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C.4 Influences de la temp´erature de d´epˆ ot

B. D La Calorim´etrie Diff´erentielle `a Balayage

I. C.4 Influences de la temp´erature de d´epˆ ot

Au paragraphe pr´ec´edent, nous avons bri`evement compar´e les r´esultats de

l’in-fluence de la temp´erature de recuit sur la coercivit´e pour des ´echantillons ´elabor´es

en contrˆolant ou non la temp´erature de d´epˆot. Dans ce paragraphe, nous pr´esentons

plus sp´ecifiquement les r´esultats de l’influence de cette temp´erature de d´epˆot.

Cette ´etude a concern´e quatre ´echantillons d´enomm´esE116,E120,E121 etE122,

sur le tableauI.10sont donn´ees la composition, l’´epaisseur ainsi que la temp´erature

de d´epˆot96 de chacun de ces ´echantillons.

Table I.10 – Composition chimique, ´epaisseur et temp´erature de d´epˆot des quatre

´echantillons pr´elev´es aux mˆemes endroits sur le substrat.

E

116

E

120

E

121

E

122

Fe [at%] 45.7±0.49 45.32±0.49 45.65±0.47 46.22±0.5

Pt [at%] 45.02±1.58 45.71±1.62 45.61±1.58 46.29±1.61

Cu [at%] 9.28±0.49 8.97±0.13 8.73±0.13 7.48±0.11

e [µm] 2.87 3 2.48 2.7

T

sub

[°C] RT 400 500 600

La figure I.63 regroupe les r´esultats de caract´erisations structurales et

ma-gn´etiques obtenus pour cette ´etude. La figure I.63(a) illustre les diagrammes de

diffraction X mesur´es et calcul´es (par analyse Rietveld) ainsi que l’´evolution des

param`etres de maille de ces quatre ´echantillons. Dans le cas d’un d´epˆot effectu´e

sans contrˆole de la temp´erature (d´epˆot `a froid), on constate que l’´echantillonE116

cristallise dans la phase A1, comme en t´emoigne la seule pr´esence des raies

fon-damentales de cette phase sur le diffractogramme correspondant. Pour des d´epˆots

effectu´es avec un contrˆole de la temp´erature (d´epˆot `a chaud), on voit apparaitre

les raies de surstructure, en plus des raies fondamentales, avec des intensit´es qui

Room Temp 400°C 500°C 600°C 3,65 3,70 3,75 3,80 3,85 0,94 0,95 0,96 0,97 0,98 0,99 1,00 20 40 60 80 100 120 140 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 T Substrate 600°C 500°C 400°C RT I n t e n s i t y ( a r b . u n i t s ) 2 (degree) Calcul Deposition Temperature a lattice c lattice ratio c/a l a t t i c e p a r a m e t e r s ( Å ) c / a r a t i o

(a) Diffractogrammes et param`etres de maille avec la temp´erature du substrat

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 T Substrate RT 400°C 500°C 600°C µ 0 H [T] M / M 8 T

(b) Cycles d’aimantation avec la temp´erature du substrat

Figure I.63 –(a) : Spectres de diffraction de rayons X exp´erimentaux et calcul´es

obte-nus dans l’´etat brut pour diff´erentes temp´eratures de d´epˆot, en insertion sur ce graphique

est illustr´e l’´evolution des param`etres de maille d´eduite du calcul en fonction de la

temp´e-rature de d´epˆot. (b) : Cycles d’aimantation dans l’´etat brut en fonction de la temp´etemp´e-rature

de d´epˆot. (RT d´esigne le dˆepot sans contrˆole de la temp´erature – Tsubstrat≤257°C –)

Room Temp 400°C 500°C 600°C 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 Order Parameter Coercivity Deposition Temperature S µ 0 H C [ T ]

Figure I.64 – Evolutions du param`etre d’ordre et de la coercivit´e en fonction de la´

temp´erature de d´epˆot. Le param`etre d’ordre est ´evalu´e en comparant les intensit´es int´egr´ees

des pics de surstructure et fondementaux.

t´emoignent de l’importante am´elioration de la mise en ordre chimique pour une

temp´erature de d´epˆot sup´erieure ou ´egale `a 400°C. En consid´erant que les quatre

´echantillons sont chimiquement ´equivalents, l’´evolution des param`etres de maille

avec la temp´erature de d´epˆot est assez repr´esentative du processus de modification

de la maille primitive lors du passage de la phase A1 `a la phase L10. En effet, en

notant ∆̺(T1T2) la variation du param`etre ̺ (a ou c) entre les temp´eratures de

d´epˆotT1 etT2, on observe que ∆a(RT400°C)et ∆c(RT400°C)sont respectivement

de 1.13% et 3.6% et que ∆a(400°C→600°C) = 0.15% et ∆c(400°C→600°C)= 0.5%, d’o`u

une variation discontinue de l’´evolution du rapportc/a, qui r´esulte de la diff´erence

des param`etres de maille entre la phase A1 et la phase L10. La variation de ce

rapport avec l’augmentation de la temp´erature de d´epˆot illustre l’am´elioration de

l’ordre cristallographique. Sur la figure I.63(b) sont repr´esent´es les cycles

d’ai-mantation obtenus dans l’´etat brut en fonction de la temp´erature de d´epˆot, on

constate sans surprise un accord entre les r´esultats de caract´erisations structurales

et magn´etiques, `a savoir que l’´echantillon E116 pr´esente uniquement une phase

douce dans l’´etat brut, alors qu’`a l’oppos´e les ´echantillonsE120,E121 etE122

pr´e-sentent uniquement une phase dure au niveau de leurs cycles d’aimantation dans

l’´etat brut. Les coercivit´es obtenues, apr`es les d´epˆots `a chaud, dans l’´etat brut sont

sensiblement identiques, comme on peut le voir sur la figureI.64o`u est ´egalement

repr´esent´ee l’´evolution du param`etre d’ordre97 avec la temp´erature de d´epˆot dans

l’unique but de comparer sa variation avec celle de la coercivit´e. Farrow et al. [72]

qui ont effectu´e une ´etude similaire, depuis une temp´erature de Tdep= 100°C, ont

97. Le param`etre d’ordre, d´etermin´e par comparaison des intensit´es int´egr´ees (§I.A.2.b),

a ´et´e ´evalu´e en consid´erant que la proportion de Cu est constante dans les trois ´echantillons.

(a) Vue en surface de l’´echantillon d´epos´e `a TSub = 400°C

(b) Vue en surface de l’´echantillon d´epos´e `a TSub= 500°C

(c) Vue en surface de l’´echantillon d´epos´e `a TSub= 600°C

Figure I.65 – Caract´erisation morphologique de l’´etat de surface des ´echantillons par

microscopie ´electronique `a balayage pour les diff´erentes temp´eratures de d´epˆot, en insertion

sont repr´esent´es les images obtenues par caract´erisation AFM sur des scan de 2µm.

Signal = InLens

Signal = SE2

1µm

200 nm

(a) Vue en section de l’´echantillon d´epos´e `a TSub=RT

1µm

100 nm

Signal = SE2

Signal = InLens

(b) Vue en section de l’´echantillon d´epos´e `a TSub= 400°C

1µm

100 nm

Signal = InLens Signal = SE2

(c) Vue en section de l’´echantillon d´epos´e `a TSub= 500°C

1µm

100 nm

Signal = InLens

Signal = SE2 Signal = ESB

(d) Vue en section de l’´echantillon d´epos´e `a TSub= 600°C

Figure I.66 –Visualisations MEB de la tranche des ´echantillons. Le signalSE2

corres-pond `a des contrastes topographiques, le signalESBcorrespond `a des contrastes chimiques

et le signalIn-lens correspond `a des contrastes topographiques et chimiques.

Room Temp 400°C 500°C 600°C 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450

Scherrer (Grain size) Roughness(R pv ) Deposition Temperature S c h e r r e r [ Å ] 0 150 300 450 600 750 900 1050 1200 1350 R p v R o u g h n e s s [ Å ]

Figure I.67 – Evolution de la taille des grains par utilisation de l’´equation de Scherrer´

et ´evolution de la rugosit´e de surfaces pour les diff´erentes temp´eratures de d´epˆot.

montr´e que le param`etre d’ordre augmente avec la temp´erature de d´epˆot et est

maximum pour Tdep= 500°C, ce qui en tenant compte des barres d’erreurs est en

accord avec nos r´esultats, car on observe que la coercivit´e apr`es le d´epˆot `a 600°C

n’augmente pas et est en r´ealit´e∼10% plus faible que celle obtenue apr`es le d´epˆot

`

a 500°C. Une caract´erisation structurale par microscopie ´electronique et par AFM

a ´et´e effectu´ee pour les diff´erentes temp´eratures de d´epˆot. Les r´esultats obtenus,

sont pr´esent´es sur les figures I.65 & I.66. La figure I.65 montre des modifications

importantes et progressives de l’´etat de surface des ´echantillons avec la

temp´era-ture de d´epˆot. Cependant cette augmentation de la rugosit´e n’est pas accompagn´ee

d’un d´eveloppement identique de la taille des grains. En effet, la comparaison de

l’´evolution de la taille des grains d´eduite des diagrammes de diffraction, par

utilisa-tion de l’´equautilisa-tion de Scherrer, et de l’´evoluutilisa-tion de la rugosit´e d´eduite des mesures

AFM, pr´esent´ee sur la figureI.67, montre que la rugosit´e croˆıt de mani`ere continue

avec la temp´erature de d´epˆot, alors que l’´evolution de la taille des grains semble

saturer aux alentours de 40nm. Cette ´evolution est en tr`es bon accord avec les

r´esultats de Martins et al. [272], qui observent des tailles de grains de 16nm et de

39nm respectivement apr`es des d´epˆots `a froid (T

S

= RT) et des d´epˆots `a chaud

(T

S

= 600°C) sur des couches de FePt de 100±5nm d’´epaisseur, d´epos´ees sur du

SiO2/Si et comportant 51±2[at%]Fe. Les sections droites (vues sur la tranche)

des ´echantillons (Fig. I.66) montrent ´egalement une ´evolution de la morphologie

des grains avec la temp´erature de d´epˆot, qui est cependant moindre que celle de la

rugosit´e de surface. Dans le cas du d´epˆot `a froid (Fig.I.66(a)) le zoom effectu´e `a

l’interface Ta/FePt semble montrer une croissance en structure colonnaire

(crois-sance `a deux dimensions) de mani`ere similaire `a celle observ´ee pr´ec´edemment (Fig.

I.62(a)) avec cependant des grains encore plus fins, tandis que les d´epˆots `a chaud

(Fig.I.66(b) `aI.66(d)) r´ev`elent clairement des structures de grains equiaxes.