliorer, en dépit de l’existence de directives internationales (ICE, 2018). En conséquence, un fort accent a été mis sur les décideurs, notamment dans les ministères importants tels que le ministère des Capacités humaines, qui couvre la santé et l’éducation. Ce groupe est apparu comme l’un des plus difficiles à convaincre, et le plus difficile à rallier. La campagne vise à inspirer des changements politiques aptes à changer durablement la qualité de l’air dans les salles de classe, dans le but de conduire à des stratégies nationales portant sur ce sujet. Après la campagne, le soutien de l’OMS a été sollicité pour produire d’autres documents politiques et des recommandations pouvant être utilisés pour communiquer le problème aux responsables politiques.

Élèves

La campagne a cherché à faire participer les enfants âgés de 6 à 14 ans, en les sensibilisant précocement aux questions relatives à l’environnement et à la santé, et en les encourageant à prendre garde davantage aux actions qui pourraient améliorer la qualité de l’air intérieur et extérieur.

Acteur dont les fonctions sont liées aux écoles

Ce groupe comprenait les enseignants, les cadres des écoles et le personnel de la maintenance des établissements, notamment les églises et le centre de maintenance de l’Institut Klebelsberg, qui est responsable de la maintenance de 78 % des écoles (ICE, 2018). Ici, le but consistait à assurer un environnement scolaire favorable à la santé en sensibilisant à des facteurs préjudiciables à la qualité de l’air.

La campagne n’a pas débuté par une analyse spécifique du public, mais un questionnaire, qui devait être rempli par les enfants avec l’aide de leurs parents, a été inclus dans la campagne de suivi. Environ 300 parents dans le pays l’ont rempli. Il comportait des questions sur la qualité de l’air et sur les perceptions par les familles de la qualité de l’air dans les salles de classe, pour comprendre la distinction entre la qualité de l’air perçue et la qualité de l’air réelle, mesurée par le suivi.

2.3.3 Perception du risque

En dépit des risques pour la santé des enfants, soulignés plus haut, la question de la qualité de l’air intérieur bénéficiait d’un faible niveau de connaissance et d’intérêt avant la campagne de communication, d’après l’équipe de recherche. Selon le Centre national de santé publique, les connaissances générales sur la pollution de l’air intérieur étaient faibles ;

ce n’était pas le premier sujet qui leur venait à l’esprit lorsque les personnes pensaient à des préoccupations de santé. Le grand public ne tend pas à associer les problèmes de santé à la pollution de l’air, car souvent, son impact n’est pas directement et visiblement lié aux problèmes de santé, ce qui amenait à la perception d’un risque faible : si les personnes tombent malades, elles ne relient pas leur problème de santé à la pollution de l’air. Le Centre national de santé publique indique que la perception du risque est faible et que l’indignation publique manque pour inspirer des actions ou stimuler la formulation de politiques à ce sujet en Hongrie.

Malgré l’existence de projets et de recommandations internationales sur la qualité de l’air intérieur, les responsables politiques demeurent en grande partie peu conscients de la question et ne la voient pas comme une priorité ; de ce fait, peu d’actions sont conduites.

Les enseignants, eux aussi, manquent de connaissances et de compréhension du sujet.

Quant à la perception des parents, elle a été décrite comme étant variée. Le chef de projet a souligné la sensibilité des enfants à ce sujet et leur disposition à apprendre, d’après des dialogues ayant eu lieu avec eux dans les écoles pendant un précédent projet. Les enfants eux-mêmes ont donc été perçus comme un important public à cibler, comme un élément essentiel de la réalisation d’un changement durable qui serait perpétué au cours des générations. C’est pour ces raisons qu’il importait de faire connaître par la campagne de communication, les effets négatifs pour la santé de la pollution de l’air intérieur, pour sensibiliser le public et les décideurs à la nécessité de mener des actions concrètes.