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2.4 Estimations des propriétés thermophysiques par mesures de champs ther-

2.4.4 Application de la méthode TFM aux données thermophysiques du

La méthode précédemment décrite et validée numériquement et expérimentalement va maintenant permettre d’étudier les propriétés thermophysiques des échantillons de NiTi présentés sur la Fig. 2.10. Pendant cette étude rappelons que l’échantillon n1 est dans une phase martensitique et que l’échantillon n2 est dans une phase austénitique.

2.4.4.1 Estimation de la capacité thermique du NiTi.

Comme précédemment, les courbes de refroidissement des échantillons sont représen-tées sur les Figs. 2.26.a et 2.26.b respectivement pour les échantillons de Titane - Austénite et Titane - Martensite. On remarque que lors d’une même expérience, les échantillons re-froidissent bien à partir d’une même température (Tini) et sont à l’équilibre thermique à une même température (proche de T0 = 0C) à la fin de l’essai. Ces essais sont répétés trois fois.

Les Figs. 2.26.c et 2.26.d représentent la valeur de la capacité thermique des échan-tillons d’austénite et de martensite, estimées à partir de l’équation (2.8), pour les trois essais, en utilisant une valeur de capacité thermique de l’échantillon de référence égale à CT i = 520 (traits pleins) et 540 Jkg1K1 (traits pointillés). La faible dispersion des courbes montre que l’expérience est bien répétable. A partir de ces courbes, la capacité thermique de l’austénite est estimée àCA= 490±30 Jkg−1K−1 et celle de la martensite àCM = 535±30Jkg1K1. Remarquons que la capacité thermique de l’austénite semble

Figure 2.25: a) Laplacien de l’échantillon de référence (Titane) et de celui étudié (Vana-dium) à l’instant final pour des degrés de filtrage polynomial égaux à 3, 4 et 5. Estimation de la conductivité thermique du Vanadium en utilisant b) kT i = 17 W m−1K−1 et c)

kT i= 21.9 W m1K1

constante en fonction de la température alors que la capacité thermique de la martensite semble légèrement augmenter. Ce résultat est sujet à l’hypothèse que la capacité thermique du Titane est indépendante de la température.

2.4.4.2 Estimation de la conductivité thermique du NiTi

La conductivité thermique du NiTi est maintenant étudiée avec la technique proposée précédemment.

Les résultats obtenus pour l’échantillon de martensite sont présentés sur la Fig. 2.27. Le laplacien est estimé avec des polynômes de degré 3, 4 et 5 et les résultats obtenus sont utilisés pour déterminer la conductivité thermique de la martensite en utilisant une conductivité thermique de l’échantillon de Ti égale àkT i= 17 ou 21.9 W m−1K−1 et sont respectivement représentés sur la Fig. 2.27.a et 2.27.b pour les trois laplaciens estimés. Au centre de l’échantillon, là où le laplacien est le plus important, la conductivité thermique de la martensite est estimée à kM = 10±5 W m−1K−1. Sur l’ensemble des signaux, on remarque un bruit important loin de la masse thermique, où le laplacien est le plus faible. En utilisant une valeur moyenne de kT i = 21W m−1K−1, la valeur moyenne de la conductivité thermique de la martensite est de kM ≈12 W m1K1.

Des figures identiques à celles réalisées pour la martensite ont été tracées pour l’austé-nite sur la Fig. 2.28. La conductivité thermique est estimée sur les Figs. 2.28.b et 2.28.c en utilisant kT i = 17 et 21.9 W m−1K−1. Pour cet échantillon, au vue des figures, il est impossible de donner une valeur de conductivité thermique.

Figure2.26: Courbes de refroidissement des échantillons de a) Titane - austénite (maté-riaun2 - Fig. 2.10.b) et b) Titane - martensite (matériau n1 - Fig. 2.10.b). Évolution de la capacité thermique de a) l’austénite et de b) la martensite en fonction de la température.

Figure 2.27: Conductivité thermique de la martensite estimée en utilisant a) kT i = 17 W m1K1 et b)kT i= 21.9 W m1K1 pour des degrés de filtrage polynomial égaux à 3 (courbe rouge), 4 (courbe verte) et 5 (courbe bleu) pour l’estimation du laplacien.

Figure 2.28: Conductivité thermique de l’austénite estimée en utilisant a) kT i = 17 W m1K1 et b) kT i = 21.9 W m1K1 pour des degrés de filtrage polynomial égaux à 3 (courbe rouge), 4 (courbe verte) et 5 (courbe bleu) pour l’estimation du laplacien.

Le problème est présenté sur la Fig. 2.29 avec les courbes de refroidissement (Figs. 2.29.a, 2.29.b et 2.29.c) et les différents termes intervenants dans le calcul réalisé (Figs. 2.29.d, 2.29.e

et 2.29.f) pour les différents couples d’échantillons. Sur les courbes des Figs. 2.29.a.b.c, le refroidissement de l’échantillon de Titane est tracé en trait bleu, et celui de l’échantillon étudié est tracé en pointillés rouges pour les pixels 50 et 150. Sur les Figs. 2.29.d, 2.29.e et 2.29.f, les termes en (ρT i CT i eT i +ρP CP eP) ˙TT i, (kT i eT i +kP eP)lapTT i et

−(ρech Cech eech+ρP CP eP) ˙Tech ("ech" étant l’échantillon étudié) qui composent le nu-mérateur de l’équation (2.12) sont tracés respectivement en vert, bleu et rouge en fonction de la température de l’échantillon. Le dénominateur de l’équation (2.12), eneechlapTech, est tracé en cyan. Pour simplifier les figures, le terme en eP kP lapTech n’est pas tracé car il est quasiment nul. En effet, on voit que le terme en eech lapTech (cyan) est très faible, et comme eech≈5 10−4 >> ePkP ≈7.5 10−6, ce terme au numérateur n’a pas de poids sur l’estimation de k.

Pour écrire l’équation (2.12), rappelons que l’hypothèseT1 =T2 est nécessaire, et que nous utilisons les derniers instants de l’expérience (état quasi stationnaire) car c’est le moment où le laplacien est le plus important. En effet, on voit sur les Figs. 2.29.d, 2.29.e et 2.29.f (courbes bleues : terme proportionnel au laplacien) que le laplacien est faible au début de l’expérience et augmente au fur et à mesure de l’expérience.

Les instants oùTref =Tech à l’équilibre sont présentés à l’aide des flèches horizontales sur les Figs. 2.29.a, 2.29.b et 2.29.c et par les traits verticaux sur les Fig. 2.29.d, 2.29.e et 2.29.f. Pour l’expérience Ti - Va, lorsque Tref =Tech, les deux échantillons sont dans un état stationnaire. Le laplacien des deux échantillons est maximal et les termes en ρCT˙ sont quasi nuls, comme représenté sur la Fig. 2.29.d. Ainsi, les termes au numérateur et au dénominateur sont donnés par les termes en laplacien. Pour l’échantillon de marten-site, une situation équivalente est obtenue. L’échantillon de Ti étant le plus chaud, pour avoir Tref = Tech, l’échantillon de M n’est pas encore complètement à l’équilibre, et le terme au dénominateur (eM lapTM) n’est pas maximal (voir Fig. 2.29.e). Une erreur sur l’estimation du laplacien de l’échantillon de M induira donc une assez grande erreur sur l’estimation de k. Le terme au numérateur est lui composé principalement du terme en laplacien, mais aussi du terme enρM CMT˙M qui en représente environ un tiers. En ce qui

concerne l’échantillon d’austénite, pour obtenir Tref = Tech, l’échantillon d’A est encore dans un état où la vitesse de refroidissement est importante, et où le laplacien est faible. Le terme au dénominateur est donc petit, et le terme au numérateur est grand, composé de façon équivalente du terme en lapTT i et en ˙TA, induisant une grande sensibilité du calcul. En effet, dans le cas du Va, l’erreur est uniquement due à celle faite sur les termes en laplacien alors que les termes en ˙T interviennent dans le cas du NiTi.

Figure2.29: Mise en évidence des problèmes de calculs liés aux hypothèses. Courbes de refroidissement des échantillons de a) Ti - Va, b) Ti - M et c) Ti - A. Termes intervenant dans l’estimation de la conductivité thermique de l’échantillon de d) Va, de e) M et de f) A pour les pixels 50 à 70.

Pour remédier à ce problème expérimental, et être plus précis sur la méthode, il serait intéressant de concevoir une expérience légèrement modifiée dans laquelle le laplacien est plus important et où les échantillons ont la même température au début et à la fin de l’expérience. Ainsi, à la fin de l’expérience, seuls les termes en laplacien liés à la conduc-tivité thermique des matériaux interviendraient. Pour arriver à un tel résultat, il serait intéressant d’avoir une masse thermique plus petite, qui soit inséré dans l’enceinte avec l’échantillon, et qui refroidisse avec ce dernier mais à une vitesse plus faible.

Ils seront également comparés aux valeurs estimées par des méthodes de référence qui vont maintenant être présentées.

2.5 Estimation des propriétés thermophysiques du NiTi par des