Les élèves
Lors des premières séances, de nombreux élèves ont refusé de remplir les questionnaires en raison de leur grande difficulté à lire et à écrire correctement. Les questionnaires ont révélé de grandes lacunes de com- préhension, des fautes d'orthographe et l'écriture de certain était totalement illisible. Les élèves ont aussi trouvé les premiers questionnaires décourageants car ils se sont très vite rendus compte de leurs lacunes en culture générale. Toutefois, cela les a conduits à pren- dre des notes durant les explications et à poser de nombreuses questions lors de chaque séance. Au fur et à mesure de l’avancée du projet, des progrès notables ont été constatés et mesurés. Le QCM final a démon- tré qu’ils avaient non seulement mémorisé un certain nombre de connaissances mais aussi développé une réflexion personnelle.
Du point de vue de la pratique artistique les élèves ont pu réaliser des objets ou des œuvres dont ils n'avaient, pour la plupart, jamais entendu parler avec une minu- tie et une concentration rares. Chaque atelier a permis aux enfants de développer des compétences, d’expérimenter des techniques et de réaliser des objets sur les thèmes abordés.
Certains élèves, issues directement ou indirectement (par les parents) d’Afrique du Nord, ont découvert la magnificence du monde arabe médiéval et se sont mis à fréquenter le centre de Documentation et d’Information du collège pour rechercher des châ- teaux et des mosquées de leur pays d’origine.
Les visites du patrimoine parisien ont été très positives car de nombreux élèves du collège Villon ont eu
l’opportunité de sortir de leur « quartier » c’est-à-dire de leur espace de vie quotidienne souvent limité à la zone d’habitation et aux espaces proches comme l’école et le centre social. Ces sorties ont donc permis d’enrichir l’horizon des élèves. Elles ont été difficiles à mettre en œuvre non seulement d’un point de vue administratif (les normes d’encadrement), mais aussi et surtout à cause du manque de souplesse des procé- dures de réservation des lieux patrimoniaux comme à Cluny ou au Louvre, ce qui est décourageant.
Les enseignants
Les enseignants ont eu de nombreuses difficultés pour inclure les heures d’interventions prévues en classe sur leurs heures de cours. S’est ajouté à cela la difficul- té de trouver des salles de classe disponibles pour les interventions et/ou adaptées aux ateliers pour effec- tuer des animations de deux heures d'affilée.
Une autre difficulté à laquelle nous ne nous étions pas préparés a été le manque d’investissement de certaines personnes dans la réalisation des tâches qui leur étaient confiées. Nous avons par exemple obtenu avec peine les textes nécessaires aux panneaux d’exposition. Enfin, certains enseignants ont eu la plus grande peine à vouloir et/ou à mettre en œuvre l’évaluation par compétences de leurs élèves, une atti- tude déroutante non seulement pour leurs collègues mais aussi pour les médiateurs culturels fortement in- vestis dans ce projet.
Toutefois, le projet a très bien fonctionné grâce à l’énorme investissement du professeur de SVT et du principal, tous deux extrêmement motivés. C’est l’énergie qu’ils ont mise en œuvre, la motivation qu’ils ont su susciter auprès du personnel enseignant et des
Archéologie et Moyen-âge au collège François Villon
élèves et la confiance faite à l’association imp-Actes qui ont permis de transformer une grande partie de la force d’inertie présente en force motrice au sein d’une institution qu’il n’est jamais aisé de mettre en mouve- ment.
L’exposition finale
Le projet s’est conclu par la production et l’inauguration, au collège, d’une exposition de qualité professionnelle destinée à présenter la totalité du pro- jet.
L’exposition est composée d’une 20aine de banderoles illustrées sur chaque thème et chaque atelier réalisés par les collégiens.
Cette exposition a été en itinérance dans les écoles, les centres d’animation et les centres sociaux du XIVe ar-
rondissement au cours de l’année 2010-2011, devenant ainsi pour ces structures une ressource pédagogique. Elle a été aussi un objet de fierté pour les collégiens qui l’ont conçue.
Un film a été réalisé sur le projet qu’il est possible de consulter sur http://www.parisweb.tv/Exposition- Archeolo-J-Moyen-Age-aborder-les-contenus-
scolaires-de-facon-plus interactive_v356.html
Bibliographie
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Philippe DE CARLOS, « Patrimoine, quelle médiation ? », Anim magazine, La revue de l’UFCV, mars/avril, bi- mestriel, 2004.
Philippe DE CARLOS, « Une formation professionnelle dans le domaine de la médiation du patrimoine : le
BEATEP Animateur du patrimoine archéologique, his- torique et ethnologique », Actes de l’Université euro-
péenne d’été Val de Loire Patrimoine Mondial, « Econo-
mie et Patrimoine » sous l’égide de l’Unesco et labelli- sées par le Ministère de l’Éducation Nationale, 2005. Philippe DE CARLOS, Le savoir historique à l'épreuve
des représentations sociales : l'exemple de la Préhistoire et de Cro-Magnon chez les élèves de cycle 3. Thèse de
doctorat, université de Cergy. 2015 : http://preistorik.hypotheses.org
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André GIORDAN, Le modèle allostérique : une nouvelle
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Jean PIAGET, La Formation du symbole chez l’enfant:
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Delachaux et Niestlé, 8e édition, 1994.
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