• Aucun résultat trouvé

Introduction partielle

II- 1-3 La biocénose du littoral nord

Nous analysons dans cette partie essentiellement trois principaux aspects à savoir la nature des fonds, la flore marine et les ressources faunistiques.

II-1-3-1. Les fonds de la Grande Côte

Limité par l’isobathe des 200m, le plateau continental sénégalais couvre une superficie de 28 700km². Sur sa partie nord, zone couvrant la grande côte, il passe de 27 miles nautiques au large de Saint-Louis à 5 miles au niveau de la presqu’Ile16 après avoir été entaillé par la fosse

16

Thiao D. 2009, « Un système d’indicateurs de durabilité des pêcheries côtières comme outil de gestion intégrée des ressources halieutiques sénégalaises », Thèse de doctorat, Université de Versailles Saint-Quentin- en-Yvelines, Ecole Doctorale SOFT (Société du Futur), 298p

de Cayar, un canyon sous- marin. D’une manière générale, la Grande

rocheux et meubles disposés de manière alternative et qui sont non négligeables pour la pêche.

Fig. 4 : Les types de fonds sur la Grande Côte Sénégalaise

Les fonds rocheux

Une étude menée par F. Domain

continental ouest africain montre, sur la Grande

Louis, l’existence d’une série de petits bancs rocheux de forme schistoïdes notamment dans le secteur de Guet-Ndar. Parallèles à la cô

recouverts de sédiments. Ainsi, prés de l’embouchure du fleuve Sénégal ces bancs rocheux marin. D’une manière générale, la Grande Côte

rocheux et meubles disposés de manière alternative et qui sont non négligeables pour la

: Les types de fonds sur la Grande Côte Sénégalaise

(Source : Domain F., 1977)

Les fonds rocheux

Une étude menée par F. Domain (1977), sur la nature des fonds de pêche du plateau continental ouest africain montre, sur la Grande Côte à partir du sud de Cayar jusqu’à

, l’existence d’une série de petits bancs rocheux de forme schistoïdes notamment dans le . Parallèles à la côte sur des fonds de 15 à 20 mètres ils sont parfois recouverts de sédiments. Ainsi, prés de l’embouchure du fleuve Sénégal ces bancs rocheux

45

Côte présente des fonds rocheux et meubles disposés de manière alternative et qui sont non négligeables pour la

: Les types de fonds sur la Grande Côte Sénégalaise

, sur la nature des fonds de pêche du plateau à partir du sud de Cayar jusqu’à Saint- , l’existence d’une série de petits bancs rocheux de forme schistoïdes notamment dans le

te sur des fonds de 15 à 20 mètres ils sont parfois recouverts de sédiments. Ainsi, prés de l’embouchure du fleuve Sénégal ces bancs rocheux

46

sont surmontés de sédiments vaseux ou sableux. Ces fonds sont généralement le lieu de pêches des espèces démersales.

Les fonds meubles

Ils sont essentiellement constitués de vase et de sable. Les fonds de vase couvrent une zone importante qui s’étend de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Sénégal de 16°30' à 15°15' de latitude Nord entre les isobathes 20 et 80 m. Selon Domain (1977) cette zone est principalement alimentée par l’apport fluvial qui transporte d’importantes quantités de particules limoneuses jusqu’à la mer où elles sont reprises par le courant qui les entraine vers le sud ouest. Les fonds sableux se retrouvent au nord de Cayar sous forme de sables très fins, de couleur grise, généralement associés à des proportions variables de lutites et constituant alors des sables vaseux ou des vases sableuses et au sud de Saint-Louis avec des étendues relativement importants entre 0 et 30 mètres. On y rencontre surtout les espèces pélagiques.

II-1-3-2. La flore marine

Deux aspects sont pris en considération : le zooplancton et le phytoplancton dont la présence le long de la côte nord offre des concentrations importantes. Nous en faisons ici un récapitulatif général, car les études spécifiques à la grande côte sont assez parcellaires.

II-1-3-2-1. Le phytoplancton

Les études de Touré et Dème- Gningue (1989)17 montrent que la distribution de la biomasse phytoplanctonique connaît des variations notables selon la saison. Des variations sont aussi remarquées en surface et dans la couche d’eau.

En saison chaude, l’étude de la distribution verticale montre que la thermocline et la nitracline jouent un rôle important dans la répartition verticale des peuplements phytoplanctonique et sur leur influence sur la position du maximum de chlorophylle. Par ailleurs, on note une stabilisation élevée de la structure hydrologique avec l’accalmie des vents. Alors que sous l’action de la luminosité solaire, la colonne d’eau enregistre un développement du phytoplancton.

Quant à la distribution de surface, les eaux sénégalaises se caractérisent durant cette période par trois principales concentrations de chlorophylle : l’une est localisée sur la côte nord entre

17 In Cury P. et Roy C. (1991) “Pêcheries oust africaines: variabilité, instabilité et changement”, ORSTOM, Paris,

47

Saint-Louis et Cayar, la deuxième sur la petite côte et la troisième près de l’embouchure de la Casamance. Les taux de biomasse phytoplanctonique sont très faible environ 1 à 3 mg/ m3. La présence d’éléments nutritifs issus de la régénération de la matière organique dégradée d’origine continentale serait l’explication au cantonnement des peuplements phytoplanctonique le long de la côte alors que l’upwelling connaîtrait une baisse d’intensité. Durant la saison froide, la distribution verticale subit une variabilité phytoplanctonique complexe car son développement ne dépend plus seulement des sels nutritifs. Ainsi, deux situations sont distinguées. Lorsque l’upwelling devient faible, on enregistre une remontée des eaux profondes vers la surface ce qui entraine une turbidité importante par la remise en suspension des particules sédimentaires. La luminosité ainsi limitée, ne permet pas le développement du phytoplancton en profondeur. De plus, la couche homogène de surface tend à disparaitre et s’accompagne du soulèvement de la thermocline et de la nitracline. En période de forte activité de l’upwelling, les nutriments atteignent la surface. Cependant le développement phytoplanctonique se limite aux couches superficielles et l’essentiel de la chlorophylle demeure en surface car l’éclairement solaire est moindre.

Pour ce qui de la distribution de surface, avec le passage de la saison chaude à la saison froide la concentration de chlorophylle connaît une redistribution. On observe quatre concentrations dont deux sur la côte nord avec un peuplement de chlorophylle à Saint-Louis et à Cayar. Toutefois, en dépit de la variabilité de l’intensité de l’upwelling, ces peuplements de phytoplancton restent caractéristiques des eaux sénégalaises, seuls leurs concentrations et leur emplacement peuvent changer.

II-1-3-2-2. Le zooplancton

Les études sur l’évolution du zooplancton le long de la côte sénégalaise ne sont pas nombreuses. Toutefois, les travaux de Gaudy et Seguin (1964), Seguin (1966), Séret (1983 et 1985) puis de Médina- Gaertner (1983, 1985 et 1988a) réalisés sur un cycle annuel ont permis d’établir quelques avancées. Se basant sur ces travaux, P.S. Diouf (1991)18 qui reprend en partie ces études, explique pour sa part que le zooplancton subit des variations spatio- temporelles. Ces variations remarquées dans l’abondance et au niveau des peuplements aussi tiennent à la fois à la distance par rapport aux côtes et au phénomène d’upwelling à l’échelle saisonnière. Ainsi, la diversité zooplanctonique fait état de 180 espèces, plus de 50 types de larves et d’œufs avec une domination des copépodes (90%) en période d’upwelling.

18 In Cury P. et Roy C. (1991) “Pêcheries oust africaines: variabilité, instabilité et changement”, ORSTOM, Paris,

48

II-1-3-3. Les ressources halieutiques

D’une manière générale, grâce à des conditions bioécologiques très favorables, le Sénégal dispose d’une richesse halieutique diversifiée qui est aussi très exploitée. Les principales ressources exploitées sont :

• les ressources pélagiques hauturières (thon, espadon, voiliers) ;

• les ressources pélagiques côtières (sardinelles, chinchard, maquereau) ;

• les ressources démersales côtières (dorades, mérou, rouget, seiche, poulpe, crevette blanche)

• les ressources démersales profondes (crevettes profondes et merlus).

II-1-3-3-1. Les ressources pélagiques hauturières

Ce sont des espèces hautement migratrices et leur distribution se fait dans la zone de l’Atlantique intertropical entre les côtes de l’Afrique et de l’Amérique. Les ressources pélagiques hauturières sont principalement représentées par les thons tropicaux : l’albacore, le listao et le patudo. Au Sénégal elles se concentrent au niveau de la ZEE où elles sont pêchées par les senneurs, les canneurs, les palangriers et, dans une faible mesure par les pêcheurs artisans. D’après la CSRP19, le potentiel halieutique du Sénégal serait de 25 000 à 30 000 tonnes pour les thonidés majeurs et entre 10 000 et 15 000 tonnes pour les petits thonidés côtiers. Toutefois, les tendances montrent que pour l’albacore le stock est pleinement exploité voire surexploité. Les captures sont plafonnées autour de 148 250 tonnes en 2001-2002 pour une capture maximale à l’équilibre estimée entre 147 200 et 161 300 tonnes. Concernant le listao, le stock serait modérément exploité avec des prises plafonnées à 93 000 tonnes à partir de 2002. Le patudo constitue un seul stock en Atlantique, aussi l’évaluation conduite en 2004 a fourni une production à l’équilibre oscillant entre 93 000 et 114 000 tonnes. Le stock serait très proche de la pleine exploitation

19www.spcsrp.org

49

II-1-3-3-2. Les ressources pélagiques côtières

Avec un potentiel global estimé entre 200 000 et 450 000 tonnes (Ndiaye O. 2000), les espèces pélagiques côtières représentent un stock très variable en raison de son caractère migratoire saisonnier. Il est partagé par l’ensemble des pays de la côte ouest africaine. Pour le Sénégal, cette ressource constitue environ 71% des prises réalisées dans la ZEE. Les espèces les plus exploitées sont: les clupéidés, les engraulidés, les carangidés, les scombridés.

- Les Clupéidés : les prises consistent en sardinelle ronde et en sardinelle plate. La sardinelle ronde vit dans les zones de remontée d’eaux froides, tandis que la sardinelle plate est moins migratrice, évolue dans les zones côtières faiblement salées. Pour l’évolution de la sardinelle ronde, une descente des adultes du sud de la Mauritanie vers les eaux sénégalaises est observée en début de saison froide. En mars-avril, la pré- ponte se concentre au sud du Sénégal, et de mai à septembre, elle remonte vers le Nord. Ensuite, les juvéniles stagnent dans les nurseries de la Petite côte pendant un an. - Les Carangidés : il s’agit du chinchard noir et du chinchard jaune. Les chinchards ont

le même schéma migratoire spatio-temporel, alors que pour les autres petits pélagiques côtiers, les variations se notent dans les amplitudes.

- Les Engraulidés : avec l’anchois commun, très nombreux lorsque les eaux sont très froides.

- Les scombridés : avec le maquereau espagnol, le maquereau commun. Les espèces capturées secondairement sont le pelon, le platplat, les ceintures ou les poissons sabres…

Les sardinelles sont considérées comme une espèce non encore surexploitée malgré les importantes captures réalisées. Cependant, une pression est faite sur les juvéniles notamment dans la petite côte sénégalaise, entre le Cap Vert et Joal. En 2005, face à la tendance à la hausse des prélèvements sur le stock, une approche de précaution est recommandée par le groupe du COPACE (2005) avec un plafonnement des captures à 400000 tonnes par an.

II-1-3-3-3. Les ressources démersales côtières

Les démersales côtières présentent un potentiel de capture estimé à prés de 130000 tonnes par an. On distingue les poissons de fond du plateau continental avec comme espèces notables le rouget, la sole, le mérou, la dorade…, les céphalopodes et la crevette blanche. Ces ressources grandement réservées à l’exportation, sont aussi bien ciblées par la pêche industrielle que par la pêche artisanale. Ayant une forte valeur commerciale, les pêcheries sont présentement fortement exploitées voire surexploitées avec des débarquements dépassant les 100000 tonnes

50

par an. En effet, en 2004, le groupe de travail de la FAO donne des tendances montrant par exemple un potentiel de capture de 10 300 tonnes de pageot sur toute la zone nord du COPACE (Maroc, Mauritanie, Sénégal et Gambie) et conclut que le stock est surexploité. Pour un potentiel de capture de 4781 tonnes, les risques de surexploitation des otolithes sont très élevés alors que pour le thiof, le groupe de travail a conclu à une surexploitation du stock dans la zone Mauritanie, Sénégal et Gambie. Le potentiel de capture est limité à 1471 tonnes. De même pour le rouget, le stock est pleinement exploité et le potentiel de capture oscille entre 1700 et 1920 tonnes. En ce qui concerne les céphalopodes, il est montré qu’il en est de même en ce qui concerne le poulpe dont le potentiel de capture avoisine les 12 900 tonnes. Le stock de la crevette côtière est pleinement exploité et le MSY est estimé à 3518 tonnes par an.

II-1-3-3-4. Les ressources démersales profondes

Cette catégorie rassemble les crevettes profondes (gamba et alistado) ainsi que les poissons tels que le merlu ou les rascasses, situés à des profondeurs estimées entre 150 et 1500 mètres. Selon le CRODT, le potentiel exploitable, toutes espèces confondues, des ressources démersales profondes est estimé à environ 20 000 tonnes dont 3500 à 5000 tonnes de crevettes profondes et de crabes rouges, 6000 à 8000 tonnes de merlus et 500 à 700 tonnes de baudroies. Le groupe de travail de la FAO de 2004 conclut sur un stock modérément exploité pour les merlus noirs dont le potentiel de capture est estimé à 1637 tonnes. Le stock de crevette profonde se trouve par contre dans une situation de pleine exploitation. Les captures estimées à 2500 tonnes sont dans les mêmes ordres de grandeur que le MSY.