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Chapitre II: Biodiversité fonctionnelle de l’entomofaune inventoriée dans les agro-écosystèmes céréaliers

2. Analyse synécologique des communautés et de leurs variations spatio-temporelles

2.3. Analyse de la variation spatiale globale de la structure des communautés

Nous pouvons justifier cette grande ressemblance entre les quatre stades phénologiques par le nombre élevé des espèces communes entre ces stades, malgré que chaque stade a une spécificité morphologique et biochimique différentes de l’autre stade pour l’accueille des insectes. De plus, nous notons 182 espèces communes entre la montaison et l’épiaison par rapport à 224 et 251espèces recensées respectivement. Nous signalons que le stade fin-tallage qui est le moins infesté par les insectes avec 153 espèces, suivi par la maturation (160 espèces), mais nous signalons 94 espèces communes entre ces deux stades.

2.3. Analyse de la variation spatiale globale de la structure des communautés

La culture de blé dur est la plus touchée par les insectes, soit en nombre d’espèces, soit en effectifs dans les deux zones d’étude : Sétif (263 espèces/ 16.404 individus), El-Khroub (177 espèces/ 9042 individus) et la région des Hautes plaines (288 espèces/ 25.446 individus) respectivement (Fig.12 A, B). Dans les résultats de Kellil (2011), le blé dur dans ces deux zones d’étude occupe la deuxième place après le blé tendre avec 198 espèces et 3198 individus à Sétif, et la troisième place pour la zone d’El-Khroub (197 espèces/ 3187 individus) et la région des Hautes plaines (284 espèces / 6385 individus).

Le paysage et la diversité influencent également l’arrivée des insectes volants. Le milieu végétatif attire ou rejette parfois les insectes ailés, car quelques espèces végétales dans ces milieux peuvent influencer le comportement d'atterrissage de ces insectes. La culture de blé s'est avérée très importante pour observer le taux d’arrivée de certains insectes ailés, tel qu’il a été étudié en Bretagne et dans l’ouest de la France (Ciss & al., 2013).

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Par contre, la culture d’orge est la moins infestée par les insectes par rapport aux deux autres cultures, en quantité et en richesse d’espèces. Nous notons une abondance élevée dans la zone d’El-Khroub (2814 individus) par rapport à la zone de Sétif (1103 individus), avec une différence en individus plus que la moitié (1711 individus). Alors que le nombre d’individus dans la région des Hautes plaines est de 3917 individus. En revanche, nous signalons une différence d’une seule espèce sur cette culture dans ces deux zones, 122 espèces à Sétif et 121 espèces à El-Khroub, avec un total de 170 espèces notées dans les Hautes plaines (Fig.12 A, B). En 2011, Kellil a enregistré que la même culture a une importance des espèces et leurs individus comparé à nos résultats, avec 207 espèces et 2326 individus à Sétif, 196 espèces et 2386 individus à El-Khroub. De plus, il a marqué un total de 285 espèces distribuées en 4712 individus dans la région des Hautes plaines.

Les mesures de la biodiversité fournissent des informations de base sur la distribution, la richesse et l'abondance relative des taxons nécessaires aux décisions de conservation, des études d'écologie des écosystèmes, de la biogéographie cladistique et des mesures phylogénétiques de la valeur de la conservation (Blackmore, 1996).

La culture de blé tendre est classée en deuxième position après le blé dur, avec (157 espèces /4730 individus) à Sétif, (137 espèces/4692 individus) à El-Khroub et (199 espèces/9422 individus) dans les Hautes plaines. D’après ces résultats, nous observons une faible différence en nombre d’espèces (20 espèces) et en effectifs (38 individus) entre ces deux zones (Fig.12 A, B). Le blé tendre occupe la première place en espèces et en effectifs dans ces deux mêmes zones d’étude cité par Kellil (2011), avec 221 espèces/ 3754 individus à Sétif, 226 espèces/3494 individus à El-Khroub et ainsi de 329 espèces/ 7248 individus aux Hautes plaines.

La grande richesse dans les zones, pourrait être le résultat de l’emplacement près d’une zone naturelle très diversifiée, qui peut générer un microclimat similaire de la zone naturelle, fournissant une abondance et une variété de ressources alimentaires, des sites de ponte et un refuge pour de nombreux groupes d’insectes (Perfecto & al., 1997). Tillman & Downing (1994) indiquent que la meilleure preuve à ce jour que les écosystèmes riches en espèces sont les plus stables que les écosystèmes pauvres en espèces.

En effet, nous avons mis en évidence la présence de 273 espèces/ 22.237 individus pour les céréales de Sétif et 215espèces/16.548 individus dans les céréales d’El-Khroub. Nous notons que la zone de Sétif est plus riche pour ces deux paramètres avec une différence de 58 espèces et 5689 individus entre ces deux zones d’étude (Fig.12 A, B).

Chapitre II : Biodiversité foncti

(Ni), richesse totale (S), indice de Shannon (H’) e es d’étude et la région des Hautes plaines pou

que la zone de Sétif est relativement plus riche en zone d’El-Khroub. Ceci pourrait être expliqué par e année de plus, ainsi que par la proximité de l'oue et floristique meilleure, grâce au fort taux d 1987) in Dajoz (2003) ont montré que la variabi es est plus élevée dans les agro-écosystèmes que

en espèces peut aussi s’expliquer par la gestio loppement d’une plus grande diversité (Altieri & N

noté par Kellil (2011) sur l’ensemble des céréa Sétif et 352 espèces/ 9007 individus pour El-K

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ariabilité de l’abondance des es que dans les écosystèmes

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Sétif existe une parcelle de plus d’orge traité par rapport à El-Khroub, pour cela il y a une différence entre les données de ces deux zones.

Les micro-parcelles de Sétif, entourées par un brise-vent qui a été installé sur la bordure d’oued Bousselem. Le rôle des haies d’arbres comme brise-vent représente un fait bien connu. Ces dernièrs sont susceptibles de modifier de façon très favorable le microclimat des champs qu’ils entourent (Ramade, 2003). Ainsi, les êtres vivants peuvent échapper aux conditions thermiques défavorables en s’installant et se réparant dans des stations ayant des mésoclimats ou des microclimats particulières (Dajoz, 2003). Donc, l’habitat des Arthropodes, comme les insectes, joue un rôle essentiel dans la fluctuation de la population (Bennett & Chahill, 2013).

Concernant la diversité des espèces recensées, nous constatons que les valeurs de l’indice de Shannon (H’) se situent entre 5 et 5,40 bits dans les cultures de blé dur, d’orge et de céréales à Sétif et aux Hautes plaines. Par contre, ces mêmes cultures dans la zone d’El-Khroub sont signalées par des valeurs entre 4,56 et 4,70 bits. En revanche, les valeurs de cet indice sur la culture de blé tendre est de 4,91 bits à Sétif, 4,68 bits aux Hautes plaines et de 3,88 bits à l’El-Khroub (Fig.12 C).

Pour l’indice d’équitabilité (E), la culture d’orge est la plus diversifiée par rapport aux autres cultures 0,74 % à Sétif, 0,70 % aux Hautes plaines et 0,68 % à El-Khroub. Nous remarquons que les valeurs d’équitabilité des trois cultures de la zone d’El-Khroub, blé dur 0,61 %, blé tendre 0,55 % et céréales 0,59 % sont les moins diversifiées que ces mêmes cultures dans la zone de Sétif et la région des Hautes plaines (Fig.12 D).

Nous indiquons que la diversité et l’équilibre sont plus remarquables à Sétif qu’à El-Khroub, car dans cette zone nous avons les résultats de plus de l’année 2012, avec 6 et 5 micro-parcelles respectives de blé dur et de blé tendre.

Selon Kellil (2011), les valeurs de l’indice de (H’) et de (E) pour les cultures de blé tendre, d’orge et des céréales dans les deux zones (Sétif et El-Khroub) sont respectivement entre 5,33 ; 5,94 bits et 0,67 ; 0,77 %. Alors que la culture de blé dur dans ces deux zones est moins diversifiée avec 5,01bits ; 0,66 % à Sétif et 4,91bits ; 0,64 % à El-Khroub. Ces résultats sont proches à nos résultats pour la culture de blé dur, mais sont plus variés que nos données pour les deux autres cultures.

Abbas & al. (2014) montrent que la richesse totale, l’indice de Shannon et l'équitabilité des Arthropodes du blé au Pakistan sont respectivement de 58 espèces, 3,23 bits et 0,79 %. De plus, l'indice de Shannon et l'équitabilité sont calculés par Chaabane (1993), sur le blé dur (H' = 0,41bits et E = 0,54 %), le blé tendre (H' = 0,46 bits et E = 0,56 %) et l'orge (H' = 0,36 bits et E = 0,47 %).

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Ces valeurs sont assez faibles, par rapport à nos résultats. Ceci relèverait de la richesse de nos peuplements inventoriés par rapport à la richesse de l’inventaire de cet auteur.

Les valeurs les plus importantes de similitude entre les cultures céréalières des deux zones d’étude sont mentionnées sur (céréales/céréales), (blé tendre/blé dur) et (blé dur/blé dur) avec respectivement : 72 ; 70,66 et 68,64 %. La valeur la plus faible de cet indice est enregistrée entre le blé dur/ l’orge avec 54,17 % (Tab.35).

Tableau 35 : Similitude (%) entre les communautés des trois cultures céréalières étudiées (blé dur, blé tendre et orge) dans les deux zones d’étude.

El-Khroub

Sétif

Blé dur Blé tendre Orge

Orge 54,17 61,87 59,26

Blé tendre 58,50 63,94 60,23

Blé dur 68,64 70,66 62,88

Dans tous les cas de figure, l'indice de similitude est assez élevé ce qui dénote d'une grande similitude entre les peuplements d'insectes dans les deux zones d’étude et les cultures. Les valeurs les plus importantes signalées entre les céréales, le blé dur et le blé tendre sont dues à l’application du même protocole expérimental dans ces deux zones, la même période d’étude, ajouté à cela, les deux plantes appartiennent au même genre Triticum.