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Synthèse des résultats

2. Apports3personnels3et3professionnels3

différentes avancées n’est pas aussi évidente. J’ai moi-même été confrontée à cette difficulté de traduction, ce qui m’a permis d’en comprendre plus finement les tenants et les aboutissants. Il m’apparait donc primordial, en tant que professionnelle, de rester au fait, non seulement de l’évolution des théories relatives à l’enseignement et à l’éducation d’une manière générale, mais aussi de tenter, autant que possible, d’y prendre part activement afin de garantir une traduction effective de ces évolutions.

Un tel projet mené sur plusieurs mois m’a amenée à m’interroger sur des problématiques diverses et variées et m’a surtout demandé de prendre position ou de revoir certaines de mes positions antérieures. J’aimerais ici revenir sur deux problématiques qui ont suscité une réflexion particulière. La première concerne la place du lecteur et de ses expériences. La lecture de Langlade et Fourtanier (2007), qui mettent l’implication du lecteur et surtout ses affects, au cœur de la lecture littéraire me questionne sur la place que nous réservons aux émotions qu’un texte peut susciter chez nos élèves. Certes, la subjectivité interprétative défendue par ces auteurs est remise en question par les différentes conventions textuelles et iconiques que nous avons abordées précédemment, mais pour autant, nous ne pouvons ignorer l’aspect émotionnel et affectif de la lecture littéraire au seul profit du développement de stratégies de lecture. Se pose alors la question de savoir comment prendre en compte les émotions des élèves liées à la lecture littéraire dans le cadre de la pratique scolaire.

La seconde problématique qui a retenu mon attention concerne la prégnance d’une vision représentationaliste de la lecture. Le dispositif imaginé était davantage en accord avec une vision communicative de l’activité de lecture, et pourtant, des transformations à priori anodines ont amené à modifier en profondeur la logique de la séquence. Ce constat pourrait laisser un goût amer, mais il est également une manifestation du professionnalisme de l’enseignante. Ainsi, dans la mise en place de ce dispositif, l’enseignante mobilise ses compétences et connaissances professionnelles pour s’approprier l’outil. Ce constat fait écho à un travail de recherche que j’ai réalisé au cours de ma formation initiale concernant l’enseignement de la lecture en 3P à partir de la méthode À l’école des albums (Guyot, 2015).

Bien que ces deux travaux aient été réalisés à des échelles relativement restreintes, tous deux montrent que les enseignants ne sont pas des techniciens, mais bien des professionnels capables de construire des réflexions complexes et de mobiliser leurs compétences pour faire évoluer leurs outils de travail. Ces mêmes compétences leur permettent de proposer des situations complexes où seul l’étayage différencié du professionnel permet à tous les élèves

de progresser dans leurs apprentissages. Même si les prescriptions institutionnelles semblent tendre davantage vers une technicité applicationniste à grands renforts de moyens d’enseignement officiels, la profession enseignante semble user de ses atouts pour y résister.

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Annexes

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