B. D La Calorim´etrie Diff´erentielle `a Balayage
I. D Analyses des ph´ enom` enes observ´ es
Comme nous l’avons vu tout au long de ce chapitre, un certain nombre de
comportements inhabituels ont ´et´e observ´es sur les propri´et´es magn´etiques des
syst`emes binaires et ternaires FePt et FePtCu. L’objectif de cette partie est de
donner des interpr´etations physiques de ces comportements `a travers l’utilisation
de mod`eles analytiques simples. Nous pr´esentons dans une premi`ere partie un
mo-d`ele bas´e uniquement sur le mode de retournement r´eversible de la rotation de
l’aimantation en pr´esence d’un champ appliqu´e. `A travers les courbes
d’aimanta-tion, nous sommes remont´es au champ d’anisotropie magn´etocristalline des couches
et avons ´etudi´e sa corr´elation avec la coercivit´e, dans le cas de la pr´esence ou non
de Cu dans l’alliage. Dans une seconde partie, nous pr´esentons le mod`ele qui nous
a permis de donner une interpr´etation de l’origine du pic d’Hopkinson observ´e
dans les alliages FePt L10. Ce mod`ele prend en compte le caract`ere irr´eversible de
la rotation de l’aimantation sous l’effet d’un champ appliqu´e d’orientation inverse
`
a la direction de l’aimantation. Enfin, nous donnons une interpr´etation possible
de la nature de la transition observ´ee `a la temp´erature de Curie de la phase A1.
L’analyse propos´ee est une adaptation du mod`ele de Bean et Rodbell [253] sur la
transformation de phase d’un syst`eme d´esordonn´e.
I.D.1 D´etermination du champ d’anisotropie
Le processus d’aimantation d’un syst`eme polycristallin soumis `a un champ
ma-gn´etique ext´erieur peut ˆetre analys´e en consid´erant une assembl´ee de monocristaux
magn´etiquement ind´ependants, ou98´eventuellement coupl´es, et d’axes de facile
ai-mantation al´eatoirement orient´es par rapport au champ. La figure I.68donne une
illustration d’un tel syst`eme. Sur cette figure sont ´egalement repr´esent´es les
diff´e-rents termes d’´energie mis en œuvre dans le mod`ele.
Soientθetϕles angles que font respectivement l’aimantation et le champ appliqu´e
avec l’axe de facile aimantation (Fig.I.69(a)). Les divers termes d’´energies sont :
– L’´energie d’anisotropie qui est donn´ee par99 :
E
A(θ) =KT sin2(θ) +1
2N
kµ0M
S2 (I.29)
avec KT = K2 +Kf = K2 + 12µ0M
S2 N
⊥−Nk o`u K2 et Kf d´esignent
respectivement la constante d’anisotropie magn´etocristalline et la constante
d’anisotropie de forme avec Ni d´esignant le coefficient de champ
d´emagn´e-tisant suivant la directionipar rapport `a l’axe c.
98. On verra par la suite que la valeur de l’aimantation r´emanente d´epend de la prise
en compte ou non du couplage entre les aimantations des cristallites.
99. Afin d’´eviter d’avoir recours `a une projection pour faire la somme, on fait l’hypoth`ese
que les grands axes des ellipso¨ıdes co¨ıncident avec leurs axes de facile aimantation.
E
ZeemanE
AnisotropieE
Exchange~
H
app~
M
Sϕ
θ
c axis
Figure I.68 – D´efinition des ´energies et des angles mis en jeu dans le mod`ele.
– L’´energie Zeeman, qui repr´esente le terme de couplage avec le champH~app:
E
Z(ϕ, θ) =−µ0M~
S·H~app (I.30)
– L’´energie d’´echange (`a l’´echelle macroscopique), qui repr´esente le terme de
couplage entre les cristallites, est donn´ee par :
Eexch(ϕ, θ) =−µ0M~
S·H~ex (I.31)
le champ H~ex repr´esente le champ d’´echange qui quantifie l’influence de
l’aimantation des cristallites environnants sur celle d’un monocristal donn´e.
Dans une approche de type champ moyen, nous supposons que le champ
d’´echange est parall`ele `a l’aimantation moyenne de l’´echantillon. H~ex
s’ex-prime par ||H~ex|| = η < M > o`u η et < M > d´esignent respectivement
le coefficient d’´echange entre cristallites et l’aimantation moyenne du
sys-t`eme (dirig´ee suivant la direction d’´equilibre). Comme on le verra, la prise
en compte deH~ex a ´et´e d´eterminante pour interpr´eter les r´esultats obtenus.
L’´energie totale du syst`eme peut ˆetre formul´ee par :
E
T(θ, ϕ) =KTsin2(θ)−µ0M
S(Happ+η < M >) cos(ϕ−θ) +1
2N
kµ0M
S2 (I.32)
En supposant que les orientations des cristallites suivent une distribution
gaus-sienne autour d’une direction principale Z qui fait un angleα
Cavec l’axe c (Fig.
I.69(b)), la distributionDo de ces orientations est donn´ee par :
Do(α
C) = 1
σ√
2πe
−
α2c2σ2
(I.33)
avec σ l’´ecart type (la largeur `a mi-hauteur ´etant ´egale `a Λ = 2√
2 ln 2σ =
F W HM), la variation de cette fonction pour diff´erents degr´es de texture est
pr´e-3
1
2
b
a
Z
c axis
α
ϕ θ
~
MS
~
Happ
θϕeq
(a) D´efinition des angles
α
Cϕ
Cϕ
Zψ
C~
u
Z~
u
Cψ
Z3
1
2
sinϕCcosψC sinϕCsinψC cosϕC sinϕZsinψZ sinϕZcosψZ cosϕZ(b) Distribution des cristallites
Figure I.69 – . (a) Repr´esentation sch´ematique de l’ellipso¨ıde de r´evolution d’un
mo-nocristal uniaxe monodomaine et d´efinition des angles entre le champ magn´etique externe,
l’aimantation spontan´ee etl’axe cde facile aimantation. (b) Illustrations des distributions
des cristallites ainsi que l’orientation de leurs axes faciles respectivement par rapport `a la
direction du champ appliqu´e et `a une direction principale, l’angleα
Cqui relieϕ
Cet ϕ
Zpermet `a la fois la prise en compte de la direction de mesure (mesure dans le plan ou en
dehors du plan) ainsi que l’isotropie ou l’´eventuelle texture des axes de facile aimantation.
sent´ee sur la figureI.70(c). En notantϕ
Cetψ
Cles angles d’une direction
d’aiman-tation quelconque, en coordonn´ees cylindriques (Fig.I.69(b)), chaque axe de facile
aimantation est vu sous l’angle solide sinϕ
Cdψ
Cdϕ
Cpar rapport `a la direction du
champ. La distribution des orientations des cristallites autour du champ appliqu´e,
trac´ee sur la figureI.70(d), est donc fonction de l’angle entre la direction de facile
ai-mantation et la direction principale de texture100, d´efinie parα
C=arccos(~u
C·~u
Z)
soit :
α
C(ϕ
C, ψ
C) =arccos{sinϕ
Zsinϕ
C[sin (ψ
C+ψ
Z)] + cosϕ
Zcosϕ
C} (I.34)
Parmi toutes les orientations possibles de l’aimantation d’un grain donn´e, on
cherche l’orientation d’´equilibreθeq(Happ, ϕ
C), not´eeθϕ
Ceq par la suite, qui minimise
l’´energie donn´ee par l’expressionI.32. La contribution de ce grain (M
Scosθϕ
Ceq ) est
alors ajout´ee `a l’aimantation globale du syst`eme, qui est alors donn´ee par :
< M >=
P
ϕ
CP
ψ
CM
Scosθϕ
Ceq ·sinϕ
CDo[α
C(ϕ
C, ψ
C)]
P
ϕ
CP
ψ
Csinϕ
CDo[α
C(ϕ
C, ψ
C)] (I.35)
Conform´ement `a la relationI.34,α
Cest ind´ependante deψ
Cpour des mesures
effectu´ees en appliquant le champ dans le plan des couches carϕ
Z= 0 dans ce cas.
100. Dans le cas isotrope cette distribution est la mˆeme quelque soit l’orientation des
cristallites (Fig.I.70(d))
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0 200 400 600 800 1000 1200 µ 0H app [T] < M T > [10 3A/m]
approximation of reversible rotation of domain magnetization in polycrystalline system σip = 180° σoop = 180° σip = 90° σoop = 90° σip = 60° σoop = 60° σip = 45° σoop = 45° σip = 30° σoop = 30° σip = 15° σoop = 15° σip = 0° σoop = 0°
(a) Influences de la direction de mesure
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0.7 0.8 0.9 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 µ0Happ [T] < µ 0 MT > [T]
approximation of reversible rotation of domain magnetization in polycrystalline system σ = 180° σ = 90° σ = 45° σ = 30° σ = 15° σ = 0° η = 0 η = 0.5 η = 2.5 η = 5 η = 10 η = 50
(b) Influences du couplage des grains
−pi/20 −pi/4 0 pi/4 pi/2
0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 −π/2 ≤αC≤π/2 1/ σ *(2* π ) −1/2 *exp(− αC 2/(2* σ 2)) Distribution c−axis σ = 180° σ = 90° σ = 60° σ = 45° σ = 30°
(c) Distributions desaxes c
0 pi/4 pi/2 3pi/4 pi
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 ≤ΦC≤π/2 2* π sin( ΦC )/ σ *(2* π ) −1/2 *exp(− αC 2/(2* σ 2)) Distribution particules 0° − σ = 180° 15° − σ = 180° 30° − σ = 180° 45° − σ = 180° 60° − σ = 180° 90° − σ = 180° 0° − σ = 15° 15° − σ = 15° 30° − σ = 15° 45° − σ = 15° 60° − σ = 15° 90° − σ = 15°
(d) Distributions des orientations
Figure I.70 – Courbes d’aimantation calcul´es `a 300K d’un mat´eriau polycristallin
pr´esentant une constante d’anisotropie de 7·0×106J/m3et une aimantation `a saturation
de 1·13×106A/m. (a) Mesures dans le plan (en trait continu) et en dehors du plan (en
trait pointill´e) pour diff´erents degr´es de texture des axes de facile aimantation. (b) Mesures
dans le plan pour diff´erents degr´es de texture (en trait continu) et pour divers degr´es de
couplage inter-granulaire (en traits pointill´es). (c) Profils de distributions des axes de facile
aimantation. (d) Profils des distributions des orientations des cristallites autour du champ
appliqu´e dans le cas isotropeσ= 180°et dans le cas textur´eσ= 15°.
Si bien que la double somme, de la relationI.35, est n´ecessaire uniquement dans le
cas de la pr´esence d’une texture101sur des mesures effectu´ees en dehors du plan des
couches. La figure I.70 pr´esente les r´esultats obtenus pour des mesures effectu´ees
en appliquant le champ dans le plan (mesures ip) et perpendiculairement au plan
(mesures oop), pour diff´erents degr´es de distribution des axes de facile aimantation
101. Dans le cas isotrope, l’erreur introduite reste faible et est compens´ee par le param`etre
de couplage intergranulaire qui agit dans le mˆeme sens (Fig.I.70(b)).
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 400 500 600 700 800 = (n = number of cycles) Experience Model n = 0 [std = 28.307 - e_time = 4.766s] n = 1 [std = 2.4947 - e_time = 9.37s ] n = 2 [std = 1.8475 - e_time = 14s ] n = 3 [std = 1.8319 - e_time = 18.64s] n = 4 [std = 1.8319 - e_time = 23.48s] approximation of reversible rotation of magnetization
< > n [ 1 0 3 A / m ] applied field µ 0 H [T]
Figure I.71 – R´esultat de mesure effectu´e `a 275K sur une couche de FePt recuit `a
400°C/30min (voir aussiFig. I.73(a)) et r´esultats du mod`ele obtenus pour un nombre n
de cycles de calculs. Le cas n = 0 correspondant au cas o`u le couplage inter-granulaire
n’est pas pris en compte. std d´esigne la d´eviation standard entre le mod`ele et la mesure
et e timerepr´esente la dur´ee qu’il a fallu pour faire le calcul.
ainsi que diff´erentes valeurs du couplage inter-granulaire. La ressemblance
qualita-tive entre les faisceaux de courbes des figuresI.70(a)etI.70(b)illustre la similitude
des effets induits par la texture d’une part et le couplage inter-granulaire d’autre
part. La valeur de l’aimantation r´emanente permet cependant de distinguer ces
deux effets. En effet Wohlfarth [273] a montr´e que l’aimantation r´emanente (M
R)
obtenue en diminuant (depuis un ´etat satur´e) le champ appliqu´e sur un syst`eme
de grains uniaxes orient´es au hasard et ind´ependants magn´etiquement, est ´egale `a
la moiti´e102 de l’aimantation `a saturation (M
Sat). Or nos mesures ainsi que celles
d’autres auteurs, `a l’exemple de celles de Nakano et al. [122], montrent que pour
le syst`eme FePt M
R6= M
Sat2 . Pour prendre en compte l’effet du couplage
inter-granulaire, `a l’origine de cette diff´erence (dans le cas d’une absence de texture),
un premier calcul (cycle 0) est effectu´e dans lequel les interactions sont n´eglig´ees,
la valeur < M >0 de l’´equation I.35 trouv´ee pour un champ donn´e, sert
d’ai-mantation moyenne pour le calcul suivant et ainsi de suite jusqu’`a ce qu’il n’y ait
pratiquement pas de diff´erence entre deux aimantations moyennes successives. Le
r´esultat d’un tel proc´ed´e est pr´esent´e sur la figure I.71, o`u sont compar´es les
r´esul-tats du mod`ele avec ceux de l’exp´erience. Cette analyse confirme que le couplage
inter-granulaire est `a l’origine de l’augmentation de l’aimantation r´emanente. On
constate ´egalement la convergence assez rapide de cette m´ethode de calcul car
la d´eviation standard diminue fortement d`es le cycle n = 1. Le code Matlab du
mod`ele est donn´e en annexeD.
102. Car les moments reviennent de mani`ere r´eversible vers leurs axes de facile
aimanta-tion qui forment une demi-sph`ere ax´ee sur la direcaimanta-tion du champ [93].
Les d´ependances de l’anisotropie et de l’aimantation spontan´ee avec la
temp´e-rature obtenues ont ´et´e compar´ees aux ´evolutions th´eoriques de ces deux grandeurs
propos´ees respectivement par Callen et Callen [274] et par Kuz’min [275]. Avant de
poursuivre la pr´esentation des r´esultats du mod`ele, nous allons rappeler bri`evement
ces deux mod`eles th´eoriques.
I.D.1.a Variation thermique de l’´energie d’anisotropie
Les travaux de Callen et Callen font suite `a ceux de Zener [276]103. Ce dernier
a montr´e, par une approche thermodynamique, qu’en attribuant une ´energie
d’ani-sotropie aux spins individuels qui inter-agissent par ´echange `a travers un champ
mol´eculaire, l’effet de la temp´erature sur l’anisotropie du syst`eme peut ˆetre
consi-d´er´e comme ´etant associ´e `a des d´eviations locales de ces spins. Dans ces conditions
l’´energie d’anisotropie peut ˆetre exprim´ee en s´erie d’harmoniques sph´eriques de la
forme :
E
mag=X
ℓ
E
ℓℓ
X
m=−ℓ
CmYℓm(θ, ϕ) (I.36)
o`u θ et ϕ sont les coordonn´es polaires des cosinus directeurs de l’aimantation
macroscopique M, et o`u le coefficient duℓ-i`eme harmoniqueEℓ varie avec la
tem-p´erature en :
κℓ = E
ℓ(T)
E
ℓ(0) =
M
S(T)
M
S(0)
ℓ(ℓ2+1)(I.37)
Cette loi, connue sous le nom de loi en ℓ(ℓ+ 1)/2, est celle qui a ´et´e am´elior´ee par
Callen et Callen, dans une approche quantique, pour un mod`ele d’´electrons
loca-lis´es en introduisant des corrections au niveau de l’´etat fondamental. Ces auteurs
montrent que l’on peut d´ecrire la d´ependance en temp´erature de l’anisotropie en
utilisant des fonctions de Bessel modifi´ees et que l’ordreℓde cette d´ependance est
donn´ee par :
κℓ(T) =κℓ(0) ˆIℓ+
1 2n
ˆ
I3−/12[m(T, H)]o (I.38)
o`u ˆI
32
(x) n’est autre que la fonction de Langevin104. En utilisant l’expression
ana-lytique propos´ee par Cohen [279] pour inverser cette derni`ere, nous avons d´eduit
les d´ependances thermiques des constantes d’anisotropie du premier et du second
ordre (pour une sym´etrie quadratique) en calculant directement :
ˆ
I
5 2(x) = 1−x3Iˆ3/2(x)
ˆ
I
9 2(x) = 1 +35
x2 −
105
x3 +10
x
ˆ
I3/2(x)
les ´evolutions deκ2(m[T, H]) et κ4(m[T, H]) sont illustr´ees sur la figureI.73(c).
103. Ces travaux font eux mˆemes suite `a ceux de Mahajani [277] et de Akulov [278].
104. ˆI
3 2(x) =I3/2(x)/I1/2(x) avecI
3 2(x) =q2
xπ(ch(x)−shx(x)) etI
1 2(x) =q 2
xπsh(x)
I.D.1.b Variation thermique de l’aimantation spontan´ee
Kuz’min a remarqu´e que les mod`eles d´ecrivant la variation thermique deMS
issus de la th´eorie du champ mol´eculaire, ne donnent des r´esultats satisfaisants que
pour des temp´erature asymptotiques `a 0K et `a la TC, et que de fa¸con g´en´erale il
n’existe pas encore de fonction universelle capable de d´ecrire MS(T) pour tous les
types de mat´eriaux ferromagn´etiques. Il a propos´e une expression analytique bas´ee
sur une ´equation empirique s’exprimant sous la forme d’une loi de puissance, qui
utilise deux param`etres105 (γ etp) et qui est donn´ee par :
M
S(T) =M
S(0)
"
1−γ
T
T
C 3 2−(1−γ)
T
T
Cp#1/3
(I.39)
Un exemple d’´evolution d’une telle ´equation est trac´ee sur la figure I.73(d).
I.D.1.c Illustrations de l’analyse des courbes M(H) effectu´ee sur
deux ´echantillons t´emoins
Les figuresI.72etI.73r´esument les r´esultats de mesures d’aimantation sur des
films de FePt soumis `a diff´erentes traitements thermiques. Ces r´esultats illustrent
le protocole adopt´e pour mettre en œuvre le mod`ele. Comme les param`etres de
couplage inter-granulaire et de texture sont a priori ind´ependantes des conditions
de mesure, leurs valeurs sont fix´ees durant toute l’analyse. Pour ce faire nous avons
analys´e les mesures obtenues `a 300K, avec le champ appliqu´e respectivement dans
le plan de la couche et perpendiculairement `a ce plan. Les param`etres de texture et
d’´echange alors obtenus, `a cette temp´erature de 300K, ont ´et´e utilis´es dans tout le
reste de l’analyse106 (Fig.I.72(c) etI.73(b)). Une fois ces derniers trouv´es, on
ap-plique le mod`ele aux diff´erentes temp´eratures (Fig.I.72(d)etI.73(a)). Les donn´ees
recueillies sont ensuite compar´ees aux donn´ees th´eoriques issues des ´equationsI.38
etI.39, comme cela est repr´esent´e sur les figuresI.73(c) etI.73(d). On constate que
κℓ(T) etMS(T) suivent les tendances g´en´erales pr´evues par la th´eorie107. La
va-riation thermique de l’anisotropie est compar´ee par ailleurs `a celle de la coercivit´e.
Au premier ordre, l’´evolution du champ coercitif suit celle du champ d’anisotropie,
que cela soit avec la temp´erature de recuit (Fig. I.72(e)) ou avec la temp´erature
de mesure (Fig.I.73(e)). Ces r´esultats illustrent le lien intrins`eque entre coercivit´e
et anisotropie.
105. Pour ce qui est du param`etrepde cette ´equation, l’auteur trouve qu’il est ´egal dans
la grande majorit´e des cas `a 5/2 sans pour autant pouvoir l’expliquer. Dans notre analyse,
ce param`etre a ´et´e fix´e `a cette valeur de 5/2.
106. Ce type d’analyse n’a pas ´et´e appliqu´e `a l’´etude pr´eliminaire de la figureI.21.
107. Pour ce qui est de la variation de l’anisotropie (Fig.I.73(c)) la correspondance entre
le mod`ele et la th´eorie montre que l’effet de l’anisotropie de forme est n´egligeable.
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 -1000 -750 -500 -250 0 250 500 750 1000 M [ 1 0 3 A / m ] applied field µ 0 H [T] Annealing (60mn) 350°C 400°C 450°C
(a) Cycles ip `a diff´erents temp´eratures de recuit
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 -1000 -800 -600 -400 -200 0 200 400 600 800 1000 M [ 1 0 3 A / m ] applied field µ 0 H [T] Annealing 400°C/60mn ip oop N=0 oop N=1
(b) Cycles ip-oop et correction
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 450 500 550 600 650 700 750 800 850 K u = MJ/m 3 M S = [10 3 A/m] ij = < T > [ 1 0 3 A / m ] µ 0 H app [T] T meas. = 300K ip(Exp.) ip(Model) - std = 2.5417 oop(Exp.) oop(Model) - std = 2.3719
(c) Mod`ele vs Exp. (ip-oop)
0 2 4 6 8 400 600 800 1000 Experience ann. 60mn at 350°C 400°C 450°C model [ 1 0 3 A / m ] applied field µ 0 H [T]
(d) Mod`ele vs Exp. (Trecuit)
300 350 400 450 500 6 7 8 9 10 11 Anisotropy field Coercivity Annealing Temperature[°C] µ 0 H A [ T ] = 2 K u / M S 0,6 0,7 0,8 0,9 µ 0 H c [ T ]
(e) Anisotropie vs Coercivit´e
Figure I.72 – Comparaison des r´esultats exp´erimentaux (mesur´es `a 300K), pour
dif-f´erentes temp´eratures de recuit successifs, avec ceux du mod`ele. (a) Cycles d’aimantation
dans le plan avec la temp´erature de recuit. (b) Mesures dans le plan et en dehors du plan
(brut et corrig´ee) apr`es un recuit `a 400°C/30min. (c) D´etermination des param`etreσ et
ηi,j qui doivent ˆetre identiques dans le plan et en dehors du plan. (d) Application du
mod`ele aux diff´erentes temp´eratures de recuit. (e) Comparaison de l’´evolution du champ
d’anisotropie d´eduit du mod`ele avec celle du champ coercitif d´eduit des mesures.
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 500 600 700 800 900 ij = Exp. 75K Model - std = 2.7837 Exp. 150K Model - std = 2.8730 Exp. 200K Model - std = 2.3988 Exp. 250K Model - std = 2.7862 Exp. 275K Model - std = 1.8397 Exp. 300K Model - std = 1.9491 [ 1 0 3 A / m ] applied field µ 0 H [T]
(a) Mod`ele vs Exp. (Tmesure)
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 400 450 500 550 600 650 700 750 800 K u = MJ/m 3 M S = [10 3 A/m] ij = < T > [ 1 0 3 A / m ] µ 0 H app [T] T meas. = 300K ip(Exp.) ip(Model) - std = 1.9491 oop(Exp.) oop(Model) - std = 4.1694
(b) Mod`ele vs Exp. (ip-oop)
1.0 0.8 0.6 0.4 0.2 0.0 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 k L ( m ( T , H ) ) m(T,H) k 2 k 4
Callen & Callen our analysis
(c) Anisotropie : Mod`ele vs th´eorie
0 100 200 300 400 500 600 700 200 400 600 800 1000 S (0K) = 984.54[10 3 A/m] = 1.1 - T C = 625K S ( T ) [ 1 0 3 A / m ] Temperature[K] Kuz'Min our analysis
(d) Aimantation : Mod`ele vs th´eorie
0 50 100 150 200 250 300 350 7 8 9 10 Anisotropy field Coercivity Temperature[K] µ 0 H A [ T ] = 2 K / M S 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 µ 0 H c [ T ]