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Carte postale de la Buvette de la plage au Pouldu, vers 1910. ©collection particulière

2.2 La Buvette de la Plage

« Sur son lit de mort, il a demandé à ses parents d’aller chercher ma grand-mère pour la voir une dernière fois et effectivement, les parents sont venus la chercher pour le voir une dernière fois.» 70 explique Sabine Roch.

La tuberculose emporte l’amant de Marie Henry à Quimper entre l’été 1888 et début de l’hiver 1889. Elle accouche, chez elle, au Pouldu, « seule » ainsi que le précise sa petite-fille. Le jeune homme décède et la famille ne reconnaît pas cette enfant née hors mariage. Sur l’acte de naissance, c’est la jeune femme qui décide de donner son nom : elle s’appelle Marie Léa Henry. Il n’y a aucune mention du père sur l’acte. Elle y figure comme hôtelière et célibataire71. Marie Henry démarre donc son activité avant la naissance de sa fille, dès 1888, dans son auberge, la Buvette de la Plage72. Elle devient propriétaire et patronne, puis mère pour la première fois, deux années après.

La jeune femme ne déclare pas la naissance immédiatement ce qui lui vaut la visite des gendarmes, suite à des rumeurs d’infanticide73. Dans ce voisinage hostile, un homme semble l’être moins. Il s’agit de Jean François Capitaine, journalier à Kersullec, le village limitrophe aux Grands

70 Ibid.

71 Cf. Acte de naissance de Marie Léa Henry, archives départementales du Finistère.

72 Cf. Annexe 1, Plan de la Buvette de la Plage.

73 Dans sa thèse, Annick Tillier explique que les jeunes femmes enceinte d’un amour illégitime et solitaires sont davantage concernées par l’infanticide. Voir à ce propos : TILLIER Annick, Des criminelles au village. Femmes infanticides en Bretagne (1825 – 1865), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2001, 447p.

23 Sables, qui déclare la naissance de Marie Léa le 6 mars au registre de la mairie de Clohars74. Sur l’acte, Léa est née le 4 mars : deux jours s’écoulent donc entre la naissance et la déclaration. Le registre paroissial nous apprend qu’un baptême a lieu le 25 mai 1889, soit trois mois après sa naissance75. Le parrain est Laurent Brangoulo, un cultivateur de 55 ans, d’une certaine notoriété à Clohars puisqu’il en devient le maire dès 1892. La marraine est Jacquette Richard, une jeune femme de 21 ans habitant dans le même village. Ces dernier´er´s acceptent cette proposition, peut-être même le propose-t-il à Marie Henry ? Ces personnes sont-elles liées par amitié avec la jeune femme ? Quelles sont les relations entretenues entre cette dernière, le futur maire et l’hôtelière ? Il y a sans nul doute un double intérêt pour Marie Henry à faire baptiser sa fille : l’assurance d’avoir des personnes de confiance qui puissent accueillir sa fille en cas de décès et l’occasion aussi pour elle de faire taire les mauvaises langues. Marie

Henry n’est pas seule : elle peut compter sur Jacquette Richard et Laurent Bougolo, tout´e´s deux issu de famille de cultivateur´ices aisés76, qui semblent donc avoir beaucoup de patrimoine agricole à Clohars, ce qui, supposons-le, fait autorité.

L’homme qui déclare la naissance de sa fille figure sur une toile d’Hubert Vos qui représente une scène à l’intérieur du débit de boisson de l’auberge. Le vieil homme appuyé sur sa canne peint en premier plan pourrait être Jean François Capitaine, sirotant sa boisson. Dans Le chemin de Gauguin : genèsee et rayonnement, ouvrage dans lequel est présenté la toile, il est introduit

comme « l’homme à tout faire » de Marie Henry. Hubert Vos, L’auberge de Marie Henry au Pouldu, s.d.

Photographie d’une toile aujourd’hui disparue.

74 Cf. Acte de naissance de Marie Léa Henry, archives départementales du Finistère. La déclaration a lieu 6 jours après : Léa serait née le 28 février 1889 selon plusieurs biographes des peintres (Jean-Marie Cusinberche, Ghilaisne Huon, Léon Palaux, Charles Chassé).

75 Pourtant, ainsi qu’il l’est précisé par Yvonne Knieblielher et Catherine Fouquet : « Le baptême a toujours lieu tôt, dans la semaine qui suit la naissance […] c’est l’occasion de présenter le nouveau-né à la communauté villageoise. Les parrains et marraines sont en général les grands-parents pour le premier enfant, puis les frères et sœurs du père et de la mère, et enfin, pour les derniers nés, leur aînés. » dans Histoire des mères, Paris, édition Montalbla, 1982, p.214.

76 En effet sur ce même recensement de 1889, deux domestiques vivent dans la famille Brangoulo et la famille de Jacquette Richard.

24 Qui est alors la femme au second plan ? C’est certainement la bonne de Marie Henry, sortant de la salle à manger qui reliait le débit de boisson, tenant une soupière en costume et coiffe. Léon Palaux dans ses archives mentionne cette jeune femme « une morbihannaise à la mode d’Auray »77 qui dort dans le débit de boisson, lorsque la place vient à manquer à l’arrivée des peintres. Elle fait construire une maison voisine à la Buvette de la Plage, de nombreuses années après. C’est l’actuelle Maison Musée du Pouldu qui abrite la reconstruction de l’auberge. Marie Henry emploie donc une servante dans cette petite auberge isolée au bord de la mer, proche de la plage des Grands Sables78, où il est possible de s’arrêter boire, manger et dormir pour la somme de 50 francs par mois. Le Pouldu se trouve à mi-chemin entre Moëlan et Quimperlé, les deux lieux dans lesquels elle a grandi. Nous ne connaissons pas la population exacte du lieu79 en 1886, néanmoins il ne devait pas y avoir plus de quelques centaines d’habitants, ainsi qu’en témoigne une lettre de Paul Gauguin : « Je suis au bord de la mer, dans une auberge de pécheurs, près d’un village de cinq cent habitants. » 80

C’est un terrain favorable à l’ouverture d’une auberge puisque nombreux et nombreuses sont les ramasseur·euses de sables et de goémon, utilisé pour protéger les champs, y passant. Marie Henry a fait preuve de mètis, elle connaissait le double avantage du lieu : il est isolé, à des kilomètres de Quimperlé, la ville la plus proche, et il est à quelques pas de la plage, sillonnée par ces cultivateur·ices. Plus rares sont les gens des alentours à fréquenter l’auberge et plus nombreux et nombreuses sont les gens de passage, la charrette remplie de goémon et de sable, qui rentrent à cheval. Un repas, voir une chambre dans cette auberge permet de se reposer avant de commencer ce voyage de plusieurs heures. En s’installant au bord de cette plage, proche du village de Kersullec, habité par « quatre maisons dont deux auberges » 81; Marie Henry sait qu’elle peut se créer un moyen d’être financièrement autonome en même temps qu’une tranquillité : cela lui évite la « clientèle d’habitués ». Un mode de vie qui contraste avec sa vie parisienne : un quotidien rythmé par un

77 PALAUX Léon, Quelques hôtes illustres du Pouldu,1956, archives du musée de Pont-Aven.

78 C’est au XIXeme siècle que la plage des Grands Sables reçoit son nom, elle était connue sous le nom de « perzer », le pluriel de « porz » en breton qui signifie « les plages ». Dans une délibération du conseil municipal de Clohars Carnoët datée de 1861, nous pouvons lire « Plus de six mille charrettes passent annuellement sur ce chemin pour aller prendre du sable calcaire au Perzere pres du Pouldu. Depuis quatre ans le conseil sollicite et demande que ce chemin soit classé de grande communication », dans une autre archive datée de 1863 « le conseil demande instamment à Monsieur le Préfet qu’un secours soit accordé pour l’entretien du chemin numéro 1 de Quilien au Pouldu. La commune ne pouvant y suffire, il faut faire des réparations sur ce chemin déforme par les nombreux charrois de sables, toute l’année et particulièrement dans les mois d’octobre et de novembre. Toutes les communes du canton viennent prendre du sable calcaire au Perzere, mais on y vient aussi des cantons d’Arzano, Scaër, Bannalec et de la commune de Moëlan.

Il n’est point juste que la commune de Clohars Carnoët soit seule chargée de l’entretien de ce chemin. »

79 Le Pouldu fait partie du village le plus important de Clohars Carnoët. Les recensements ne distinguent pas les hameaux entre eux. En 1885, dans un guide touristique, Le Joanne mentionne Le Pouldu comme étant « une petite station balnéaire. ».

80 Lettre de Paul Gauguin à son épouse Mette Gadd, juin 1889.

81 GIDE André, Si le grain ne meurt, Paris, édition de la Nouvelle Revue française, 1927, p. 195.

25 laborieux travail collectif dans une grande maison et une ville immense. Marie Henry « voulait être libre, elle recherchait la solitude. » 82Elle aurait pu choisir le bourg, aussi propice à faire prospérer une auberge, mais elle fait le choix du Pouldu, proche des plages. À Paris, elle travaille au service de quelqu’un dans un environnement fourmillant de gens, au Pouldu, elle embrasse un mode de vie autonome, plus proche de la nature.

La bâtisse que fait construire Marie Henry comprend trois pièces au rez-de-chaussée, séparées par une allée centrale continuée par un escalier en bois. À gauche se trouve la salle à manger, réservée uniquement aux pensionnaires qui dispose de quelques tables et d’une cheminée.

À droite de cet escalier en bois se trouve le débit de boisson avec son bar en zinc. Du cidre, du vin, de l’absinthe, des liqueurs mais aussi du café, le lait ribot, qui accompagne les crêpes de blé noir et enfin, le chocolat chaud, une denrée précieuse, normalement réservée aux bourgeois, que la patronne propose aussi.83

Dans la cuisine, Marie Henry installe un fourneau avec un réservoir à eau chaude : un poêle en fonte qu’elle déplace dans le débit de boisson durant les froides et humides journées d’hiver. C’est une innovation : le fourneau n’existe pas encore en campagne en Basse-Bretagne en 1889.

Au bout des escaliers, à l’étage, se trouvent les trois chambres et le cabinet de toilette. Ce dernier figure sur le plan de la Buvette dans l’annexe 1. Le cabinet de toilette apparaît au début du XIXeme siècle dans la bourgeoisie parisienne uniquement84. En 1886, dans la campagne reculée du Pouldu, c’est certainement novateur. Marie Henry ramène de Paris un tub en zinc pour les clients et un autre petit tub pour baigner son bébé.85

La grande chambre a l’est abrite une cheminée, un grand lit et un berceau : c’est la chambre de la patronne, qui dort avec sa fille. Une autre chambre donnant sur la mer se trouve à l’est, à l’ouest, la dernière chambre donne sur la rue. Elles sont reservées aux visiteur·euses.

Selon certaines sources archivées à la Maison Musée du Pouldu, Marie Henry installe du mobilier Henri II dans son auberge. Elle n’installe pas de mobilier breton, comme il en est normalement d’usage.

82 Enregistrements de Sabine Roch. Archives de la Maison Musée du Pouldu

83 Cf. Archives de la Maison Musée du Pouldu.

84 VIGARELLO George, Le propre et le sale, l’hygiène du corps depuis le Moyen-Âge, Paris, édition du Seuil, 1985, p. 245.

85 Enregistrements de Sabine Roch. Archives de la Maison Musée du Pouldu.

26 Une fois encore, cela montre que Marie

Henry a de l’argent ou des relations, qu’elle a sans doute pu créer à Paris, chez ce couturier.

Publicité pour le cacao vendu á la Maison Olgiati. Le Finistère, Février 1888.

Marie Henry se fournit peut-être son chocolat dans cette maison pour laquelle elle a travaillé quelques années auparavant.

Ce mobilier, le chocolat chaud, le fourneau, le cabinet de toilette sont autant d’indices qui nous prouvent que ces quelques années dans cette maison parisienne bourgeoise influence certainement la jeune femme qui offre à son auberge ces innovations techniques. Elle est avant-gardiste, se moque encore une fois, des conventions et s’éloigne de la tradition bretonne.

Dehors se trouve un puit et l’appentis où vivent quelques poules et un cochon. Nous trouvons aussi les écuries qui permettent aux chevaux de se reposer, le temps que les travailleur´euses reprennent la route.

Elle ouvre très tôt le matin : elle ne sert que de la boisson. Elle referme la buvette et ouvre de nouveau en fin de matinée, le temps pour elle de préparer le déjeuner. Après le service, elle ferme de nouveau l’après-midi et ouvre le débit de boisson en fin d’après-midi : elle fonctionne en fait au rythme des marées86.

« Si la fille mère garde son petit et reste « honnête », elle rejoint le lot des veuves, des épouses délaissées, qui doivent élever seule leurs enfants. Leur nombre n’est jamais calculé, jamais évalué, tant la société du XIXeme siècle veut ignorer la femme seule, tant le dogme selon lequel l’homme nourrit la femme est enraciné dans les mentalités, au mépris de la réalité la plus aveuglante. Elles ne sont pas rares pourtant, de six à huit cent mille, et leur survie fait problème. Pour éviter de payer une nourrice, la mère sans homme cherche du travail à domicile : confection, dentelle, bonneterie, lingerie, empaquetage, brosserie, bijouterie et fantaisie, fleurs artificielles. ».87 C’est une vie en dehors des conventions que Marie Henry mène, non seulement par son style de vie (elle est jeune mère célibataire, elle élève seule sa fille dans une auberge dont elle est la patronne) mais aussi par ses goûts (elle assume un goût bourgeois, elle s’en approprie les codes alors même qu’elle vient d’un monde rural, paysan et que sa clientèle en est principalement constituée.).

86 Ibid.

87 Op cit. KNIBIELHER Yvonne et FOUQUET Catherine, Histoire des mères, Paris, édition Montalbla, 1982, p.230.

27 2.3 L’auberge au temps des peintres

À la fin de l’été 1889, les peintres ne peuvent plus occuper la Villa de Mauduit : des problèmes de voisinage mettent fin au bail88. Ils ont l’habitude de fréquenter l’auberge de Marie Henry uniquement pour manger : ils y dorment et y peignent à présent. Ces quelques peintres de l’école de Pont-Aven89 s’établissent à la Buvette de le Plage dès l’automne 1889. Paul Sérusier90 fin septembre, Paul Gauguin91, le 2 octobre et Meyer de Haan92, le 14 de ce même mois93. Selon Wladyslava Jaworska : « La véritable existence et l’essor de cette « École » ne commence qu’au moment précis où Pont-Aven fut abandonné pour le Pouldu. Tout ce qui s’était fait auparavant doit être considéré comme une phase préparatoire. Ce n’est qu’au moment précis ou Pont-Aven fut abandonné pour le Pouldu que l’ « École » deviendra un organisme vivant, autonome, et, qui, tout en continuant à s’épanouir au dedans, ne cessera de rayonner à l’extérieur et d’attirer de nouveaux adeptes. »94 Si cet organisme devient vivant et autonome, c’est notamment parce qu’il a un lieu dans lequel s’établir tout à fait.

88 Selon Henri Mothéré, le propriétaire leur retire l’atelier « ils vagabondaient autour du lavoir de la route de Clohars Carnoët en prétendant être des lavandières-fantôme, celles qui jettent des mauvais sorts aux passants. » dans Gauguin et son temps, souvenirs et documents, 1955, p.67-68. Les peintres s’inspirent très clairement des « kennerez-noz », littéralement les « lavandières de nuit » en breton, que nous retrouvons dans des contes et légendes de Basse-Bretagne et dans l’œuvre de d’autres peintres comme Yan D’argent. Par ailleurs, les lavandières est un thème récurrent dans l’œuvre de Paul Sérusier : plus qu’une activité physique, il revêt aussi une valeur symbolique. En effet, selon Pierre Jakez Helias dans Le cheval d’orgueil,

« la grande lessive était une corvée d’importance pour les femmes, comme toutes les besognes sérieuses, elle durait trois jours […] ceux-ci correspondaient dans l’ordre au Purgatoire, à l’Enfer et au Paradis. » op.cit. p 15.

89 L’école de Pont-Aven désigne l’ensemble des peintres qui se sont installés entre 1886 et 1890 à Pont-Aven. Cette école informelle regroupe des peintres post impressionnistes, les nabis et les synthétistes.

90 Paul Sérusier (1864-1927) est âgé de 25 ans lorsqu’il s’installe à la Buvette de la Plage. Issu d’une famille bourgeoise, il reçoit une éducation classique : il étudie la philosophie, le grec et le latin. Il est admis à l’académie Julian (la seule qui accueille, à cette époque, les femmes et les étranger´e´s) où il rencontre Maurice Denis. Ce dernier, Paul-Élie Ranson et Pierre Bonnard fondent le groupe Nabi (qui signifie « prophète » en hébreu). Les Nabis peignent selon les codes synthétistes et y ajoutent une dimension occulte et symbolique. Arrivé en Bretagne à l’été 1888, le peintre fait la connaissance de Paul Gauguin. De ce dernier, il reçoit une leçon de peinture, matérialisée dans Le Talisman, œuvre fondatrice du mouvement Nabi. L’œuvre du peintre est traversée par les thèmes de la mort, du travail des femmes et des origines des êtres. Il passe la majeure partie de sa vie en Bretagne : d’abord Pont-Aven et le Pouldu, puis à Huelgoat et enfin, Chateauneuf du Faou où il termine sa vie.

91 Paul Gauguin (1848–1903) a 41 ans lorsqu’il s’installe à l’auberge : c’est le plus âgé des peintres du groupe synthétiste.

Il est aussi issu d’une famille bourgeoise. Il démarre sa carrière en étant marin, puis il obtient un poste à la Bourse, qu’il perd lors du krach boursier de 1882 : c’est le moment où il décide de se consacrer à la peinture, laissant Mette Gadd son épouse et ses quatre enfants installé´e´s au Danemark dans sa belle-famille, après les difficultés financières générées par cette perte d’emploi. De collectionneur, il devient peintre et se rapproche des impressionnistes. Poussé par la dette, le peintre s’installe à Pont-Aven, où il est possible, à la pension Gloanec, de payer la pension monnayant des toiles.

Lors de son second séjour à Pont-Aven, il fait la rencontre d’Émile Bernard qui va l’influencer dans une nouvelle façon de peindre : c’est la naissance du synthétisme. Fuyant Pont-Aven envahi par la « peinture de commerce », il s’installe au Pouldu dans l’objectif d’y fonder un « atelier des Tropiques », un objectif qui naît dans son séjour à Arles auprès de Vincent Van Gogh en 1888 et dont l’idée est de s’aider à la fois artistiquement et financièrement. Cet atelier des Tropiques ne verra pas le jour, mais le groupe informel qui s’établit au Pouldu développe le synthétisme intensément.

92 Meijer de Haan (1852-18950) a 37 ans lorsqu’il s’installe à la Buvette de la Plage. Grâce à Théo Van Gogh, marchand d’art, il fait la rencontre de Paul Gauguin. Ce dernier lui propose de lui faire assimiler les codes synthétistes : les deux hommes s’établissent au Pouldu.

93 Jelka Kröger, Saskia de Bodt, Mayken Jonkman, et Irene Faber, Meijer de Haan, le maître caché, Vanves, France, Éditions Hazan, 2010, p.111-112.

94 JAWORSKA Wladyslava, Gauguin et l’École de Pont-Aven, Paris, édition Ides et Calendes, 1971.

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Maurice Gourrier, la salle à manger de la Buvette de la Plage au Pouldu au moment de la découverte des fresques de Gauguin et de De Haan sous sept couches de papier peint, 1924. ©collection particulière

Toutes les chambres sont occupées par les peintres et la salle à manger est réservée à la clientèle de l’hôtel. C’est ainsi que Marie Henry autorise les peintres à transformer la salle à manger en atelier, sans que nous connaissions véritablement le contexte dans lequel advient cette expérience. Non seulement ils échangent et peignent dans cette dernière, mais Marie Henry les autorise aussi à expérimenter sur les murs et le plafond95.

Toutes les chambres sont occupées par les peintres et la salle à manger est réservée à la clientèle de l’hôtel. C’est ainsi que Marie Henry autorise les peintres à transformer la salle à manger en atelier, sans que nous connaissions véritablement le contexte dans lequel advient cette expérience. Non seulement ils échangent et peignent dans cette dernière, mais Marie Henry les autorise aussi à expérimenter sur les murs et le plafond95.

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