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4. PORTRAIT DE LA RESSOURCE FAUNIQUE, DU TERRITOIRE ET DES

4.2 La faune

4.2.5. Avifaune

Description

L’avifaune du Bas -Saint-Laurent est riche et variée. On y retrouve à la fois des espèces adaptées aux milieux terrestre, d’eau douce et marin. Au moins 350 espèces d’oiseaux ont été dénombrées dans la région. À une période ou à une autre de l’année, il est possible d’y observer l’ensemble des espèces pouvant être rencontrées au Québec. Par ailleurs, le secteur de Rimouski présente l’une des plus grandes richesses ornithologiques de la province (Cyr et Larivé 1995).

Traits distinctifs régionaux relatifs à ces espèces

En 1998, un inventaire des aires de concentration des oiseaux aquatiques (ACOA) a été effectué dans le Bas-Saint-Laurent (deux survols au printemps et deux à l’automne). Le décompte maximal des quatre survols fut de 98 444 oiseaux au total (67,6 % d’oies et de bernaches, 17,6 % de canards de mer, 11,6 % de barboteurs et 3,2 % de plongeurs). Le

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secteur de Kamouraska présentait les plus fortes concentrations d’oiseaux aquatiques avec 48,5 % de l’effectif total, suivi du secteur de l’île Verte avec 26,6 % et des secteurs du Bic et de Matane qui comptaient respectivement 12,7 % et 12,2 % des oiseaux inventoriés (Figure 26) (Tardif 1999).

Figure 26. Décompte maximum des quatre survols effectués lors de l’inventaire des aires de concentration des oiseaux aquatiques en 1998 dans le Bas-Saint-Laurent

L’estuaire bas -laurentien représente une des parties du Saint-Laurent les plus convoitées par la sauvagine qui l’utilise à la fois pour sa nidification et ses haltes migratoires. Les grandes étendues de marais salés de la région constituent des habitats fort recherchés durant ces périodes. Trente-six espèces d’anatidés fréquentent nos rives à un moment ou l’autre de l’année. Les principales espèces de sauvagine rencontrées sont l’oie des neiges, la bernache cravant, la bernache du Canada, les canards barboteurs , les garrots, les fuligules, les harles, l'eider à duvet, le harelde kakawi ainsi que les macreuses. Le canard noir et l’eider à duvet sont les espèces qui nichent le plus abondamment dans l’estuaire. C’est d’ailleurs dans le Bas-Saint-Laurent que se concentre la majeure partie des eiders à duvet du Québec méridional et près de Kamouraska que se retrouvent les plus grandes concentrations d’oies.

L’abondance de nourriture ainsi que les nombreuses îles de l’estuaire ont favorisé l’établissement d’un grand nombre de colonies d’oiseaux d’espèces variées. L’estuaire bas-laurentien est d’ailleurs l’une des principales portions du Saint-Laurent utilisée par les oiseaux coloniaux. Une dizaine d'espèces, réparties en plus d’une centaine de colonies, s'y reproduisent sur les différents îles, îlots ou récifs. L’eider à duvet, le goéland argenté et le cormoran à aigrettes sont les espèces les plus abondantes. D'autre part, l’estuaire du Bas -Saint-Laurent est le secteur le plus en amont du fleuve où se reproduisent la mouette tridactyle et le petit pingouin (Tableau 27). Une autre particularité de la région est le rassemblement de sauvagine que l'on peut observer en hiver, à l'embouchure de la rivière Madawaska. En effet, les forts courants présents empêchent la glace de se former et permettent aux oiseaux de passer l'hiver sur ce site.

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 45 000

Kamouraska Île Verte Bic Matane

Secteur inventorié

Nombre d'oiseaux

Barboteurs Plongeurs Canards de mer Oies et bernaches

Tableau 27. Effectif nicheur (nombre de couples) des différentes colonies d’oiseaux de l’estuaire bas-laurentien

Rocher de Cacouna 218

Cap du Gros Cacouna 16

Sources : Mousseau et Armellin 1996; Mousseau et al. 1998

a Pour ces deux espèces, les données sont exprimées en nombre d’individus plutôt qu’en nombre de couples.

+ Nidification confirmée, mais nombre de couples indéterminé.

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Actuellement, bien peu d’information est disponible sur l’avifaune présente à l’intérieur des terres.

Principaux aspects réglementaires

Les oiseaux migrateurs relevant de la juridiction fédérale, un permis fédéral de chasse est requis. Au Québec, un permis provincial de chasse au petit gibier est également nécessaire pour chasser les oiseaux migrateurs. Dans la région du Bas-Saint-Laurent, on retrouve deux districts de chasse aux oiseaux migrateurs. Les espèces qu’il est ou non permis de chasser varient selon ces districts et le nombre maximal de prises et d’oiseaux à posséder varie selon les espèces. À l’exception de la bécasse, l’utilisation de grenailles non toxiques est obligatoire pour ce type de chasse.

Potentiels de mise en valeur pour les activités consommatrices ou non consommatrices

Peu de données précises relatives au prélèvement par la chasse dans l’estuaire sont disponibles. Les prélèvements seraient faibles, particulièrement en aval, comparativement à d’autres secteurs de l'estuaire. Un potentiel de mise en valeur des oiseaux migrateurs existe pour la chasse de certaines espèces. En effet, la demande vis-à-vis de la ressource existe, mais l’accessibilité ainsi que l’encadrement des activités font présentement défaut. L’ouverture d’accès aux battures ainsi qu’aux champs agricoles permettrait vraisemblablement de stimuler les activités reliées à ce type de chasse. Une structure organisationnelle serait bénéfique à la pratique de la chasse en champs, une activité qui gagne en popularité. De même, la mise en place d’une offre de services structurée de chasse aux canards de mer s’avère une avenue intéressante bien qu’elle soit exigeante du point de vue logistique.

La récolte de duvet d’eider est une activité commerciale importante dans les colonies de l’estuaire bas -laurentien. Bien que les principaux sites de nidification fassent l’objet d’une protection, l’espèce demeure vulnérable aux dérangements durant l’élevage des couvées. La Société Duvetnor et la Société des eiders de l'estuaire veillent à la protection des sites de nidification et assurent la gestion de cette activité.

Le Bas-Saint-Laurent offre un fort potentiel pour l’observation des oiseaux, car il y existe des colonies d’oiseaux exceptionnelles. Cependant, le bateau est le seul moyen pour observer ces colonies, puisque la totalité des îles et des îlots de l’estuaire du Bas-Saint-Laurent sont protégés ou de tenure privée, interdisant ainsi tout débarquement. La promotion de ce type d’activité devra toutefois se faire à l’intérieur d’un encadrement réduisant au maximum les dérangements potentiels occasionnés aux colonies. Notons que deux clubs d’ornithologie très actifs œuvrent dans la région (le Club des ornithologues du Bas-Saint-Laurent et le Club d'ornithologie de Québec).