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Application de la problématique au terrain

PARTIE I : APPROCHE CONCEPTUELLE DES NOTIONS D’IDENTITE, DE VOYAGE ET DE LIEU

CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES POUR L’AN PROCHAIN

III. Application de la problématique au terrain

1. Rappel de problématique

Il s’agit maintenant de rappeler la problématique et de la situer dans le contexte : En quoi le voyage et les lieux peuvent-ils être des supports de construction pour un individu en quête identitaire ? Comme nous l’avons expliqué dans la partie problématisation de la partie 2, l’accent est mis sur l’idée de construction et de quête d’identité des individus. Comment le lieu présenté peut-il y correspondre à cette question et à ces mots. En clair la problématique une fois appliquée devient : En quoi le voyage sur l’île de Navarino peut-il jouer un rôle dans la construction d’un individu en quête identitaire ?

2. Rappel et application des hypothèses

La première hypothèse est « Le voyage est vecteur de bien-être subjectif ». En d’autres termes, voyager permet aux individus de se dire heureux. Afin de valider cette théorie, nous avions découpé en plusieurs sous-hypothèses. La première était que l’individu recherchait une cohérence entre son identité individuelle et son identité sociale. La prise de recul qu’offre le voyage, nous l’avons vu, permet déjà cela en soustrayant l’individu du regard de la société. L’île de Navarino en étant géographiquement loin (de tout), isolée et proposant un mode de vie différent et un dépaysement certain est une contrée privilégiée pour se débarrasser temporairement des besoins de sa société d’origine. Un fois les attentes sociales ôtées, l’individu va alors pouvoir aborder son identité différemment en cohérence avec son nouvel environnement. Sur l’île de Navarino, peu importe le pays où la région d’origine du voyageur le mode de vie risque d’être notable et ainsi lui permettra de se voir sous un nouvel angle. La deuxième sous hypothèse est que l’individu est en quête de société. Nous avons vu en première partie, la rêverie cénobite, le rêve d’une communauté fermée, autonome et loin des préoccupations du reste du monde qu’il est parfaitement possible d’illustrer par l’île, symbole d’isolation. Navarino peut donc également correspondre à ce besoin de société idéale en faisant intégrer à l’individu une communauté fermée mais accueillante avec une identité unique et fortement marquée. La troisième sous-hypothèse était que le bien-être subjectif passe forcément par le rapport à l’autre, et, en effet, il est une condition au bonheur que d’être entouré. Cette confrontation à l’altérité est possible

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sur notre lieu, car, comme nous l’avons vu, la destination n’est encore que modestement touristique, ainsi donc le voyageur n’a que très peu de chances de tomber dans une sorte de superficialité des relations et pourra tisser des liens.

La deuxième hypothèse concerne les paysages de nature : Les lieux naturels sont vecteurs d’identité individuelle. Inutile de rappeler que le décor que nous présentons est un milieu très naturel, mais dans la première sous-hypothèse (n’ayant pas de lien direct avec le terrain) nous avons vu que le voyage identitaire est très proche du romantisme et du voyage initiatique et ce courant est également proche de la nature et inspirera les humains pendant des siècles. Notre deuxième sous hypothèse était que les lieux naturels favorisaient le développement personnel et notamment grâce à l’expérience de la solitude choisie, le fait de se poser afin de mieux comprendre ses choix et ses envies, et les vertus régénératrices de la nature illustrées par la sylvothérapie et qui permettent d’abaisser le niveau de stress entre autres bienfaits. La confrontation avec soi ainsi permise est donc vectrice d’identité individuelle.

La troisième hypothèse concerne les risques : Le voyage identitaire présente des risques non négligeables. Ainsi nous avons abordé trois notions : celle du voyage pathologique et pathogène, celle du voyage contredit et contrarié, et celle de l’errance éternelle. En effet là encore, l’île de Navarino coïncide, étant isolée de tout et présentant un choc culturel certain, les chances que le voyage de l’individu soit contrarié sont immenses. Pour ce qui est de l’errance éternelle il va de soi que la déréalisation que subit le voyageur sera grande et les sentiments seront forts car le lieu est symboliquement chargé, ce qui peut bien entendu, dans certains cas prolonger la quête. Pour ce qui est des fonctions pathogènes du voyage, ils y sont possibles et certaines personnes en témoignent44.

44 C’est le cas d’un capitaine de voilier qui a vécu une expérience similaire avec une de ses clientes lors d’un voyage en

Antarctique. Lors d’un échange de mails il témoigne : « Son angoisse explosera lors de la deuxième nuit, lorsqu’elle se mettra à crier sans raison, à donner des réponses hors propos aux questions posées par l’équipage, à avouer avoir eu des hallucinations. »

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Chapitre 3 : Perspectives pour l’an prochain

Ce chapitre est dédié à l’adaptation du sujet pour la deuxième année de master. En effet nous aborderons dans un premier temps les éventuelles modifications du sujet afin qu’il puisse se prolonger sur la deuxième année également. Il s’agira d’entamer une réflexion sur les possibles lieu de stage et sur l’élaboration d’un guide d’entretien probatoire pour l’année prochaine et pour la justification de hypothèses.