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Analyse des questionnaires

Dans le document Une ergothérapie préventive (Page 43-48)

3 Cadre d’analyse

3.2 Analyse des questionnaires

32 personnes ont répondu au questionnaire. Les résultats sont consultables en Annexes n°12 à 14, notamment sous la forme d’un tableau récapitulatif. Les premières questions nous ont permis de mieux cerner leurs profils et de les comparer aux caractéristiques de l’ensemble de la population-cible, soit les personnes retraitées depuis moins de cinq ans. Afin de mesurer le degré de représentativité du notre échantillon de population, comparons celui-ci aux données démographiques de l’Insee. Celles-ci sont disponibles en Annexes n°15 à 18.

Selon les estimations de population de l’Insee, les femmes de 55-69 ans représentent 18,6% de la population totale contre 18,2% pour les hommes de la même tranche d’âge (cette tranche étant jugée représentative de la diversité des retraités depuis moins de cinq ans, bien qu’imprécise). (Insee, 2020) Ces chiffres se révèlent assez proches de la répartition par genre de nos répondants avec un nombre de femmes également légèrement plus important.

Concernant la situation conjugale, nos résultats sont un peu supérieurs à ceux des recensements de population en 2016. (Insee) Les répondants sont en effet 87,5% à se déclarer en couple, contre 68,8%

selon les données de l’Insee qui considère cependant une tranche d’âge élargie de 55 à 79 ans.

Étudions à présent la proximité du passage à la retraite de nos répondants. Plus de la moitié d’entre eux se situe à plus de deux ans suivant le passage à la retraite. Ils se trouvent ensuite en proportions proches à moins de six mois et entre un et deux ans après celui-ci. Enfin, une minorité est passé à la retraite depuis six mois à un an.

Le cumul emploi-retraite est un autre élément pris en compte. En 2018, selon la Cnav27, 2,9%

des retraités cumulaient un emploi salarié, soit une proportion presque similaire à celle de notre échantillon comprenant une seule personne en situation de cumul, soit 3,1%. (Cnav, 2018)

Étudions enfin les importantes dans notre échantillon que dans l’ensemble de notre population cible. Les ouvriers n’y sont pas représentés. L’ordre de répartition en est ensuite relativement proche (Artisans, commerçants, chefs d’entreprise : 6,3% ; Agriculteurs exploitants : 6,3% ; Non déterminé : 3,1%)

Notre échantillon s’avère globalement représentatif de notre population-cible.

- Résultats obtenus à l’Inventaire de l’équilibre de vie :

Départ en retraite Situation conjugale

Score IEV

d’entre eux, et enfin le score s’avère « Déséquilibré » pour les 6,2% restants. Aucun répondant n’a obtenu de score « Très déséquilibré », qu’il s’agisse du score total ou des quatre catégories de l’IEV. Il n’y a pas de lien significatif observable entre le niveau d’équilibre et l’ancienneté de la retraite. Le nombre de personnes en couple et célibataires est proportionnellement réparti entre les différents niveaux d’équilibre.

27 CNAV : Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse

28 Données de l’Insee, 2019 : Employés : 27% ; Professions intermédiaires : 21,8% ; Cadres et PIS : 20,4% ; Ouvriers :18,2% ; Artisans, commerçants, chefs d’entreprise : 9,5% ; Agriculteurs exploitants : 2,6

% ; Non déterminé : 0,5%.

Concernant la répartition détaillée des résultats par catégories, le score « Très équilibré » est

- Résultats obtenus au Questionnaire sur l’engagement dans les activités signifiantes : Départ en retraite Situation conjugale

Score QEAS Les résultats du QEAS révèlent majoritairement un score moyennement élevé (compris entre 30 et 39) chez les participants (59,4%). Ils sont ensuite 31,2% à obtenir un score correspondant à un niveau d’engagement plus faible (inférieur à 30). Les 9,4% restants ont un niveau d’engagement plus important avec un score supérieur à 39. Comme pour l’IEV, il n’y a pas de lien significatif observable entre le niveau d’engagement et l’ancienneté de la retraite. Le nombre de personnes en couple et célibataires est assez proportionnellement réparti sur les différents niveaux d’engagement, hormis une représentation plus importante des célibataires aux plus faibles niveaux d’engagement.

- Correspondance entre les résultats obtenus à l’IEV et au QEAS : Score IEV

Une grande partie des répondants (40,6%) cumule un score « Moyennement équilibré » à l'IEV et un score moyen au QEAS. Les personnes ayant obtenu des scores moyennement élevés au QEAS ont pour la plupart (68,4%) obtenu un score « Moyennement équilibré » à l’IEV.

Les personnes ayant obtenu les scores les moins élevés au QEAS ont obtenu pour 60% un score

« Moyennement équilibré » à l’IEV. Les trois personnes ayant obtenu des scores plus élevés au QEAS ont majoritairement obtenu un score « Très équilibré » à l’IEV (66,7%).

Nous notons des résultats similaires entre les niveaux médians d’équilibre et d’engagement occupationnels. Les scores sont cependant inversement proportionnels entre les niveaux d’engagement et d’équilibre les plus faibles et les plus importants, le score global d’équilibre occupationnel s’avérant meilleur que celui de l’engagement.

Toutes les personnes interrogées s’affirment globalement satisfaites de leurs activités.

La grande majorité des répondants (81,3%) ne ressent pas de besoin d’accompagnement dans le domaine occupationnel.

Ce résultat s’avère sans surprise au regard de la satisfaction globale de notre échantillon de population vis-à-vis de ses activités.

- Pourquoi ? (32 réponses)

- Parmi les 26 répondants n’exprimant pas ce besoin, la moitié (13) l’expliquent par une autonomie et /ou indépendance suffisante. Environ un tiers (8) précise un besoin non présent actuellement, pouvant sous entendre une possible évolution de ce besoin dans le temps. Ils mettent ensuite en avant un sentiment de bien-être et de santé (7), une transition déjà anticipée (4), et enfin quatre d’entre eux expliquent avoir trouvé un équilibre.

Une femme évoque les effets du départ en retraite de son mari ayant précédé le sien : « Mon mari étant à la retraite avant moi, j'avais, dans ma tête, anticipé ce changement de statut, et imaginé ce que je souhaitais faire, ce à quoi je voulais mettre fin (course après le temps). » Elle évoque ainsi un changement de temporalité, appuyé par les propos d’une autre répondante : « je fais les choses plus lentement car je suis moins tenue par les horaires ». Cette

dernière explique aussi pratiquer des activités pour lesquelles elle n’avait pas de temps lorsqu’elle travaillait, s’exprimant à présent satisfaite de ses « journées bien remplies ».

- Considérant les six personnes exprimant un besoin d’accompagnement, deux d’entre elles visent l’amélioration de leur performance occupationnelle. Deux autres souhaitent bénéficier de conseils, notamment pour favoriser une meilleure organisation. Un répondant a pour objectif de renforcer son engagement occupationnel. La recherche d’un accompagnement qui soit adapté est enfin évoquée.

Les propos des retraités interrogés soulignent l’importance de la préparation de la transition pour favoriser l’équilibre de vie, l’engagement occupationnel et le bien-être à la retraite.

Les bénéfices d’une meilleure perception du choix et du contrôle sur le temps et les activités sont également identifiés.

- Mise en relation des différentes données du questionnaire :

Les six personnes exprimant un besoin d’accompagnement ont obtenu le score « Moyennement équilibré » à l’IEV. Ces mêmes six personnes ont très majoritairement obtenu un score moyennement élevé au QEAS (5 personnes). La sixième personne a obtenu un score d’engagement parmi les moins élevés.

Un lien entre le besoin d’accompagnement et des scores moyennement élevés aux deux questionnaires autoadministrés (IEV et QEAS) peut être établi.

- Professionnels identifiés pour assurer cet accompagnement : (9 réponses)

Les professionnels identifiés par les neuf répondants appartiennent majoritairement au milieu socio-culturel (professeurs spécialisés, animateurs socio-culturels, associations). Parmi les professionnels de santé, seul le psychologue est ciblé par un répondant. Le dernier n’a pas d’avis.

Les ergothérapeutes ne sont pas spontanément identifiés dans ce rôle par les répondants.

La moitié des répondants connaît / ne connaît pas la profession d’ergothérapeute.

Une personne ayant affirmé ne pas connaître la profession d’ergothérapeute a tout de même répondu à la question suivante par la négative.

Cette réponse n’est donc pas à prendre en compte pour l’analyse. Aussi, 81,25% des personnes connaissant l’ergothérapie pensent qu’elle peut avoir un rôle à jouer dans l’accompagnement du passage à la retraite.

Les retraités interrogés ayant affirmé connaître la profession d’ergothérapeute identifient très majoritairement son rôle dans cet accompagnement.

- De quelle manière ? (9 réponses)

Le rôle de l’ergothérapeute se traduirait d’abord par un accompagnement pour choisir, adapter et/ou structurer les activités pour quatre répondants. Pour deux répondants son intervention correspondrait à l’adaptation des activités selon l’état de santé et les capacités, l’apport d’avis et de conseils, ou encore l’organisation de vie et le développement personnel. Enfin l’aide aux personnes en situation de handicap et l’aménagement du logement font l’objet d’une réponse.

Parmi les treize personnes ayant précédemment perçu la place de l’ergothérapeute dans l’accompagnement de la transition vers la retraite, neuf ont répondu à la question suivante concernant les moyens utilisables en ce sens. L’adaptation des activités est prioritairement ciblée. Les principaux programmes actuels en ergothérapie préventive auprès des plus de 50 ans concernent l’habitat et la prévention des chutes ; ils ne sont pourtant cités qu’une fois.

Dans le document Une ergothérapie préventive (Page 43-48)