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Université Ibn Khaldoun Tiaret (Algérie), laboratoire d’agro-Biotechnologie et de

nutrition en zone semi-aride, a_dellal@mail.univ-tiaret.dz

Cette communication fait le point sur l’importance du sol en tant que ressource pour la production agricole. C’est un aspect prépondérant dans notre région pour une question de sécurité alimentaire. Cet article énumère les principales contraintes qui font s’amenuiser la ressource en sols cultivables sous l’effet de processus de dégradation physique : compaction, déforestation, érosion, salinisation liée à l’irrigation, la disponibilité et la réserve en eau limitée. La fertilité chimique est également citée en tant que contrainte majeure du fait du manque de réserves en éléments nutritifs notamment en azote. Il faut rappeler qu’en Algérie, durant ces deux dernières décennies il y a eu de très faibles utilisations d’intrants (fertilisants et surtout de pesticides, d’herbicides et de fongicides) d’où la faible productivité enregistrée. En troisième lieu on note dans les zones semi-arides l’appauvrissement biologique qui rend les sols très fragiles. Une question cruciale reste posée quant à la santé des plantes dans ces milieux fragilisés. Les problèmes posés à la Science du Sol en Algérie ouvrent tout un champ de recherche pour l’avenir.

C’est dans ce contexte que récemment (2010) des projets PNR (projets nationaux de recherche) ont été élaborés communément entre l’INRAA et les Universités de l’Ouest Algérien.

Cette région se singularise par des facteurs propices à la dégradation des sols : un climat semi-aride réduisant le couvert végétal, limitant la pédogénèse et l’épaisseur des sols et favorisant l’accumulation des sels solubles, dans les bas-fonds, l’agressivité des pluies et des vents violents, des roches érodibles et une topographie ondulée avec de fortes pentes. La dégradation physique des sols:

En Algérie les études sur la physique des sols ont été menées au laboratoire de physique des sols (INA- Alger, à partir de 1978, Derdour H., Daoud Y).

Compaction des sols et déforestation:

Etudes menées par Kadik, DGF(Direction Générale des Forêts d’Alger, 1980) L’érosion hydrique:

Les principales études menées, dans ce domaine en Algérie, ont commencé à partir de 1970 dans les régions:

Monts de Beni Chougrane (Mascara) Monts de Beni Slimane (Médéa)

Sous la Direction de Roose E. (IRD ; Montpellier 1988).

En Algérie, on estime une perte de terre par ruissellement à 70 ha/jour et corrélativement une augmentation de 70 habitants/jour (Ministère de l’agriculture, 1980).

L’érosion Eolienne:

En Algérie, elle se rencontre surtout en régions semi-arides (steppe et hauts plateaux). Les principales causes sont le défrichement; le surpâturage et les emblavures de céréales en zone steppique d’où le phénomène de désertification.

La quantification de l’érosion éolienne est menée actuellement à travers une étude à Laghouat (porte du Sahara) avec l’installation de capteurs et de saltiphone (travaux de Houyou Zohra et Dellal A. 2009); ce projet a été financé par l’UCL (Belgique) sous la direction du Professeur Charles Bielders.

Les réserves et la disponibilité en eau

Etudes du Génie rural ; département d’Hydraulique INA-Alger et les services de L’ANRH, 1978 du Ministère de l’hydraulique, Alger.

 

39 La salinisation secondaire (liée essentiellement à l’irrigation)

Les études ont été menées principalement dans le bas Cheliff à Relizane-Hamadena qui regroupe un lieu historique des expérimentations des sols salés en Algérie depuis les années 1950. Les sols sont devenus potentiellement salables après irrigation. Dans le Cheliff, ce constat a généré la dégradation des vergers d’agrumes avec la perte de la notion de cru des oranges qui sont devenus non commercialisables en Europe.

Cette situation nous a poussé à l’initiation d’un projet CEE ; STD 0108 F sur « la salure des sols du Maghreb », dirigé par le Professeur Claude Cheverry de ENSA –Rennes (France) avec les partenaires Algériens Dellal A., Halitim A, Daoud Y. 1992.Le manque d’une cartographie précise des sols salés et d’un suivi de l’évolution temporelle de la salinité dans les zones irriguées ne permet pas de juger des risques, ni d’ailleurs des efforts entrepris de restauration des sols salés, et encore moins d’anticiper le phénomène avec l’extension « forcée » de l’irrigation. En Algérie l’unique carte des sols a été élaborée en 1957 par Durand et Boulaine.

La dégradation biologique des sols

Dans ce contexte des études ont été menés sur la dynamique de la matière organique dans la région de Tiaret avec des modèles de simulation initiés par le Professeur H. Laudelout (UCL. 1978). L’ensemble des résultats obtenus ont révélé une dégradation biologique se traduisant par une diminution du taux de MO et corrélativement une diminution de la faune et de la flore. Ce qui se traduit par un appauvrissement biologique conduisant à la stérilisation partielle du sol.

Nous avons noté également que les méthodes microbiologiques utilisées (microscopie sur culture et microscopie directe) n’ont pas toujours été adéquates pour évaluer les changements et les dénombrements qui peuvent être très variés.

Conclusion : il a été cité dans cette communication les principaux processus de la dégradation des sols en Algérie en se basant principalement sur des études antérieures. Dans le contexte de la lutte contre la dégradation des sols et pour atteindre les objectifs inscrits dans le plan national d’actions pour l’environnement et le développement durable (PNAE-DD) prévu jusqu’en 2012, l’Algérie tente de créer un véritable marché de l’environnement. La mise en place d’observatoires de suivi des changements écologiques à long terme, basés sur la méthodologie acquise dans le suivi de la steppe, permettront à des équipes de recherche pluridisciplinaires, à travers des systèmes d’information des données spatio-temporelles sur les problématiques des régions sèches, de démontrer les impacts des changements agro-écologiques et socio-économiques sur la désertification et de proposer des techniques en matière de réhabilitation du milieu et de gestion rationnelle des ressources naturelles. Des dispositifs de suivi de la sécheresse et de la désertification, organisés en réseau et réunissant l’ensemble des structures universitaires et institutionnelles conscientes et intéressées par ces phénomènes sont aujourd’hui en voie de réalisation. Ils ont été intégrés dans le PAN/LCD (Direction Générale des Forêts, 2004). Des observatoires sont mis en place au niveau des différents écosystèmes arides et semi arides par le Centre de Recherche Scientifique et Technique des Régions Arides (CRSTRA). Ils permettront de constituer des bases de données sur l’état des écosystèmes, de suivre leur dynamique dans l’espace et dans le temps, d’identifier les causes de la dégradation et de proposer, sur ces bases, des outils d’aide à la décision, des modèles de gestion rationnelle des ressources naturelles et des méthodes de réhabilitation des zones dégradées en adéquation avec les besoins des populations locales dans une approche participative.

La mise en œuvre de la surveillance écologique à long terme, selon des protocoles méthodologiques concertés (Nedjraoui, 2003, 2006), permettra de définir des indicateurs environnementaux, des indices de sensibilité des écosystèmes aux perturbations exogènes et endogènes et de contribuer à la mise en place des dispositifs nationaux et régionaux de suivi de la désertification tels que définis par les Plans d’Action Nationaux de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD) et les instances régionales.

Mesures continues du flux d’érosion éolienne sur les champs

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