• Aucun résultat trouvé

Chapitre II: Biodiversité fonctionnelle de l’entomofaune inventoriée dans les agro-écosystèmes céréaliers

2. Analyse synécologique des communautés et de leurs variations spatio-temporelles

2.4. Analyse de la variation spatiale de la structure suivant les variétés étudiées

La Figure (13 B) indique que la variété Waha du blé dur est la plus touchée par les espèces d’insectes avec 206 espèces et la variété Anapo du blé tendre est la moins attaquée avec 16 espèces.

Les plantes à valeur nutritive supérieure ou avec moins de défenses augmentent les performances des insectes phytophages et leurs ennemis naturels (Kagata & Ohgushi, 2006). Alors que les plantes ayant des défenses importantes peuvent avoir un impact négatif sur les phytophages et également réduire indirectement les performances des ennemis naturels (Vos & al., 2004).

Nous classons les variétés ’MBB, Bousselam, Megress et Setifis’ de blé dur selon le nombre d’espèces avec 167, 156, 148 et 124 espèces respectivement en 2ième position après la variété Waha.

Pour le nombre d’effectifs, nous signalons toujours la dominance de la variété Waha avec 4785 individus, suivie par Boussalem, MBB, Megress et Setifis avec 3199 ; 3088 ; 2574 et 1903

150

individus respectivement. Ainsi, nous indiquons que l’indice de diversité est plus élevé chez ces variétés par rapport aux autres variétés, il est entre 4,96-5,56 bits. Alors que l’indice d’équitabilité est supérieur à 50 %, il est entre 0,69-0,75 % (Fig.13 A, B, C). Les facteurs qui déterminent le choix de la nourriture sont très divers. Chez les insectes ils sont constitués par une suite de comportements stéréotypés (Dajoz, 2003).

Nous constatons que l’effectif des deux variétés Waha et Bousselam sont classées en premièr ordre par rapport aux autres variétés, car ces deux variétés étaient semées durant les trois années d’étude, dans les deux zones, elles sont considérées comme des variétés communes, et aussi avec l’application des quatre méthodes d’échantillonnage par rapport aux trois autres variétés MBB, Megress et Setifis qui se localisent seulement dans une seule zone ’Sétif’. Bousselam et Waha sont des variétés introduites, mais sélectionnées dans la station de l’ITGC de Sétif, par contre MBB, Megress et Setifis sont des variétés locales, homologuées dans les stations de l’ITGC en Algérie (Boufenar-Zaghouane & Zaghouane, 2006 ; CNCC, 2015). Selon Maziani & al.(1992), des variétés qui possèdent une grande productivités, à «adaptation large », caractérisées par des rendements supérieurs à la moyenne dans tous les milieux, sauf en conditions très défavorables, et par une très bonne réponse à l’optimisation des conditions environnementales ; les variétés correspondant à ce comportement sont : Mexicali, Sahel, Vitron et surtout Waha.

Nous enregistrons la différence d’une seule espèce entre les deux variétés de blé dur Gtadur (116 espèces) et Vitron (117 espèces), mais nous comptons une différence de 123 individus de plus pour la variété Gtadur (Fig.13 A, B). La diversité signalée par les deux indices de Shannon et d’équitabilité chez ces deux variétés est semblable avec des valeurs de 4,48 bits ; 0,65 % et de 4,45 bits ; 0,69 % respectivement (Fig.13 C). C’est le même cas de la différence d’une seule espèce signalée dans les deux variétés d’orge, El-Fouara (116 espèces) et Tichedrett (115 espèces), et aussi une faible différence au niveau d’effectifs de 60 individus de plus pour la variété El-Fouara (Fig.13 A, B). Chez ces deux variétés, l’indice de (H’) et de (E) sont presque identiques avec 4,91 bits ; 0,72 % et 4,98 bits ; 0,73 % respectivement (Fig.13 C).

La culture de l’orge s’inscrit dans le cadre de systèmes extensifs céréaliculture-élevage ovin.

Les deux variétés d’orge les plus cultivées en Algérie sont Tichedrett 3265 et Saida 183, lignées tirées de populations locales (Bouzerzour & Monneuveux, 1992).

Chapitre II : Biodiversité foncti

Setifis Simeto Tadjdid Vitron Waha Ain-Abid Anapo Anforita Arz Djanet Djemila Hd1220 R'mada Wifak

lé dur Blé tendre

Megress Setifis Simeto Tadjdid Vitron Waha Ain-Abid Anapo Anforita Arz Djanet Djemila Hd1220 R'mada Wifak

Blé dur Blé tendre

Simeto Tadjdid Vitron Waha Ain-Abid Anapo Anforita Arz Djanet Djemila Hd1220 R'mada Wifak Barberousse El-Fouara

dur Blé tendre

152

Les deux variétés, Cirta de blé dur (88 espèces/1595 individus) et Saida d‘orge (81espèces/1075 individus) sont presque semblables en nombre d’espèces avec une petite différence de 7 espèces (Fig.13 A, B). En revanche, nous notons une divergence au niveau d’effectifs de 520 individus de plus pour Cirta, malgré que ces deux variétés étaient présentes durant les deux années d’étude dans la zone d’El-Khroub. Cependant nous n’avons pas appliqué durant la 1ière année les deux techniques de piégeage ’trappes et colorés’ sur la variété Saida. Pour ces deux variétés ’Cirta/

Saida’ respectivement, nous observons presque les mêmes valeurs de diversité (4,65 bits ; 0,72 % et 4,45 bits ; 0,70 %) (Fig.13 C).

Les insectes phytophages consomment les plantes, avec une plus ou moins grande préférence pour certaines espèces de sorte qu’il existe un continuum de spectre d’hôtes chez les insectes.

Certains sont strictement monophages et dépendent d’une seule espèce hôte pour leur alimentation, d’autres sont au contraire très largement polyphages et peuvent exploiter une large gamme de plantes hôtes (Schoonhoven & al., 2006).

Les deux variétés Hd1220 (2646 individus) et Arz (2123 individus) de blé tendre sont identiques en nombre d’espèce avec (142 espèces), mais une grande différence observée en nombre d’effectifs de 523 individus de plus pour cette 1ière variété (Fig.13 A, B). Car cette variété est présente durant les trois années d’étude par rapport à Arz qui a été échantillonnée durant deux années. Les deux indices de (H’) et (E) sont calculés pour la variété Arz (5,27 bits ; 0,73 %), ils indiquent une diversité de cette variété par rapport à la variété Hd1220 (4,89 bits ; 0,68 %) (Fig.13 C), parce que chez Arz le nombre d’individus est bien distribué pour chaque espèce. Cet indice donne une idée sur la diversité des peuplements en tenant compte non seulement du nombre d’espèces, mais aussi du nombre d’individus des différentes populations que regroupe le peuplement.

C’est le même cas enregistré pour les deux variétés de blé tendre R’mada (44 espèces/ 520 individus) et Wifak (44 espèces/ 459 individus), mais avec une faible différence de 61 individus signalée à R’mada (Fig. 13 A, B). Les variétés résistantes aux insectes réduisent l’abondance des ravageurs ou tolèrent leurs dégâts. La résistance et la tolérance des plantes sont donc relatives et fondées sur la comparaison avec des plantes ne présentant pas ces caractères de résistance, i.e. les plantes sensibles (Ratnadass, 2007).

Aussi, ces deux mêmes indices de (H’) et de (E) respectivement sont dénotés sur Wifak avec des valeurs supérieures de 4,05 bits et 0,74 % que dans R’mada (3,6 bits ; 0,66 %) (Fig. 13 C).

Chapitre II : Biodiversité fonctionnelle de l’entomofaune inventoriée dans des agro-écosystèmes céréaliers

153

Malgré que ces deux variétés soient locales et présentes durant deux années d’étude avec les mêmes techniques d’échantillonnage, mais nous avons enregistré une différence au niveau de la diversité.

Les variétés de blé dur et d’orge les moins abondantes en nombre d’espèces et d’effectifs sont Simeto avec 37 espèces/ 984 individus et Barberousse avec 24 espèces/360 individus, car ces deux variétés se localisent dans une seule zone ’El-Khroub’ et sont échantillonnées durant deux années d’étude avec uniquement deux méthodes, le filet fauchoir et l’examen de la plante (Fig. 13 A, B).

Durant la 2ième année d’expérimentation, nous avons remarqué que la micro-parcelle de Barberousse est infestée par la maladie cryptogamique du charbon. Cette maladie peut être le responsable du nombre d’individus d’insectes faible sur cette variété, malgré qu’ils se trouvent en bordures du champ.

Toutes les périodes d'échantillonnage ont été regroupées afin de se concentrer sur les interactions spatiales (Doledec & Chessel, 1987). L'effet de la proximité spatiale sur la composition des espèces est une hypothèse de base de la théorie de l'écologie du paysage. Les effets de proximité dépendent du comportement et des capacités de dispersion de chaque espèce (Burel &

Baudry, 1990).

Concernant les variétés, Tadjdid avec 56 espèces/1553 individus et Ain-Abid compte 48 espèces/1026 individus. Nous estimons presque la même richesse spécifique sur ces deux variétés, alors que nous enregistrons 527 individus de plus chez Tadjdid (Fig. 13 A, B), parce que l’échantillonnage de cette variété a eu lieu durant trois années d’étude. Par contre, Ain-Abid existe uniquement dans deux années, malgré que nous avons appliqué deux techniques d’échantillonnage sur ces deux variétés. Pour les quatre variétés Simeto, Barberousse, Tadjdid et Ain-Abid, les valeurs des deux indices (H’) et (E) sont presque les mêmes entre 3,39-3,85 bits et 0,65-0,77 % respectivement (Fig. 13 C).

La résistance variétale constitue souvent la pierre angulaire des stratégies de protection intégrée des plantes cultivées vis-à-vis des insectes, de par la simplicité de sa mise en œuvre et de par sa compatibilité avec la plupart des autres méthodes de protection (Ratnadass, 2007).

Selon la richesse spécifique, nous classons par ordre croissant les quatre variétés de blé tendre, Djemila (29 espèces/ 744 individus) ; Djanet (24 espèces/ 542 individus) ; Anforita (19 espèces/ 722 individus) ; Anapo (16 espèces/ 640 individus). Ainsi, nous indiquons que chaque variété parmi ces variétés a été échantillonnée dans une seule zone avec uniquement deux méthodes, le filet fauchoir et l’examen de plante (Fig. 13 A, B). Mais suivant l’effectif, nous constatons que malgré la différen de 10 espèces qui existe entre Djemila et Anforita, ces deux

154

variétés sont presque semblables en effectifs, suivie d’Anapo et Djanet. Les deux indices de diversité (H’) et (E) enregistrent que la variété Djemila est la plus diversifiée par rapport à ces variétés avec 3,35 bits et 0,69 % respectivement (Fig. 13 C).

La recherche de l’hôte peut se faire au hasard (Schoonhoven & al., 2006) ou fait intervenir des stimuli visuels (Bjørklund & al., 2005) et chimiques (Bruce & al., 2005), voire gustatifs (Glendinning & al., 2009).

Pour l’ensemble de toutes les variétés des trois cultures étudiées, nous observons que la variété Anapo est la moins diversifiée par rapport à toutes les variétés avec 1,7 bits de (H’) et de 0,42 % de (E) (Fig. 13 C). Nous pouvons expliquer cette faible diversité par une faible préférence des espèces d’insectes pour le choix de cette variété. Selon Painter (1951), les plantes à résistance constitutive aux insectes possèdent des qualités génétiquement héritées qui a pour résultat qu'un cultivar d’une plante est moins endommagée qu'une plante sensible manquant de ces qualités. Le même auteur dénote que la résistance des plantes aux insectes est une propriété relative, basée sur la réaction comparative des plantes résistantes et sensibles, cultivées dans des conditions similaires, à l'insecte nuisible.

2.5. Analyse statistique de la dynamique des peuplements en fonction du temps et de