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Le conduit vocal comprend la cavité buccale, les fosses nasales, le pharynx et le larynx (cf.

Fig. 1.1). Ses constituants participent à trois fonctions essentielles : la respiration, la déglutition et la phonation.

1.1.1 La cavité buccale

De forme ovoïde, elle est comprise entre le maxillaire supérieur et la mandibule (ou maxil-laire inférieur), structures à la fois osseuses et membraneuses. Elle est fermée en avant par les lèvres et limitée latéralement par les joues, en bas par la langue et le plancher buccal. Elle com-munique en arrière avec la partie orale du pharynx au niveau d’une large ouverture, l’isthme du gosier.

La cavité buccale peut être elle-même subdivisée en deux sous-parties séparées par l’arcade dentaire : le vestibule, compris entre les dents et la face interne des joues et des lèvres, et la cavité buccale proprement dite, occupée en grande partie par la langue, et délimitée par les dents en avant et sur les côtés, par l’isthme du gosier en arrière, et par la voûte palatine, également appelée palais dur, vers le haut (Fig. 1.2). Notre effort de modélisation biomécanique portant essentiellement sur la langue, elle sera décrite plus en détail dans la section suivante (Section 1.2).

4 CHAPITRE1 : Le conduit vocal

A

B C

D

FIG. 1.1 – Coupe sagittale schématique de la cavité buccale et du pharynx, d’après Bouchet et Cuilleret (1997). A : les fosses nasales (bleu), B : la cavité buccale (rose), C : la zone pharyngée (vert) et D : la zone laryngée (jaune).

Sur la face inférieure de la langue se trouve le frein lingual, voile fibreux qui relie la face inférieure de la langue au plancher de la bouche (Fig. 1.2). Au pied du frein lingual, dans le plancher de la bouche, loge la caroncule sublinguale, siège du canal de Wharton, canal excréteur de la glande salivaire sous-mandibulaire.

Vers l’arrière, on peut distinguer les piliers antérieurs (arc palato-glosse) et postérieurs (arc palato-pharyngien) du voile du palais (Fig. 1.2) entre lesquels se trouvent l’amygdale (ou ton-sille) palatine et le foramen cæcum, et à la base de la langue l’épiglotte et les amygdales lin-guales (Fig. 1.5).

FIG. 1.2 – Représentation schématique de la cavité buccale, d’après Rouvière et Delmas (2002). A gauche, la face inférieure de la langue.

1.1 L’anatomie du conduit vocal 5

1.1.2 Les fosses nasales

Au nombre de deux, elles sont situées au dessus de la cavité buccale dont elles sont séparées par la voûte palatine (Fig. 1.3, gauche). Elles sont en communication avec le pharynx vers l’arrière par le biais d’orifices appelés choanes (Fig. 1.3, droite). Elle jouent un rôle important en respiration ainsi qu’en production de parole. Elles participent aux cavités de résonance pour les consonnes ou voyelles nasalisées. En effet, l’abaissement ou le relèvement du voile du palais va permettre d’ouvrir ou fermer le sphincter vélo-pharyngé, laissant passer ou non le flux d’air par les cavités nasales. Si le sphincter est ouvert, les propriétés spectrales du signal de parole dépendent grandement des cavités nasales.

FIG. 1.3 – Représentation schématique des fosses nasales. A gauche : paroi latérale de la cavité nasale, à droite : visualisation des choanes pharynx ouvert (vue postérieure). Repris de Hansen (2004).

1.1.3 Le pharynx

Conduit musculaire et membraneux, il constitue un carrefour entre les voies de déglutition (de la cavité orale à l’œsophage) et de respiration (de la cavité nasale au larynx). Il est décom-posé en 3 étages bien distincts :

– une partie supérieure, le nasopharynx, qui communique avec les voies nasales. Il est par-tiellement séparé de la partie buccale par une membrane musculo-tendineuse, le voile du palais, ou palais mou ;

– une partie moyenne, l’oropharynx, en continuité avec la cavité buccale, limitée en haut par le voile du palais, et en bas par un plan horizontal passant par le corps de l’os hyoïde ; – une partie inférieure, le laryngopharynx, limitée en avant par l’épiglotte et qui continue avec l’œsophage. L’extrémité du pharynx est séparée de l’œsophage par un bourrelet muqueux, la bouche œsophagienne de Killian, ayant la forme d’un orifice semi-lunaire.

Les fibres du muscle constricteur inférieur y forment un véritable sphincter.

D’une longueur moyenne de 15 cm au repos, son extrémité inférieure remonte lorsqu’il se contracte, entraînant une diminution de longueur pouvant atteindre 3 cm.

6 CHAPITRE1 : Le conduit vocal

1.1.4 Le larynx

Le larynx se situe au dessus de la trachée, en dessous de l’os hyoïde, auquel il est relié par le ligament hyo-épiglottique, et en avant du pharynx.

Il intervient dans les mécanismes de déglutition et de respiration. C’est également l’organe fondamental de la phonation : il comprend en effet un ensemble de segments cartilagineux mobiles, entre lesquels sont tendus deux replis muqueux, les cordes vocales.

Le larynx est très mobile aussi bien pendant la déglutition que pendant la phonation : il peut se déplacer à la fois verticalement et transversalement. Il va par exemple s’élever sous l’action du pharynx lors de l’émission de sons de fréquence fondamentale élevée et s’abaisser pendant la production de sons de fréquence fondamentale plus basse.

1.1.5 L’os hyoïde

L’os hyoïde (Fig. 1.4), en forme de fer à cheval (ou d’ϒ, upsilon majuscule grec, d’où son nom), est le seul os du corps humain à ne pas être articulé avec d’autres os du squelette. Il y est relié par des ligaments et des muscles. Il est situé au-dessus du larynx dans la partie antérieure du cou, sous la base de la langue.

Il est composé d’un corps, partie la plus antérieure, en forme de quadrilatère, de deux grandes cornes, qui partent vers l’arrière, dans le prolongement du corps, et de deux petites cornes, à la jonction entre le corps et les grandes cornes.

La Figure 1.4 donne les lieux d’insertions musculaires sur les différentes parties de l’os hyoïde (noms des muscles en lettres capitales) ainsi qu’une représentation schématique des muscles supra- et infra-hyoidïens. L’os hyoïde est attaché à la langue par un grand nombre de muscles que l’on verra plus en détails dans les sections 1.2.2 et 1.3, au pharynx et au larynx. L’extrémité des grandes cornes est reliée au larynx par la membrane thyro-hyoïdienne et la membrane hyo-épiglottique, les petites cornes à l’os temporal par les ligaments stylo-hyoïdiens.

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