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2.1 2002, l'année du Consortium

2.2 Un nouveau duo à la tête de Produire au Sud 1 La redéfinition du projet

2.2.3 L'atelier de Cannes, le Pavillon des cinémas du Monde

La recherche d'activités complémentaires va amener Guillaume Marion et son équipe à explorer d'autres possibilités sur le territoire français. C'est sur le constat établi du manque de suivi financé des participants après l'atelier qui se tient pendant la semaine du festival nantais que va s'appuyer l'équipe pour prospecter et participer à la création de nouveaux événements. Grâce aux relations déjà nouées précédemment avec Sylvie Perras du Fonds Sud, Produire au Sud va se voir confiée la coorganisation, au sein du Marché International du Film de Cannes, d'ateliers à destination de cinéastes du Sud. Ils sont coorganisés par le ministère des Affaire étrangères, l’Institut Français et l'entité Producer's Network du Festival de Cannes. Ce nouveau temps d'accueil des cinéastes du Sud va permettre de favoriser le soutien de projets choisis en collaboration avec les autres partenaires de l'événement cannois. Ce ne seront tous les participants de l'atelier nantais qui en bénéficieront mais, l’atelier s’adressant au même « public », une partie d’entre eux va s’y retrouver. Quelques six mois après l'expérience nantaise (une période de temps suffisamment longue pour faire évoluer les projets de film sans être trop éloignée du premier temps de formation), ils se verront offrir la possibilité de se faire accompagner sur le MIF et de recevoir des conseils de professionnels, de suivre des ateliers et des conférences, et enfin, et ce n'est pas la moindre des choses dans ce milieu qui repose beaucoup sur les affinités et les connexions humaines, de pouvoir activer et étoffer leur réseau et mettre en pratique de façon améliorée les premières expériences de « pitch » réalisées pendant Produire au Sud. D’après Guillaume Mainguet, l’intérêt est un peu moindre à présent, et réside surtout dans l’activation d’un réseau et l’organisation de rencontres professionnelles, plus que sur une formation efficace, trop perturbée par la circulation incessante des personnes. Toutefois, les Cinémas du Monde montrent toujours « une certaine attention à la sélection de Produire au Sud168 ».

Dans la plaquette sur le Pavillon, en plus de la présentation du dispositif,la qualité du réseau et de la pédagogie de Produire au Sud sont réaffirmés, en citant les réalisateurs et producteurs sélectionnés à Cannes qui ont bénéficié de la formation. Rappelons que le but de l’atelier est de créer un « label » Produire au

Sud, identifiable et remarquable. La communication autour du festival de Cannes et

une manière de le faire et de conserver une position active et attractive face aux autres festivals français. Comme il a été précisé en introduction, la concurrence est devenue rude sur le terrain des cinématographies non européennes, pour citer

Guillaume Marion, « Quand aux débuts de l'existence du F3C, les frères Jalladeau s'embarquaient pour une contrée lointaine, ils étaient seuls dans l'avion, dans les années 2000, il y a 15 directeurs artistiques dans l'avion. ». Même si c’est une métaphore, Produire au Sud est décidément un pôle de distinction et d'affirmation de la politique nantaise de soutien aux cinématographies du Sud et le Pavillon de Cannes peut aussi jouer le rôle de vitrine d’excellence et de promotion pour l’atelier. On remarque ici que les films sont utilisés de façon promotionnelle, ce qui conforte la vision que pouvait proposer Guilaume Marion de l’atelier de Cannes169.

3. Stabilisation (2005-2007)

La période annoncée est une période de consolidation des différents dispositifs (Produire au Sud Nantes, Pavillon des cinémas du Monde à Cannes), d'une série de nouvelles propositions à l'étranger, et notamment en Asie et en Afrique qui deviennent terres d'exploration pour Produire au Sud. Le budget de Produire au

Sud pour 2005, hors participation à des festivals à l'étranger, qui n'apparaissent pas,

semble-t-il, dans les budgets du F3C ou le sous-budget de Produire au Sud170 (ou

alors ils n’y sont pas identifiés clairement), augmente encore de façon très sensible. Il passe à 103 000 € en budget réalisé (pour un prévisionnel de 89 000 €), avec l'arrivée d'un nouveau partenaire, l’agence française de coopération médias, le CFI171, qui finance le dispositif à hauteur de 17 000 €. Les postes de dépenses sont

tous augmentés et le séminaire nantais peut accueillir un nombre conséquent de projets : neuf en 2004, huit en 2005 et 2006, pour arriver à dix en 2007 (ce qui sera le maximum jamais atteint). La communication externe (édition de plaquettes, de catalogues en couleur) est renforcée.

Les éditions de ces trois années à Nantes semblent s’être déroulées sereinement. Les projets qui y ont été accueillis seront sortis pour 65 % d’entre eux, ce qui donne une idée de leur potentiel et de la qualité de la sélection. On a très peu de traces de l’organisation de l’édition 2005, on n’a retrouvé que les dossiers de candidatures et quelques autres documents, mais pas de comptes-rendus ou de programme des ateliers nantais. Pour 2006, on n’a que les dossiers de candidature des participants, mais aucune trace de l’organisation. Pour 2007, les documents consultables montrent que l’organisation générale du séminaire est restée sensiblement la même : des séances en Master-classes, un entraînement au

169 Entretien de l'auteur avec Guillaume Marion du 28/04/2015, en Annexes, Entretiens p. 45.

170 Document d’Archives P 17, Budget prévisionnel/réalisé de Produire au Sud 2005. En Annexes p. 26. 171 « L’institution », CFI, http://www.cfi.fr/fr/content/linstitution, (consulté le 03/04/2016). On sait dans le

détail du budget que cette subvention est spécifiquement destinée à financer l'organisation de l'atelier cannois.

« pitch » avec présentation à SciencesCom et des consultations individuelles en scénario et production. Le budget de Produire au Sud 2007 à Nantes est toujours conséquent, et le budget réalisé dépasse encore une fois le prévisionnel, soit un budget de 84 612 € pour une estimation de 66 595 €. Mais ceci semble dû à une subvention exceptionnelle du CFI, plutôt qu’à un excès de dépenses. Ceci dit, pour le seul atelier nantais, c’est une somme conséquente.

Une autre adaptation importante de l’atelier à son public, qui évolue et se professionnalise, est de supprimer les visites parisiennes, en 2006. L’aspect budgétaire n’est pas le seul considéré. En effet, Guillaume Marion déclare que « les binômes, au fil des ans, n'étaient pas les mêmes, et on se rendait compte que les producteurs et productrices et leur réalisateur ou réalisatrice étaient de plus en plus professionnels. Donc, ils préparaient eux-mêmes leur venue en France et les rendez- vous sur Paris, ils les prenaient tous seuls172. » L’atelier se recentre donc sur Nantes

et, dans le même temps, se déploie un peu partout sur le globe. 3.1 Produire au Sud à l'étranger