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12. Méthode pour déterminer les milieux d’intérêt pour la conservation

12.1. Analyse de sélection

Les critères de sélection servent à sélectionner les sites qui présentent une haute importance pour la conservation. Certains de ces critères seront appliqués à toutes les cibles de conservation alors que d’autres ne s’appliquent qu’à une seule cible. Le tableau 6 indique les critères de sélection retenus pour chaque cible de conservation du filtre grossier.

Aussi, considérant que les connaissances actuelles sur les occurrences à haute valeur de conservation des milieux aquatiques sont très variables selon les rivières inventoriées, ces informations ont été intégrées dans les éléments à considérer dans le filtre fin et n’ont pas fait l’objet d’analyses de sélection.

Tableau 6. Critères de sélection retenus pour les milieux forestiers, les milieux humides et les friches

Critère de sélection Source Milieux forestiers

Irremplaçabilité (C-Plan) Analyses X X

 Aires protégées publiques et privées : Les parcelles d’habitat situées en tout, en partie ou contiguës à des aires protégées inscrites au Registre des aires protégées au Québec (sauf les habitats fauniques désignés; en date de janvier 2017) (MELCC, 2018) ou inscrites au répertoire des milieux naturels protégés situés en terres privées sur lesquelles des mesures de conservation s’appliquent (ex. plein titre et servitude perpétuelle; en date de septembre 2017; RMN, 2018) (figure 8). Dans le territoire d’étude, ce sont 234 sites extraits du Registre des aires protégées au Québec, et 463 sites où une mesure de conservation est effective sur une terre privée, qui sont inclus ou contigus au territoire d’étude qui ont été retenus pour la sélection (tableau 7; annexe B). Par exemple, le parc national du Mont-Saint-Bruno, le Refuge d'oiseaux migrateurs du Mont-Saint-Hilaire et la réserve écologique du Micocoulier, extraits du Registre des aires protégées; et les milieux naturels de conservation volontaire du boisé Châteauguay-Léry ou celui de la Baie Lavallière, extraits du répertoire des milieux naturels protégés. À noter qu’il est possible qu’une même réserve naturelle ou un même milieu naturel de conservation volontaire soit répertorié dans les deux bases de données, un travail est actuellement en cours afin d’harmoniser ces informations.

46 Figure 8. Localisation des aires protégées publiques et privées (mesures de conservation) et des écosystèmes forestiers exceptionnels présents dans le territoire d’étude

47 Tableau 7. Types d’aires protégées retenus pour la sélection des parcelles d’habitat

Source Responsable Type d’aire protégée Nombre

de sites Registre des aires

protégées au Québec

Gouvernement

fédéral Réserve nationale de faune 4

Refuge d’oiseaux migrateurs 12

naturels protégés Privé Milieu naturel de conservation

volontaire 463

 Écosystèmes forestiers exceptionnels : Les parcelles d’habitat situées en tout, en partie ou contiguës à des écosystèmes forestiers exceptionnels rares et anciens, validés et situés en terres publiques et privées (n=206; en date de janvier 2016) (figure 8). Le MFFP reconnait trois types d’écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE) au Québec : la forêt rare, la forêt ancienne et la forêt refuge (Groupe de travail sur les écosystèmes forestiers exceptionnels, 1997). Ces écosystèmes contribuent à maintenir la diversité des espèces qui caractérise la forêt du sud du Québec. Sur les terres publiques, les EFE bénéficient d’une protection légale de la Loi sur les Forêts mais ce n’est pas le cas sur les terres privées où se trouve la très grande majorité des EFE dans les Basses-terres du Saint-Laurent. Pour les analyses de l’Atlas, seuls les EFE rares et anciens ont été considérés puisque les forêts refuges, sont déjà prises en compte avec les occurrences floristiques à haute valeur de conservation.

 Sites d’espèces floristiques à haute valeur de conservation : Les parcelles d’habitat où se situent des points d’observation de précision S (150 m) associés aux occurrences floristiques du CDPNQ ayant un rang de priorité détaillé 1 à 9 et 14 à 23 tel que décrit dans l’annexe C. Dans le cas des occurrences uniques au Québec, les occurrences de précision M (1,5 km) et G (8 km) ont aussi été considérées. Au total, ce sont 605 occurrences associées à 162 espèces qui ont été retenues (annexe D). Les polygones d‘habitat essentiel des espèces de plantes en péril publiés sur le registre public de la Loi sur les espèces en péril (http://www.registrelep.gc.ca/) en date de décembre 2016 sont aussi retenus comme un critère de sélection (figure 9). Les points d’observation et les habitats essentiels ont été

48 Figure 9. Localisation des occurrences floristiques à haute valeur de conservation (habitats essentiels et occurrences prioritaires).

Certaines données ne sont pas illustrées en raison de leur diffusion publique limitée

49 projetés sur la cartographie détaillée de l’occupation du sol (ECCC et MDDELCC 2018) et seules les parcelles d’habitat associées aux habitats préférentiels des espèces ont été retenues suivant un jugement d’experts (Emmanuelle Fay, ECCC-SCF; Jacques Labrecque, MELCC; Louise Gratton, novembre 2017). Les classes générales d’habitat retenues pour chaque espèce sont :

 Aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea) : Sol dénudé, gravière/sablière.

 Carex faux-lupulina (Carex lupuliformis): Marais, marécage, milieu lotique.

 Gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata ssp. victorinii) : Eau peu profonde, marais, milieu lotique, prairie humide, sol dénudé.

 Carmantine d’Amérique (Justicia americana): Eau peu profonde, marais, milieu lotique, prairie humide.

 Liparis à feuilles de lis (Liparis liliifolia): Marécage, peuplement mixte, peuplement feuillu.

 Ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius) : Peuplement feuillu, peuplement mixte.

 Sites d’espèces fauniques à haute valeur de conservation : Les parcelles d’habitat où se situent les points d’observation, occurrences et habitats essentiels désignés associés aux espèces ayant une désignation légale élevée au Canada (en voie de disparition, menacée) et au Québec (menacée, vulnérable). Ce sont donc des observations

d’espèces aviaires, d’amphibiens et de reptiles qui ont été retenues (aucune observation de mammifères). Les occurrences de précision S7 et de qualité A à E8 ont été retenues (figure 10; tableau 8). Une comparaison des habitats essentiels désignés et affichés dans le registre public de la LEP (en date de novembre 2016) avec les données

ponctuelles retenues dans chaque base de données sur les espèces fauniques a permis de déterminer les données pertinentes à retenir pour les analyses de sélection et de priorisation. Ceci parce que certaines observations récentes peuvent être manquantes dans les bases de données sources et parce que les habitats essentiels de plusieurs espèces ont été revus dernièrement. À noter que les habitats essentiels de la tortue musquée n’ont pas été retenus comme critère de sélection puisque cette espèce est maintenant désignée préoccupante suite à la réévaluation de son statut en 2012. Les données suivantes ont été retenues pour la sélection suite à des avis d’experts

(Herpétofaune : Sylvain Giguère, SCF, mai 2017; Oiseaux : Josée Tardif, ECCC-SCF, juin 2017).

Tout comme pour la flore, les points d’observation, les occurrences et les habitats essentiels ont été projetés sur la cartographie détaillée de l’occupation du sol (ECCC et MDDELCC, 2018) et seules les parcelles d’habitat associées aux habitats préférentiels des espèces ont été retenues suivant un jugement d’experts. Les classes générales d’habitat retenues pour chaque espèce sont :

7 Les niveaux de précision sont : S : à 150 m près; M : à 1,5 km près; et G : à 8 km près.

8 Les cotes de qualité des occurrences sont : A : excellente; B : bonne; C : passable; D : faible et E : à déterminer

50 Figure 10. Localisation des sites d’espèces fauniques à haute valeur de conservation (habitats essentiels et occurrences prioritaires).

Certaines données ne sont pas illustrées en raison de leur diffusion publique limitée

51 Tableau 8. Source des données fauniques retenues pour les analyses de sélection

Groupe

Reptile Tortue-molle à épines X

Oiseau Paruline azurée CDPNQ

Oiseau Râle jaune CDPNQ

Oiseau Petit Blongios CDPNQ X

Oiseau Paruline à ailes dorées CDPNQ X

* BORAQ : Banque d'observations sur les reptiles et amphibiens du Québec

** Seules les occurrences qui présentent un indice de qualité A ou B

 Rainette faux-grillon de l’Ouest (Pseudacris triseriata) : Culture pérenne, tourbière, prairie humide, plantation, peuplement résineux, peuplement feuillu, peuplement mixte, non cultivé, milieu lentique, marais, marécage, eau peu profonde, friche / arbustif

 Salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) : Plantation, peuplement résineux, peuplement feuillu, peuplement mixte, milieu lotique

 Salamandre sombre des montagnes (Desmognathus ochrophaeus) : Tourbière, plantation, peuplement résineux, peuplement feuillu, peuplement mixte, milieu lotique

 Tortue des bois (Glyptemys insculpta) : Tourbière, sol dénudé, prairie humide, plantation, peuplement perturbé, peuplement feuillu, peuplement mixte, non cultivé, milieu lotique, milieu lentique, marais, marécage, eau peu profonde, friche / arbustif

 Tortue géographique (Graptemys geographica) : Tourbière, sol dénudé, prairie humide, peuplement feuillu, peuplement mixte, milieu lotique, milieu lentique, marais, marécage, eau peu profonde

 Tortue mouchetée (Emydoidea blandingii) : Tourbière, sol dénudé, prairie humide, peuplement feuillu, peuplement mixte, milieu lotique, milieu lentique, marais, marécage, eau peu profonde, friche / arbustif

 Tortue molle à épines (Apalone spinifera) : Tourbière, sol dénudé, prairie humide, peuplement feuillu, peuplement mixte, milieu lotique, milieu lentique, marais, marécage, eau peu profonde

 Paruline azurée (Dendroica cerulea) : Peuplement feuillu, marécage

 Râle jaune (Coturnicops noveboracensis) : Eau peu profonde, marais, prairie humide

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 Petit Blongios (Ixobrychus exilis) : Eau peu profonde, marais, marécage, prairie humide, tourbière

 Paruline à ailes dorées (Vermivora chrysoptera) : Friche / arbustif, peuplement feuillu, peuplement mixte, peuplement résineux, marécage, tourbière

 Irremplaçabilité des fragments forestiers et des milieux humides (C-Plan) : Un indice permettant de mesurer la représentativité des parcelles d’habitat dans une unité spatiale de référence peut être calculé avec le logiciel C-Plan. Cet indice est attribué à chaque parcelle d’habitat en fonction de sa superficie relativement à la superficie totale de cette classe d’habitat dans l’unité spatiale de référence. Dans le projet actuel, la représentativité sera calculée dans chacun des contextes de mise en place (régionaux). Une parcelle

Pour chaque cible, plusieurs critères permettant de caractériser les parcelles d’habitat ont été utilisés pour calculer une valeur relative illustrant leur rang de priorité pour la conservation de la biodiversité ou le maintien de fonctions écologiques.

Dans les cas où les analyses de sélection n’avaient pas permis de retenir suffisamment de parcelles pour atteindre l’objectif de représentativité de 20% pour chaque type d’écosystème dans unité de spatiale de référence, une analyse de priorisation des parcelles restantes a permis de déterminer celles dont la valeur de conservation était la plus élevée et de les choisir en ordre prioritaire jusqu’à l’atteinte du seuil minimal de 20% de représentativité.

Le choix des critères de priorisation et la méthode permettant de calculer le rang de priorisation a varié entre les cibles de conservation dépendant des critères choisis et des objectifs spécifiques à chaque cible de conservation. La sélection des critères de priorisation et les méthodes retenues pour les calculs sont largement basées sur une analyse des méthodologies de priorisation des milieux naturels ayant été utilisées entre 2000 et 2016 au Québec (Lebel, 2013; Dupont-Hébert, 2017) et sur la littérature scientifique existante.

De façon générale, les différentes étapes permettant d’attribuer un rang de priorité à chaque parcelle d’habitats sont :

 Détermination de critères de priorisation

 Calcul de la valeur de chaque critère de priorisation

 Validation des critères à l’aide de matrices de corrélation

 Calcul de la valeur normalisée de chaque critère de priorisation

 Assignation des critères de priorisation à deux catégories : critères principaux et secondaires