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9. Analyse institutionnelle des différentes phases de la mise en marché collective

9.4. Analyse des relations directes

Au cours des années 1990 et 2000, les producteurs de l’Alberta, du Manitoba, de l’Ontario et de la Saskatchewan ont tous démantelé leur canal unique de commercialisation pour leurs porcs. Ils ont tous migré vers l’établissement de relations directes. En 2009, l’heure était venue pour l’industrie porcine

québécoise de passer aux relations directes, sans toutefois abandonner la mise en marché collective.

Une vingtaine de producteurs de tout horizon (le groupe des vingt) se concertent afin de savoir vers où doit se diriger la mise en marché collective du porc québécois. Le groupe des vingt ainsi que Marcel Ostiguy, médiateur engagé par la FPPQ, proposent de rapprocher les producteurs et les abattoirs afin de mieux répondre aux besoins des deux groupes en plus de créer des lignes de produits différenciés dans le but d’aller chercher un meilleur revenu, une plus-value sur le marché. Forte de ces recommandations, la FPPQ met en place la phase des relations directes dans une nouvelle convention.

Les objectifs derrière cette convention sont d’obtenir minimalement le prix américain et de créer un contact ente les producteurs et les abattoirs. Ce lien amène notamment flexibilité et rapidité dans la gestion des livraisons.

9.4.1.

Structure de marché

Depuis l’intégration de F. Ménard en 1998, ce dernier semble profiter de sa position et du fait que les mécanismes de mise en marché du porc ne soient pas conçus pour un acteur intégré verticalement afin de tirer profit de l’encan résiduel. Lors des achats à l’encan résiduel, les abattoirs sont tenus d’accepter un certain pourcentage en plus ou en moins de leur achat en porcs, la FPPQ se gardant une certaine marge de manœuvre. Par exemple, un abattoir qui achète 100 porcs peut en recevoir entre 95 et 105. Ainsi, en fonction du prix à l’encan, F. Ménard joue dans les marges pour hausser ou diminuer ses livraisons à Agromex. Évidemment, il est le seul à pouvoir exploiter ces marges à sa guise, démontrant les failles des mécanismes de vente pour les acteurs intégrés. De plus, F. Ménard joue avec les prix de l’encan résiduel. Lorsque le prix est bas (inférieur au prix stabilisé), Agromex s’abstient de miser ce qui lui permet de se procurer des porcs à faible coût alors que F. Ménard, dans le volet production, reçoit des compensations ASRA en contrepartie du faible prix. En revanche, lorsque le prix est élevé, Agromex devient plus agressif sur l’encan résiduel ce qui assure un bon revenu à F. Ménard tout en obligeant les autres abattoirs à débourser plus pour l’obtention de porcs. Les deux entités appartenant à la même

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personne il y a tout simplement un transfert d’argent. En fait, peu importe comment se comporte le prix à l’encan résiduel F. Ménard et Agromex en tirent profit.

La position de F. Ménard et les avantages qui en découlent ont mis à mal le système. La convention de 2009 vise justement à régler cette problématique. Dans un même ordre d’idée, selon quelques témoignages, alors que F. Ménard tire profit de l’encan, Olymel influence les contrats anglais. Lors des négociations, il est peu probable que les acteurs, autant la FPPQ que les abattoirs, dont Olymel, aient réalisé le pouvoir qu’aurait Olymel sur ce mécanisme. Dans les faits, les contrats ont perdu une bonne part de leur efficacité lorsqu’Olymel comprend comment les influencer.

L’allocation des contrats fonctionne selon un appel d’offres. La FPPQ soumet aux abattoirs un prix de départ et en fonction de celui-ci les abattoirs annoncent leur volume désiré. Lorsqu’il y a adéquation entre l’offre et la demande la vente se conclut. Par contre, si la demande surpasse l’offre, la FPPQ lance un second appel, mais à un prix de départ supérieur et vice-versa.

La part d’Olymel dans les volumes offerts par contrats est telle que l’abattoir peut jouer à faire varier les prix. Par exemple, si Olymel décide de ne rien miser lors de l’appel d’offres il est pratiquement impossible d’arriver à une adéquation entre l’offre et la demande, la demande des abattoirs étant toujours insuffisante. À l’inverse, en misant tout son volume la demande des abattoirs devient excédentaire. Bref, Olymel peut influer sur le prix des contrats.

Ces deux éléments mettent à jour les failles de l’ancien système et pousse la FPPQ à réviser en profondeur la mise en marché du porc.

D’ailleurs, la structure de la filière porcine et celle de la mise en marché du porc sont complètement modifiées avec l’arrivée de la convention de 2009. La modification la plus notable de cette convention est le retour d’un lien direct entre producteurs et abattoirs. Bien que plusieurs acteurs désirent ce rapprochement, certains le craignent. Les producteurs ont peur de retomber dans un système opaque comme celui ayant cours avant 1989, alors que quelques abattoirs ont du

mal à envisager leur avenir dans un tel système. Ce lien direct a pour but d’améliorer la coordination de la filière, les relations entre les acteurs et d’aller chercher un meilleur prix pour le porc québécois. De plus, la création d’un lien permet d’augmenter la concertation entre les acteurs et donc de travailler de pair lorsque les circonstances le demandent. Par exemple, lorsque la Russie interdit l’entrée sur son territoire de porcs élevés avec de la ractopamine27, les acteurs ont été en mesure de s’adapter puisqu’ils travaillent de concert et parce qu’un abattoir est en mesure de faire de la rétroaction vers ses producteurs. Ainsi, l’élimination de la FPPQ en tant qu’intermédiaire unique entre les abattoirs et les producteurs vient influencer l’organisation du secteur. En fait, le retour du lien direct a, pour certains abattoirs, permis de voir les enjeux de la production et à l’inverse aux producteurs de comprendre la mécanique des abattoirs. Ce partage a entraîné une diminution des tensions entre les deux groupes en plus de les rendre plus interdépendants. En effet, le succès des uns est maintenant tributaire de la réussite des autres. Les abattoirs ont besoin de producteurs avec de bons bâtiments répondant aux normes de bien-être animal, alors que les producteurs ont besoin d’abattoirs à la fine pointe de la technologie. L’organisation de la filière s’en trouve ainsi repensée puisqu’une synergie nouvelle est née entre les deux groupes leur permettant d’être plus compétitifs et d’aller chercher de la valeur ajoutée pour leur produit.

La nouvelle phase de commercialisation catégorise les porcs selon trois types, le premier étant les porcs du propriétaire. En ce sens, la convention de 2009 reconnait et priorise les liens de propriété qui peuvent exister entre producteurs et abattoirs. Ainsi, lorsque F. Ménard augmente sa production, les porcs en surplus vont nécessairement chez Agromex. Cette nouveauté met fin à la longue confrontation ayant cours entre F. Ménard et la FPPQ.

Ces porcs sont également une forme de sécurité d’approvisionnement pour les abattoirs, qui sont assurés d’un certain volume, mais également de s’approprier la hausse de production de leurs producteurs.

27 La ractopamine est un médicament utilisé comme additif chez les porcs. Elle permet

d’augmenter la teneur en viande maigre et le gain de poids des animaux. Cet additif est interdit notamment dans l’Union européenne, en Chine et depuis le 7 décembre 2012 en Russie.

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Ensuite viennent les porcs spécifiques, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun lien de propriété entre les abattoirs et les producteurs, mais la production et l’abattage répondent à un cahier de charges précis. C’est la première fois que les acteurs réussissent à opérationnaliser leurs intérêts pour des marchés de niche afin de répondre à une clientèle distincte. Cette catégorie est principalement le créneau de duBreton et de Lucyporc.

Finalement, il y a les porcs de proximité, qui ne sont ni du propriétaire, ni spécifiques. Ils sont assignés aux abattoirs en fonction de leur proximité, les abattoirs situés dans les régions de production étant avantagés quant à la distance réellement parcourue par les animaux. Ces porcs de proximité sont toujours assignés au même abattoir et la hausse de production va à l’abattoir assigné, il y a donc un avantage pour les abattoirs à entretenir de bonnes relations avec ces producteurs. Néanmoins, il y a peu de rétroaction entre producteurs et abattoirs au regard de la génétique ou de l’alimentation contrairement aux porcs du propriétaire.

Avec la phase des relations directes, l’organisation de la filière est modifiée et l’intégration verticale prend de l’ampleur. Ce phénomène n’est pas un objectif poursuivi par la FPPQ, qui a possiblement sous-évalué l’effet qu’aurait la reconnaissance du lien de propriété avec la création des porcs du propriétaire. Dans la mesure où les abattoirs désirent sécuriser une portion de leur abattage, plusieurs acceptent de céder ou de vendre des actions de l’abattoir afin de s’assurer un volume. À l’inverse, plusieurs abattoirs acquièrent des parts dans la production. Ainsi, plusieurs maillages se créent renforçant l’intégration verticale dans l’industrie, une forte proportion des acteurs ayant maintenant des intérêts à la fois dans l’abattage et la production. Aliments ASTA est possiblement l’exemple le plus probant de ce phénomène. Devant l’imminence de la convention de vente de 2009, l’abattoir décide de s’organiser pour avoir des porcs du propriétaire. À cette époque, il y a également de gros producteurs de porcs qui cherchent à entrer dans cette catégorie, facilitant le jumelage. Aliments ASTA vend une part de son actionnariat à des producteurs et à l’inverse l’abattoir s’implique financièrement dans la production porcine. Ainsi, la convention force certains acteurs à modifier leur stratégie et à opter pour l’intégration.

Par ailleurs, si un producteur de porcs de proximité cesse ses activités, l’abattoir enregistre une perte nette en termes de volume. Il ne dispose d’aucune protection à cet égard sinon de cultiver de bonnes relations afin d’aider le producteur en difficulté. Cet élément est également un facteur incitant les abattoirs à conclure des liens de propriété. De plus, il y a toujours possibilité, tout en respectant certaines contraintes, de voler des porcs de proximité. En effet, un producteur de porcs de proximité peut décider de conclure un lien de propriété avec un autre abattoir. Il y a donc un abattoir qui perd du volume alors que le second en gagne, d’où l’importance d’entretenir de bonnes relations avec les producteurs de proximité.

À l’heure actuelle, les producteurs indépendants du Québec vont surtout chez Olymel ou chez A. Trahan, donc ces deux abattoirs reçoivent plus de porcs différents au regard de la génétique, de la conformité (poids), etc. et sont plus à risque de perdre du volume d’abattage.

Le rôle de la FPPQ se modifie passablement avec l’entrée en vigueur de la dernière convention. Elle passe alors d’intermédiaire unique entre abattoirs et producteurs à intervenant dans la filière porcine. L’idée d’une entité provinciale structurant la production demeure nécessaire, toutefois la FPPQ se retire quelque peu de la gestion quotidienne de la commercialisation pour se concentrer sur l’accompagnement auprès des producteurs, sur les grandes orientations et le développement du secteur. C’est ainsi que la FPPQ continue à diriger le produit, à collecter et diffuser de l’information, à s’occuper des paiements et pour les abattoirs qui le désirent des horaires de livraison. Elle continue également à œuvrer dans différents dossiers comme ceux du bien-être animal, du tatouage, de l’efficacité, de la surveillance des primes et des cahiers de charges, etc.

9.4.2.

Concurrence

Pour la première fois depuis 1989, hausser le niveau de concurrence n’est pas un objectif de la phase des relations directes.

Il n’y a pas eu de variation importante dans le nombre de joueurs ou encore dans le niveau de concentration de l’abattage. Par contre, dans la mesure où les abattoirs se sont engagés à acheter l’ensemble de la production québécoise et où

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le prix est fixe (aucun système d’enchères), ces deux éléments ont moins d’impact qu’avant.

Avec l’arrivée des relations directes, les incitations changent; il n’y a plus de concurrence pour l’approvisionnement des porcs entre les abattoirs. De même, les abattoirs n’ont plus à compétitionner sur le prix du produit québécois, celui-ci étant fixe. Toutefois, il est possible pour les abattoirs d’offrir des primes transparentes ou encore des réductions sur l’achat d’intrants (pour les abattoirs offrant des services de meunerie, de génétique, etc.) afin de se distinguer par le prix. Malgré tout, la concurrence entre les acheteurs s’exprime maintenant essentiellement sur le produit fini lors de la vente vers le consommateur.

9.4.3.

Prix du produit et des intrants

Depuis septembre 2009 et jusqu’à ce jour, les producteurs porcins québécois reçoivent le prix américain, une demande datant de 1989, comme le montre la Figure 10.

Source : (Royer et al., 2012)

$(25,00) $(20,00) $(15,00) $(10,00) $(5,00) $- $5,00 1 9 8 4 1 9 8 5 1 9 8 6 1 9 8 7 1 9 8 8 1 9 8 9 1 9 9 0 1 9 9 1 1 9 9 2 1 9 9 3 1 9 9 4 1 9 9 5 1 9 9 6 1 9 9 7 1 9 9 8 1 9 9 9 2 0 0 0 2 0 0 1 2 0 0 2 2 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 5 2 0 0 6 2 0 0 7 2 0 0 8 2 0 0 9 2 0 1 0 2 0 1 1 2 0 1 2 $/100kg En ca n Écart moyen (18,96) $ Préat tr ib utio n s Écart moyen (12,96) $ Écart moyen (6,04) $ Écart moyen (2,50) $ C o n tr at s R el at io n s dire ct es

Ainsi, la phase des relations directes modifie les incitations en ce sens que le prix n’est plus poolé c’est-à-dire que les producteurs reçoivent exactement ce que les acheteurs payent et non plus un amalgame des trois mécanismes. De plus, les sources de volatilité du prix sont quelque peu différentes avec un seul prix plutôt que trois. Auparavant, les acteurs québécois avaient une certaine influence sur la question alors que la dernière convention laisse le marché américain en décider. Le nouveau système de mise en marché permet l’octroi de primes lorsque la situation l’indique, comme dans le cas du porc sans ractopamine. Les producteurs ont droit à une prime couvrant le coût supplémentaire de production associé au retrait du produit. Toutefois, cette prime est transparente et connue de tous, évitant de retomber dans un système où règne la méfiance comme avant l’introduction de l’encan électronique.

Avec un prix fixe, il y a disparition d’un marché où s’exprime l’offre et la demande comme avec les contrats anglais et l’encan résiduel dans la phase précédente. Il est donc plus ardu de connaître la capacité de payer des abattoirs. Par contre, cette situation ne semble pas déranger outre mesure aux dires des acteurs du monde porcin, et ce, tant du côté de la FPPQ que des abattoirs.

En principe, le concept d’assignation est simple, toutefois son application fut plus complexe. Par exemple, Olymel a réellement des porcs de proximité, par contre duBreton, situé au Bas-Saint-Laurent, se retrouve avec des porcs en provenance de l’Estrie puisque la production porcine est peu développée dans le bas du fleuve. Le concept de proximité devient alors quelque peu relatif.

Au regard des coûts, il y a toujours péréquation entre les producteurs pour ce qui est des porcs de proximité. De plus, la nouvelle convention permet d’optimiser le réseau de transport puisque les abattoirs sont en mesure de négocier directement avec les producteurs au sujet des livraisons. En fait, les producteurs livrent maintenant toujours à la même place. Par ailleurs, il y a toujours des porcs qui voyagent sur les routes du Québec. Toutefois, c’est maintenant sur une base volontaire puisque les producteurs qui signent des ententes de porcs du propriétaire ou de porcs spécifiques le font sachant consciemment la distance qui existe entre leur site de production et l’abattoir.

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9.4.4.

Coûts de transaction

La Régie dit de cette nouvelle convention qu’elle permet une gestion efficace de la production (Vincent, 2009), et ce, sur divers aspects. Plutôt que d’adapter les mécanismes de mise en marché du porc déjà en place, les acteurs choisissent de repartir à zéro. Ils rejettent les bases connues et planchent sur un nouveau système plus efficace. En fait, la page blanche semble plus porteuse et prometteuse qu’un autre réarrangement puisque l’ancien système présentait plusieurs tensions et bien des failles en termes de transport, de manipulation des mécanismes, de prix, de surplus, etc. Les acteurs imaginent donc une nouvelle formule qui cesse de cultiver l’affrontement entre producteurs et abattoirs, confrontation qui mine grandement les relations entre les deux groupes et par le fait même, la capacité du secteur à se développer de façon harmonieuse. Certes, il y a un gain potentiel d’efficacité dans ce choix, toutefois il implique des coûts majeurs à court terme.

La phase des relations directes a permis de simplifier le processus d’approvisionnement pour les abattoirs. Ils n’ont plus à compter sur trois mécanismes afin d’obtenir leur volume d’abattage. Maintenant les abattoirs ont tout simplement des producteurs qui leur sont assignés.

Toutefois, ces assignations se font selon trois catégories différentes de porcs. Les abattoirs prévoyant recevoir beaucoup de porcs de proximité sont relativement craintifs puisqu’ils se retrouvent en position de vulnérabilité par rapport à ceux disposant de porcs du propriétaire. Plusieurs abattoirs choisissent de créer des liens de propriété avec des producteurs pour sécuriser leur position, mais ce maillage a un coût (diversification du risque, adaptation à une nouvelle structure d’entreprise, arrivée d’actionnaires d’horizons différents, etc.). Dans le même ordre d’idée, les abattoirs doivent remettre sur pied des équipes terrain afin d’entretenir leurs nouvelles relations avec les producteurs. Ce système engendre des coûts supplémentaires pour les abattoirs, toutefois la majorité considère ces frais comme un moindre mal vu les avantages d’avoir une relation directe avec leurs fournisseurs.

Ensuite, les acheteurs ont toujours besoin de sécurité tant à l’égard de l’approvisionnement que du prix, ce à quoi la nouvelle convention a pensé. Les producteurs sont assignés à un abattoir et ils déclarent à la FPPQ l’entrée de porcelets, qui à son tour fournit des prévisions de sortie aux abattoirs. Ces derniers sont donc en mesure d’évaluer le volume de porcs qu’ils recevront et ainsi de planifier leurs opérations. Cette mécanique, qui vise à réduire l’incertitude des acteurs, facilite l’obtention d’un roulement optimal en usine puisque les volumes reçus sont planifiés et prédéterminés à moins d’un évènement majeur. Finalement, le prix étant toujours le prix américain, il est moins volatil que dans l’ancien système où les enchères pouvaient le faire varier grandement.

L’ancien système s’est avéré non fonctionnel lorsqu’il y a eu des surplus de porcs. En fait, il n’y avait aucune responsabilisation des acteurs quant à la surproduction et à l’écoulement des surplus, ce qui mettait à mal le système et entraînait des chutes de prix en plus de mettre de la pression sur le programme ASRA. Afin d’y remédier, les abattoirs se sont engagés à acheter l’ensemble de la production porcine québécoise et les producteurs de leur côté se sont dotés d’une gestion équilibrée de la production. Ces deux mesures viennent grandement réduire les risques de coûts associés à la gestion des inventaires et ceux nécessaires pour supporter les surplus.

D’une part, les abattoirs acceptent d’inscrire dans la convention de vente qu’ils s’engagent à acquérir tous les porcs produits au Québec. Au dire de la RMAAQ, jamais elle n’aurait pu imposer une telle obligation d’achat aux abattoirs si tous n’avaient pas d’un commun accord fait cette proposition. Une fois cette clause respectée, libre aux abattoirs d’aller s’approvisionner ailleurs, leur permettant ainsi d’obtenir toujours le volume de porcs optimal pour leurs activités.

D’autre part, la filière porcine s’est dotée d’un Règlement sur la gestion équilibrée de la production de porcs. Le contingentement n’étant pas une solution souhaitable pour prévenir d’autres épisodes de surplus, la FPPQ a imaginé une