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CHAPITRE 4 Méthodologie

4.4 Analyse thématique des données

L’analyse des données qualitatives consiste communément en un effort rigoureux d’interprétation basé essentiellement sur la richesse de la subjectivité, c’est-à-dire mettre en évidence, à partir d’un corpus de données brutes, le sens que les participants ont construit à partir de leur réalité. Ceci permet ensuite de répondre aux objectifs visés par la recherche (Blais et Martineau, 2007).

Les enregistrements audio transcrits ont été analysés selon les étapes d’analyse thématique de Paillé et Mucchielli (2012). La démarche d’analyse du corpus est soutenue par l’identification de thèmes et l’élaboration de pistes de compréhension émergeant des données. Il s’agira d’effectuer un examen discursif des thèmes et d’établir des relations entre eux et certains extraits du discours des participants (Paillé et Mucchielli, 2012).

Les données ont été analysées selon la méthode de thématisation continue s’inscrivant dans la démarche d’analyse thématique que décrivent Paillé et Mucchielli (2012). Ces auteurs recommandent particulièrement cette forme d’analyse dans les situations, comme une première expérience de recherche ou pour une recherche dont l’intention est d’ordre plutôt descriptif (p. 123), ce qui correspond bien à notre étude.

Dans l’analyse thématique, la thématisation revêt une place centrale. Ce processus de thématisation permet de repérer les thèmes au fil de la lecture du corpus. Ils sont ensuite retranscrits et

annexe A) qui comporte quatre composantes de l’apprentissage, soit l’identité, la communauté, la pratique et le sens (Wenger, 2009). Les thèmes et sous-thèmes doivent comporter les termes qui permettront de « cerner ce qui est abordé dans l’extrait du corpus correspondant, tout en fournissant des indicateurs sur la teneur des propos» (Paillé et Mucchielli, 2012, p. 242) afin de pouvoir rappeler « ce que qu’il y a de fondamental dans ce propos » et « de quoi y traite-t-on?» (Paillé et Muchielli, 2012, p. 231).

4.4.1 Analyse thématique : définition

Selon Paillé et Mucchielli (2012), l’analyse thématique permet de procéder à la réduction de données d’un corpus plus ou moins volumineux. On entend par thème le dénominateur commun sous lequel est regroupé un ensemble de mots qui rendent compte de ce qui est abordé dans un extrait du corpus et qui fournissent des indications sur la teneur des propos.

Après plusieurs lectures rigoureuses du corpus qu’il étudie, il s’agit pour le chercheur de synthétiser les données de manière systématique en regroupant ce qu’elles ont de fondamental par thèmes représentatifs, et ce, par un examen discursif des thèmes abordés. Ensuite, il s’agit de dégager les récurrences et les regroupements observables. Selon Paillé et Muchielli (2012), l’utilisation de ce procédé se justifie particulièrement pour une première expérience de recherche (p. 123), ce qui est le cas de la présente étude. Cette forme d’analyse permettra de « relever tous les thèmes pertinents, en lien avec les objectifs de la recherche » (Paillé et Mucchielli, 2012, p. 124), c’est-à-dire d’établir une vue d’ensemble des perceptions de l’expérience en CAP telle que vécue par les participants.

4.4.2 Choix des techniques préalables

Paillé et Muchielli (2012) décrivent deux types de supports envisageables pour l’analyse thématique des données recueillies : le « support papier » ou le « support informatique » (p. 126). Étant donné le volume raisonnable du corpus et la grande flexibilité du support papier, c’est ce dernier qui a été privilégié pour la présente étude. Les analyses ont été transcrites et imprimées pour en faciliter la lecture continue et dégager les thèmes principaux, annotés selon le mode d’inscription en marge. Les thèmes principaux ont été démarqués avec des couleurs différentes dans un objectif de

systématisation rigoureuse de la démarche d’analyse. Cette méthode a permis le regroupement et la comparaison efficaces des énoncés en sous-thèmes.

4.4.3 Démarche de thématisation

La démarche de thématisation peut s’effectuer de manière séquencée ou continue (Paillé et Mucchielli, 2012, p. 127). Dans le contexte de la présente étude, la thématisation en continu a été retenue dans l’objectif de réaliser une analyse riche et précise et du corpus. Par ailleurs, la validité de cette démarche est considérée comme étant supérieure (ibid., p. 260). Cette forme d’analyse est en outre adaptée à une démarche d’analyse individuelle et à un corpus de taille raisonnable, ce qui est le cas de la présente étude.

Dans un premier temps, les thèmes ont été assignés à certains énoncés du corpus au fur et à mesure de la lecture en continu et simultanément organisés sous forme d’arbre thématique. Dans un deuxième temps, ils ont été découpés et hiérarchisés en thèmes principaux, en suivant l’orientation donnée par les composantes de l’apprentissage inventoriées par Wenger (2009), puis subdivisés en séquences thématiques significatives et ciblées (les sous-thèmes), et ce, dans l’objectif de répondre à l’objectif de la présente recherche.

Il n’y a pas de nombre magique permettant de juger du nombre de récurrences nécessaires pour considérer un thème comme étant important ou non. La hiérarchisation des thèmes a donc été effectuée après une analyse de leur relation (générale ou spécifique) au résultat dans sa globalité, de leur rôle (principal ou périphérique) en regard de l’objet étudié, et de l’importance que les participants leur accordent (Paillé et Mucchielli, 2012).

4.4.4 Limites méthodologiques

Si la démarche de thématisation continue donne accès à une analyse du corpus très détaillée et abondante, « elle est complexe à mener et exige plus de temps » (Paillé et Mucchielli, 2012, p. 128). Cette méthode d’organisation se construit continuellement pendant toute la recherche et peut subir des modifications en fonction des éléments qui viennent s’ajouter progressivement en cours de lecture et qui peuvent amener à une redéfinition et à une réorganisation de l’arbre tout au long du

processus d’analyse. D’autre part, des variations peuvent surgir en fonction de la « sensibilité théorique et expérientielle » (p. 130) du chercheur, caractérisée par le bagage acquis dans le domaine d’études et évoluant en cours de route. Une difficulté pour le chercheur réside en ce point où il est tenu à maintenir une posture de « niveau adéquat d’abstraction et de valeur descriptive » (ibid.).

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