• Aucun résultat trouvé

Les banquiers 6. Les politiciens

Les applications pédagogiques sur la personne

5. Les banquiers 6. Les politiciens

a. malhonnêtes.

b. mentew·s.

c. enthousiastes.

d. irrespectueux.

e. grincheux.

f. joviaux.

96 Il est donc ob!Jgatolre d'associer six noms et six qualifiants.

Certaines associations son dis utables. On examine donc quels sont les stéréotypes qui onsUtuent des inférences, et pourquoi? Il sera facil de se rendre compte que tout est stëréotypé et qu'on est systématiquement abusé.

97 On peut refaire le jeu avec les animaux.

1 . Le lièvre a. Dclèle.

2. Le renard b. ombrageux.

3. I..e cbicn c. docile.

4. L'éléphant d. dédaigneux.

5. Le cheval e. rusé.

6. Le paon f. peureux.

Mettre en relief les inférences. (Le jeu peut se refaire avec n'im­

porte quel type de groupement : des industries, des religions, des métiers, des transports, etc .. . ).

9 8 Géographie, histoire, dessin :

Une année, avec une équipe d'étudiants, nous avons choisi, comme thème de recherche, le milieu genevois et son passé. Nous voudrions reprendre, parce que nous estimons que c'est d'actua­

lité, ce que nous écrivions en 1 984 dans le fascicule [ 1 8, p. 93 à 96]

tout en complétant nos propos d'alors.

99 Nous avons souvent évoqué, au cours de ces lignes, le fait que les droits de l'homme devaient constituer un style de vie en fonction d'une approche mentale centrée sur le contenu de la Déclaration.

1 00 C'est un des propos de la présente approche : -µo ur respecter la propriété de l'autre, ses habitudes, ses opinions, il faut en premier lieu prendre conscience qu'on habite, un pays, un village, une ville. Pas n'importe lesquels mais les nôtres. Une culture y est dispensée. Pas n'importe laquelle : la nôtre. Une histoire y est rattachée. Pas n'importe laquelle : la nôtre.

1 0 1 Nous pensons que si l'enfant aime ses ancêtres, son pays et qu'il connaît et comprend bien ce qui iui a été apporté : son héritage culturel, il comprendra et acceptera que d'autres êtres humains aiment d'autres endroits fort différents du sien (non-identifica­

tion) . pratiquent d'autres idées et d'autres modes de vie fort diffé­

rents des siens (non-tout et non-identification) . Comme il aime son pays et la manière de vivre de ceux qui y résident, il admettra que d'autres puissent avoir la même attitude que lui à propos de moeurs fort différentes des siennes.

102 Ça, c'est pour le côté positif. Pour la face négative, il se sou­

viendra des erreurs et des crimes commis, de l'intolérance marquée par certains de ses ancêtres et, s'en rendant compte, il s'efforcera de les éviter et de les répéter.

1 03 Nous avons beau appartenir à la plus vieille démocratie du monde ( 1 29 1). nous ne sommes pas toujours purs dans nos aspi··

rations et notre pays n'est pas qu'un paradis. Le pouvoir politique existe et son miroir est parfois couvert de taches car les intrigues et la prévarication existent aussi chez nous.

1 04 Comme GENEVE se dit "terre d'accueil et de refuge", qu'en outre elle constitue un endroit privilégié pour les droits de l'homme, il était intéressant d'examiner ce que ses habitants ont pensé et réalisé en la matière.

1 05 Pour cela, nous allons parcowir quelques itinéraires dans la GENEVE contemporaine pour y retrouver les relents d'un passé qui parfois nous obsède, parfois nous enthousiasme, nous étonne ou nous désespère.

1 06 Le travail préparatoire est exécuté par le maître. Il fournit, par le biais de fiches, le lieu et l'heure du rendez-vous. Une carte de géographie du lieu à parcourir est remise en complément. L'itiné­

raire y est inscrit en rouge. Une fiche présente aux élèves quelques exemples de questions à poser. Un autre 'carton' fournit des indi­

cations sur les sources d'informations complémentaires.

1 07 Pour une classe, quatre ou cinq itinéraires sont préparés. Ils correspondent, selon le nombre d'élèves, à quatre ou cinq groupes.

Chaque groupe peut emporter un appareil de photos (Polaroïd, par exemple) et un enregistreur, pour conserver les réponses des pas­

sants.

1 08 L'itinéraire accompli et la moisson de renseignements ré­

coltés, on rentre en classe et on procède au bilan. Les élèves mettent leurs informations en commun et recherchent ensuite les relations avec les articles de la Déclaration.

1 09 Voici quelques applications. La rue Philibert-Berthelier (chef des 'Eidguenots') a défendu les droits politiques et nous permet de mettre en lumière les intrigues de l'époque. Condamné par la Sa ­ voie, il a la tête tranchée devant la Tour de l'Ile le 23 aoùt 1 5 19. C'est une illustration de l'article 3 : droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de la personne ; illustration du l 9 : droit à la liberté d'opinion et d'expression.

1 1 0 La rue Michel-Servet nous fait découvrir un homme, auteur de "Restitutio christianismi", pour s'opposer à "L'institution chré­

tienne" de Jean Calvin. Il est condamné au bûcher pour "ses er­

reurs et blasphèmes" et brûlé à Champel le 27 octobre 1 553. Son histoire trouve ses prolongements dans l'article 5 : torture, trai­

tements cruels ou inhumains; l'article 9 : pas d'arrestation ou de détention arbitraire; l'article 1 8 : droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; enfin, l'article 28 : droits et libertés respectés sur un plan international.

1 1 1 La rue Jean-Jacques-Rousseau s'accommode bien de l'ar­

ticle 13 : liberté de mouvement mais également de l'article 19, déjà cité, sur la liberté d'opinion et d'expression.

1 12 N ous pourrions continuer les exemples. Le but poursuivi par ces 'balades géographiques' est de permettre à l'élève d'assi­

miler :

a. La perception d'un événement.

b. La création de la documentation à propos de l'événement.

c. La relation avec les droits de l'homme.

d. Les relations avec le comportement moral.

e. La modification du comportement et ce qu'on aurait dû faire pour empêcher ce traitement et certaines exactions.

1 13 L'ensemble conduit à une sensibilisation historique et à une sensibilisation des problèmes de l'heure, soit par comparaison, soit par extrapolation.

1 1 4 F:n 011tre, l'un de nos ohjedifs est de faire aimer notre envi­

ronnement par la compréhension de ce qui s'y passe. Pourquoi?

Parce que si nous n'arrivons pas à aimer ce qui nous entoure, ce que nous côtoyons tous les jours, comment pourrons-nous com­

prendre et aimer l'en\ironnement des autres?

1 1 5 Précisons qu'il est facile de transposer le système à n'im­

porte quelle ville. Les Français auront une mine de renseignements à Paris ou à Lyon.

Mais ils pourront tout aussi bien choisir Orléans, La Rochelle ou Aigue-Morte. Gand ou Bruges conviendront aux Belges, Rome, Bologne. Florence ou Venise, aux Italiens.

116 Ces exemples historico-géographiques peuvent également être étendus à des peintres ou à des caricaturistes avec des résul-·

tats intéressants auprès des élèves. GOYA avec, en particulier, les gravm·es sur les h01Teurs de la guerre, son tableau sur la "fusillade du 3 mai 1808", puis l'exil en 1823, dû à l'absolutisme de Ferdinand VII. On pourra établir un rapport avec Honoré DAUMIER pour ses pamphlets caricaturés : "La rue Transnonain", le 15 avril 1834 et

"la Fusillade" de GOYA - "Les horreurs de la guerre" et "le Roi de Naples" ( 1851, de DAUMIER, au Charivali, censuré). On examinera également avec intérêt les avocats de DAUMIER, ses usuriers, ses bourgeois, la révolution de fév1ier, le Second Empire, etc ...

117 Comme d'habitude, les travers des uns et des autres feront l'objet d'une recherche sur les attitudes et le comportement des uns et des autres. On refera le cheminement et on tentera de l'amender. On cherchera d'autres solutions. On pourra jouer les scènes, ressusciter les personnages. On interviendra sur leur mode de pensée, leurs actes, leur autocratisme, etc.

1 18 Pour ces divers points, il sera intéressant de suivre HANSI (Colmar 1873- 195 1). Ce caricaturiste montre d'une manière sou­

vent tendancieuse son affec lion pour la France et pour son Alsace natale. On peut tirer de nombreux enseignements sur les droits de l'homme en parcourant "Professeur Knatschke" ou "L'Alsace racontée aux petits enfants par l'oncle Hansi" (tous deux de 19 12).

"Mon village" ( 19 13). etc ...

119 Conclusion. :

Nous pourrions multiplier les exemples d'application pédago­

gique sur la personne , mais il faut bien arrêter une fois ce type d'énumération. Nous constatons simplement que cette mise en pratique est constituée de multiples éléments et de nombreux paramètres. Chaque année, au cours de séminaires de formation que nous dispensons ici ou là, nous engnmgeons de nouvelles idées, de nouveaux éclairages, de nouvelles présentations. Tout est affaire de créativité, de distance à prendre d'avec les structures déjà connues, d'ouverture d'esprit, de nuéu1ces, de sincérité, de bonne volonté et, surtout, d'amour pour le prochain .

1 20 Comme les champs d'application semi infinis, i J convient de choisir. Ce choix dépend essentiellement de no:� composantes

15'7

caractérielles, de nos affinités, de nos conceptions, de notre sys­

tème de jugement, de nos convictions profondes . Comme ces paramètres varient d'un individu à l'autre, il est nécessaire de nous laisser guider par notre intuition. Qu'est-ce qui conviendra?

Souvent 'la petite votx intérieure' nous le dit. Tantôt, c'est le vécu lui­

même qui fournit une réponse à nos attentes . Il suffit parfois simplement, de s'arrêter et de faire silence. Alors le silence se peuple et la réponse est làl

1 2 1 Pour notre compte, nous avons appliqué avec profit la technique des 3 P, abondamment décrite (8.8 à 59. 1 9) . dans l'utili­

sation des diverses échelles de jugement, car ce procédé relativise le Jugement. Nous nous sommes également trouvé à l'aise dans le jeu de rôles, l'examen de textes. la méthode des cas, ainsi que dans le fait d'appliquer tous ces concepts quand l' occasion se présente.

Ainsi la pédagogie des droits de l'homme devient souple, multiple, adaptable, sur mesure.

1 2 2 En conclusion de ce chapitre, nous ne pouvons donc que recommander aux personnes qui se lanceraient dans cette pas­

sionnante aventure de la modification comportementale, de faire leur choix parmi les techniques présentées , puis de les essayer d'abord sur elles-mêmes. Ensuite, elles pourront les appliquer aux autres. Si, pour des raisons personnelles, elles se sentaient gênées par certaines méthodes ou certains procédés, nous leur conseil­

lons àe les éliminer et de les remplacer par un système de leur c1-u.

L'objectif à atteindre, pour toute personne de bonne volonté, consiste à fournir les moyens d'exercer et de contrôler un chemi­

nement personnel centré sur l'empathie et la compréhension des difficultés rencontrées par d'autres. Le tout tend aussi à limiter les différences par trop criantes entre êtres humains, l'égalité absolue étant une vue de l'esprit aussi bien sur le plan génétique que sur le plan socio-culturel.

On ne peut, dans l'état actuel de nos connaissances, que s'efforcer de modifier la courbe de répartition de type gaussien . Il faut la rendre 'acuminée', c'est-à-dire qu'il faut rapprocher les extrêmes, diminuer la distance qui existe entre les mieux nantis et les plus déshérités. Cette opération est une affaire de coeur, de compréhension, d'altruisme. Elle ne peut fonctionner que si des gens croient à ce type de vertus et les mettent en pratique, sans compensation, sans esprit d'échange, gratuitement . Il faut donc qu'une évolution intérieure ait eu lieu ci notre lravail clans cc

domaine est une tentative pour développer cette modification personnelle.

123 Le grain est Jeté. Espérons qu'il soit bon et qu'il trouve un terrain adéquat pour mourir avec profit!