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5. ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

5.2 Élaboration d’axes de développement

Suite aux constats établis précédemment, treize axes de développement ont été dégagés pour la région. Leur réalisation permettra de générer des retombées économiques reliées à la faune et au milieu naturel. Ces axes ont été classés en deux groupes distincts : « optimiser l'offre de la ressource faunique » et « mettre en valeur les produits et services déjà offerts », qui se réfèrent à des thématiques différentes et complémentaires l'une de l'autre. Les deux groupes sont donc à mettre en œuvre simultanément. Les axes de chacune des thématiques sont présentés en débutant par les plus prometteurs.

5.2.1. Optimiser l'offre de la ressource faunique

5.2.1.1. Développer les activités non consommatrices

L’offre pour des services reliés à des activités non consommatrices est faible dans le Bas-Saint-Laurent malgré le fait que la région possède des caractéristiques particulièrement intéressantes pour leur développement (présence de l’estuaire et de ses nombreuses îles, grands espaces, paysages grandioses, populations fauniques abondantes, arrière-pays favorisant la pratique d’activités en nature à l’année, etc.). L’écotourisme prend de plus en plus d’importance partout dans le monde. Une clientèle grandissante recherche ce type d’activité ou encore la combinaison d’activités avec et sans prélèvement faunique. Le réseautage d’activités non consommatrices liées au milieu naturel avec les activités culturelles constitue un jalon qui pourrait positionner la région comme destination vacances. Cette orientation permettrait en outre que les touristes prolongent leur séjour dans notre région. Les territoires structurés représentent des secteurs privilégiés pour le développement de ces activités, qui pourraient être offertes de façon complémentaire aux produits et aux services déjà proposés afin de maximiser leur rentabilité.

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5.2.1.2. Améliorer la qualité et les conditions de pêche dans les plans et les cours d’eau publics

L’omble de fontaine est une espèce très appréciée dans la région. La pêche à l'omble peut être pratiquée à tout âge, en famille, et souvent à proximité des centres urbains, ce qui répond bien aux exigences de la clientèle. Cependant, la diminution de la qualité de la pêche dans les lacs et les cours d'eau publics de la région, en raison de la dégradation de la qualité de l'eau, de l'introduction d'espèces compétitrices ou de la forte demande pour le produit, a entraîné une perte d’intérêt de la part des pêcheurs. En plus de la dégradation de l'habitat, le manque d'accès constitue un facteur important qui limite la pratique de la pêche en cours d'eau dans la région. En effet, les pêcheurs ont de la difficulté à obtenir l’information concernant la tenure et les accès leur permettant de pratiquer l’activité en toute légitimité. Le Bas-Saint-Laurent possède encore plusieurs plans d’eau publics présentant un potentiel intéressant pour la pêche à l’omble (présence d’omble et de cyprins uniquement) ainsi que de nombreuses rivières et ruisseaux près des bassins de population. L’amélioration de la qualité de la pêche dans certains lacs publics ainsi que le développement d’accès pour la pêche en rivières et en ruisseaux ont été retenus pour stimuler l’intérêt des pêcheurs et les retombées qui y sont reliées.

5.2.1.3. Optimiser et diversifier l’offre de chasse et de pêche

Certaines espèces recherchées traditionnellement dans la région sont actuellement exploitées en dessous du potentiel permis (ours noir, orignal). Comme il existe déjà une demande pour ces dernières, il faut encourager la récolte de l’ensemble du potentiel disponible tout en respectant les principes inhérents à leur conservation. D'autres espèces sont exploitées de façon plutôt marginale (ex. : perchaude, bécasse); l'intérêt pour les activités avec prélèvement mérite d'être stimulé envers celles-ci.

5.2.1.4. Optimiser l'offre salmonicole

Actuellement, toutes les rivières à saumon de la région sont bien encadrées par des organismes gestionnaires. Ces derniers ont bénéficié de subventions, entre autres par la création en 1992 du Programme de développement économique du saumon (PDES). Les plans de mise en valeur confectionnés à cette époque ont permis aux corporations de gestion de réaliser des projets de développement spécifiques à chaque rivière. En 1999, ces plans ont été révisés et réactualisés, et les actions suggérées restent à mettre en œuvre. Tout ce qui est relatif au saumon représente des retombées économiques importantes pour la région.

5.2.1.5. Développer les activités hivernales reliées à la faune ou au milieu naturel

Malgré la quantité importante de neige qui recouvre la région chaque hiver et l’aspect sauvage de nos paysages, peu d’activités hivernales liées à la faune ou au milieu naturel sont offertes dans le Bas-Saint-Laurent. Pourtant, à proximité des centres urbains, la région dispose de plusieurs potentiels intéressants permettant de pratiquer des activités de fin de semaine, que ce soit des activités familiales comme la pêche d’hiver à l’éperlan ou du tourisme d’aventure comme le traîneau à chiens et la survie en forêt. L’encadrement de certaines activités par un organisme du milieu constitue une avenue pour leur développement, comme l’a démontré la popularité croissante de la pêche d’hiver à l’éperlan à l’embouchure de la rivière Rimouski. De même, une offre de services structurée pour ce type de pêche pourrait permettre de rejoindre une clientèle différente. Dans la même optique, la pêche d’hiver à la perchaude mériterait d’être

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encouragée, puisque celle-ci peut également être pratiquée en famille, la fin de semaine et à proximité de la ville.

5.2.1.6. Mettre en valeur les habitats spécifiques à certaines espèces

La notion selon laquelle la conservation des espèces passe d’abord par la protection de leur habitat est maintenant admise. En effet, l’accroissement ou le maintien de certaines populations sont fonction de la qualité de l’habitat disponible. Les Bas -Laurentiens ont eu une démonstration fort concluante de ce concept à la suite de l’application du Programme d’aménagement des ravages du cerf de Virginie. Bien que la préservation des habitats demeure grandement préférable à leur restauration, plusieurs d'entre eux ont subi une dégradation qui entrave la qualité de vie des espèces qui les utilisent et, de ce fait, limite le développement économique potentiel découlant d’activités reliées à la faune et au milieu naturel. Notamment, un nombre important de milieux aquatiques ont été détériorés en zones urbaine, périurbaine et agricole. Certaines pratiques forestières perturbent également les habitats aquatiques, humides et terrestres. La restauration de certains d’entre eux apparaît donc nécessaire au développement économique des espèces qui leur sont associées.

5.2.1.7. Favoriser l’accessibilité à l’estuaire pour la pratique de la chasse, de la pêche, de l’observ ation et du nautisme

La présence de l’estuaire fait partie intégrante de la vie des Bas-Laurentiens qui l’utilisent depuis longtemps pour leurs activités de chasse et de pêche. Toutefois, la privatisation des rives a compliqué la pratique de la chasse à la sauvagine pour de nombreux adeptes. De même, l’augmentation du commerce portuaire et la dégradation ou la disparition de plusieurs quais de la région ont restreint les possibilités de pêche sportive estivale à l’éperlan. Par ailleurs, les activités nautiques telles que le kayak de mer connaissent une popularité grandissante. Des actions visant à redonner accès au fleuve apparaissent nécessaires au développement des activités qui y sont associées ainsi qu’à la venue des clientèles touristiques.

Ainsi, la restauration des quais permettant le débarquement de bateaux, l’accostage et la pêche; l’aménagement de haltes, de belvédères et d’aires de pique-nique sont des actions concrètes pour retenir ces clientèles dans notre région. Une meilleure signalisation touristique vers les accès à l’estuaire et vers les autres points d’intérêt serait aussi très appropriée.

5.2.1.8. Valoriser les espèces non exploitées

Plusieurs espèces présentes dans la région ne sont pas recherchées traditionnellement, soit parce qu’elles sont peu connues, soit parce que les gens ont une perception négative à leur égard. La mise en valeur de certaines espèces non exploitées a été identifiée en tant qu’axe de développement régional puisque celles -ci offrent une biomasse potentielle importante qui est, à toutes fins pratiques, perdue et pour laquelle les marchés national et international de l’exportation restent à exploiter. Un exemple évocateur est celui du meunier qui pullule dans de nombreux lacs, mais dont les prises sont systématiquement rejetées.

5.2.1.9. Développer des produits de deuxième transformation

Le manque d’entreprises de seconde transformation est une problématique identifiée dans l’ensemble des secteurs d’activité de la région. Le domaine de la faune n’y fait pas exception.

Cet axe pourrait, par exemple, constituer un débouché intéressant pour la chair des espèces piscicoles non recherchées.

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5.2.2. Mettre en valeur les produits et les services déjà offerts

5.2.2.1. Développer des forfaits d’activités ou des circuits reliés à la faune

Malgré la grande diversité de produits et de services disponibles dans la région, plusieurs sont offerts de façon ponctuelle et individuelle, ce qui limite leur visibilité, leur rayonnement et leur développement économique. La création de liens stratégiques entre les partenaires qui offrent déjà des produits et des services apparaît comme une avenue intéressante permettant de répondre à cette problématique. La création de forfaits d’activités reliées à la faune ou de circuits reliant les attraits naturels et culturels caractéristiques de la région serait vraisemblablement profitable à tous et permettrait de mieux combler les attentes des utilisateurs qui désirent de plus en plus des séjours diversifiés de type clés en main, particulièrement en ce qui concerne les écotouristes.

5.2.2.2. Faire connaître l’offre faunique auprès des utilisateurs

Une quantité de produits et de services liés à la faune et au milieu naturel sont disponibles dans la région. Il ressort néanmoins que ceux-ci sont peu ou mal connus des consommateurs. Les produits fauniques du Bas-Saint-Laurent sont en effet peu connus à l’extérieur de la région à l’exception de la pêche au saumon et de la chasse à l’orignal. Il y a cependant beaucoup plus à y faire pour stimuler la clientèle des non-résidents, entre autres que l’on pense à l’abondance de l’ours, aux nombreuses colonies d’oiseaux de l'estuaire, à la diversité des espèces aviaires et des paysages naturels. Quant aux résidents de la région, ils connaissent bien les produits traditionnellement offerts. Par contre, ils sont peu au fait de la gamme des services proposés de même que des territoires où ceux-ci peuvent être pratiqués. Ainsi, mettre l'information à la disposition des utilisateurs et accentuer la promotion et le marketing constituent des prémices au développement des activités liées à la faune.

5.2.2.3. Stimuler la relève

Le Bas-Saint-Laurent est une région aux traditions de chasse et de pêche fortement ancrées.

Cependant, il n’échappe pas au désintéressement, observé à l’échelle du Québec, des jeunes vis-à-vis des activités traditionnelles avec prélèvement. La pérennité de ces activités nécessite la formation d’une relève conscientisée à la faune. Intéresser la jeune clientèle à la chasse, à la pêche et au piégeage représente un défi de taille compte tenu du nombre grandissant de passe-temps qui lui sont offerts (sports, jeux vidéo, Internet), des coûts qui y sont associés ainsi que du manque de temps dont disposent les parents.

La région possède une richesse faunique accessible. Malheureusement, les jeunes côtoient peu le milieu naturel. La formation de la relève devrait débuter dès le plus jeune âge par une mise en contact des enfants avec la nature en milieu scolaire et par le biais d’activités éducatives de toutes sortes. Un programme éducatif national structuré nous apparaît une mesure de secours urgente sur ce plan. Un programme de parrainage pour initier les jeunes aux activités avec prélèvement constitue aussi une avenue pour ceux dont les parents ne possèdent pas l’expérience requise ou le temps nécessaire.

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5.2.2.4. Apporter une meilleure réponse aux besoins des utilisateurs en territoires structurés

La satisfaction des utilisateurs qui fréquentent les territoires structurés est à la base du développement économique de ces derniers. De légères modifications réglementaires, tarifaires ou autres permettraient d'apporter une meilleure réponse aux attentes des utilisateurs dans ces territoires.

5.3. Mise en œuvre du plan de développement régional associé aux ressources